C’est sur le blog de Bonheur du jour que j’ai trouvé l’inspiration pour accompagner cette photo prise au parc Josaphat dimanche dernier.
Liste de mots préférés :
Arabesque
Paisible
Ecorce
Pastel
Lumineux
Passerelle
Transparaître
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C’est sur le blog de Bonheur du jour que j’ai trouvé l’inspiration pour accompagner cette photo prise au parc Josaphat dimanche dernier.
Liste de mots préférés :
Arabesque
Paisible
Ecorce
Pastel
Lumineux
Passerelle
Transparaître
Samedi dernier, la neige est tombée sans discontinuer, et le lendemain, le soleil, en s’accrochant à ses mille paillettes, a révélé la ville métamorphosée : toits blancs, ourlets cotonneux sur les arbres, perles d’eau gelée. A quoi ressemblait le parc Josaphat sous la neige ? Allons-y voir.
Rares étaient ceux qui avaient pris la peine de dégager un passage sur les trottoirs verglacés. Traverser les rues n’est pas non plus sans piège quand la température reste négative, et même dans le parc, il fallait éviter les glissades – sauf pour le plaisir, évidemment. Mais quel décor !
Comme toujours, quand je marche face au soleil, j’admire les contre-jours, si difficiles à rendre en photo. C’est dimanche, il y a bien sûr des amateurs pour descendre en luge sur les pelouses enneigées avec de grands cris d’excitation. D’autres restent immobiles au soleil, regardent, s’imprègnent, méditent. Ou téléphonent, figés, sans voir le chien qui trépigne.
Un pinceau d’artiste a souligné de blanc certaines branches, posé de petits points sur les plus fins rameaux, on a l’impression de se promener dans un de ces paysages d’hiver idylliques des cartes de vœux.
Les statues du parc souvent maltraitées par les tagueurs – ou pire, ici aussi, parfois, on décapite – retiennent la neige çà et là, et c’est du plus bel effet. Eve et le serpent semblent paisibles, une mère réchauffe son bébé contre elle.
Pas question aujourd’hui de marcher pour marcher, il y a trop à découvrir : en haut, où les cimes des arbres sont parées ; en bas, vers le ballet des herbes immaculées.
Plus loin, on va à la pêche aux reflets. Oh le joli chapeau pointu du kiosque ! Les canards semblent à l’aise sur l’étang où quelqu’un a rapidement tracé des zigzags à l’encre de Chine.
Le parc Josaphat, si romantique, cache sa mélancolie en des coins plus sombres, mais là où il arrive à se frayer un chemin, le soleil joue à l’éclairagiste de théâtre, égaie même un saule pleureur.
Un vrai temps d’hiver, un dimanche de vacances, de la neige au parc, profitons-en : c’est la trêve des confiseurs et pour les promeneurs, un plaisir rare.
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Bonne et heureuse année riche en lectures, balades, expos
&
au plaisir de vous retrouver dans la blogosphère !
Tania
« Une neige de bonne volonté, un jour de Noël ! Venez, je vous conduirai en des lieux que j’aime particulièrement. Nous marcherons dans la neige neuve et fragile, d’abord, sur une digue, puis, nous suivrons une petite chaussée qui serpente, nous passerons l’eau dans une barque verte, nous traverserons des oseraies aux tiges jaunes et rouges ; je vous mène vers une Bethléem de ce pays.
Nous marcherons comme les rois Mages. Vous, les peintres, vous offrirez la lumière, pareille à de l’or, que vous recueillez dans vos yeux, tout le long de l’année. Vous, les poètes, vous apporterez l’encens léger de vos rêves rythmés, et vous, les petits enfants, la myrrhe, ce présent mystérieux, comme l’avenir vers où vous courez. »
Marie Gevers, Décembre et la neige (Plaisir des météores)
« Au moment où la lune plonge dans les lames de plus en plus serrées, la certitude de la neige nous vient. Mais comme il est rare de pouvoir surprendre la chute du premier flocon ! Levez le visage, tendez les mains, fermez les yeux, les paupières sensibles révèleront peut-être un pétale de neige !
Il est aussi difficile de saisir ce premier flocon que de surprendre le moment où la surface d’un étang se couvre de glace… il y a un instant, l’espace était plein de l’odeur de la neige, mais il ne neigeait pas… la lune brassait la neige à pleins rayons, mais il ne neigeait pas. Notre visage interrogeait en vain l’air adouci, mais pas un duvet ne venait le caresser, et voici que soudain tout l’espace floconne, danse, fleurit, et que toute la lumière du ciel vient baiser la terre.
La lumière du ciel ?...
Solstice d’hiver, Noël, le véritable cycle de l’année recommence. Dans cette campagne endormie, dans cette descente continue de la neige, dans cette absence absolue de tout mouvement latéral, le ciel et la terre échangent des messages. Nos cœurs sont aussi comblés de symboles que cette nuit est comblée de blancheurs. Tenons-nous au centre de tout, comme si nous étions la rose des vents, immobile, au commencement du monde. »
Marie Gevers, Décembre et la neige (Plaisir des météores)
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Bonne fête de Noël
à toutes & à tous !
« Avez-vous déchiffré le titre de notre récit mythologique, Venus frigida. Frigide, la déesse de l’amour, non pas. Venus frigida, c’est la Vénus venue des rives de la mer Méditerranée et qui frissonne et prend froid dans les plaines du Nord. Le vent décoiffe les branches des arbres, noie le ciel de pluie. La belle Vénus ployée, surprise par l’arrivée d’un être mi-homme, mi-bête, médite, la bouche songeuse appuyée sur la main, le regard détourné, fuyant, elle échafaude quelque ruse pour échapper au piège qui lui est tendu.
Songez, notre scène ne vous est-elle pas familière, mille fois vue, partout, au musée, au cinéma, sur les affiches de publicité ? Une femme à la nudité savamment dévoilée se retrouve passivement saisie sous l’œil désirant d’un homme. « Suzanne et les vieillards », « Femme à sa toilette », « Pan et le Syrinx », des générations de peintres ont repris ce thème… Le cadrage demeure identique depuis des siècles, depuis des millénaires. C’est l’homme qui regarde, c’est la femme qui est vue. L’œil du désir est un privilège masculin. »
Lydia Flem, L’œil du désir (Prose pour P. P. Rubens / Guide du visiteur)
« Sensation et sensualité, Rubens et son héritage », Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 25.09.2014 > 04.01.2015
Peter Paul Rubens, Venus Frigida, 1614 © Lukas - Art in Flanders VZW / Royal Museum of Fine Arts Antwerp
photo Hugo Maertens.