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Belgique - Page 180

  • Au Mont des Arts

    A Bruxelles, le Mont des Arts relie le quartier de la Grand-Place à la Place Royale, le « bas » et le « haut » de la ville (comme on dit chez nous), un axe fort fréquenté, notamment par les touristes et par les visiteurs des musées (Musées Royaux des Beaux-Arts et MIM, entre autres). Rue en pente ou escaliers, vous avez le choix.

    Mont des arts (Vue vers la place Royale).JPG

    Bordée par la Bibliothèque royale de Belgique, cette terrasse urbaine s’est dotée en 2009 vers le haut d’un nouvel accès au Palais des Congrès sous la forme d’un grand cube de verre baptisé le Square (anglicisme destiné au public international et qui évite l’indispensable traduction dans une capitale bilingue). Certains se souviennent de l’époque où ce Palais des Congrès accueillait le Festival du cinéma de Bruxelles ou sa Foire du Livre, autant d’occasions d’admirer à l'intérieur la grande fresque de Delvaux ou encore celle de Magritte.

    Mont des arts (Place de l'Albertine).JPG

    Samedi d’août ensoleillé, j’en profite pour prendre quelques photos, en commençant par les troncs d’arbres couchés çà et là depuis le début du mois, une installation éphémère pour promouvoir le Mont des Arts. Aux uns, ces grumes servent de banc, aux autres de support pour un cliché souvenir sous la statue de la reine Elisabeth (place de l’Albertine) en face de la statue équestre du roi Albert Ier. Les jardins, conçus comme un « tremplin visuel » par le paysagiste René Pechère, ont été replantés, les parterres fleuris protégés par de basses haies de buis, entre deux allées de platanes.

    Mont des arts (Loup d'Aebly).JPG

    De nouvelles sculptures font le bonheur des passants, comme ce grand Loup de pierre bleue (Albert Aebly) dont les enfants raffolent – les parents n’hésitent pas à les installer dessus à califourchon, le temps d’une photo – ou, près du Square, un joyeux trio d’enfants accompagnés d’un chevreau, un beau bronze d’Eugène Canneel.

    Mont des arts (Enfants et chevreau d'Eugène Canneel).JPG

    Sous les arcades qui longent la rue, le café-brasserie ne désemplit pas, et cela semble aussi le cas du restaurant voisin avec sa grande terrasse avec vue sur les jardins. Il ne manque plus que quelques occupants aux vitrines du bas pour compléter cette rénovation.

    Mont des arts (L'horloge).JPG

    Si vous descendez le Mont des Arts, vous n’y passez pas, si l’heure est près de changer, sans guetter le carillon de l’horloge aux rayons de soleil : un petit personnage en bronze (ce jacquemart est un « bourgeois de Bruxelles ») juché tout en haut de l’arcade sonne les heures. Les personnages des douze niches s’y animent au son du carillon, pour le plaisir des flâneurs.

    Mont des arts (Porte du bâtiment Dynastie).JPG

    C’est un des agréments de la vie en ville, quand on a le temps de s’y promener le nez en l’air : quelque chose est là depuis toujours, depuis longtemps, disons, et vous ne l’avez jamais vu : pour moi, ce furent les imposantes portes de bronze du bâtiment Dynastie qui jouxte l’horloge. Entre les deux grands personnages en bas relief porteurs l’un, de tables de la loi (la Constitution ?), l’autre, d’une couronne royale, figure notre devise nationale belge : « Eendracht maakt macht – L’union fait la force ». Faisons un voeu...

     
  • Les défauts

    Avec Ensor et Verhaeren / 8    

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    Ensor, Trois silhouettes, 1880, aquarelle, MRBAB, Bruxelles

    « Mes amis, les œuvres de vision personnelle seules resteront. Il faut se créer une science picturale personnelle et vibrer devant la beauté comme devant la femme qu’on aime. Oeuvrons avec amour, ne craignant pas les défauts, compagnons habituels inévitables des grandes qualités. Oui, les défauts sont les qualités et le défaut est supérieur à la qualité. Qualité signifie uniformité dans l’effort en vue d’atteindre certaines perfections communes accessibles à tous. Le défaut échappe aux perfections uniformes et banales. Le défaut est donc multiple, il est la vie et reflète la personnalité de l’artiste, son caractère, il est humain , il est tout et sauvera l’œuvre. »

    Discours prononcé par Ensor au banquet offert par « La Flandre littéraire », 1922

    Ensor Portrait de Verhaeren (détail).JPG

    Ensor, Portrait de Verhaeren ou Verhaeren taillant son crayon (détail),
    1890, Bibliothèque royale Albert Ier, Bruxelles

  • Des masques

    Avec Ensor et Verhaeren / 7    

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    Ensor, Ensor aux masques ou Ensor entouré de masques, 1899, Menard Art Museum, Aichi (Japon)

    « L’entrée dans le royaume des masques, dont James Ensor est roi, se fit lentement, inconsciemment, mais avec une sûre logique. Ce fut la découverte d’un pays, province par province, les lieux pittoresques succédant aux endroits terribles et les parages tristes prolongeant ou séparant les districts fous. Grâce à ses goûts, mais aussi grâce à son caractère, James Ensor n’a vécu pendant longtemps qu’avec des êtres puérils, chimériques, extraordinaires, grotesques, funèbres, macabres, avec des railleries faites clodoches, avec des colères faites chienlits, avec des mélancolies faites corque-morts, avec des désespoirs faits squelettes. »

    Emile Verhaeren, Sur James Ensor (1908), Complexe, 1990.

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    Ensor, Les Masques singuliers (détail), 1892, MRBAB, Bruxelles

  • Lui-même

    Avec Ensor et Verhaeren / 6    

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    Ensor, Après l’orage, 1880, Museum voor Schone Kunsten, Ostende

    « En ces temps-ci où chacun est tout le monde, le poète, le peintre, le sculpteur, le musicien ne vaut que s’il est authentiquement lui-même. C’est le plus réel des privilèges que la nature, sans aucune intervention que celle de sa puissance, confère et maintient à travers les siècles, et seul,  le poète, le peintre, le sculpteur, le musicien en peut jouir pleinement. »

    Emile Verhaeren, Sur James Ensor (1908), Complexe, 1990.

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    Ensor, L'Estacade, 1880
  • Audition musicale

    Avec Ensor et Verhaeren / 5    

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    Ensor, Musique russe, 1881, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles

    « La Musique russe (Salon de Bruxelles, 1881 et  Les XX, 1886) représente le peintre Finch à quelqu’audition musicale qu’une pinaiste lui donne. L’œuvre est plus qu’un portrait. L’auditeur, assis sur une chaise, se croise les jambes, rejette légèrement le corps en arrière, détourne aux trois quarts la tête et, dans cette pose attentive et tendue, écoute. Ce sont des gris délicats rehaussés ci et là d’une couleur plus vive qui constituent l’harmonie en demi-teintes du tableau. Aucun accent violemment sonore, mais une succession de nuances et de touches assourdies comme si la musique frêle, étrange, atténuée qu’on est censé entendre commandait à la peinture. »

    Emile Verhaeren, Sur James Ensor (1908), Complexe, 1990.

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    Ensor, Marine au nuage blanc,1884, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Anvers