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Amour - Page 25

  • L'amour en cage

    La prisonnière de Marcel Proust commence par un réveil, quand les bruits de la rue, du tramway, précédant la lumière, font deviner au narrateur d’A la recherche du temps perdu si le jour est « morfondu dans la pluie ou en partance pour l’azur. » Personne ne sait qu’Albertine habite avec lui à Paris depuis leur retour de Balbec, « cachée à tout le monde », à part sa mère (à Combray) et Françoise. Il l’a installée dans le « cabinet à tapisseries » de son père au bout du couloir, « à vingt pas », où elle va dormir après leur baiser du soir. « Sa séparation d’avec ses amies réussissait à épargner à mon cœur de nouvelles souffrances. »  

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    Henry Somm, Elégantes

    Albertine respecte la consigne : personne ne peut entrer dans la chambre du narrateur avant qu’il ait sonné. Sans lui parler de mariage, il cherche à lui rendre la vie agréable, et pour éviter les motifs de jalousie, a demandé à Andrée de la guider dans Paris. Il se considère guéri des remous intérieurs d’avoir appris par elle à Balbec qu’elle connaissait Mlle Vinteuil.

    « Ce n’est pas certes, je le savais, que j’aimasse Albertine le moins du monde. » Pas amoureux, mais très soucieux de son emploi du temps (Gomorrhe étant « dispersée aux quatre coins du monde ») : savoir où se trouve Albertine et avec qui ou la savoir chez lui évite le réveil de sa « maladie chronique », la jalousie. Le mariage lui paraît redoutable en ce qu’il signerait la fin des « joies de la solitude »  il voudrait en réalité guérir d’Albertine, retrouver sa liberté d’aller et venir.

    Au lieu de cela, il consulte la duchesse de Guermantes sur « les brimborions de la parure » qui plaisent à sa compagne, lui fait constamment des cadeaux coûteux comme ces robes de Fortuny « d’après d’antiques dessins de Venise » vantées par Elstir. En sortant de chez la duchesse, il aperçoit Charlie Morel venu avec M. de Charlus chez Jupien, dont la nièce est sa « fiancée ». Le baron encourage ce mariage qui garderait le jeune musicien à sa portée.

    « Car la possession de ce qu’on aime est une joie plus grande encore que l’amour » : c’est le thème de La prisonnière. Albertine, de plus en plus élégante, est aussi « extrêmement intelligente » : elle lit, elle écoute, elle cite, elle dit sa reconnaissance au narrateur de lui avoir ouvert « un monde d’idées ». Tout en savourant la douceur domestique de sa présence qui l’apaise, comme le faisait le baiser du soir de sa mère, celui-ci est conscient que la jeune fille l’intéressait davantage à Balbec, inaccessible, que depuis qu’il la connaît davantage. 

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    L’affiche de « La Captive », film de Chantal Akerman (2000) inspiré par La prisonnière de Marcel Proust

    Enfermée chez lui comme un animal domestique, offerte comme une plante à son regard quand elle dort, d’une docilité qui l’étonne chaque fois qu’il exprime un souhait, Albertine accepte ses caresses, son rythme de vie, sa surveillance. Françoise voit en elle une profiteuse et déplore que son maître tolère le vice et la vulgarité sous son toit.

    « Il faudrait choisir de cesser de souffrir ou de cesser d’aimer. » Se rappelant l’enfant « sensitif » qu’il était, devenu plus pondéré et railleur, le narrateur perçoit à présent en lui des ressemblances avec ses parents, s’entend parler comme eux. Il s’amuse avec Albertine à écouter les cris des marchands des rues « C’est l’enchantement des vieux quartiers aristocratiques d’être, à côté de cela, populaires. » Sa curiosité amoureuse n’en reste pas moins insatiable : une petite laitière, une serveuse accorte, une passante suscitent mille rêves.

    Quand Le Figaro annonce un spectacle avec Mlle Léa, cette comédienne qu’Albertine a feint de ne pas connaître quand ils avaient croisé deux de ses amies, son obsession « gomorrhéenne » est ravivée. Il élabore stratégie sur stratégie pour qu’elle ne rencontre pas ce genre de femmes, bien qu’elle nie en être et en fréquenter.

    Elle le rassure sans cesse : « Mon chéri et cher Marcel, (…) Toute à vous, ton Albertine. » – « J’étais plus maître que je n’avais cru. Plus maître, c’est-à-dire plus esclave. » Le servage d’Albertine a fait perdre au bel « oiseau captif » toutes ses couleurs, elle est devenue la « grise prisonnière ». Mais son esclavage est devenu le sien. Ses mensonges dévoilés, encore plus douloureux quand il ne les a pas envisagés, sa torture.

    (A suivre)

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  • Touches

    proust,a la recherche du temps perdu,du côté de chez swann,un amour de swann,roman,littérature française,relire la recherche,amour,passion,jalousie,société,musique,culture« Il savait que le souvenir même du piano faussait encore le plan dans lequel il voyait les choses de la musique, que le champ ouvert au musicien n’est pas un clavier mesquin de sept notes, mais un clavier incommensurable, encore presque tout entier inconnu, où seulement çà et là, séparées par d’épaisses ténèbres inexplorées, quelques-unes des millions de touches de tendresse, de passion, de courage, de sérénité, qui le composent, chacune aussi différente des autres qu’un univers d’un autre univers, ont été découvertes par quelques grands artistes qui nous rendent le service, en éveillant en nous le correspondant du thème qu’ils ont trouvé, de nous montrer quelle richesse, quelle variété, cache à notre insu cette grande nuit impénétrée et décourageante de notre âme que nous prenons pour du vide et pour du néant. Vinteuil avait été l’un de ces musiciens. »

     

    Marcel Proust, Un amour de Swann
    (A la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, deuxième partie)

     

    Photo de Proust, s. d., L'Express

  • La maladie d'amour

    Charles Swann, dans A la recherche du temps perdu, est un esthète aux cheveux roux, aux yeux verts, porté sur les jolies femmes. Ce flirteur invétéré n’hésite pas à se servir de ses relations pour s’en rapprocher, aussi le grand-père du narrateur s’écrie quand il reçoit une lettre de lui : « Voilà Swann qui va demander quelque chose : à la garde ! »  

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    Source : http://www.lemotlachose.com/un-amour-de-swann-a-la-recherche-de-pierre-alechinsky/

    Un amour de Swann peut se lire comme un roman isolé, Proust lui-même y voyait une bonne porte d’entrée dans son œuvre. C’est une des incarnations littéraires les plus inoubliables de la maladie d’amour. Le récit des circonstances dans lesquelles Swann rencontre Odette de Crécy, « demi-mondaine » comme on disait alors pour ce genre de femme entretenue, la revoit, la cherche, l’aime, la soupçonne, la regarde s’éloigner de lui, puis regrette d’avoir gâché des années de sa vie pour une femme qui n’était pas son genre, est un flash-back, un récit dans le récit, un microcosme.

     

    Voire une mise en abyme : cette liaison se déroule à l’époque de la naissance du narrateur, qui se la fera raconter – « (…) bien des années plus tard, quand je commençai à m’intéresser à son caractère à cause des ressemblances qu’en de tout autres parties il offrait avec le mien (…) »

     

    Au physique, Odette déplaît d’abord à Swann, et la beauté de son corps pourtant « admirablement fait » est gâchée par la mode de l’époque qui donne « à la femme l’air d’être composée de pièces différentes mal emmanchées les unes dans les autres » (formidable description de sa toilette). Tout changera quand il retrouvera ses traits dans la Zephora de Botticelli. 

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    Botticelli, Les Epreuves de Moïse, détail, Chapelle Sixtine (de face, Zephora, "la fille de Jethro")

    La première vedette féminine (l’histoire débute avec elle), c’est Mme Verdurin et son « noyau » de « fidèles », ses soirées qui ne ressemblent en rien à celles des « ennuyeux » (les aristocrates à ses yeux de bourgeoise). Elle les anime, du haut de son siège-escabeau suédois « en sapin ciré », un cadeau, comme férocement résumé ici : « Telle, étourdie par la gaîté des fidèles, ivre de camaraderie, de médisance et d’assentiment, Mme Verdurin, juchée sur son perchoir, pareille à un oiseau dont on eût trempé le colifichet dans du vin chaud, sanglotait d’amabilité. »

     

    Odette, « un amour », une des seules femmes admises dans son cercle avec l’épouse du Dr Cottard, y introduit Swann après l’avoir harponné, et c’est là qu’il réentend la « phrase musicale » de Vinteuil qui va l’envoûter. « Les êtres nous sont d’habitude si indifférents que, quand nous avons mis dans l’un d’eux de telles possibilités de souffrance et de joie pour nous, il nous semble appartenir à un autre univers, il s’entoure de poésie, il fait de notre vie une étendue émouvante où il sera plus ou moins rapproché de nous. » Il y a là de merveilleuses pages sur l’écoute de la musique, l’ivresse auditive.

     

    Relire Un amour de Swann, c’est s’arrêter aux détails sautés la première fois ou bien oubliés, par exemple quand Odette, qui prétend aimer les « antiquités », déplore que son amant habite dans un hôtel du quai d’Orléans « indigne de lui » et lâche, à propos de la décoration chez une de ses amies où tout est « de l’époque » (laquelle ? impossible pour Odette d’éclairer Swann sur ce point) : « Tu ne voudrais pas qu’elle vécût comme toi au milieu de meubles cassés et de tapis usés ». 

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    Livre de Poche 1971, 1988, 2006

    L’arrivée du comte de Forcheville chez les Verdurin, qui a l’art de se fondre dans sa coterie contrairement à Swann, marque le tournant de ses relations avec Odette. «  L’amour est une maladie, on le sait, ou plutôt, on ne le sait pas assez. Le véritable organe sexuel de Proust, c’est la jalousie. » (Roland Barthes) Swann dissimule sa jalousie, pour ne pas donner à Odette « cette preuve qu’il l’aimait trop, qui, entre deux amants, dispense, à tout jamais, d’aimer assez, celui qui la reçoit. »

     

    Relire, c’est prendre le temps de s’arrêter, page 289 (Pléiade 1984), sur une « musique stercoraire » ; page 292, sur « aller villégiaturer dans des latrines » ; page 304, sur « le chimisme même de son mal ». Sur des effets de style, page 354, où Swann se dit : « On ne connaît pas son bonheur. On n’est jamais aussi malheureux qu’on croit » ; quelques lignes plus loin, « il se dit qu’on ne connaît pas son malheur, qu’on n’est jamais si heureux qu’on croit. »

     

    Et pour finir, sur la silhouette bien croquée de Mme Cottard, croisée par Swann dans l’omnibus, en pleine « tournée de visites « de jours », en grande tenue », qu’il suit des yeux quand elle en descend, « l’aigrette haute, d’une main relevant sa jupe, de l’autre tenant son en-tout-cas et son porte-cartes dont elle laissait voir le chiffre, laissant baller devant elle son manchon. » De quoi nourrir une amusante leçon de vocabulaire.

     

    Relire La Recherche (2)

     

    Relire La Recherche (1)

     

  • Fasciné

    Tuil couverture Poche.jpg« On vit bien dans le non-dit, personne ne demande où est le père. Le mensonge, les perspectives d’intégration et d’évolution qu’il offre. La vie comme une fiction à vivre au jour le jour. Le roman dont il est le héros. Ces possessions qu’il s’invente. Et sa capacité à esquiver les coups, quelle que soit la violence de l’attaque. Une telle aptitude au rebond, ça l’épate lui-même. Avec une imagination pareille, il pourrait être écrivain, mais déjà, à quinze ans, il est trop fasciné par l’argent et la liberté qu’il procure pour se limiter à une carrière artistique dont il pressent qu’elle l’encagerait. Il pense : je vais/je veux réussir, fût-ce sur les fondements d’une histoire créée de toutes pièces. »

     

    Karine Tuil, L’invention de nos vies

     

  • Sam, Samuel et Nina

    Karine Tuil raconte dans L’invention de nos vies l’histoire de Sam, Samuel et Nina. Variation contemporaine sur le trio amoureux, entre Paris et New York, mais pas seulement : l’identité, la culture, le couple, le mensonge, le sexe, les relations sociales, l’écriture, l’ambition et beaucoup de thèmes d’actualité nourrissent ce roman à suspense.

     

    tuil,karine,l'invention de nos vies,roman,littérature française,trio,amour,couple,identité,mensonge,réussite sociale,écriture,culture© http://www.parisnewyork.info/

    Samuel Baron, éducateur social à Clichy-sous-Bois, n’en revient pas de reconnaître sur CNN son ami de la fac de droit, Samir Tahar, devenu un virtuose du barreau new-yorkais, très séduisant dans un costume sur mesure. Défenseur des familles de deux soldats morts en Afghanistan, il affiche « la morgue et l’assurance d’un homme politique en campagne ».

     

    Nina les a aimés tous les deux, quand elle avait vingt ans, dans les années 1980. Elle était déjà en couple avec Samuel, « un homme dont toute l’existence était une somme de névroses et dont l’ambition – la seule – était de faire de cette souffrance mentale la matière d’un grand livre ». A ses dix-huit ans, ses parents français d’origine juive, communistes, profs de lettres, avaient appris à Samuel que sa mère polonaise l’avait abandonné après sa naissance, et qu’ils l’avaient adopté.

     

    A la consternation de ses amis, son père avait choisi de l’appeler Samuel, de le faire circoncire, « alors qu’il ne l’était pas lui-même », et de changer son propre prénom Jacques en Jacob en renouant avec ses racines juives. Quand tout cela lui est révélé, Samuel quitte la maison de ses parents pour toujours. Seule compte pour lui Nina dont il est fou amoureux. Très belle, elle aussi vit « sans confiance » et « sans repères », sa mère est partie quand elle avait sept ans, son père militaire s’est mis à boire.

     

    Samir, fils d’immigrés tunisiens, est « l’électron libre » de la petite bande, jusqu’au drame : les parents de Samuel meurent dans un accident de voiture. Samuel ne peut échapper à son rôle de fils et accompagne leurs corps en Israël, confiant Nina à son meilleur ami. Mais jamais Samir ne résiste à ses désirs, il couche avec elle, tombe amoureux, la somme après quelques mois de liaison secrète de choisir entre Samuel et lui. Nina hésite, une tentative de suicide de Samuel la retient.

     

    Ils ont renoncé alors tous les deux aux études de droit, Samuel a suivi des études de lettres par correspondance et Nina a fait des petits boulots avant de devenir mannequin pour les catalogues de grandes enseignes commerciales. C’est pourquoi ils restent « pétrifiés » devant la réussite sociale de Samir, vingt ans plus tard.

     

    Mais ce n’est pas Samir qui fête ses quarante ans, c’est Sam. Ce n’est pas le « bon musulman » que sa mère espère, comme elle le lui écrit dans une lettre qu’il prend soin de détruire, mais le mari juif de Ruth, « la fille de Rahm Berg ». Son père, « l’une des plus grosses fortunes des Etats-Unis, le client le plus important du cabinet », l’a pris pour un juif séfarade, a fait confiance à Pierre Lévy, un célèbre avocat français qui a mis Sam Tahar à la tête de la succursale new-yorkaise. Celui-ci ne les a détrompés ni l’un ni l’autre.

     

    Samuel et Nina, en cherchant des informations, tombent sur un un portrait de Sam Tahar dans le Times. Déjà éberlués d’apprendre que Sam est juif à présent, Nina et Samuel n’en reviennent pas : dans l’article, c’est le passé de Samuel que raconte Sam Tahar, l’accident de ses parents comme si c’étaient les siens, il prétend même s’appeler Samuel – il lui a volé son histoire.

     

    Ils avaient cru oublier Samir, mais à présent il les obsède, ils ne peuvent plus vivre comme avant. Samuel veut que Nina reprenne contact avec lui, pour le démasquer. Nina refuse d’abord puis cède, « elle accepte alors qu’elle sait, au fond, que c’est elle qui sera piégée. » Elle n’a pas oublié Samir, elle pourrait encore l’aimer. Ensemble, ils vont tenter de le mystifier.

     

    Une fausse identité, c’est encore trop peu pour Sam Tahar. Incapable de résister aux jolies femmes, il prend des risques, les attire dans sa garçonnière, persuadé de ne pas éveiller le moindre soupçon chez Ruth, la mère de ses deux enfants. Elle l’a bien cru, et son père aussi, quand il a prétendu ne plus avoir de famille. Ruth ignore tout de l’existence de sa belle-mère Nawel, du demi-frère de Sam, fils d’un notable dont elle était la femme de ménage.

     

    L’engrenage fatal se met en branle : « Nina Roche a appelé », annonce sa secrétaire à Sam Tahar, et l’homme « parfait » qui s’est « composé un personnage comme un auteur crée son double narratif » ne peut que céder à son envie de l’appeler, de la revoir, et de prendre l’avion sous le prétexte d’une affaire à régler à Paris.

     

    On en est à la centième page, au cinquième du roman, et la vie du trio va connaître bien des rebondissements. Sam est le plus fort au jeu du paraître, Samuel le plus en souffrance, et Nina la plus faible – le moins crédible des trois personnages. La romancière ne craint pas la caricature et l’invraisemblance, mais son thriller tient tout de même en haleine, avec « efficacité » – le mot est de Bernard Pivot, enthousiaste.

     

    Le titre, L’invention de nos vies, annonce aussi, disséminée dans l’intrigue, une réflexion sur l’écriture et l’invention romanesque. Le texte est très rythmé, avec un usage inattendu de la barre oblique et des notes en bas de page. « Chaque homme doit inventer son chemin », écrivait Sartre. Ici, c’est l’interaction entre les trois membres du trio, sans oublier les personnages secondaires et les contextes sociaux, qui fait avancer le récit et exploser le drame, forcément.