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Exposition - Page 14

  • Devenir Matisse

    Devenir Matisse, la belle exposition du musée Matisse dans la ville natale du peintre, Le Cateau-Cambrésis, vient de fermer ses portes. La semaine dernière, ce parcours dans les années de formation du peintre m’a enchantée : j’y ai vu beaucoup d’œuvres que je ne connaissais pas, peintures et sculptures prêtées par d’autres musées et de collections particulières, en France et à l’étranger.

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    Deux autoportraits de Matisse (1900 / 1918)

    Le Journal de l’exposition est disponible sur le site du musée. Après le rappel des origines et de la révélation qu’a été la peinture pour l’étudiant en droit de vingt ans lors d’une convalescence, on y suit le séjour de Matisse à Paris où il fréquente des académies, des ateliers, des écoles. Ce sont les cours de Gustave Moreau, qui encourage ses élèves à copier les grands maîtres au Louvre, qui vont le faire progresser le plus. Vers 1894, il s’y lie d’amitié avec Evenepoel, dont La petite Matisse (1896), un portrait de sa fille, contraste avec celui que Matisse a fait de son fils Pierre (1909), à la modernité patente. Quelle évolution aussi de son Autoportrait de 1900 à celui de 1918 !

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    Evenepoel, La petite Matisse, 1896 (Musée Dhont-Daenens, Deurle)
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    Matisse, Portrait de Pierre, 1909

    De deux natures mortes aux livres peintes en 1890,  retrouvées dans le grenier de la maison familiale, Matisse dit : « On est dans tout ce qu’on fait, dans ses premières toiles aussi bien que dans ses dernières. » Près de Jeune fille lisant de Corot est accrochée La liseuse de Matisse de 1895, de facture encore classique, qu’on peut comparer à une Etude de Marguerite lisant de 1906 – à nouveau le grand écart entre son travail d’avant et d’après 1900.

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    Corot, Jeune fille lisant, vers 1868 (National Gallery of Art, Washington)
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    Matisse, La liseuse, 1895

    Il lui a fallu beaucoup de persévérance dans les dernières années du XIXe siècle. A Paris, Matisse a dessiné dans la rue avec Marquet. De belles encres de Chine de l’un et de l’autre montrent des passants, des carrioles, des chevaux, des autoportraits. Ce travail sur le vif les a beaucoup aidés. Aux grands dessins de nus d’académie succèdent de nombreuses copies réalisées au Louvre : des natures mortes, des antiques, puis Chardin, Philippe de Champaigne, Ribeira…

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    Devenir Matisse, "Les copies au Louvre"

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    Chardin, La Pourvoyeuse, 1739 (Le Louvre, Paris) / Matisse d'après Chardin, 1896-1903

    La grande nature morte de Jan Davidsz. de Heem, La Desserte, que Moreau lui a conseillé de copier, lui donne un mal fou. C’est passionnant d’observer, à côté de la peinture prêtée par Le Louvre, la copie qu’en fait Matisse (Musée Matisse de Nice) et puis la reprise de ce sujet d’une façon tout à fait moderne, presque cubiste, en 1915,  « amplifiant la présence des lignes de construction du tableau et s’affranchissant totalement de la réalité » (Journal de l’exposition). De grands bronzes sont présentés de salle en salle : le Louvre a prêté entre autres le magnifique Apollon de Piombino et Jaguar dévorant un lièvre de Barye près de sa copie par Matisse.

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    Jan Davidsz. de Heem, La desserte, 1640 (149 x 203 cm)

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    Matisse, Nature morte d'après La Desserte de Jan Davidsz. de Heem, 1915 (MOMA, New York)

    Les voyages vont considérablement l’influencer. D’abord en Bretagne, à Belle-Ile-en-Mer, avec son voisin à Paris, le peintre Wéry. Deux vues de Paris peintes dans les années 1900 illustrent un changement radical dans le choix des couleurs, plus lumineuses, avec l’irruption du blanc dans sa peinture. Inspiré par les aquarelles de Turner, les tableaux de Monet, Matisse abandonne la palette des maîtres anciens.

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    Matisse, Belle-Ile-en-Mer, pochade, 1896 (Collection particulière)

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    Matisse, Vue de Notre-Dame, 1904 (Collection particulière)

    En 1904, « grâce à Signac qui leur trouve une location à bas prix », Matisse découvre Saint-Tropez, puis Collioure. Divisionnisme, fauvisme : « Voici les idées d’alors : construction par surfaces colorées. Recherche d’intensité dans la couleur, la matière étant différente. » Comme en témoignent une petite toile superbe de Manguin (collection particulière), Cavalière, femme endormie ou une aquarelle de Cross, Etude pour le Cap Layet.

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    Matisse, Paysage de Saint-Tropez au crépuscule, juillet 1904 (Collection de Bueil & Racct-Madoux, Paris)

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    Henri Manguin, Cavalière, Femme endormie, printemps-été 1906 (Collection particulière)

    Que de belles choses à cette exposition, de Matisse et d’autres ! Elle continue au premier étage, avec des  portraits, des bronzes, des œuvres d’élèves de Matisse dans la section appelée « La transmission ». Mais l’Académie ouverte un temps par Matisse à Paris, fréquentée surtout par des élèves nordiques, ne durera pas, elle ferme en 1911. Cela lui prend trop de temps et d’énergie, il choisit d’être peintre et non professeur.

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    Max Weber, Les Baigneuses, 1906 (Collection particulière)

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    Aperçu de la collection permanente

    Retrouver ensuite les Matisse du musée – peintures, dessins, sculptures – est chaque fois un grand plaisir. La collection permanente vaut par elle-même le voyage dans cette ville du Nord où Matisse est cité et illustré de tous côtés. On ne peut quitter le musée Matisse sans revoir la magnifique collection Tériade dont je vous ai déjà parlé (Rouault, Léger, Chagall…). Les restaurants en face du musée affichant complet, nous avons trouvé une table accueillante un peu plus haut, à l’Hostellerie du Marché, qui propose une cuisine fraîche et bio.

  • Artiste Activiste

    L’affiche est joyeuse, le graphisme très reconnaissable, mais qui était vraiment Keith Haring dont Bozar (Palais des Beaux-Arts de Bruxelles) propose actuellement une large rétrospective ? Vous trouverez « les cinq choses à savoir sur Keith Haring » à la trop courte vie (1958-1990) sur le site.

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    En voici un extrait significatif, que je partage avec vous : « « Un porte-parole d’une société à un moment donné de l’histoire ». Voilà comment Haring définit l’artiste. Avec un langage pictural simple et accessible, il aborde des thèmes difficiles –  le racisme, la guerre nucléaire, le VIH – et les met à la portée de tous. »

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    L’exposition montre les diverses facettes de son engagement (aussi pour la reconnaissance des homosexuels et des LGBT), son parcours de la clandestinité dans le métro de New York au succès dans la sphère artistique ou sur le marché de l’art en passant par le magasin « Pop Shop », avec les mêmes motifs combinés sur des supports divers. Noir sur blanc, noir sur couleur, ou l’inverse. C’est dynamique, quoique répétitif, avec de nombreuses vidéos le montrant à l’œuvre et une longue fresque de quinze mètres de long, La Matrice (ci-dessus).

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    En face de la galerie Ravenstein, du côté de Bozar où on entre à la Cinematek, sur la jolie terrasse installée (temporairement) rue Baron Horta, on retrouve Keith Haring sur la palissade peinte en jaune qui sépare Bozar dun futur siège bancaire à lallure futuriste.

  • Quelque part ailleurs

    Me Somewhere Else (2018, Moi quelque part ailleurs), tel est le titre de l’installation spectaculaire de Chiharu Shiota aux Musées Royaux des Beaux-Arts, à ne pas rater si vous êtes de passage à Bruxelles – l’exposition temporaire se terminera le 9 février.

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    © Chiharu Shiota, Me Somewhere Else, 2018, Bruxelles, MRBAB

    Née en 1972, l’artiste japonaise utilise des fils de laine et de coton qu’elle tisse pour combiner « performances, art corporel et installations dans un processus qui place en son centre le corps. » (Galerie Templon) Chiharu Shiota évoque ici sa lutte contre le cancer et une prise de conscience résumée ainsi : son esprit survivra à son corps. Cette œuvre peut rappeler sa participation à la Biennale de Venise en 2015 avec The Key in the Hand, aussi d’un rouge flamboyant.

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    © Chiharu Shiota, Becoming Paint, 1994,

    En rouge, en noir, en blanc, associées à de vieux objets de récupération, ses immenses toiles d’araignée envahissent tout l’espace et suscitent une véritable expérience physique et psychique. C’est à la fois beau et impressionnant – « Le beau est toujours bizarre » (Baudelaire). Me Somewhere Else est associé à quatre photos d’une performance de l’artiste à Canberra en Australie (Becoming Paint, 1994), où elle se couvrait elle-même de peinture rouge. Le sang coule : « Ecce homo, version féminine… », écrit Roger Pierre Turine dans La Libre ; « Entre la vie et la mort, son cœur respire, passe de l’une à l’autre en agissant par de puissantes métaphores. » 

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    © Chiharu Shiota, Me Somewhere Else, 2018, Bruxelles, MRBAB

    Léa Grujon offre une présentation richement illustrée de l’artiste sur Boum ! Bang ! (2014) : « L’évocation du souvenir et de sa nostalgie est assez récurrente dans la construction artistique de Chiharu Shiota qui joue aussi beaucoup avec le rôle de l’existence, son absence et sa confusion. Cet amas omniprésent de liens, enserrant la proie fragilisée par le temps, ravive la disparition de ce qui fut en vie. Et c’est cette continuité funéraire qui transparaît dans son discours. »

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    © Chiharu Shiota, Me Somewhere Else, détail,
    2018, Bruxelles, MRBAB

    Sous cet immense entrelacs de fils rouges, au centre de l’installation, deux pieds nus où elle se termine, où elle commence. Je ne sais pourquoi, j’ai pensé à la peinture énigmatique de Fernand Knopff, I lock my door upon myself. Les pieds sur terre, l’esprit qui se déploie ? Quelle que soit l’interprétation de la personne qui regarde cette œuvre, quel que soit le trouble qu’elle suscite par son étrangeté, son mystère, Me Somewhere Else touche une fibre vitale, de la tête aux pieds – ou l’inverse.

  • Comme un sculpteur

    balthasar burkhard,photographies,1969-2009,exposition,le botanique,bruxelles,noir et blanc,paysage,animaux,corps,nus,villes,culture« Si Hitchcock filmait les scènes d’amour comme des meurtres, Burkhard photographie le corps comme un sculpteur ou comme un arpenteur. Tel un Gulliver au pays des géants, il trouve ainsi des angles qui semblent ineffables et qui, en décalant ce que nous voyons agissent sur notre regard en le transformant. »

    Johan-Frédérik Hel Guedj, Burkhard et la vie sur papier, L’Echo, 9/1/2020

     

    © Balthasar Burkhard, Torso, 1984, 222 x 125 cm, Coll. Rodolphe Janssen

  • Balthasar Burkhard

    Jusqu’au 2 février, le Botanique expose des photographies de Balthasar Burkhard (1944-2010). Le photographe suisse est célèbre pour sa « maîtrise du noir, du blanc et de leurs dégradés », il a aussi abordé la couleur dans les dernières années de sa vie. Photographies 1969-2009 montre les principaux thèmes qu’il a explorés, dans différents formats, et sa technique variée, toujours impeccable (mes illustrations ne sont que des à-peu-près, bien sûr).

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    © Balthasar Burkhard, Autoportraits, 1977 - T&P

    Trois autoportraits, au début du parcours, illustrent à la fois l’expérience physique qu’il cherche à créer pour le « regardeur » et son art de présenter le corps par fragments, en gros plan. Dans l’espace central, une magnifique Aile de faucon se déploie sur 200 x 300 cm – ouvrez les liens pour des photos sans les incessants jeux de reflets à l’exposition. Devant une autre aile, une héliogravure de plus petit format à sa droite, on ressent la douceur du beau plumage.

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    T&P

    Peut-être inspiré par son père, pilote dans les Forces aériennes suisses, Balthasar Burkhard a pris des photos aériennes de villes dans les années 1990 (Chicago, Mexico City entre autres) présentées dans un très grand format (135 x 275 cm) qui rend bien la densité et l’étendue de ces mégalopoles. Presque aussi grand, Rio Negro (2002) est un paysage exemplaire de la magie du noir et blanc.

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    © Balthasar Burkhard, Orchidée 02, 1988, 54 x 45,5cm, Coll. Estate Burkhard - T&P

    Deux fleurs d’orchidées m’éblouissent, saisies dans leur texture intime. Elles datent de l’année d’un voyage en Normandie (1988) comme La Source, une des œuvres hommages à Courbet – allusive, comme plusieurs photographies d’escargots très sensuelles. On verra à l’étage L’Origine qui l’est plus explicitement, d’après L’Origine du monde. Passionnant dialogue entre la photographie et la peinture dans l’histoire de l’art.

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    © Balthasar Burkhard, La Source 03, 1988, 199 x 141 cm, Coll. Estate Burkhard (au centre) - T&P
    B. B. joue avec les échelles de grandeur, notamment pour cette photographie d’une source,
    en réalité très petite.

    Dans les années 1990, Burkhard s’est mis à photographier des animaux à la manière d’un inventaire, « chacun pris isolément devant une bâche grise, comme le représentant unique et idéalisé de son espèce ». Dans la série de « portraits animaliers » pour Klick ! de Lars Müller (livre pour enfants), je choisis le loup. Le photographe s’est rendu dans des zoos d’Europe et d’Amérique et a fait prendre la pose aux animaux, de profil, ce qui prenait parfois plusieurs jours, avec « un temps de pose très long pour l’enregistrement de la plaque sensible ».

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    © Balthasar Burkhard, Loup, 1995, Coll. Estate Burkhard (Source B. B.)

    En revenant vers l’entrée, avant d’emprunter l’escalier qui mène aux mezzanines, j’observe quelques héliogravures en couleurs : des roses sur fond noir, des plantes in situ. Le vert de fougères surgit mystérieusement de l’ombre. Et comme Burkhard a su capter les fleurs, l’herbe et les reflets dans ce paysage sans titre (de l’année précédant sa mort), très bien commenté sur le site du Mac’s (Entre chien et loup, pdf).

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    © Balthasar Burkhard, Sans titre (Paysage), 2009, photographie couleur sur aluminium, 97 x 120 cm,
    Collection Mac's (source)

    Aux cimaises de droite, en haut, d’un côté des photographies N/B prises dans le désert de Namibie : des animaux sauvages dans leur milieu naturel, des paysages. J’ai admiré longtemps cette dune de sable entre ombre et lumière, comme une raie géante – cliquer sur la photo pour observer l’échelle, les détails en bas – une merveille !

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    © Balthasar Burkhard, Namibie, 2000 - T&P

    Plus loin, la fameuse Origine (devant une visiteuse) et trois grands nus féminins (180 x 180 cm) datés de Séville en 2002 suivis d’un petit torse vu de dos, où la femme modèle porte joliment la main à son cou sous ses longs cheveux. Sur l’autre mezzanine, en face, des sommets enneigés des Alpes que Balthazar Burkhard a photographiés d’un hélicoptère piloté par un de ses frères, qui participait à des missions de sauvetage. Des vues magnifiques.

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    T&P

    Derniers coups de cœur sur cette mezzanine, des nus masculins de dos, datés des années 1980. Quel rendu de la peau en grand format sur ces « corps-sculptures » ! Un Torse me fait penser à L’âge d’airain de Rodin. Sur un autre (avec une oreille, précise la légende de Body 41, ci-dessous), le regard glisse sur la colonne vertébrale, passe dans les cheveux, s’arrête aux courbes d’un pavillon.

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    © Balthasar Burkhard, Body 41 (Torse avec oreille) - détail, 1989, Coll. Estate Burkhard - T&P

    Au fond de la salle, on présente des clichés d’archives de Balthazar Burkhard et quelques portraits. Je vous signale, sur le site du Botanique, une vidéo et un dossier pédagogique très éclairant. « Balthasar fut le premier artiste utilisant le medium photographique à avoir été exposé en musée au tout début des années ‘70. La photographie était alors considérée "à part" des arts plastiques. Par ses formats monumentaux, sa technique irréprochable, ses références à l’histoire de l’art, à la peinture, Balthasar a mis à l’honneur la photographie en tant qu’Art. » (Grégory Thirion)