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Belgique - Page 10

  • Détails

    AN 6 mai (17) bis.jpgDans la rue Joseph Brand, voici deux maisons modestes en face desquelles la guide nous arrête : datées de 1906, elles sont dotées chacune de deux portes d’entrée, une pour le rez-de-chaussée commercial, une autre pour accéder aux étages.

    L'architecte François Hemelsoet a dessiné des détails originaux pour ces unifamiliales en briques, comme les pilastres ou les balconnets « avec éperon » aux portes fenêtres latérales. 


    148-152, rue Joseph Brand : pour mieux voir les détails art nouveau,
    ouvrir ce lien vers l'Inventaire du patrimoine architectural.

     

  • Fête de l'Iris

    Pour la Fête de l’Iris bruxellois, la semaine dernière, Schaerbeek organisait une promenade guidée sur l’Art nouveau autour de l’avenue Louis Bertrand.  En haut de l’avenue, en face de l’église Saint-Servais Geneviève Van Tichelen a commencé par présenter Privat Livemont (1861-1936), artiste schaerbeekois que l’exposition en cours à la maison Autrique, tout près de là, permet de redécouvrir. Il a eu quatre ateliers dans la commune.

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    A sa naissance, les terres agricoles de Schaerbeek servaient, avec celles de Saint-Gilles, de réserve potagère à la ville de Bruxelles. On y cultivait des chicons, on y cueillait des cerises, les récoltes étaient transportées à dos d’âne. Léopold II lança le projet de prolonger la ville vers l’extérieur, au-delà de la porte de Schaerbeek, et c’est ainsi que cette grande et large avenue a été tracée et le quartier de la vallée Josaphat construit dans les premières années du XXe siècle.

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    Vue vers l'église Saint-Servais (Collection Dexia-Banque-ARB-RBC) (Inventaire du patrimoine architectural)

    De nombreux artistes s’y installent, attirés par des terrains peu chers et par la perspective de trouver une bonne clientèle, celle qui achète les maisons sélectionnées lors des concours d’architecture de la commune. La haute bourgeoisie enrichie par la révolution industrielle montre ainsi son intérêt pour la culture et ses grands moyens.

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    Au n° 19, par exemple, la maison dessinée en 1907 par le sculpteur Charles Temperman pour son propre compte, de style néogothique, a toute sa façade « en pierre blanche de Chevillon, rehaussée de pierre bleue », sur trois niveaux. La corniche et les lucarnes sont en bois. Le décor sculpté abonde : quatre visages entourés de rinceaux végétaux figurent les quatre saisons (détails en gros plan visibles à l’Inventaire du patrimoine).

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    La guide nous entraîne dans la rue de la Ruche pour nous montrer l’Ecole industrielle où Privat Livemont a enseigné le dessin et rencontré des architectes d’avant-garde comme Joseph Diongre et P. Saintenoy. Je vous ai déjà montré les belles façades d’Henri Jacobs côté rue Josaphat. Ici l’arrière de ce grand complexe scolaire ne manque pas d’allure avec ses sgraffites et ses courbes décoratives. L’intérieur des écoles, immense, contient aussi des merveilles. Livemont y est intervenu comme peintre-décorateur, notamment avec L’art décoratif, une toile de la collection communale exposée en ce moment à la maison Autrique.

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    Privat Livemont, L'art décoratif, collection communale de Schaerbeek

    Au n° 38 de l’avenue Louis Bertrand, l’architecte schaerbeekois François Hemelsoet, qui a conçu des maisons dans tous les styles, selon la demande du client, propose un art nouveau assez géométrique avec des baies originales et variées. La porte d’entrée a hélas été changée et le grand sgraffite de Privat Livemont sous la corniche a disparu (photos anciennes à l’IPA).

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    Geneviève Van Tichelen nous fait remarquer l’éclectisme architectural de l’avenue et attire l’attention sur l’ancienne cure de 1850 aux grilles classées, sur le vase Bacchanale à l’emplacement de l’ancienne église, sur le Brusilia construit à la place de l’ancien Palais des Sports. Je ne m’y attarde pas, vous les ayant déjà présentés, de même que la superbe maison (Strauven) au 43, en attente d’une restauration urgente.

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    J’ai apprécié qu’elle commente aussi l’architecture des immeubles d’angle aux carrefours, moins spectaculaires, avant de nous conduire en face du n° 66. Derrière cette façade néo-baroque au pignon surmonté d’un grand aigle,  Privat Livemont est intervenu pour peindre des « toiles en sanguine figurant des bambins » de style académique.

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    La guide nous emmène ensuite rue Laude pour admirer la belle maison bourgeoise de style éclectique signée Diongre, qui obtint la première place au Concours de façades de 1908-1909 organisé par la commune. L’architecte a fait appel à Privat Livemont pour les sgraffites (montrés ici). On y voit le profil de sa femme au-dessus de l’entrée, mais aussi, sous la corniche, deux têtes de béliers tenant des fleurs, symboles de fertilité, en guise de porte-bonheur.

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    Carte art nouveau by Schaerbeek 1030 Schaarbeek - Issuu (verso)

    Notre promenade s’est terminée près de l’Hôtel communal, dans le quartier Colignon déjà présenté. Schaerbeek et l’art nouveau, c’est une belle histoire ! Les amoureux du patrimoine se pressent aux visites guidées. Dès le début du mois de juin, on pourra s’inscrire aux Estivales. Si vous préférez découvrir par vous-même, procurez-vous la carte de Schaerbeek Art nouveau ; comme celle dédiée à Privat Livemont, elle est gratuite.

  • Ce qui suit

    tongres,tongeren,patrimoine,musée gallo-romain,devise,histoire,archéologie,,culturetongres,tongeren,patrimoine,musée gallo-romain,devise,histoire,archéologie,cultureUn peu partout dans le musée gallo-romain de Tongres, on peut lire sa devise, empruntée à Marc Aurèle, empereur-philosophe romain (121-180 apr. J.-C.) :

     

    Τὰ ἑξῆς ἀεὶ τοῖς προηγησαμένοις οἰκείως ἐπιγίνεται
    ou
    « Ce qui suit est toujours lié à ce qui précède. »
    « Wat volgt staat altijd in verband met wat eraan voorafging. »

     

    tongres,tongeren,patrimoine,musée gallo-romain,devise,histoire,archéologie,culture« Il est impossible de comprendre le présent, et encore moins de se projeter dans l’avenir, sans connaître le passé. L’archéologie nous offre une perspective à long terme sur nous-mêmes. Les archéologues comptent en millénaires. Ils étudient les processus de continuité et de changement. » (Site du musée)

    Maquette de Atuatuca Tungrorum dans la salle sur la période romaine

  • En train à Tongres

    Mercredi dernier, j’ai pris à Bruxelles-Nord le train pour Tongres, en bonne compagnie. Tongeren, au sud du Limbourg, en région flamande, est la plus ancienne ville du pays et je ne l’avais jamais visitée, bien qu’elle soit réputée pour son patrimoine et pour son musée gallo-romain qui a reçu le prix du musée européen de l’année en 2011.

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    Rare façade ancienne ayant survécu à l'incendie de 1677
    au-dessus d'un magasin qui abrite encore l'ancien escalier en bois

    En sortant de la gare, on emprunte l’avenue juste en face pour se rendre dans le centre. A la Via Julianus, l’office du tourisme nous a donné un plan avec trois parcours bien jalonnés pour découvrir la ville à l’époque romaine, Tongres la médiévale et Tongres la religieuse.

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    Statue de l'empereur Julien, IVe s.

    Nous sommes d’abord allées au Grote Markt (grand-place) où la statue du héros national attire tous les regards : le rusé Ambiorix, chef des Eburons (Ier siècle av. J.-C.), infligea une sanglante défaite aux légions romaines et réussit à échapper à César.

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    Statue d'Ambiorix sur la Grand-Place / Grote Markt

    Des terrasses de la place, on a un beau point de vue sur la tour-beffroi de la basilique Notre-Dame, qu’une immense grue débarrassait de ses derniers échafaudages. Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

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    Portail sud de la basilique Notre-Dame (et accès au Teseum)

    La ville se prépare aux fêtes du Couronnement (« Kroning ») en juillet prochain. « En tant que plus ancien site marial de ce côté des Alpes, des pèlerinages y ont été organisés dès le Moyen Âge. Lorsque la statue de Notre-Dame "Source de notre Joie" a été couronnée en 1890, les habitants de Tongres ont décidé de développer les pèlerinages en fêtes septennales du Couronnement. »

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    Statue de Notre-Dame (noyer, XVe s.) et son formidable décor d'hortensias

    En plus de l’architecture gothique, des vitraux et de l’intérieur remarquables, des autels latéraux finement sculptés, sans parler des grandes orgues, voici le somptueux décor floral réservé à la fameuse statue de Notre-Dame couronnée en 1890 – les drapeaux bleu et or du Kroning flottent déjà partout dans la ville.

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    Vue du couvent de Sainte-Agnès

    Après avoir fait le tour de la basilique, admiré ses façades et portails, nous sommes descendues vers le béguinage Sainte-Catherine. En chemin, j’ai été attirée par le couvent des Filles de Sainte-Agnès : antérieur à 1418, il est un des rares à avoir subsisté. Neuf couvents ont disparu pendant la Révolution française. Au XIXe siècle, l’église a été détruite et le couvent transformé en maison de maître, puis loué et quasi abandonné avant que les autorités flamandes l’achètent et le restaurent.

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    Le printemps dans la cour du couvent de Sainte-Agnès

    Quel endroit paisible ! Tout m’a plu dans le jardin du couvent ouvert aux visiteurs : les arbres fruitiers, les pelouses de pâquerettes et autres fleurettes, les poèmes gravés sur de grandes pierres posées dans l’herbe, les plantes de rocaille sur les toits et les murets le long de la passerelle qui permet d’en faire le tour. Sous un porche, un beau médaillon en relief est daté de 1670.

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    L'agneau est un des attributs de Sainte Agnès, bien qu'il n'y ait aucun rapport étymologique
    entre le grec agnê (à l'origine du prénom Agnès) et le latin agnus (agneau) (Wikipedia)

    Puis voici le Begijnhof aux anciennes maisons de briques avec leur jardinet derrière le mur où sont percées les portes d’entrée. Contrairement aux maisons de bois, celles-ci ont échappé au grand incendie de Tongres en 1677. Les fruits d’un grand verger procuraient des revenus aux béguines. Au XVIIe siècle, leur nombre a quasi doublé : près de 300 ! Il fallait de nouvelles maisons, le verger a disparu. On a planté un tilleul sur la place baptisée « Onder de Linde » (sous le tilleul). Le béguinage a été fermé en 1796, pour en faire un quartier résidentiel. Au XIXe, on y logeait des familles d’ouvriers.

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    Jardinet d'une maison du béguinage, vu à travers le grillage de la porte

    Par la rue Sainte-Ursule, l’itinéraire mène à la tour de la Moerenpoort (porte de Visé), la seule des six portes de la ville qui subsiste de son rempart médiéval long de 4,5 km. L’office du tourisme donne un code pour pénétrer dans la tour qui comporte un petit musée local. Les escaliers donnent accès au toit d’où l’on a une très belle vue sur Tongres et la campagne, région de vergers et de prairies.

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    Entrée du musée gallo-romain

    Il était temps de remonter vers le grand musée gallo-romain. Le parcours chronologique de l’exposition permanente est riche de plus de deux mille objets pour évoquer le passé de Tongres, de l’homme de Neandertal aux Romains : silex, poteries, verreries, outils, tables où l’on peut toucher des objets pour comparer les matériaux, et même personnages en résine grandeur nature. En plus de l’audioguide (adulte ou enfant), des panneaux et de petits films didactiques font vivre tout ce trésor archéologique.

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    Entrée du musée du Béguinage de Tongres,
    classé au titre du patrimoine de l'humanité par l'UNESCO

    Il faudra retourner à Tongres pour visiter les vestiges romains, le Teseum, le musée du béguinage, les alentours… Quelle chance d’avoir eu ce beau temps printanier pour notre excursion !

  • Antica Brussels

    Après la Brafa au Heysel, je ne m’attendais pas à recevoir une nouvelle invitation à une foire d’art : Antica Brussels vient de présenter à Tour & Taxis sa première édition. Dans le même esprit qu’Antica Namur, ce salon printanier  a rassemblé 72 exposants, des galeristes et des antiquaires belges et étrangers.

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    Un ensemble de 1925 (galerie Wolvesperges)

    1925 a fait date dans l’histoire de l’art, avec la fameuse Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes à Paris, qui a donné son nom à l’Art déco. Le meuble et la toile ci-dessus datent de cette période de renouveau artistique. Un « rare bas d’armoire de la maison De Coene » en acajou, ébène de Madagascar, bois de rose, avec une belle applique en bronze doré (la clé s’y dissimule au pied du bouquet) est surmonté d’une nature morte « aux fruits et à la bouteille de vin » signée Robert De Winne.

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    Coupe Chine - Cie des Indes, XVIIIe s.,
    et composition florale contemporaine aux fleurs de porcelaine (La Métairie)

    Un passionné de porcelaines françaises proposait des objets anciens et des céramiques contemporaines. Son stand illustre bien le public ciblé par le salon Antica, celui des amateurs de ventes dites « bourgeoises », à la recherche d’objets de qualité et aussi de prix accessibles. Des fleurs de porcelaine piquées dans des coupes et vases anciens les rendent très décoratifs, comme des « objets de curiosité ».

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    Léon Spilliaert, Sirène (Baigneuse), 1910,
    Encre de Chine, pinceau, crayon de couleur sur papier, 647 x 491 mm (galerie Lancz)

    Je vous montre toujours volontiers des œuvres de Léon Spilliaert, un de mes peintres belges préférés. J’ai admiré cette Sirène ou Baigneuse, une encre de 1910 – beaucoup plus moderne à mes yeux que La Violoniste ou La Musicienne, également présentée sur le stand. Elle joue du violon devant un décor qui correspond à cette période tardive où Spilliaert peignait des arbres et des paysages très stylisés (un catalogue de l’exposition de 2016 sur ce thème est disponible en ligne).

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    Cercle du Maître au Perroquet (1500-1549), Marie Madeleine lisant un livre,
    Huile sur panneau, 45 x 29 cm (Jan Muller Arts & Antiques)

    La peinture ancienne reste une valeur sûre. J’ai particulièrement aimé cette lectrice du XVIe siècle, Marie-Madeleine lisant un livre. Le petit paysage flamand avec ses promeneurs (en haut) offre une respiration dans ce beau portrait où tout est peint avec finesse, du beau visage de Marie Madeleine à ses vêtements, sa coiffe perlée, ses bagues, et le joli récipient sur la table (un brûle-parfum ? Il nous faudrait un Harold Hessel pour le désigner par le terme exact).

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    Josep Llimona i Bruguera, Desconsol, 1907 (modèle) - 1934 (exécution),
    bronze et socle en marbre, fonte Barberi, 53 x 61 x 44,5 cm (Gothsland)

    Rien de tel qu’une grande sculpture pour donner vie à un stand, comme cette œuvre emblématique de Josep Llimona i Bruguera, moderniste catalan. La première version de Desconsol, en marbre, se trouve au musée du Prado ;  plusieurs répliques ont été réalisées de son vivant. Celle-ci offre un beau contraste entre ce corps féminin ployé par le chagrin et le socle en marbre.

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    © Isabelle Thiltgès, Heaven, bronze, 2021, 28 x 32 x 19 cm

    A l’opposé de cette œuvre quasi funéraire, Heaven d’Isabelle Thiltgès, chante l’amour fusionnel : un bronze contemporain, tout « en courbes, contre-courbes, et rondeurs » (Sophie Cloart sur le site de l’artiste belge). J’adore, pas vous ? Si l’Art nouveau était forcément montré à Antica Brussels 2023, le thème de cette année était « Elles font l’art » : les « artistes, galeristes, expertes, collectionneuses,... et autres personnalités qui contribuent à l’histoire de l’art » étaient présentes tout au long du parcours.

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    © Marthe Guillain, Intérieur, s.d., Huile sur panneau (Jean Nélis)

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    Anna Boch, Les lanternes japonaises, s.d., huile sur toile, 57,5 x 75,5 cm (Remarkable Paintings)

    Des œuvres de peintres belges ont retenu mon attention : une femme dans un Intérieur de Marthe Guillain, une toile haute en couleurs ; deux superbes dessins au crayon de Jenny Montigny ; un bouquet de fleurs de Juliette Cambier ; un intérieur de salle à manger d’Anna Boch, aux couleurs difficiles à rendre (photo jaunie par l’éclairage), Les lanternes japonaises. On y voit ces fleurs sur la table où deux personnes viennent de prendre le thé.

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    © Adolphe Keller (1880-1968), L'heure du thé (détail), huile sur toile, 73 x 93 cm (Van de Ven)

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    Rik Wouters, Femme en rouge, pastel sur papier, 44 x 28 cm

    Aussi j’enchaîne avec cette jolie scène qui respire le plein air. L’heure du thé est signée Adolphe Keller, un peintre qui a habité un temps au Rouge Cloître. Il est né à Auderghem, commune bruxelloise voisine du Boitsfort cher à Rik Wouters dont ce beau pastel, Femme en rouge, est bien sûr un portrait de Nel, sa femme.

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    Fernand Khnopff, Etude de jeune fille, 1899 (galerie Raf Van Severen)

    Je voulais éviter l’énumération dans ce billet, mais j’ai tout de même envie de vous signaler ce très doux nu féminin de Fernand Khnopff, « Etude de jeune fille », présentée dans un cadre doré spectaculaire – très beau, voire un peu « trop ». Il est vrai que la scénographie importe pour mettre des œuvres d’art en valeur : l’œil se laisse accrocher par un cadre ou une présentation bien choisie.

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    Galerie Philippe-John Farahnick

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    Dante Zoi, Danseuse orientale, vers 1910, Marbre de Carrare,
    Socle en Portor, 117 x 54,5 x 31,5 cm 

    Voyez ces laques rouges et cette grande peinture qui se valorisent mutuellement devant le stand de Philippe-John Faraknick. Ou cette magnifique Danseuse orientale qui attire le visiteur sur celui de la galerie Artimo.

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    © Mark Dedrie, Silence (brown) / Insight / Early Bird (green),
    bronzes (Early Birds Art Gallery)

    Belle idée aussi, ces oiseaux perchés de Mark Dedrie chez Early Birds, vous ne trouvez pas ? Comme j’interrogeais ce galeriste de Knokke sur le sculpteur, j’ai appris que ces bronzes sont de son père. Cette première édition d’Antica Brussels (l’anglais, langue internationale, si commode pour éviter les appellations bilingues) était très réussie. Rendez-vous est pris pour la prochaine.