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Belgique - Page 135

  • Premier roman

    Premier roman de Mathilde Alet, Franco-belge née à Toulouse en 1979, Mon lapin raconte les adieux de Gabrielle à son grand-père, Papy Louis, le jour de son enterrement. Malgré l’insistance de ses deux filles, il avait été « hors de question d’aller s’enterrer dans un mouroir bourré de vieux » et il avait pu se faire aider à domicile grâce à l’association « Vieillir chez soi ». 

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    Firmin Baes (1874-1943), Jeune fille pensive

    Quand elle allait le voir, Gabrielle logeait dans la chambre rose préparée par la femme de ménage, et sortait le promener dans sa chaise roulante, comme Marc les autres jours, un jeune homme qui lui faisait aussi la lecture. Dans leurs conversations ordinaires où les mêmes questions étaient reposées à chaque fois, surgissait régulièrement le nom de sa grand-mère, Elisabeth, dont Papy Louis parlait « comme si elle était morte l’année dernière ».

     

    Gabrielle – c’est elle qui raconte, à la première personne – a du mal à imaginer sa mère Olympe et sa tante Victoire en petites filles emmenées par Elisabeth au Jardin des Plantes, elle écoute son grand-père les évoquer, elle imagine, elle s’arrête – « On marche encore un peu, mon lapin ? »

     

    L’enterrement a déjà commencé quand elle arrive, en retard à cause du train, mais sa sœur Clara la rassure, « ça vient juste de commencer ». Son grand-père ne voulait pas de discours. « Moi j’ai envie d’émotions déclamées, de sanglots, de poèmes, de marches funèbres, de Beethoven, de Mozart, de youyous. Allez, mon lapin, arrête de dire des bêtises et écoute un peu. »

     

    De l’église au cimetière, du cimetière au restaurant, on fait plus ample connaissance avec la famille. La tante Victoire, « une artiste » qui enseigne dans une école d’art, expose des photographies, intrigue Gabrielle par ses apartés avec une inconnue qui ressemble fort à sa grand-mère, dont la mort à 47 ans reste un mystère – un suicide ? – sur lequel elle aimerait connaître la vérité. Et puis, il y a ses proches, si prévisibles : Olympe et Michel, ses parents, sa sœur aînée Clara, son éternelle complice et rivale en même temps.

     

    « Ma ville natale, c’est l’appartement de Papy Louis. » Marc, qui s’était attaché au vieux monsieur, l’a entendu raconter bien des choses sur ses petites-filles et en sait plus sur Gabrielle qu’elle à son propos. Ils font connaissance le jour de l’enterrement. Sera-ce lui, la surprise de cette journée ?

     

    Mon lapin, un récit d’une centaine de pages, se lit très facilement : de petites scènes ordinaires, des souvenirs, écrits avec naturel, rien de forcé, de théâtral, juste la vie et les gens, les émotions, les doutes, les questions qu’on se pose mais qu’on ne pose pas. Un enterrement, c’est comme un bilan de famille, pas gai, mais pas si triste qu’on l’avait craint. Un enterrement, c’est un retour sur soi.

  • De la neige au parc

    Samedi dernier, la neige est tombée sans discontinuer, et le lendemain, le soleil, en s’accrochant à ses mille paillettes, a révélé la ville métamorphosée : toits blancs, ourlets cotonneux sur les arbres, perles d’eau gelée. A quoi ressemblait le parc Josaphat sous la neige ? Allons-y voir. 

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    Rares étaient ceux qui avaient pris la peine de dégager un passage sur les trottoirs verglacés. Traverser les rues n’est pas non plus sans piège quand la température reste négative, et même dans le parc, il fallait éviter les glissades – sauf pour le plaisir, évidemment. Mais quel décor !

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    Comme toujours, quand je marche face au soleil, j’admire les contre-jours, si difficiles à rendre en photo. C’est dimanche, il y a bien sûr des amateurs pour descendre en luge sur les pelouses enneigées avec de grands cris d’excitation. D’autres restent immobiles au soleil, regardent, s’imprègnent, méditent. Ou téléphonent, figés, sans voir le chien qui trépigne. 

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    Un pinceau d’artiste a souligné de blanc certaines branches, posé de petits points sur les plus fins rameaux, on a l’impression de se promener dans un de ces paysages d’hiver idylliques des cartes de vœux.  

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    Les statues du parc souvent maltraitées par les tagueurs – ou pire, ici aussi, parfois, on décapite – retiennent la neige çà et là, et c’est du plus bel effet. Eve et le serpent semblent paisibles, une mère réchauffe son bébé contre elle. 

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    Pas question aujourd’hui de marcher pour marcher, il y a trop à découvrir : en haut, où les cimes des arbres sont parées ; en bas, vers le ballet des herbes immaculées. 

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    Plus loin, on va à la pêche aux reflets. Oh le joli chapeau pointu du kiosque ! Les canards semblent à l’aise sur l’étang où quelqu’un a rapidement tracé des zigzags à l’encre de Chine. 

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    Le parc Josaphat, si romantique, cache sa mélancolie en des coins plus sombres, mais là où il arrive à se frayer un chemin, le soleil joue à l’éclairagiste de théâtre, égaie même un saule pleureur.  

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    Un vrai temps d’hiver, un dimanche de vacances, de la neige au parc, profitons-en : c’est la trêve des confiseurs et pour les promeneurs, un plaisir rare.

     

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     Bonne et heureuse année riche en lectures, balades, expos
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    au plaisir de vous retrouver dans la blogosphère ! 


    Tania

     

     

     

  • Nous marcherons

    « Une neige de bonne volonté, un jour de Noël ! Venez, je vous conduirai en des lieux que j’aime particulièrement. Nous marcherons dans la neige neuve et fragile, d’abord, sur une digue, puis, nous suivrons une petite chaussée qui serpente, nous passerons l’eau dans une barque verte, nous traverserons des oseraies aux tiges jaunes et rouges ; je vous mène vers une Bethléem de ce pays. 

    Neige 2013.jpg

    Nous marcherons comme les rois Mages. Vous, les peintres, vous offrirez la lumière, pareille à de l’or, que vous recueillez dans vos yeux, tout le long de l’année. Vous, les poètes, vous apporterez l’encens léger de vos rêves rythmés, et vous, les petits enfants, la myrrhe, ce présent mystérieux, comme l’avenir vers  où vous courez. »

     

    Marie Gevers, Décembre et la neige (Plaisir des météores)

  • Lumière du ciel

    « Au moment où la lune plonge dans les lames de plus en plus serrées, la certitude de la neige nous vient. Mais comme il est rare de pouvoir surprendre la chute du premier flocon ! Levez le visage, tendez les mains, fermez les yeux, les paupières sensibles révèleront peut-être un pétale de neige ! 

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    Photo Janvier 2013

    Il est aussi difficile de saisir ce premier flocon que de surprendre le moment où la surface d’un étang se couvre de glace… il y a un instant, l’espace était plein de l’odeur de la neige, mais il ne neigeait pas… la lune brassait la neige à pleins rayons, mais il ne neigeait pas. Notre visage interrogeait en vain l’air adouci, mais pas un duvet ne venait le caresser, et voici que soudain tout l’espace floconne, danse, fleurit, et que toute la lumière du ciel vient baiser la terre.

    La lumière du ciel ?...

    Solstice d’hiver, Noël, le véritable cycle de l’année recommence. Dans cette campagne endormie, dans cette descente continue de la neige, dans cette absence absolue de tout mouvement latéral, le ciel et la terre échangent des messages. Nos cœurs sont aussi comblés de symboles que cette nuit est comblée de blancheurs. Tenons-nous au centre de tout, comme si nous étions la rose des vents, immobile, au commencement du monde. »

     

    Marie Gevers, Décembre et la neige (Plaisir des météores)

     

     

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    Bonne fête de Noël
    à toutes & à tous !