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Sculpture - Page 2

  • Deux soeurs à Paris

    Cela faisait tant d’années que nous projetions d’y retourner ensemble ! Cet été, ma sœur m’a fait le merveilleux cadeau d’anniversaire d’une journée à Paris. Une fois que le soleil est réapparu sur les prévisions de la météo, la date choisie, hop : deux allers-retours en Thalys, deux entrées pour le musée d’Orsay. Pour l’après-midi, j’avais repéré une exposition près de la place Vendôme, mais « Un art nouveau. Métamorphoses du bijou, 1880-1914 » affichait complet jusqu’à la fin du mois d’août. Nous improviserions sur place.

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    Me voilà donc à la gare de Schaerbeek pour prendre un train jusqu’à Bruxelles-Midi. Dans mon sac, des tickets de métro de réserve (encore utilisables – on n’en vendra plus à partir du 23 septembre, pour info) et le plan du métro, une carte de Paris, une bouteille d’eau. En TGV, Bruxelles n’est qu’à une heure vingt de la Gare du Nord à Paris. La formule d’une seule journée permet de voyager léger. Pas besoin de se rendre à l’hôtel pour déposer une valise, on se rend directement là où on veut aller.

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    Le restaurant du musée d'Orsay (source)

    Arriver avant midi au musée d’Orsay permet d’éviter la file d’attente au restaurant. Quel endroit merveilleux pour déjeuner ! Je n’avais pas encore vu les chaises colorées et translucides de Jacopo Foggini qui se marient joliment avec le magnifique décor. Nous y avons très bien mangé et la gentillesse du serveur a fait le reste.

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    Je vous montrerai une autre fois mes coups de cœur du jour au musée d’Orsay. Quand nous en sommes sorties, le ciel de Paris était encore très nuageux et la Seine lui rendait la pareille. Voici deux vues prises de la passerelle Solferino rebaptisée Léopold-Sédar-Senghor. « C’est en regardant la Seine et le ciel couvert depuis le pont de Solferino, un soir, que le compositeur français Claude Debussy (1862-1918) eut l’idée d'écrire Nuages, un de ses Nocturnes. » (Wikipedia)

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    Le bateau-mouche qui passait dessous en direction de l’Ile de la Cité était bondé, comme l’était le musée malgré la réservation d’un créneau horaire. Au moins celle-ci nous aura évité de faire la queue qui serpentait très très longuement devant l’entrée. Vers le Grand Palais, certaines des péniches amarrées le long du quai sont joliment décorées de plantes et d’arbustes.

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    Giuseppe Penone, L'arbre des voyelles, jardin des Tuileries

    Dans le jardin des Tuileries, du monde aussi, mais l’espace ne manque pas, on respire. Les vues larges, l’ampleur, c’est ce qui me plaît tellement dans la Ville Lumière. L’Arbre des voyelles de Penone s’intègre de mieux en mieux dans la végétation qui l’entoure. Des corneilles noires tenaient compagnie aux sculptures de Germaine Richier, l’Echiquier.

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    Germaine Richier, L'Echiquier, grand, jardin des Tuileries

    Les plates-bandes fleuries y ont toujours un charme fou, avec de merveilleuses alliances de couleurs et de feuillages. Près d’un massif dominé par des dahlias orangés, un petit panneau explique le lien entre ce « fleurissement du Grand Carré » pour l’été 2023 et l’exposition « Naples à Paris » en cours au musée du Louvre. Inspirés par les tonalités chaudes des natures mortes napolitaines et leurs forts contrastes, les jardiniers y ont mis du jaune-orangé, du gris-bleuté et du blanc. Très réussi !

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    Je ne me souvenais pas du Faune au chevreau (Pierre Lepautre) dressé devant les gradins du bassin rectangulaire côté nord. Une heure plus tard, nous buvions un thé près de l’Orangerie quand le ciel a soudain pris des couleurs plus estivales : quelle lumière alors ! L’entrée aux Tuileries (photo ci-dessous) est en travaux du côté de de la place de la Concorde, on restaure les descentes en arc de cercle vers le grand bassin.

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    Du pont de la Concorde, on voyait déjà la Seine changer de couleur sous le ciel bleu et, de l’autre côté, briller l’or des « renommées » du pont Alexandre III. Nous n’étions pas loin de l’exposition que nous voulions visiter dans un endroit où je n’étais jamais allée – chouette, une vraie découverte pour cette joyeuse journée avec ma sœur à Paris ! Mille mercis.

  • Art nouveau au musée

    Dans la foulée de l’exposition Art nouveau de la Fondation Roi Baudouin au musée BELvue, je suis retournée aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB) tout proches, pour revoir la collection Gillion Crowet au musée Fin-de-siècle.

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    Alphonse Mucha, La Nature, bronze doré rehaussé d'ornements en malachite, 1899-1900,
    MRBAB, Bruxelles

    On y est accueilli par un superbe buste en bronze doré de Mucha, La nature, orné de malachite. Il en existe sept exemplaires différents, peut-être plus : « La Nature serait une allégorie et une représentation de l’idéal féminin de la Belle Époque. Beaucoup y voient les traits de la danseuse Cléo de Mérode dont l’artiste était un admirateur. » (Wikipedia)

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    Emile Gallé, Vase Hippocampe, 1901, verre multicouche, gravé et martelé,
    décors sous couverte, applications, MRBAB, Bruxelles

    La collection comprend de nombreux vases, dont une belle série d’Emile Gallé : j’ai admiré en particulier un vase Hippocampe, une coupe Orchidée présentée à côté d’un vase-cornet Papillons de nuit et plus loin, une urne Libellule aux jolis tons nacrés.

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    Emile Gallé, Guéridon aux ombelles, ca. 1902-1903, noyer et marqueteries de bois variés 
    Plafonniers boule jaune et boule orange, ca. 1900, verre filigrané, décor peigné à chaud, MRBAB

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    art nouveau,bruxelles,mrbab,peinture,sculpture,art décoratif,mobilier,gallé,daum,wolfers,val-saint-lambert,mucha,khnopff,majorelle,culture,belle époque,dation gillion crowet,musée,fin de siècleDans ces mêmes années, au tout début du XXe siècle, Daum a réalisé cette lampe à trois bras dite Chandelle des prés avec Majorelle, comme Ombelles du Caucase, à l’abat-jour vert en coupole.

    Antonin Daum & Louis Majorelle, Chandelle des prés, 1902 / Ombelles du Caucase, 1904, MRBAB

    Le mobilier Art nouveau n’est pas en reste. Au grand bureau Nénuphar de Louis Majorelle et son fauteuil, avec des applications en bronze doré, j’ai préféré, dans ce modèle, un très élégant bureau de dame (d’une époque où les dames aimaient de plus petits bureaux que les hommes ?) Au mur, ses quatre appliques « Femme aux iris » brillent de tout leur or mais ne sont pas éclairées.

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    Vue d'ensemble avec les appliques "Femme aux iris"
    et le bureau de dame "Nénuphar" de Majorelle, MRBAB

    Les Gillion-Crowet ne se limitaient pas à Gallé et à Daum. Une vitrine rassemble de petites pâtes de verre d’Amalric Walter : caméléon, hibou, lézard, crabe, au-dessus d’un presse-papier Danaé. Je ne me rappelais pas les vases aux scarabées signés François Decorchemont, un maître-verrier sans doute plus connu en France.

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    Henri et Désiré Müller pour Val-Saint-Lambert, Clair de lune, 1906-1907, MRBAB 

    La verrerie belge du Val-Saint-Lambert est bien présente aussi : des frères Müller, on peut voir un beau vase Clair de lune et d’autres en verre multicouche « dévitrifié et gravé à l’acide » décoré d’émaux métallisés. De l’artiste austro-hongrois Johann Loetz Witwe, des verres « lustrés » d’une grande variété.

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    Joh. Loetz Witwe, Vase irisé évasé, 1900 / Vase tulipe jaune et bleu, 1909 / Vase col de cygne, 1906-1909, MRBAB

    La magnifique dation Gillion Crowet mérite à mon avis une visite qui lui soit exclusivement réservée. Sinon, vous risquez de parcourir ces salles trop rapidement. Dans le prochain billet, je vous présenterai des sculptures. Si vous désirez découvrir tout le musée Fin de siècle le même jour, faites une pause avant de redescendre au – 8 où cette collection Art nouveau occupe tout l’étage. (Un vaste ascenseur avec fauteuils est à votre disposition.)

  • D'Australie

    Ce Paysage d’Ada Pula Beasley m’a incitée à découvrir le stand de la galerie parisienne Arts d’Australie à Antica Brussels. Deux grandes expositions récentes m’ont ouvert les yeux sur l’art aborigène et je me suis interrogée sur l’aspect figuratif de cette belle peinture-ci qui s’écarte des codes traditionnels. « Ses œuvres sont plutôt à concevoir comme un hommage à son environnement proche, riche en ressources bénéficiant notamment à la médecine traditionnelle encore en usage aujourd’hui », peut-on lire sur le site de la galerie. Ada Pula Beasley est peintre et soigneuse traditionnelle.

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    © Ada Pula Beasley (°1959), Paysage, 2021, , 61 x 91 x 3 cm

    Entre tradition et innovation, Yam Seeds in my Grandmother’s Country [Graines d’igname dans le pays de ma grand-mère] a des reflets argentés et cuivrés que ma photo ne rend pas. « Avec cette toile, Elizabeth Kunoth retranscrit d’ailleurs l’ensemencement de la terre lorsque les femmes jettent au vent les graines d’une espèce locale d’igname qui leur permet d’assurer leur subsistance à la saison sèche. Les milliers de pointillés de différentes couleurs minutieusement apposés permettent de symboliser le mouvement des graines poussées par le vent et le scintillement de celles-ci sous les rayons du soleil. » (galerie Arts d’Australie)

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    © Elizabeth Kunoth Kngwarreye (°1961), Yam Seeds in my Grandmother’s Country (détail), 2020,
    acrylique sur toile, 120 x 180 cm

    Un clin doeil à Manou qui nous invite dans Un jardin en Australie.

     

  • Antica Brussels

    Après la Brafa au Heysel, je ne m’attendais pas à recevoir une nouvelle invitation à une foire d’art : Antica Brussels vient de présenter à Tour & Taxis sa première édition. Dans le même esprit qu’Antica Namur, ce salon printanier  a rassemblé 72 exposants, des galeristes et des antiquaires belges et étrangers.

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    Un ensemble de 1925 (galerie Wolvesperges)

    1925 a fait date dans l’histoire de l’art, avec la fameuse Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes à Paris, qui a donné son nom à l’Art déco. Le meuble et la toile ci-dessus datent de cette période de renouveau artistique. Un « rare bas d’armoire de la maison De Coene » en acajou, ébène de Madagascar, bois de rose, avec une belle applique en bronze doré (la clé s’y dissimule au pied du bouquet) est surmonté d’une nature morte « aux fruits et à la bouteille de vin » signée Robert De Winne.

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    Coupe Chine - Cie des Indes, XVIIIe s.,
    et composition florale contemporaine aux fleurs de porcelaine (La Métairie)

    Un passionné de porcelaines françaises proposait des objets anciens et des céramiques contemporaines. Son stand illustre bien le public ciblé par le salon Antica, celui des amateurs de ventes dites « bourgeoises », à la recherche d’objets de qualité et aussi de prix accessibles. Des fleurs de porcelaine piquées dans des coupes et vases anciens les rendent très décoratifs, comme des « objets de curiosité ».

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    Léon Spilliaert, Sirène (Baigneuse), 1910,
    Encre de Chine, pinceau, crayon de couleur sur papier, 647 x 491 mm (galerie Lancz)

    Je vous montre toujours volontiers des œuvres de Léon Spilliaert, un de mes peintres belges préférés. J’ai admiré cette Sirène ou Baigneuse, une encre de 1910 – beaucoup plus moderne à mes yeux que La Violoniste ou La Musicienne, également présentée sur le stand. Elle joue du violon devant un décor qui correspond à cette période tardive où Spilliaert peignait des arbres et des paysages très stylisés (un catalogue de l’exposition de 2016 sur ce thème est disponible en ligne).

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    Cercle du Maître au Perroquet (1500-1549), Marie Madeleine lisant un livre,
    Huile sur panneau, 45 x 29 cm (Jan Muller Arts & Antiques)

    La peinture ancienne reste une valeur sûre. J’ai particulièrement aimé cette lectrice du XVIe siècle, Marie-Madeleine lisant un livre. Le petit paysage flamand avec ses promeneurs (en haut) offre une respiration dans ce beau portrait où tout est peint avec finesse, du beau visage de Marie Madeleine à ses vêtements, sa coiffe perlée, ses bagues, et le joli récipient sur la table (un brûle-parfum ? Il nous faudrait un Harold Hessel pour le désigner par le terme exact).

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    Josep Llimona i Bruguera, Desconsol, 1907 (modèle) - 1934 (exécution),
    bronze et socle en marbre, fonte Barberi, 53 x 61 x 44,5 cm (Gothsland)

    Rien de tel qu’une grande sculpture pour donner vie à un stand, comme cette œuvre emblématique de Josep Llimona i Bruguera, moderniste catalan. La première version de Desconsol, en marbre, se trouve au musée du Prado ;  plusieurs répliques ont été réalisées de son vivant. Celle-ci offre un beau contraste entre ce corps féminin ployé par le chagrin et le socle en marbre.

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    © Isabelle Thiltgès, Heaven, bronze, 2021, 28 x 32 x 19 cm

    A l’opposé de cette œuvre quasi funéraire, Heaven d’Isabelle Thiltgès, chante l’amour fusionnel : un bronze contemporain, tout « en courbes, contre-courbes, et rondeurs » (Sophie Cloart sur le site de l’artiste belge). J’adore, pas vous ? Si l’Art nouveau était forcément montré à Antica Brussels 2023, le thème de cette année était « Elles font l’art » : les « artistes, galeristes, expertes, collectionneuses,... et autres personnalités qui contribuent à l’histoire de l’art » étaient présentes tout au long du parcours.

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    © Marthe Guillain, Intérieur, s.d., Huile sur panneau (Jean Nélis)

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    Anna Boch, Les lanternes japonaises, s.d., huile sur toile, 57,5 x 75,5 cm (Remarkable Paintings)

    Des œuvres de peintres belges ont retenu mon attention : une femme dans un Intérieur de Marthe Guillain, une toile haute en couleurs ; deux superbes dessins au crayon de Jenny Montigny ; un bouquet de fleurs de Juliette Cambier ; un intérieur de salle à manger d’Anna Boch, aux couleurs difficiles à rendre (photo jaunie par l’éclairage), Les lanternes japonaises. On y voit ces fleurs sur la table où deux personnes viennent de prendre le thé.

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    © Adolphe Keller (1880-1968), L'heure du thé (détail), huile sur toile, 73 x 93 cm (Van de Ven)

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    Rik Wouters, Femme en rouge, pastel sur papier, 44 x 28 cm

    Aussi j’enchaîne avec cette jolie scène qui respire le plein air. L’heure du thé est signée Adolphe Keller, un peintre qui a habité un temps au Rouge Cloître. Il est né à Auderghem, commune bruxelloise voisine du Boitsfort cher à Rik Wouters dont ce beau pastel, Femme en rouge, est bien sûr un portrait de Nel, sa femme.

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    Fernand Khnopff, Etude de jeune fille, 1899 (galerie Raf Van Severen)

    Je voulais éviter l’énumération dans ce billet, mais j’ai tout de même envie de vous signaler ce très doux nu féminin de Fernand Khnopff, « Etude de jeune fille », présentée dans un cadre doré spectaculaire – très beau, voire un peu « trop ». Il est vrai que la scénographie importe pour mettre des œuvres d’art en valeur : l’œil se laisse accrocher par un cadre ou une présentation bien choisie.

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    Galerie Philippe-John Farahnick

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    Dante Zoi, Danseuse orientale, vers 1910, Marbre de Carrare,
    Socle en Portor, 117 x 54,5 x 31,5 cm 

    Voyez ces laques rouges et cette grande peinture qui se valorisent mutuellement devant le stand de Philippe-John Faraknick. Ou cette magnifique Danseuse orientale qui attire le visiteur sur celui de la galerie Artimo.

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    © Mark Dedrie, Silence (brown) / Insight / Early Bird (green),
    bronzes (Early Birds Art Gallery)

    Belle idée aussi, ces oiseaux perchés de Mark Dedrie chez Early Birds, vous ne trouvez pas ? Comme j’interrogeais ce galeriste de Knokke sur le sculpteur, j’ai appris que ces bronzes sont de son père. Cette première édition d’Antica Brussels (l’anglais, langue internationale, si commode pour éviter les appellations bilingues) était très réussie. Rendez-vous est pris pour la prochaine.

  • A la Brafa (suite)

    Pourquoi pas un second billet sur la Brafa 2023 ? Vos commentaires enthousiastes m’y ont encouragée. De plus, Voyage d’un Européen dans le XXe siècle est une lecture au long cours, passionnante et éprouvante dans les pages terribles de notre histoire – ce sera une bonne manière de m’en extraire un peu.

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    Jean-Baptiste Monnoyer (1636-1699), Bouquet de fleurs sur un entablement,
    huile sur toile, 74 x 21 cm (Franck Anelli Fine Art)

    Commençons par le XVIIe siècle. Ce Bouquet de fleurs de Jean-Baptiste Monnoyer, dans son vase à l’antique, illustre bien l’art de la peinture de fleurs alors à son apogée. La description de la galerie incite à apprécier « le grand satiné du bouton de pavot à gauche, la trame hachurée et mouillée de lumière de la feuille d’acanthe » et « l’impalpable légèreté des rose pâle au centre ».

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    Quant à ce bénitier précieux en vermeil, dont le contour aux motifs végétaux pourrait évoquer (de loin) l’art nouveau, il date aussi du Grand siècle (Flandres, XVIIe). La scène sculptée représente « La purification de Naaman » dont le Livre des Rois dans la Bible raconte qu’il fut « guéri de la lèpre après s’être baigné sept fois dans le Jourdain sur le conseil du prophète Élisée » (Wikipedia). Un des trésors d’orfèvrerie présentés par Bernard de Leye.

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    Armand Guillaumin (1841–1927), Marguerite (fille de l’artiste), 1894,
    pastel sur papier, 35 x 27 cm (Galerie DR. NÖTH)

    Sans transition, comme à la Brafa, voici la bonne bouille de la petite Marguerite, un pastel sur papier signé « G. 94 » pour Armand Guillaumin, 1894. Troisième des quatre enfants de l’artiste, Marguerite est née en 1893, après Madeleine en 1888, Armand en 1891, et avant André en 1896. Le Portrait de petite fille du musée d’Orsay serait-il celui de sa sœur Madeleine, l’aînée ? J’imagine que dans ce cas la notice du musée l’indiquerait.

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    Edouard Vuillard, Madeline Descorps et son fils Bernard au jardin (détail), 1919-1920,
    peinture à la colle sur papier marouflé sur toile, 99 x 65 cm (galerie Taménaga)

    Madeline Descorps et son fils Bernard au jardin est une charmante étude d’Edouard Vuillard, datée de 1919-1920. En cherchant cette illustration complète (lien précédent), meilleure que ma photo en partie rognée, j’ai trouvé la première étude de cette scène, moins aboutie que celle-ci. Le nabi zouave (surnom de Vuillard dans le groupe) était un grand ami de Bonnard, le nabi japonard : « « Si je vous écrivais à chaque fois que je pense à vous, à notre passé, à la peinture, etc., vous auriez une bibliothèque à compulser. » (Vuillard à Bonnard, le 4 mai 1940)

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    Certains stands de la Brafa présentent des curiosités, comme ce lustre spectaculaire. Intriguée par des peintures sur des panneaux blancs, je suis allée les regarder de plus près. Des aquarelles italiennes, du XIXe, si j’ai bien retenu ce que m’a répondu le galeriste (je n’ai pas noté son nom). Cette trentaine de scènes de la vie quotidienne – des paysages, des bâtiments, des personnages à l’extérieur ou dans un intérieur – forment un ensemble très vivant et dans des couleurs harmonieuses. J’imagine le plaisir du collectionneur qui les a réunies de cette façon pour les observer tour à tour, selon l’inspiration du moment.

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    A droite : Edgar Degas, Danseuse, arabesque ouverte sur la jambe droite, bras gauche en avant,
    bronze réalisé à partir du modèle original en cire (1882-1895) par la fonderie Hébrard (1919-1973), 20,5 x 25 x 10,7 cm

    Quelques sculptures, pour terminer. Trois petites danseuses de Degas chez Hélène Bailly. La notice qui accompagne Danseuse, arabesque ouverte sur la jambe droite indique que ce bronze est une épreuve réalisée par le fondeur Hébrard à partir du modèle original en cire. Pour Degas, les modelages en cire étaient des exercices, il ne les destinait pas à la vente. L’occasion de s’interroger sur ce qui distingue l’œuvre originale des versions ou tirages ultérieurs.

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    George Minne, L'extase maternelle, 1923, marbre

    Autre exemple, la galerie Oscar de Vos présente sur son stand trois versions de L’extase maternelle ou Maternité (Moeder in extase) de George Minne : une version en marbre plus grande que celle en bronze et une autre (un plâtre ?) posée sur une table. D’un point de vue esthétique, on mesure l’écart entre la recherche de la justesse dans le rendu de la posture chez Degas et la manière épurée d’un Minne pour exprimer un état d’âme.

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    Ossip Zadkine, Homo sapiens, 1933-1935,
    Plâtre original patiné exécuté en 1936, 210 x 141 x 110 cm (A&R Fleury)

    Enfin (bien qu’en réalité, ce soit la première sculpture devant laquelle je me suis arrêtée à la Brafa), une grande œuvre de Zadkine intitulée Homo sapiens, un plâtre original patiné de 1936. Le Centre Pompidou possède cette sculpture en bois d’orme, « deux figures assises dont les corps s’imbriquent dans un ensemble monumental », de plus de deux mètres de haut. 

    L’homme pose sa main gauche sur l’épaule de la femme qui penche la tête vers lui. De la main droite, il tient un parchemin déroulé. Sur ses genoux, on distingue différents instruments de mesure. Je lis sur le site du musée parisien que « Bernard Dorival appréciait cette œuvre, considérant que Zadkine « a donné à la fameuse Mélancolie d’Albrecht Dürer comme une sœur moderne » ».

    Il me reste une œuvre contemporaine à vous montrer. A bientôt.