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Balades - Page 25

  • Ne pas dire

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    Ne pas dire plus qu’on ne voit

    plus qu’on ne sait plus qu’on ne sent

    c’est un métier très difficile

    car la fable est au bout du compte

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    Deux hommes face à même chose

    la décrivent tout autrement

    et combien d’hommes dans un homme ?

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    Georges Perros, Une vie ordinaire

  • Mosaïque de trottoir

    Si vous venez régulièrement sur ce blog, vous connaissez déjà mon goût pour les mosaïques de trottoir ou de façade. Elles sont nombreuses à Schaerbeek et la commune encourage leur installation.

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    En voici une que je n’avais pas encore vue, dans une rue du charmant quartier Terdelt où j’aime me promener de temps en temps. Elle a du chien, vous ne trouvez pas ? L’artiste qui l’a composée a beaucoup de talent.

    Ces deux chiens m’ont fait penser, peut-être à cause de leur fourrure blanche, aux magnifiques chiennes qui jouent les vedettes sur le blog d’Elisa Gilbert, Petits bonheurs. Elle y partage des photographies de balades à découvrir en musique. Animaux, paysages de montagne, beautés de la nature, il y a de quoi s’émerveiller.

  • L'été dans la rue

    En ville, les floraisons de l’été sont le plus souvent cachées à l’arrière des maisons. Schaerbeek, heureusement, soigne ses espaces verts, grands ou petits. Sur un talus où se dressaient jadis de splendides marronniers, les jardiniers communaux ont replanté quelques arbres dans le haut. De part et d’autre d’un escalier où l’on peut s’asseoir, le nouveau jardin commence à s’étoffer. Les grosses fleurs d’ail ornemental ont pâli – ici un duo –, et les verveines violettes de Buenos Aires donnent gaiement la réplique aux blancs hydrangeas Annabelle.

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    Il y a longtemps que je vous ai présenté l’avenue Huart Hamoir, côté pair et côté impair. J’ai profité d’une promenade récente pour enfin photographier le haut de cette belle avenue, de part et d’autre de l’église de La Sainte Famille. Son clocher domine le square Riga dont les arbres ont gagné un été de plus avant l’abattage prévu pour une future station de métro. Côté ombre, vous apprécierez mieux les jeux de briques sur les façades en cliquant pour agrandir la photo. De l’autre côté de l’église, on remarque surtout une enfilade de façades de même inspiration néoclassique, avec leurs guirlandes au-dessus des fenêtres. La tourelle du bel immeuble d’angle sur le square a depuis longtemps perdu le lanternon qui coiffait son dôme (visible sur une vue ancienne à l’Inventaire du patrimoine architectural), dommage.

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    Après l’agréable chemin ombragé du square Riga, je m’arrête près d’un platane survivant à l’angle de l’avenue Demolder où ses congénères ont disparu il y a peu. Des tilleuls prendront leur place quand les trottoirs de l’avenue auront été refaits. Pour l’instant, les roses trémières et autres vivaces y mettent encore leurs jolies notes de couleurs.

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    Vive l’été !

  • Débrancher

    anne le maître,sagesse de l'herbe,quatre leçons reçues des chemins,essai,littérature française,chemins,marche,beauté,sagesse,culture« Débrancher.
    Renouer, si peu que ce soit, avec les cycles naturels. Aller jour après jour des ténèbres de l’hiver aux éclosions du printemps, des marées d’équinoxe aux mystérieux solstices.
    Se connaître soi-même comme un être cyclique, avec ses temps de force et de faiblesse, ses moments fertiles et ses périodes où l’énergie reflue.
    Laisser la Terre tourner. »

    Anne Le Maître, Sagesse de l’herbe

  • Merci, Anne Le Maître

    Sagesse de l’herbe. Quatre leçons reçues des chemins : Anne Le Maître, rencontrée dans la blogosphère où elle partage deux passions, l’aquarelle et l’écriture poétique, offre sous ce titre à cheminer avec elle. « D’aussi loin que remontent mes souvenirs, il y a les prés, les forêts et les chemins qui les sillonnent, et le temps suspendu de la promenade. »

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    © Anne Le Maître, Colline. Vézelay 2015 (Bleu de Prusse)

    Ce livre allie délicieusement la balade et la réflexion, l’observation et l’amour de la vie. Quand Anne Le Maître se met en route, elle emporte une carte, une gourde, parfois quelques pinceaux – « Un sac, pour les trouvailles. Un carnet, pour les mots ». Elle marche, elle regarde, elle songe : « Chaque fois que sonne l’heure des mots, chaque fois me reviennent, plus fort que tout, ces leçons apprises des chemins. Cette sagesse à hauteur de brin d’herbe. Je crois que je n’en ai pas d’autre. »

    Elle nous emmène à la rencontre des jonquilles dans les bois de Pâques, dans la lumière d’un matin de printemps ; un jour d’été, à la cueillette des mûres avec une enfant. Pour mesurer le monde, « la seule aune » du corps : « Ce qui compte c’est le pas, le souffle et le nombre de battements de cœur qui me séparent du but. » Au passage, l’enseignante de Dijon rappelle une définition, une étymologie, une citation. La science et la lecture sont ses compagnes discrètes et sûres.

    « Il a suffi de trois pas hors de chez moi pour que je rejoigne d’autres intentions, d’autres rythmes, d’autres temporalités, plus mystérieux. » Echapper au temps des machines – celles du travail, celles que nous laissons envahir notre vie – et « renouer, si peu que ce soit, avec les cycles naturels ». Anne Le Maître fait un bel éloge des saisons : « J’aime à la folie cette ronde des saisons propre à nos latitudes tempérées, qui fait passer des collines du brun au vert puis à l’or poussiéreux des moissons. »

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    Anne Le Maître à La Hulpe, 11 mai 2019

    S’ouvrir à la beauté du monde, sans angélisme ni naïveté. La laideur, la nature blessée, le paysage défiguré existent – « Mais comprenez ceci : je n’ai pas ignoré la porcherie derrière l’églantine. J’ai vu l’églantine devant la porcherie. J’ai vu le vallon tout autour de l’antenne, et le bleu incroyable d’un champ d’orge empoisonné qu’on aurait pourtant dit pétri de ciel pur. J’ai vu. Je me suis efforcée de voir. C’est un effort constant, une vraie discipline. »

    En résonance, des écrivains, des jardiniers, des poètes, la Bible, des peintres – des porteurs d’Espérance. Ils s’invitent, quand elle découvre un lieu, un paysage – quelques dessins à l’encre noire à l’appui –, quand elle admire, quand elle contemple. Il en faut, de l’espérance, pour accompagner quelqu’un dans un service d’oncologie, pour affronter jour après jour l’érosion effrénée du monde par l’homme.

    Anne Le Maître sait raconter la magie des rencontres avec une fleur, un oiseau, un arbre, un animal sauvage. Elle aime les appeler par leur nom, les identifier pour reconnaître ces « autres » que sont nos compagnons dans la sphère du vivant. « Il y a là une forme de politesse faite au monde. » « Apprenons à nommer. Prenons cette peine. L’émerveillement ou l’inquiétude : tout plutôt que l’indifférence, cette mort lente du cœur. »

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    La Hulpe, jardin de l'Académie de musique

    Même dans sa cour où elle bataille contre les herbes indésirables, la conteuse a de quoi penser, comme Hubert Reeves à la rencontre des fleurs sauvages, devant l’infiniment petit, la vie en abondance. Qu’est-ce que le sauvage, au fond ? « La friche, proclame Gilles Clément, qui a beaucoup réfléchi au rapport entre espaces sauvages et terres cultivées, la friche est le territoire de la liberté et de la créativité. »

    J’ai rencontré Anne Le Maître à La Hulpe, où elle participait avec ses aquarelles lumineuses à un parcours d’artistes. Le soleil nous a permis de faire connaissance dans le jardin de l’Académie de musique, en compagnie d’un chat malicieux. J’en ai ramené ce précieux petit livre de sagesse à garder près de soi pour le rouvrir souvent. Merci, Anne.

    Dans la « petite bibliographie subjective » qu’elle ajoute à la fin de Sagesse de l’herbe, des « voyageurs immobiles », des « scientifiques contemplatifs », de « grands arpenteurs », des « maîtres spirituels », des « aventuriers du minuscule ». Précieuses listes où je retrouve des livres aimés et d’autres à découvrir. Anne Le Maître, « terrienne », est entrée dans cette famille d’écrivains avec Sagesse de l’herbe, un livre à offrir et à s’offrir.