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Exposition - Page 22

  • Plumasserie

    incas,inca dress code,exposition,cinquantenaire,bruxelles,mrah,amérique précolombienne,pérou,textiles,parures,couleurs,culture« En préambule, il est important de discuter du contexte dans lequel la grande majorité des textiles nous sont parvenus, celui des tombes où les défunts étaient vêtus ou emballés dans plusieurs couches de tissus. C’est aussi l’occasion de mettre en avant l’art de la plumasserie qui, grâce aux conditions de préservation de la côte du Pacifique, nous est parvenu avec toutes ses couleurs éclatantes. »

    Serge Lemaitre, Introduction du catalogue Inca Dress Code, Musée Art & Histoire, Bruxelles, 2018-2019.

    Figurine féminine habillée, Pérou, Culture Inca, 1450 – 1532 
    Argent, plumes, laine de camélidé, coton 14 x 8,5 cm
    © Coll. Janssen-Arts, Communauté flamande (MAS), Photo : Hugo Maertens

  • Parures des Incas

    La grande exposition « Inca Dress Code », au musée du Cinquantenaire, est consacrée en réalité aux « Textiles et parures des Andes » sur une période beaucoup plus large. D’autres cultures précolombiennes ont précédé les Incas (XIIIe-XVIe s.) dans la Cordillère des Andes (Pérou, Bolivie et Chili). L’art textile y occupait une grande place, à côté de l’orfèvrerie et de la céramique. L’exposition met en valeur environ 200 objets du Musée Art & Histoire de Bruxelles, du Linden-Museum de Stuttgart, du MAS d’Anvers et de collections privées belges.

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    Les tisserandes utilisaient les ressources locales, le coton et les laines de camélidés acclimatés à la haute montagne : le lama, l’alpaga et la vigogne, joliment présentés au début du parcours. On peut toucher ces trois sortes de laines pour comparer leur douceur, j’adore celle de l’alpaga. Métiers à tisser, fuseaux, aiguilles et leur étui, peignes, boîte à ouvrage en vannerie, tout un matériel ancien d’origine péruvienne est exposé en vitrine. Une vidéo montre les différentes étapes de la préparation des laines et des teintures naturelles.

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    Métier et accessoires, Pérou, 1100-1450.

    La finesse de fragments de textiles datés d’avant notre ère est stupéfiante, comme celle de gazes du premier millénaire. Ces tissus précolombiens sont décorés de motifs géométriques et aussi de formes animales ou humaines. Le textile « était considéré comme un bien extrêmement précieux : il servait non seulement à se vêtir, mais était aussi symbole de pouvoir et d’identité et pouvait servir comme offrande ou bien d’échange. » (MRAH)

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    Sac à coca, Pérou, Culture Inca, 1450-1532 ap. J.-C. Laine de camélidé, coton 81 x 89 cm
    © Linden-Museum Stuttgart. Photo. A. Dreyer

    Les parures sont aussi liées à l’art funéraire. On découvre dans la culture Paracas (300 av. J.-C. – 0) comment les corps étaient placés en position fœtale ou agenouillés, puis enveloppés de plusieurs couches de tissus peints ou brodés : le « fardo ». On y ajoutait parfois un masque ou une tête factice. La nécropole princière de Sipán recelait, en plus de poteries et céramiques, de nombreux objets en or, argent ou cuivre portés sur la tête ou sur le torse, de taille impressionnante.

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    Bordure de manteau à décor de félins (détail), Pérou, culture Paracas, 200 av. J.-C. - 100 ap. J.-C..

    La richesse d’un textile tenait à la qualité de la fibre, à l’ornementation et aux symboles repris dans les motifs, à la diversité des couleurs. Une bordure de manteau est décorée d’amusants félins dont les formes varient : les figures s’inversent et aussi les couleurs (ci-dessus). La plus belle pièce textile de l’exposition  est peut-être ce riche manteau bleu foncé à 53 motifs brodés, dix couleurs pour chacun, avec des orientations différentes (ci-dessous) – une merveille incroyablement bien conservée !

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    Manto (détail), Pérou, culture Paracas, 200 av. J.-C. - 100 après J.-C..

    Dans les vitrines latérales, accessoires en tissu, bijoux et céramiques sont regroupés de façon à illustrer comment on se parait : on peut le voir sur les personnages peints sur les vases ou sur des statuettes. Etonnant, ce « masque de bouche » aux motifs variés : de petites têtes sur les bords, quatre colibris au sommet et deux serpents.

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    Masque de bouche, or laminé et découpé, 27x17 cm, Pérou, culture Nasca, 100 - 600
    © Coll. Janssen-Arts, Communauté flamande (MAS), Photo : Hugo Maertens

    De culture Mochica (100-600 après J.-C.), un masque funéraire en alliage d’or et de cuivre, coquillage et pierre, est présenté dos à dos avec un sommet de masque ou de coiffe à tête d’animal, renard des Andes ou loup à crinière, retrouvés dans le tombeau d’un roi de la Huaca de la Luna. Une vidéo présente ce centre de cérémonie situé sur la côte nord du Pérou. L’or, précieux, ne servait pas de monnaie d’échange ; sa valeur symbolique tenait à son éclat et à sa couleur évoquant le soleil, comme l’argent la lune, et le cuivre, le sang ou la terre.

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    Sommet de masque ou de coiffe, alliage or argent cuivre, Pérou, culture Mochica, 100 - 600
    © Linden-Museum Stuttgart. Photo. A. Dreyer

    Après un autre manteau spectaculaire, de la même période mais de culture Nasca, au sud, brodé de figures mythologiques, de symboles de fertilité féminine et de quadrupèdes, viennent les fameuses parures de plumes – des plumes d’aras et d’autres oiseaux colorés : on donnait aux aras certaines nourritures pour diversifier encore leurs couleurs ! Les Waris (600-900 avant J.-C.) en faisaient des panneaux décoratifs ou des vêtements luxueux, ainsi que d’étonnants « tapis » géométriques présentant des rectangles de deux couleurs, dont la fonction n’est pas encore connue.

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    Poncho de plumes, Pérou, culture Wari, 600 - 900.

    Perruques, coiffes, sacs à coca, voici d’autres tissages ou broderies à admirer pour leurs formes, leurs couleurs, leurs motifs. Si le port du poncho traverse les siècles, vous verrez à cette exposition combien sa forme simple permet de variations dans les matières et l’ornementation. Ne manquez pas ce superbe « fragment de mante » Chancay (1000-1450) très raffiné.

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    Fragment de mante, Pérou, culture Chancay, 1000 - 1450.

    Et voici enfin les Incas, vers le milieu du XVe siècle, dont je ne vous montrerai que ce magnifique « unku » de plumes où s’affrontent deux félins au dos arqué. Oiseaux et félins ont beaucoup inspiré tisserandes et plumassières.

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    Unku de plumes, Pérou, culture Inca, 1450 -1532
    © Linden-Museum Stuttgart. Photo. A. Dreyer

    L’arrivée des conquistadores fera évoluer cet art majeur de l’Amérique précolombienne (entre autres conséquences et influences), qui reste bien présent à notre époque, comme le montre, à la fin de Inca Dress Code, un bel ensemble de textiles contemporains, festival de couleurs. A découvrir jusqu’au 24 mars 2019.

  • A Path to Peace

    Avant de visiter l’exposition Beyond Klimt, je me suis approchée d’une installation vidéo sur le côté gauche du grand hall : « A Path to Peace » de Lee Lee-Nam. L’artiste coréen présente sur huit panneaux un grand paysage de montagne – en mouvement. (Cet univers à la fois naturel et urbain m’a rappelé une œuvre de Yang Yongliang, Infinite Landscape.)

    Beyond Klimt Lee Lee-Nam (1).JPG

    Au retour, je constate qu’il neige sur ce paysage et que des visiteurs se sont assis pour le regarder se transformer de saison en saison. Sur le site de Bozar, vous trouverez l’explication du titre ; cliquez-y sur l’illustration pour en voir différentes phases. Lee Lee-Nam propose ici « une interprétation personnelle d’une peinture de Gyeomjae Jeong Seon (1676-1759) », un grand maître de la peinture paysagiste coréenne.  Un travail fascinant.

    Beyond Klimt Lee Lee-Nam (2).JPG

  • Après Klimt

    Le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles montre dans « Beyond Klimt », soit après Klimt, « une Europe centrale en pleine mutation à travers les yeux de Gustav Klimt, Josef Capek, Egon Schiele, Oskar Kokoschka, László Moholy-Nagy et 75 autres artistes » (Bozar).

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    Gustav Klimt, Johanna Staude, 1918 (inachevé) © Belvédère, Vienne

    Au portrait de Johanna Staude, affiche de l’exposition – ce regard fascinant est celui d’une enseignante, selon un commentaire sur le site de Bozar –, succède Dame en blanc : un grand sourire, une composition audacieuse en diagonale qui met en valeur les tons clairs de la robe ou du châle sur son bras plié. Ces deux seules oeuvres exposées de Klimt (mort le 6 février 1918 à Vienne) ouvrent un parcours sur les diverses voies empruntées par les peintres dans l’ex-empire austro-hongrois, de la Grande Guerre à la suivante.

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    Koloman Moser, Autoportrait, vers 1916, © Belvédère, Vienne

    L’autoportrait de Koloman Moser (vers 1916) est analysé dans le Guide du visiteur disponible à l’entrée (fr, nl, en). Deux ans avant sa mort, se sachant atteint d’un cancer inguérissable, il se représente de face, la chemise ouverte, le regard intense, c’est peut-être un rappel du Christ souffrant (on distingue comme une auréole autour de la tête), en tout cas une interrogation : « qui suis-je, face à la mort ? »

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    Maximilian Oppenheimer, Quatuor Klinger, 1917 © Belvédère Vienne

    Sur le mur d’en face, j’ai été subjuguée par une toile ovale de Maximilian Oppenheimer, Quatuor Klinger, merveilleuse illustration du mouvement des quatre musiciens : on suit leurs mains, les instruments à cordes, et on est emporté. Cette peinture voisine avec Hommes accroupis de Schiele (un double autoportrait ? la toile a été achevée par une autre main) ; en face, Place de l’Observatoire (Parc Monceau) signée József Rippl-Rónai, le « Nabi hongrois », datée de 1914, illustre l’atmosphère animée de Paris avec ses passants et ses véhicules colorés.

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    Ivan Meštrović, Vestale, 1915, Meštrović Atelier, Zagreb

    Première sculpture rencontrée, la très belle Vestale d’Ivan Meštrović, « le plus célèbre sculpteur croate et yougoslave du XXe siècle » (Wikipedia), décrite ainsi à l’occasion d’une exposition au musée Rodin en 2013 : « Une femme, prêtresse virginale, à haute chevelure et visage allongé est assise jambes écartées dans une robe moulante, les mains et les pieds dans le même axe, devant elle. Elle semble en méditation comme un bouddha et elle en impose. Il y a une grande liberté et une grande modernité dans cette sculpture. » (Thierry Hay, CultureBox)

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    Helene Funke, Nature morte au melon, vers 1918, Kunsthandel Hieke, Vienne

    Je m’arrête devant une étude à la gouache de František Kupka, pour « Autour d’un Point » (on retrouvera ce peintre plus loin). Mucha est aussi présent dans cette salle, avec des Etudes pour l’Epopée slave, scènes d’histoire et de guerre très loin de ses femmes fleurs Art nouveau. Plus loin, Nature morte au melon, entre deux toiles de Kokoschka, est une œuvre de Helene Funke (1918) ; on peut découvrir en ligne un site consacré à cette artiste qui a eu du mal à s’imposer parmi les peintres de son temps.

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    Oskar Kokoschka, Le pouvoir de la musique (détail), 1918-19
    © Collection Vanabbemuseum, Eindhoven  

    Voici, de Kokoschka, un grand portrait de sa mère et Le pouvoir de la musique, « la musique transmutée en couleurs » (Guide du visiteur) : un enfant en blouse rouge vif s’écarte de la femme à la trompette, derrière lui un chien en fait autant, sous de gros nuages. Kokoschka avait d’abord intitulé sa toile « La Force et la Faiblesse », comme un combat entre le féminin et le masculin, peut-être en rapport avec « sa liaison turbulente avec Alma Mahler, entre 1912 et 1915 » (Idem).

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    Anton Hanak, Le dernier homme (Ecce Homo), 1917-1924, bronze © Belvédère, Vienne
    (haut de plus de deux mètres, ce que ma photo ne montre pas)

    La guerre est le thème des salles suivantes, avec un petit bronze émouvant du sculpteur tchèque Jan Štursa, Homme blessé, des aquarelles d’Alfred Kubin, sous le dernier poème de Georg Trakl, « Grodek », mort en 1914. Il y a là des peintures de soldats (László Mednyánszky) et deux grandes toiles terribles d’Albin Egger-Lienz, Finale (1918) et Femmes martiales (1918-1919) ; tout commentaire est superflu. Un grand bronze, Le dernier homme (Ecce homo) sculpté par Anton Hanak que la première guerre mondiale a aussi profondément marqué, en est une magnifique interprétation expressionniste.

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     © Béla Uitz, Analyse d'icône sur un fond violet (détail), 1922, Musée des Beaux-Arts, Budapest

    Dans les années 1920, les recherches picturales se renouvellent, sans forcément se couper du passé, comme cette Analyse d’icône sur un fond violet de Béla Uitz qui s’est initié au constructivisme à Moscou. Il y deviendra citoyen soviétique et propagandiste. A proximité des marches vers la dernière allée de l’exposition, Bozar propose « Klimt’s Magic Garden », « un paradis virtuel » numérique réalisé par Frederick Baker d’après le triptyque en mosaïque du Palais Stoclet. Malheureusement, le système était en panne.

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     © Frantisek Kupka, L'Acier boit, 1927, Collection privée, Prague

    Impossible de tout mentionner, vous vous en doutez. Le Bauhaus est représenté entre autres par Molohy-Nagy et Herbert Bayer (Composition dans l’espace). On aborde l’abstraction avec trois gouaches minimalistes de Kupka (1934-35-36) et L’Acier boit, à rapprocher de Autour d’un point vu précédemment. Sur un socle, une sculpture abstraite en bronze noir, Danse cosaque, est d’Etienne Beothy, un Hongrois installé à Paris.

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    © Toyen, Voix de la forêt, 1934, Moravian Gallery, Brno

    Plusieurs artistes que je ne connaissais pas sont à découvrir dans cette dernière partie de l’exposition. Toyen (nom d’artiste de Marie Čermínová), avec Voix de la forêt, une toile surréaliste où un plumage d’oiseau de nuit intrigue ; Mary Duras, avec Femme songeuse, une terre cuite assez classique. Et encore Marie-Louise von Motesicky qui signe l’étonnant Autoportrait au peigne (dont les proportions sont respectées dans la photo ci-dessous) : « Voir la réalité : n’est-ce pas le souhait absolu ? »

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    © Marie-Louise von Motesiczky, Autoportrait au peigne, 1926 © Belvédère, Vienne

    L’exposition a le mérite de mêler aux noms très connus des artistes qui le sont moins, mais souvent pas moins intéressants. Si vous visitez Beyond Klimt (jusqu’au 20 janvier prochain, après le Belvédère à Vienne), vous vous arrêterez certainement devant Tête fracassée de poupée, une petite toile inquiétante de Rudolf Wacker.

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    Friedl Dicker-Brandeisová, Prague, Le pont de fer, Vitava, s.d., Belvédère, Vienne

    Juste avant la sortie, voici deux vues de Prague très différentes, celle toute paisible de Friedl Dicker-Brandeis (ci-dessus), au cadrage original, et Le port de Prague par Kokoschka, une peinture toute en mouvement.

  • Présent côté jardins

    Musée Van Buuren / 3

    Le petit film diffusé à l’étage de la maison-musée Van Buuren résume aussi l’histoire de ses jardins, de celui dessiné par Jules Buyssens en 1924 sur 26 ares – la roseraie Art Déco et le jardin pittoresque – à ceux dus à René Pechère, 45 ans plus tard, à l’initiative d’Alice Van Buuren, sur plus d’un hectare au total.

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    Des plates-bandes entourées de buis, répondent aux lignes géométriques de l’entrée. A gauche de la maison, on accède à la roseraie sous une arche de verdure. Jadis jardin privé, le parc du musée comporte des arbres exotiques – deux érables centenaires, un citronnier sauvage de Chine – et des arbres nains évoquant les jardins japonais, le minéral aussi y a de l’importance – dalles de pierre naturelle, briques, graviers.

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    Le Labyrinthe, aux couloirs constitués de treize cents ifs, a été dessiné par René Pechère pour figurer celui du Cantique des Cantiques. Je n’y suis pas entrée cette fois, j’ai préféré emprunter l’allée qui longe les pelouses, d’où l’on a divers points de vue sur la maison, fascinée par les pins que j’avais déjà admirés de l’intérieur. Elle mène à une gloriette où Douglas Eynon a juché un oiseau qui se contemple, tel Narcisse, dans une bassine d’eau, Un peu vague.

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    Plus bas, la grande roseraie (ancien court de tennis) ne contient que « des variétés anciennes à pedigree » (guide des jardins), une couleur par parterre. Bente Skjöttgaard a installé au bout d’étonnants cumulonimbus de céramique émaillée.

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    Je descends vers le boulingrin – un mot que je découvre ici – où m’attire un joli fouillis de diascias en deux tons, puis au verger : plusieurs œuvres contemporaines y sont installées dont une fresque spectaculaire de Martin Belou, à l’extrémité, Hall of river scene.

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    Dans les arbres à la limite du terrain flottent deux formes rouges très attirantes, Principe d’incertitude de Tatiana Wolska : la Polonaise n’utilise que des matériaux de récupération, ici des bouteilles en plastique thermosoudées. Un rouge que l’on retrouve dans un des plus fameux jardins des Van Buuren, appelé « le jardin secret du cœur », hommage d’Alice à son mari décédé en 1955, le rouge des bégonias plantés dans les cœurs.

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    Ces jardins, ces sculptures et installations (47 oeuvres contemporaines) valent assurément une visite au merveilleux musée d’Uccle, un lieu unique, chargé d’amour et d’amour de l’art, sur lequel veille la Fondation Van Buuren. On y est accueilli aimablement, comme dans une maison, et on se promet de ne plus attendre dix ans pour y retourner.

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