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schaerbeek - Page 23

  • Premier mai

    Entre nuages et azur, c’est le bleu qui a gagné hier midi dans le ciel bruxellois, de quoi illuminer ce dimanche premier mai. En sortant, j’avais l’intention d’aller photographier les premières maisons de l’avenue Huart Hamoir pour compléter mes précédents billets ; c’est chose faite pour un côté, j’y retournerai un matin quand le soleil donnera sur l’autre.

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    Avant, les cerisiers en fleurs du square Riga m’avaient déjà fait sortir l’appareil photo de la poche. Premières feuilles, mais c’est encore somptueux, ce rose qui donne du « bonheur en fleur ». Entre les grands ginkgos de la descente vers la gare – vers Train World, à visiter si vous ne l’avez encore fait –, d’autres beaux cerisiers du Japon ornent de rose les façades et les trottoirs.

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    Et si nous tournions dans la rue Jean Jaurès ? J’ignorais l’existence d’une maison médicale du même nom, toute pimpante vue de la rue, avec sa cour plantée d’arbres et ses grands mâts de bois où grimpe déjà du lierre. Son site mentionne le label « Entreprise Ecodynamique » obtenu cette année par cette maison installée dans un « bâtiment exemplaire ». Un endroit à fréquenter un jour, qui sait ?

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    La meilleure surprise de la balade improvisée ce premier mai, c’est d’apprendre de deux personnes qui sortent de Sasasa, à l’angle de la rue Maeterlinck et de l’avenue Huart Hamoir, que c’est un jour « porte ouverte » dans cette maison que j’ai si souvent admirée de l’extérieur. Inutile de préciser que j’en ai aussitôt profité.

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    Le hall d’entrée, avec son double escalier en courbe, je le connaissais par une carte postale du patrimoine schaerbeekois : des proportions parfaites. Une décoration sobre et harmonieuse pour ce centre de Sasasa, « école d’arts savoirs saveurs & sagesse ». Aux murs, les participants à l’atelier photo numérique présentent leurs photos. Il y a du monde au rez-de-chaussée, on peut y prendre un rafraîchissement ou même une collation dans la véranda à l’arrière, près de la cuisine.  

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    Sur le côté, dans l’escalier, à l’étage, des photographies encore. Il y en a qui me plaisent beaucoup, comme ces « ombres et reflets » au-dessus d’un bouquet posé sur le parquet blond. Les thèmes sont très divers : insectes, fleurs près d’éclore, écorces, paysages, portraits, toits… J’admire de belles photos de détails prises au Mont des Arts.

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    Quel plaisir de découvrir le parc Hamoir des fenêtres en bandeau courbe du premier étage ! Cache-radiateurs, portes, chaises en bois, on a opté ici pour la pureté des lignes simples. Et revoici les cerisiers en fleurs, une vue en rose. Une partie de la maison ne se visite pas – « privé ». Un étroit escalier blanc mène à la terrasse dont la pergola épouse l’arrondi, c’est ouvert, allons-y.

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    La petite cuisine attenante est fort sympathique et dehors, c’est un joyeux fouillis de plantes et d’arbustes autour de la grande terrasse donnant sur l’avenue Huart Hamoir. Des bacs en bois entre les doubles colonnes où s’agrippent des grimpantes, des pots de tailles diverses, rien de trop ordonné, libre expression à la fantaisie végétale ! Une table et des chaises rose vif mettent une note de couleur près du mur mitoyen blanchi.

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    La maison, le décor, l’ambiance, tout est harmonie à cette adresse dédiée à la création et au bien-être. « Maison bourgeoise moderniste d'inspiration Paquebot, signée sur le soubassement « (M.) UYTTENHOVEN / ARCHITECTE », 1937 », indique la notice à l’Inventaire du patrimoine architectural. Vous y trouverez la description précise des lieux, notamment de l’entrée que j’ai mieux regardée en sortant, avec ses « murs parementés de marbrite dans les tons noir et bordeaux ».

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    En mai, fais ce qu’il te plaît.

  • Inattendue

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    Dans l’avenue Demolder, quasi chaque façade mérite l’attention. Combien de fois ne m’y suis-je pas promenée ? A l’affût d’un détail, d’un ornement original ? 

    Et pourtant, c’est seulement aujourd’hui, en revenant du parc Josaphat, que je l’aperçois pour la première fois, inattendue, accrochée dans un angle de pierre entre porte et fenêtre.

  • Au parc en février

    Du soleil après des jours de pluie et de grisaille, ça se fête ! En route pour une balade au parc Josaphat. Au pied des vieux arbres qui laissent encore passer toute la lumière en ce 12 février, quelques arbustes en fleurs font signe.

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    Les bancs sont déjà tous occupés : on écoute de la musique, on regarde passer les gens et les chiens, on papote, le visage offert à la douce caresse d’une après-midi ensoleillée.

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    Même en saison de feuilles mortes et d’herbes sèches, le parc centenaire a belle allure. Courbes des sentiers, méandres des canaux, plantations variées d’un jardin public à l’anglaise. C’est vendredi et il y a déjà du monde à la plaine de jeux pour profiter de l’embellie.

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    Dans les parterres, ce n’est pas encore le temps des splendeurs, mais les ellébores qui en font le tour offrent de délicates nuances de blanc, de rose, de vert. Bientôt, à voir leurs boutons, les magnolias entreront dans la danse.

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    J’ai raté ma photo des cols-verts glissant deux par deux sur l’étang, elle est floue, aussi vais-je tout de même mettre celle-ci, pas tout à fait nette, des mouettes rieuses. Elles ont l’air d’attendre quelque chose, mais quoi ?

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    Du côté de l’avenue Louis Bertrand, nous empruntons le trottoir de l’avenue du Suffrage universel, où de jeunes arbres ont été plantés le long des nouvelles tribunes du stade du Crossing. Une bonne idée, ces grandes baies vitrées où les reflets jouent avec les couleurs du ciel.

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    Quand on se promène dans les rues près de chez soi, même celles qu’on croit connaître, il y a toujours quelque chose qu’on n’a jamais vu, parce qu’on regardait ailleurs.

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    C’est peut-être la floraison de l’arbre qui nous a fait remarquer cette petite maison à la façade bien entretenue : elle s’appelle crânement « Villa Marie Louise ».

     

  • Ouverte sur la ville

    « Trainworld (161).JPGAu XIXe siècle, la gare est une nouvelle porte d’entrée de la ville. Elle participe au réaménagement du territoire, comme les cathédrales du Moyen Age qui reconfiguraient les paysages. Ce n’est d’ailleurs pas sans raison que certaines gares leur sont comparées, comme Anvers-Central.

    La gare de Schaerbeek est à l’image des gares du XIXe siècle. Celle de Bruxelles-Central représente la gare du XXe siècle tandis que la gare rénovée d’Anvers-Central et la nouvelle gare de Liège-Guillemins préfigurent le retour du chemin de fer au centre de la vie sociale et économique du pays.

    Ce sont des gares ouvertes sur la ville, des lieux d’échanges et de commerce, des points de convergence des différents modes de transport. »

     

    Catalogue Train World, Des machines et des hommes, à la découverte du monde des trains, Moulinsart, 2015.

     

    ***

     

    Un wagon sur le toit ? C'est non loin de Train World,  au Train Hostel !

     

    Prochaine destination pour François Schuiten, scénographe de Train World : l’Egypte.

     

    Schuiten aussi au Centre de la Gravure et de l'image imprimée de La Louvière. 

    (mise à jour 31/10/2015)

  • Train World en gare

    On l’attendait, on y pensait chaque fois devant la jolie gare de Schaerbeek : depuis un mois, Train World est entré en gare. Avec François Schuiten à la scénographie, je me disais que ce serait bien, je me trompais : c’est fantastique ! Habitués du rail ou pas, passionnés ou non, de 7 à 77 ans, visitez ce Monde du Train qui n’a rien d’un musée ordinaire et vous fait véritablement voyager dans le temps. 

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    La gare de Schaerbeek date de 1887, son extension (ci-dessus) de 1920. Place Princesse Elisabeth.

    Quel plaisir de voir ce beau patrimoine réhabilité ! Un nouveau restaurant précède la grande salle des pas perdus et ses guichets en bois. Tout autour sont présentées des maquettes de locomotives à l’échelle un dixième – dont « Le Belge » (1835), la première locomotive à vapeur fabriquée en Belgique – et de gares belges : Anvers-Central la magnifique ; Bruxelles-Central, une des dernières réalisations de Victor Horta ; Liège-Guillemins et ses courbes calatravesques. 

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    Locomotive à vapeur Le Belge, 1835, à l'échelle 1/10

    Au-dessus, de grands écrans montrent des peintures, illustrations et extraits de films inspirés par le train : Turner, Monet, Hergé, Abel Gance... Contre un mur, un banc ouvragé parle d’une époque où l’élégance n’avait pas encore cédé la place au design. Je m’attarde devant deux bas-reliefs historiques : « In memoriam », sous la roue ailée qui fut le premier symbole des chemins de fer belges, reprend les noms des cheminots morts en 1914-18, et l’autre, un cadeau des Français reconnaissants à la Belgique en 1945, porte une croix de Lorraine. 

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    Dans la salle des pas perdus de la gare de Schaerbeek

    Les objets usuels aussi sont mis à l’honneur : un pèse-personne où on glissait une pièce, et derrière les guichets, d’anciens titres de voyage, un carnet de 5000 km en première classe, des uniformes, képis, tailleurs et calots d’hôtesses… On quitte cette salle, ses guérites et ses banquettes pour sortir sur le quai. Wagon, machine, essieux montrent la voie vers la suite du parcours, dans un nouveau bâtiment immense auquel on accède par l’arrière. 

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    Et là, mes amis, quelle ambiance ! Les locos du temps jadis nous en mettent plein la vue, dans une pénombre savamment éclairée. Sur une carte de Belgique se dessinent les premières lignes de chemin de fer ouvertes en 1835, puis les suivantes, et on verra plus loin, sur une carte d’Europe, comment le chemin de fer a franchi les frontières.  

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    Locomotives à vapeur

    C’est d’abord le temps des locomotives à vapeur, plus loin ce seront les tractions diesel puis électriques – et je pense à mon père qui nous racontait son émerveillement quand son grand-père l’avait emmené dans le poste de pilotage de la locomotive qu’il conduisait. Quel plaisir pour les enfants (et les autres) de monter dans ces fabuleuses machines ! (J’ai visité Train World un mercredi après-midi.) Partout des images d’archives accompagnent le parcours, un écran tactile rappelle les étapes du développement des chemins de fer belges de 1835 (Bruxelles-Malines) à 2015. En 1846, Bruxelles-Paris durait plus de huit heures. 

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    Des plaques de forges, fonderies, ateliers mettent à l’honneur les constructeurs, principalement wallons, exportateurs dans le monde entier – le nom de Cockerill y apparaît souvent. Les locomotives portaient des noms évocateurs (Le Belge, sorti des usines de Seraing), La Flèche, la Pays de Waes (Bruxelles, 1844, 60 km/h)…) avant  d’être numérotées selon leur modèle. La puissante Type 12 « Atlantic » aux énormes roues (Seraing, 1939,  2200 chevaux-vapeur, 140 km/h) est ici la vedette, sauvée in extremis de l’envoi à la ferraille.

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    François Schuiten, scénographe de Train World, près de la Type 12 © SNCB 

    Sous une longue dalle de verre, on découvre une voie de chemin de fer, l’évolution des rails, les traverses, les outils, le ballast. Des panneaux détaillent la construction d’une ligne, les moyens de signalisation. Partout des bouts de films, des lumières, des sons, des objets : le visiteur est immergé dans l’univers du train. La réussite de Train World, c’est de renouveler l’angle de vue à chaque passage dans un autre hall, de surprendre sans cesse. Le parcours va crescendo. 

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    Pour vous donner la mesure – ou la démesure – de ce qui vous attend, sachez qu’un hall contient une maison de fonction restée en place, dans laquelle vous pourrez entrer – décor des années 1950 – et découvrir où ont vécu des familles de cheminots. A côté, l’alarme de la barrière retentit ; une carcasse de voiture écrasée rappelle le danger d’une traversée imprudente. 

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    Photo du chantier autour de la maison de fonction / Source : Ilprovincialecheguardailmondo

    Un wagon de marchandises évoque les sinistres « wagons des déportés » de 1940-45, quand les prisonniers étaient envoyés en Allemagne en troisième classe d’abord, puis enfermés dans ce type de wagon. Gros contraste, évidemment, avec le hall suivant consacré au développement du train de vacances dans la seconde partie du XXe siècle : les affiches vantent les plages belges, les sports d’hiver, toutes les régions d’Europe accessibles en « autorail de luxe (Trans Europ Express) » ou en « train autos-couchettes ». 

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    Décors de première classe, Orient-Express d’Agatha Christie, voiture postale, caisse de crabes à la pesée (bonjour Tintin), malles, le spectacle est sur les quais, dans les voitures, et puis voici en prime deux « suites » royales. Si vous levez les yeux, vous apercevez une travée de l’ancien Pont du Luxembourg à Namur (on y monte par l’escalier ou l’ascenseur). De là, on a vue sur les alentours de la gare de Schaerbeek, sur les trains d’aujourd’hui qui passent, et on regarde d’en haut, médusé, les impressionnantes machines qu’on a contemplées d’en bas. 

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    La mécanique et les ingénieurs sont mis à l’honneur, de George Stephenson, l’inventeur de la locomotive à vapeur, à Arthur Vierendeel, concepteur de nouveaux ponts et viaducs ; l’audioguide (2 €, application gratuite sur smartphone) les présente, et aussi le catalogue illustré, « Des machines et des hommes », qui reprend toutes les étapes du parcours (compter au minimum une heure et demie, dernières entrées à 15h30). Pour terminer, une bonne surprise pour ceux qui veulent tester leur vocation (un simulateur de pilotage) ou comparer les sièges de TGV actuels. Train World : le monde du train n’a pas fini de faire rêver.