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Exposition - Page 24

  • Speedy Graphito

    A l’Hôtel des Arts de Toulon, Speedy Graphito présente son « musée imaginaire » : cet artiste populaire de l’art urbain en occupe tous les espaces, aménagés par lui. Le visiteur est accueilli avec humour (remarquez le cadre noir inachevé) : « Bonjour je m’appelle Speedy Graphito et je fais ce qui me plait. »

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    © Speedy Graphito

    L’accrochage est thématique, un in-folio intitulé « Le musée imaginaire de Speedy Graphito par Speedy Graphito » présente chacune des salles du rez-de-chaussée et du premier étage, du « Naturalisme » au « Street art ». Le sujet ou les éléments représentés dans ses peintures sont issus de la culture populaire ou inspirés par des œuvres connues de grands peintres, dans un mélange coloré qui ne laisse aucune place au blanc, au vide.

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    © Speedy Graphito (Naturalisme)

    Fuyant Paris, Speedy Graphito s’est installé en Normandie dans les années 1980 et s’y est laissé inspirer par la nature, ses couleurs, une atmosphère de « temps retrouvé ». Puis l’isolement et « l’abandon du marché de l’art » l’ont ramené, écrit-il, « à la raison de la civilisation ». A chaque peinture son clin d’œil, comme avec cette irruption numérique dans un paysage de montagne : « Do you want to save ? » J’ai aimé l’œuvre la plus récente présentée dans la première salle, une étonnante Diane végétale (2018).

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    © Speedy Graphito, Diane, 2018 (acrylique sur toile)

    L’hommage au surréalisme moderne est explicite : atmosphère à la De Chirico où un petit chien de Jeff Koons tient compagnie à un torse antique, personnages de bandes dessinées mêlés aux figures de Picasso, Matisse ou Dali… Sur un mur couvert de motifs bleus et blancs, Le baiser (2018), avec l’oiseau de Twitter et d’autres emprunts divers et variés, dans les tons pastel, reprend une scène de Magritte – la pipe souligne la référence. L’artiste considère les surréalistes comme ses ancêtres, exemplaires de liberté créatrice.

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    © Speedy Graphito, Le baiser, 2018 (acrylique sur toile)

    Les calembours ne sont pas seulement visuels : dans le couloir, Le Saint Dessin (1988) décline en triptyque des volumes dessinés dans les gris et bruns des cubistes. Speedy Graphito a peint la cage d’escalier in situ, un peu à la Keith Haring : « L’abandon de la couleur concentre l’attention sur le geste. » Avant de monter à l’étage, il est intéressant de l’écouter expliquer sa façon de travailler dans une vidéo – dans la salle sont exposées ses « ressources », des photos de toiles d’artistes qu’il admire et dont il s’est inspiré.

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    Vidéo YouTube : Art Is Life, Speedy Graphito (2014)

    A l’étage, le thème des « Nouvelles technologies » est décliné dans des peintures ersatz : ici un écran de téléphone, là une simulation d’image numérique en grand format à l’aide de couvercles de bocaux en guise de pixels – à regarder à travers son appareil photo, signale le gardien, et en effet, le recul décode de façon surprenante l’image inspirée par une star de la téléréalité (pour ceux qui la connaissent).

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    © Speedy Graphito (Nouvelles technologies)

    Après « Sur le chemin de l’abstraction », la salle intitulée « Mon histoire de l’art » comporte une étonnante Annonciation (2018) dont les figures sont très reconnaissables et détournées – voyez l’ange devenu petit diable se détacher sur le pont japonais du jardin de Monet ! Les autres peintures s’inspirent à la fois du pop art et de l’art moderne.  

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    © Speedy Graphito, L'annonciation, 2018

    L’exposition de Speedy Graphito est très variée. Son parti pris ludique prend différentes formes : des motifs « internet » repris en bleu et blanc sur des assiettes, des sculptures-jouets, une série de clichés où une question se pose aux gens qui se photographient devant des sites célèbres – Voulez-vous vraiment prendre cette photo ? Devant l’usage qu’il fait des images connues dans un incessant recyclage, il y a dans ce musée imaginaire comme une fuite en avant : tout a-t-il été montré ? ne peut-on que répéter, à la manière du matraquage publicitaire ?

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    © Speedy Graphito (Société)

    Le parcours se termine sur le thème du « Street art », présenté « comme le dernier mouvement artistique populaire », favorisé par les réseaux sociaux, « nouveau marché financier » plus accessible que celui de l’art contemporain plus hermétique. La bombe de peinture géante (ci-dessous, à gauche) est-elle peinture ou bombe ?

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    © Speedy Graphito (Street Art)

    Personnages de dessins animés, logos commerciaux, tags et graffiti prennent possession de tout l’espace disponible. De quoi se sentir finalement dans l’espace urbain, comme Bambi, pris au piège dans une forêt de signes : les motifs surabondent, comme les mots-clés sur le mur qui sert de fond à cette toile. Ce joyeux détournement égalise en même temps qu’il rend hommage.

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    © Speedy Graphito (Street Art)

    Merci à Brigitte (Plumes d’anges) de m’avoir signalé cette exposition toulonnaise, installée à l’Hôtel des Arts jusqu’au 2 juin prochain (entrée libre), je ne m’y serais peut-être pas arrêtée. Speedy Graphito s’y révèle passionné d’art, avec un regard décalé, débordant d’énergie, et un sens certain de la composition, voire de la mise en scène.

  • Jardins

    Taf Wallet BG Jardins.jpgTaf Wallet aimait aussi peindre les jardins, les arbres, les fleurs, comme dans cette vue de son jardin à Saint-Idesbald avec une petite table à l’ombre des parasols.

    En 1990, Schaerbeek a organisé à la maison communale une exposition en son honneur : « Taf Wallet. Vingt ans de lumière ». Dans un entretien à cette occasion, il expliquait qu’en Italie, il avait peint une aquarelle du jardin de l’hôtel où il séjournait et avait voulu en faire une peinture : « et instinctivement, ma brosse a commencé à travailler d’une manière pointilliste sur la toile ».

    C’est dans les années 1970 qu’il a adopté cette technique post-impressionniste, sans systématisme.

     

    « La côte belge, un siècle d’inspiration artistique »,
    Belgian Gallery, Namur > 27 avril 2019 

  • Taf Wallet et la mer

    A Namur, la Belgian Gallery (place d’Armes) expose actuellement soixante œuvres de Taf Wallet dans un ensemble sur le thème de « La côte belge, un siècle d’inspiration artistique », en compagnie d’autres peintres, graveurs et sculpteurs belges parmi lesquels Ensor et Delvaux. Taf Wallet (1902-2001) est né à La Louvière, puis il s’est installé à Bruxelles, plus précisément à Schaerbeek. Après avoir fondé avec d’autres artistes wallons le groupe Nervia en 1928, puis fait l’acquisition d’une maison de pêcheurs à Saint-Idesbald en 1933, il s’est partagé entre ses deux ateliers, l’un au square Riga et l’autre à la côte : la mer est devenue son motif préféré.

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    © Taf Wallet, Matinale

    Sa petite-fille Isabelle lui rend hommage en première page du catalogue : « Presque 100 ans à rire chaque jour, et presque 80 ans à courir après la lumière ». Depuis le tube de bleu de Prusse acheté en cachette par le petit garçon doué pour le dessin, Taf Wallet a fait du bleu sa couleur phare, en particulier quand il peint « la mer comme un personnage central, parfois accompagné de silhouettes, de voiles et de parasols, et du sable jusque dans le mélange sur la palette. » Il était membre de la Société belge des Peintres de la Mer.

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    © Taf Wallet, Compétition de chars à voile

    Le ciel et la mer du Nord, la plage où l’eau se mêle au sable, le peintre n’a cessé de les guetter à toutes les heures du jour. Comme le personnage de Matinale, il aimait se camper les pieds dans l’eau pour capturer tous les bleus du paysage. Il a même eu un atelier dans les dunes. Sa façon de peindre, d’abord inspirée d’Ensor et de Jakob Smits, a évolué vers un pointillisme « qui marquera la part de son œuvre la plus connue » (catalogue). Un pointillisme très personnel, pour rendre la vibration de la lumière.

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    © Taf Wallet, Coucher de soleil II

    Les toiles accrochées dans la grande salle au rez-de-chaussée de la galerie en sont un merveilleux témoignage : Compétition de chars à voiles, avec ses triangles blancs et ses touches de rouge, montre les chars alignés sur la ligne d’horizon, sous un ciel aux subtiles nuances de bleu ; à l’avant-plan, deux personnages se promènent sur le sable où l’eau s’insinue, cette particularité des plages du Nord que Spilliaert a si bien rendue dans ses marines. Dans Coucher de soleil II, à dominante jaune, du jaune clair du soleil jusqu’à l’ocre, une mince bande bleue sépare le ciel et la plage – couleurs complémentaires.

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    © Taf Wallet, Promenade à Nieuport

    L’Estacade blanche de Nieuport (1957) révèle une composition plus graphique au milieu du XXe siècle, un sens du graphisme attesté par sa signature en lettres capitales. Les lignes de l’estacade occupent la majeure partie de la toile, puis on remarque, sur un axe parallèle, une embarcation à voile rouge. A comparer avec Promenade à Nieuport, une toile exposée à l’étage : là, les formes géométriques du bord de mer, un jeu de triangles, ne sont plus cernées d’un trait noir. Une vue magnifique, vivante et paisible.

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    Avant de prendre l’escalier pour y monter, nous prenons le temps de détailler les « croquetons » exposés sur un mur de briques : Taf Wallet commençait toujours par ces petits formats (35 x 20 cm) peints sur le vif. C’est l’atmosphère des grandes vacances à la mer du Nord : parasols et transats, toiles rayées retenues par des piquets, fanions colorés, cabines de plage sur roues, estivants, promeneurs… Dans cette seconde salle, j’ai particulièrement aimé Coupe-vent rouges avec une ligne d’horizon très haute : sur la droite, juste devant la toile rouge et blanche, une fillette en bleu s’est assise dans le sable – pour s’isoler ? se cacher ?

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    © Taf Wallet, Coupe-vent rouges

    A l’étage, on découvre un bel ensemble de gravures signées James Ensor. Des œuvres d’autres peintres belges illustres comme Paul Delvaux, Emile Claus, Léon Spilliaert. De petites sculptures de Georges Grard, qui a côtoyé Taf Wallet du côté de Saint-Idesbald. Inspiré par la beauté féminine, Georges Grard (1901-1984) aimait sculpter les courbes expressives (en général, ses œuvres étaient de grande taille).

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    © Taf Wallet (en couverture du catalogue de la Belgian Gallery)

    Marée basse ou marée haute, méandres de l’eau sur le sable, brise-lames, plages calmes ou venteuses, lumières du jour ou du couchant, Taf Wallet n’a cessé de peindre la mer qu’il aimait et de chercher la lumière, jusqu’à ses dernières peintures rayonnantes qu’il nommait « la lumière de Dieu ». On respire le plein air dans cette exposition namuroise à la Belgian Gallery, c’est une occasion exceptionnelle de découvrir les marines et l’œuvre de Taf Wallet avec un tel ensemble, jusqu’au 27 avril 2019. Je vous la recommande.

  • Humaniste

    Van Orley (53).JPGA côté des portraits de cour peints par Bernard van Orley, celui de Georges de Zelle est une superbe évocation de ce jeune intellectuel, futur médecin, qui habitait comme le peintre la paroisse de Saint-Géry à Bruxelles.
    Le portrait d’un humaniste. Le peintre et son modèle étaient probablement amis.

    Bernard van Orley. Bruxelles et la Renaissance,
    Bozar, Bruxelles, jusqu’au 26 mai 2019 

     

    Bernard van Orley, Portrait de Georges de Zelle, 1519, MRBAB, Bruxelles

  • Bernard van Orley

    Bernard van Orley. Bruxelles et la Renaissance est sans conteste une des expositions à voir au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar), dans le cadre de l’année Bruegel. C’est la « toute première exposition monographique consacrée à Bernard van Orley, figure-clé de la Renaissance durant laquelle Bruegel a grandi et a été formé. » Ses œuvres venues des quatre coins du monde ont été créées à Bruxelles où ce peintre de la cour était à la tête d’un grand atelier surchargé de commandes : tableaux religieux et portraits, tapisseries et vitraux.

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    Bernard van Orley & atelier bruxellois inconnu, La légende de Notre-Dame du Sablon :
    la statue de la Vierge accueillie en grande pompe à Bruxelles
    , détail, MRBAB, Bruxelles

    Dès le début de l’exposition, une magnifique tapisserie en laine et soie, La légende de Notre-Dame du Sablon : la statue de la Vierge accueillie en grande pompe à Bruxelles (1516-1518), illustre la qualité renommée des tapisseries de Bruxelles. Très coûteuses, ce sont des œuvres de prestige. « Seuls les maîtres-peintres sont autorisés à les concevoir. » (Guide du visiteur)

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    Bernard van Orley & atelier Pannemaker, Passion carrée : La Crucifixion,
    1518-1520, détail, Patrimonio nacional, Madrid 

    Des églises, des confréries de tout le pays commandent des sujets religieux à Bernard van Orley (1487/88-1541). On voit dès ses premières huiles l’influence italienne par l’importance donnée au cadre architectural et aux ornements. En 1518, Marguerite d’Autriche, gouvernante des Pays-Bas méridionaux, l’engage et lui commande, en plus des peintures, des tapisseries « d’un raffinement extrême ». En laine et soie, fils d’or et d’argent.

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    Bernard van Orley & atelier Pannemaker, Passion carrée : Le Portement de Croix
    et Le Christ au jardin des oliviers, détail, 1522, Patrimonio nacional, Madrid 

    La Passion carrée désigne une série de quatre, La Crucifixion et La Déposition en 1518, Le Portement de Croix et Le Christ au jardin des oliviers en 1522. Le style de van Orley évolue, en quelques années, vers une composition simplifiée, des figures plus monumentales, plus dynamiques. J’ai été éblouie par la qualité de ces tapisseries, les couleurs et les nuances, l’expression des visages. C’est très beau. Des gravures de Dürer témoignent des contacts entre les deux peintres qui s’influencent l’un l’autre.

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    Atelier de Bernard van Orley, Sainte Famille, détail, après 1520, MRBAB, Bruxelles

    De grands retables sur des sujets religieux voire historiques – L’adoubement de saint Martin par l’Empereur Constantin ou Charlemagne déposant les reliques de la Passion à Aix-la-Chapelle – voisinent avec des tableaux de petit format, des « œuvres de dévotion ». Avant d’admirer une Sainte Famille du Louvre, où l’enfant Jésus dévoile un sein maternel, j’ai aimé celle attribuée à l’atelier de van Orley, avec ce Jésus joufflu tirant la barbe de Joseph.

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    Bernard van Orley, Polyptique de Job et Lazare, 1521, MRBAB, Bruxelles

    Le Guide du visiteur présente le grand Polyptique de Job et Lazare comme un remarquable mélange de tradition flamande, pour le paysage et la division en plusieurs épisodes, et de Renaissance italienne pour l’architecture et le sens dramatique. Un chef-d’œuvre de la maturité. Il faut tourner autour des retables pour admirer aussi les peintures à l’arrière des volets.

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    Bernard van Orley & atelier Dermoyen, Bruxelles, Les Chasses de Charles-Quint,
    Mars 
    (détail) et Septembre, Le Louvre, Paris

    Et puis voici les superbes tapisseries conçues pour Charles-Quint : douze scènes de chasse, une par mois – Les Chasses de Charles-Quint font 73 mètres de longueur au total ! Le Louvre, qui possède la série complète (sous le titre de « Chasses de Maximilien ») a prêté celle du mois de Mars et celle du mois de Septembre. La première montre Charles-Quint en rouge sur son cheval devant un magnifique panorama de Bruxelles où on reconnaît entre autres la flèche de l’Hôtel de ville.

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    Bernard van Orley & atelier Dermoyen, Bruxelles, La bataille de Pavie.
    Le camp français et la fuite des civils
    , 1525-1531, (détail),
    Museo et Real Bosco di Capodimonte, Napoli

    Une évocation très réaliste de La bataille de Pavie (série de sept tapisseries, Naples) leur fait face. Le grand format de ces tapisseries permet d’y intégrer un luxe de détails sur lesquels l’œil s’attarde : personnages et animaux, arbres et plantes, montures, armes, bâtiments, costumes, visages… La composition, les couleurs, la finesse, quel art ! Les peintures préparatoires sont exposées sous verre dans la salle.

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    D'après Bernard van Orley, Portrait de Marguerite d’Autriche, après 1518,
    Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles
    Lire "un bref aperçu de sa vie agitée, entre pouvoir et tragédie" sur le site de Bozar

    Deux versions du portrait de Marguerite d’Autriche, celui de son neveu Charles-Quint à quinze ans, les commanditaires de Bernard van Orley, sont présentés avec quelques autres dans la salle suivante. Ces portraits officiels ont été diffusés et copiés à grande échelle et dans divers médias. De quoi attirer vers le peintre de cour et vers son atelier les commandes de notables de l’entourage des souverains.

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    Bernard van Orley, Portrait de Charles-Quint, après 1516,
    Musée du monastère royal de Brou, Bourg-en-Bresse

    Dans les années 1530, le peintre participe encore à la création d’une série de tapisseries sur un thème biblique, la vie de Jacob, avec l’atelier de Guillaume De Kempeneer à Bruxelles. Dans La répartition du bétail entre Jacob et Laban, à nouveau, on admire aussi les scènes annexes dans le bas, dans le haut, sur les côtés : les moutons, les enfants, une paysanne assise près de son panier, les bordures fleuries…

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    Bernard van Orley & atelier Kempeneere, Bruxelles, Histoire de Jacob :
    La répartition du bétail entre Jacob et Laban
    , 1530-1534 (détails)

    Œuvres tardives, œuvres d’atelier, vitraux brièvement évoqués (notamment avec une saisissante tête d’assassin de la cathédrale de Bruxelles), l’univers de Bernard van Orley est lié à sa ville devenue à cette époque « siège de la cour et capitale par excellence des Habsbourg » (Guide du visiteur). Les services du patrimoine bruxellois proposent pour la circonstance un guide et un itinéraire pédestre pour suivre les traces de l’artiste dans Bruxelles au XVIe siècle.