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cathédrale

  • Consécration

    Lors de la première messe célébrée à Notre-Dame de Paris le dimanche 8 décembre, j’ai découvert un rite catholique auquel je n’avais jamais assisté : la consécration du nouvel autel.

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    L'onction / L'encensement

    En cinq temps. Des reliques de saints sont déposées à l’intérieur de l’autel. La prière de dédicace. L’onction d’huile, d’abord sur les croix gravées aux angles et au centre de l’autel, rappelant les cinq plaies du Christ, puis généreusement sur toute la surface de l’autel, répandue des deux mains par le célébrant. L’encensement spectaculaire. Enfin la parure (la nappe, la croix, les objets liturgiques) et l’illumination. Un beau rite, des gestes porteurs de sens.

  • Magnificat

    La Libre Belgique du mardi 16 avril 2019 : à la une, sur une photo pleine page de la flèche de Notre-Dame en feu, « Paris n’est plus Paris » (4 pages spéciales).
    La Libre Belgique des samedi 7 décembre et dimanche 8 décembre 2024 : à la une, sur une photo pleine page de la façade de Notre-Dame illuminée en couleurs, « Le phénix de Paris » (8 pages spéciales).
    Entre ces deux dates, un chantier hors norme, financé par des dons sans précédent.

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    Messe du 8 décembre 2024 à Notre-Dame de Paris
    (d'après la vidéo du Diocèse de Paris)

    Lorsque j’emmenais mes élèves de rhétorique à Paris, chaque année, nous faisions le tour de la cathédrale. Je leur montrais la Vierge du pilier, l’inscription au sol qui rappelle où se tenait Paul Claudel le soir de sa conversion. En ces jours de réouverture festive, la sidération et la tristesse de l’incendie ont fait place à la découverte de la cathédrale reconstruite et de son intérieur restauré. Magnificat !

    L’émotion, déjà, lors de l’installation du nouveau coq au sommet de la flèche, ce coq phénix dessiné par l’architecte de la cathédrale, Philippe Villeneuve, qui avait retrouvé l’ancien coq dans les débris de l’incendie. (Voir l’excellent reportage de Michel Izard.)

    Les yeux écarquillés devant la clarté nouvelle de Notre-Dame de Paris dévoilée le jour de la visite présidentielle pour la fin du chantier, pas à pas. Les remerciements vibrants à tous les corps de métier qui y sont intervenus, cités chacun par leur fonction précise : sapeurs-pompiers, carriers, charpentiers, cordistes, échafaudeurs, tailleurs de pierre, restaurateurs d’art… (Voir la liste des métiers sur le site Rebâtir Notre-Dame.)

    Le bonheur de regarder, de reportage en reportage sur la reconstruction de la cathédrale, les visages et les témoignages des hommes et des femmes qui y ont œuvré, habités par leur mission, heureux des liens qui se sont créés au fil du temps passé sur le chantier ou dans les ateliers extérieurs. De voir quelques-uns des beaux portraits photographiques en noir et blanc réalisés par le Studio Harcourt.

    Le frisson en écoutant le bourdon de Notre-Dame annoncer l’événement exceptionnel de la réouverture.

    Le formidable hommage aux pompiers qui ont « sauvé » la cathédrale et leur défilé côte à côte dans la nef avec les reconstructeurs et restaurateurs, sous les applaudissements du public.

    La « noble simplicité » du nouveau mobilier liturgique en bronze, conçu par Guillaume Bardet, dont ce bel autel en bronze – à la fois table, coupe et barque – et le nouveau baptistère. Et des chaises en chêne dessinées par Iona Vautrin.

    La reconnaissance pour les cadreurs, réalisateurs, journalistes qui ont suivi le chantier jour après jour, filmé les gestes délicats des artisans, écouté le vécu des compagnons devant les défis, montré leur fierté à chaque intervention réussie ; pour la retransmission de toutes les cérémonies de réouverture du week-end, pour les excellents reportages télévisés.

    Que d’émerveillements !

  • Nacres

    Travailleur bénévole à la cathédrale des Saints Michel & Gudule, Etienne Leurquin, qui nous a éclairés sur les expositions en cours « autour » d’Hildegard von Bingen, a installé près de l’entrée trois vitrines présentant des nacres, sous le titre « Sens chrétien de la nacre, de la perle et de la coquille Saint-Jacques ».

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    Une des trois vitrines exposées à la cathédrale

    Il y expose des objets d’art religieux reliés à la Semaine Sainte et à la fête de Pâques. Certaines pièces anciennes sont d’une beauté remarquable à la fois par leur aspect irisé comme un arc-en-ciel et par la finesse des scènes sculptées.

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    Nacre ancienne. Au centre : la Cène

    « A l’image de notre Eglise postconciliaire (Vatican II), les « nacres » exposées sont humilité par rapport à l’ivoire, pauvreté par rapport à l’or, et fruits de patience comme tout artisanat. La nacre est renouvelable et sa production écologique. » (Feuillet de présentation)

  • Expo à la cathédrale

    Le nom d’Hildegard von Bingen (1098-1179) m’a attirée la semaine dernière à la cathédrale des Saints Michel & Gudule (elle porte les deux noms des saints patrons de Bruxelles). Je m’attendais à une exposition sur la célèbre « sainte du XIIe siècle, à la fois bénédictine, poétesse, musicienne, compositrice, botaniste, linguiste, tacticienne, herboriste », « figure marquante de la médecine monastique (à qui l’on doit même d’avoir inventé la bière !) », selon le feuillet de présentation.

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    En réalité, les deux expositions de mai annoncées par Ars in Cathedrali sont reliées aux seules études botaniques d’Hildegard, qui a observé et dessiné les plantes, étudié leur qualités nutritionnelles et médicinales. Ce sont des installations de Françoise Lesage sur « Hildegard et le règne végétal » et d’Anne Mortiaux, « Flore, terre et eau du marais Wiels ». L’hommage à Hildegard von Bingen comprendra aussi trois concerts et deux conférences (du 24 au 26 mai).

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    Bannières : plantes d'Hildegard von Bingen par Françoise Lesage

    En entrant dans la cathédrale, le regard est attiré par les bannières suspendues entre les colonnes : des dessins de plantes avec leurs racines (pastel gras sur toile de lin). Mis à l’échelle de l’espace d’exposition par Françoise Lesage, ces dessins de plantes d’Hildegard sont présentés dans un style majestueux.

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    Anne Mortiaux, installation dans le baptistère d'eaux puisées et mélangées. 

    L’allée latérale de gauche (côté nord) mène au baptistère, où l’on découvre une installation très particulière près des fonts baptismaux (ci-dessus) : Anne Mortiaux y a mis dans des jarres et clepsydres de l’eau puisée au marais Wiels (une zone humide près d’une ancienne brasserie bruxelloise), à la roselière de La Louvière (friche des faïenceries Boch) et à l’étang de Ladrée à Ohey (ancienne fosse d’extraction d’argile). Ce rapprochement entre l’eau du baptême et la défense de ces zones de biodiversité à protéger est pour le moins inattendu.

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    Le marais Wiels, de formation récente, est apparu au début du siècle en région bruxelloise dans la commune de Forest, quand un chantier préparatoire à la construction de bureaux (obsession immobilière) a percé la nappe phréatique, engendrant un étang de près de neuf mille mètres carrés, où la vie a peu à peu repris : son histoire et son importance sont parfaitement présentées sur le site de Natagora Bruxelles.

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    Herbier du marais Wiels (Anne Mortiaux)

    En continuant, on découvre sur le sol, dans le déambulatoire qui longe le Trésor de la cathédrale, les herbiers d’Anne Mortiaux : ce sont ses cueillettes entamées au marais Wiels en octobre, identifiées sur une liste. Disposées en accordéon, elles illustrent le passage des saisons : automne, hiver et printemps. Ces herbiers font écho à ceux d’Hildegard von Bingen, qui avait inventé une langue, « la lingua ignota », pour renommer les plantes (elle compte mille dix mots). A la fin de l’article en lien, vous trouverez quelques-uns des noms qu’elle leur a donnés.

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    Françoise Lesage, 182 plantes (n° 752 à 935 de la "lingua ignota"), 2024 (détail ci-dessous)

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    Françoise Lesage s’en est inspirée. Une longue bande de soie et chanvre présentée sur la dernière colonne de la nef, du même côté, un travail d’aquarelle et broderie, reprend « 182 plantes » inventoriées par Hildegard. L’artiste a brodé ton sur ton sur le bord inférieur l’alphabet qu’elle avait conçu. L’autre tissu suspendu sur la colonne de l’autre côté de la nef a été tissé à partir de laine teinte avec ces plantes. Les bandes colorées suivent l’ordre des plantes indiqué dans l’herbier d’Hildegard, chacune étiquetée avec son nom et son numéro.

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    Françoise Lesage, 182 plantes (n° 752 à 935 de la "lingua ignota"), 2024 - teintures (détail)

    Sur la bannière du chœur, d’après le feuillet explicatif de Françoise Lesage, la grande ortie symbolise la célèbre bénédictine. Cette femme puissante « piquait » les puissants de son époque en s’exprimant en public, ce qui était interdit aux femmes, comme cette plante qui repousse après avoir été coupée.

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    Bannière du choeur : la grande ortie pour symboliser Hildegard von Bingen

    D’abord déconcertée par l’absence d’un panneau explicatif ou d’un petit guide pour les visiteurs, j’étais tout de même heureuse de revisiter la belle cathédrale des Saints Michel & Gudule. Une rencontre providentielle nous a permis d’en apprendre un peu plus sur place et de mieux comprendre le sens de ces expositions. Merci à notre guide, grâce à qui mon compagnon de visite et moi avons fait une autre découverte. Je vous en parlerai la prochaine fois.

    P.-S. Ces deux expositions restent visibles à la cathédrale jusqu'au 27.06.2024 (entrée libre).

  • Une ville, une île

    Quelques éclats d’une île, côté ville et côté campagne, pour prolonger ce séjour à Majorque. Reverdie grâce aux pluies d’avril, elle est aussi de pierre, disent les rochers valises de l’aéroport.

     

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    Haut dans le ciel de Palma, des palmiers vouvoient des bougainvillées en fleurs. Au Grand Hôtel, l’invité est italien : Fellini El circo de las illusiones propose exclusivement des images, photos et séquences de films, de tournages. On y voit le réalisateur de La dolce vita et Mastroianni en belle complicité. Anita Ekberg brûlante dans une fontaine romaine. La statue du Christ transportée en hélicoptère. Une époque. De l’autre côté de la place Weyler, des motos immobiles au pied des maisons de Gaudi.

     

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    La vieille ville de Palma est très belle : il y a tant à regarder dans ses avenues et ses ruelles, les immeubles aux loggias de bois, les saints encadrés à l’angle des rues, les portes, les façades anciennes ou modernistes... Pour prendre un café ou un petit déjeuner décliné en formules diverses, le Cappuccino (Carrer de San Miguel) est un endroit magique. Musique de qualité, carte et décor remarquables, patio et jardin.

     

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    Dans la Cathédrale de Palma, après les interventions de Gaudi au début du siècle dernier, une chapelle a été récemment confiée à Barceló, l’artiste majorquin, peintre et aussi sculpteur, céramiste. L’audace du geste surprend d’abord, et puis la magie opère devant ces modelés qui montent à l’assaut des murs, des colonnes, et fusionnent avec la structure gothique. Ici, la pêche miraculeuse, vague et poissons, là les fruits de la terre, des figures. Des parois comme ressuscitées, vivantes. Seuls les vitraux déçoivent, en rupture avec l’élan vital qui surgit des murs où la glaise et la céramique portent les couleurs naturelles des Baléares.

     

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    Près de la cathédrale, dans les jardins de l’Evêché (Bisbat), les pétales des bougainvillées posent sur le bassin aux nymphéas des touches impressionnistes. Du Parc de la Mer (Parc de La Mar), sous les murailles, la vue est grandiose. On y a installé quelques sculptures, un pan de mur signé Miró.
     

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    La moderne et immense station « intermodale » en sous-sol à la Place d’Espagne donne accès aux métro, trains et autobus pour se déplacer dans la ville et dans l’île, c’est très commode. Mais être emmenée par une amie sur les routes de campagne, non pour tout voir mais à la rencontre de quelques villages et paysages (Puigpunyent, Calviá, Galilea, Alaró, Cap Blanc), c’est bien sûr un privilège inestimable que seule l’amitié peut offrir. Merci, Colo.

     

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