Avec Ensor et Verhaeren / 5
« La Musique russe (Salon de Bruxelles, 1881 et Les XX, 1886) représente le peintre Finch à quelqu’audition musicale qu’une pinaiste lui donne. L’œuvre est plus qu’un portrait. L’auditeur, assis sur une chaise, se croise les jambes, rejette légèrement le corps en arrière, détourne aux trois quarts la tête et, dans cette pose attentive et tendue, écoute. Ce sont des gris délicats rehaussés ci et là d’une couleur plus vive qui constituent l’harmonie en demi-teintes du tableau. Aucun accent violemment sonore, mais une succession de nuances et de touches assourdies comme si la musique frêle, étrange, atténuée qu’on est censé entendre commandait à la peinture. »
Emile Verhaeren, Sur James Ensor (1908), Complexe, 1990.
Commentaires
je continue avec un grand plaisir cette balade chez Ensor, j'aime particulièrement cette marine
Ici, Verhaeren souligne l’harmonie en demi-teinte du tableau … l’harmonie surtout … succession de nuances éclairées qui s’évasent en diagonale depuis un « œil-de-bœuf » dans le coin à droite de l’œuvre, en effleurant au passage le visage et les mains de « l’auditeur » pour souligner son écoute attentive … à remarquer aussi le pianiste et le piano qui sont avalés par l’éclairage de la partition et du siège …