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famille - Page 42

  • Les boîtes de Lanoye

    « Petit branleur du Plat pays », titrait Le Monde des livres à propos du roman de Tom LanoyeLes boîtes en carton (Kartonnen dozen, 1991), traduit en français par Alain van Crutgen en 2013, bien après La langue de ma mère qui l’a fait connaître aux francophones. Titre ironique et approprié pour ce récit d’inspiration autobiographique centré sur les émois d’un adolescent homosexuel. L’auteur, né en 1958, publiait de la poésie depuis 1980, mais selon la quatrième de couverture, c’est ce roman « qui fit connaître Tom Lanoye en Flandre ».

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    « Ceci est la révélation d’un amour banal et de son pouvoir dévorant » – l’amour de Z. au début des années septante. Le narrateur l’a rencontré lors d’un voyage bon marché organisé par les Mutualités Chrétiennes quand il avait dix ans. A la réunion de présentation de ce séjour en Ardenne, chaque enfant a reçu « deux feuilles de carton brun ultrasolide » à plier pour en faire une valise – modèle obligatoire pour tous, par souci d’égalité. C’est la première des boîtes en carton du roman où Lanoye raconte trois voyages, avec les « affections psychosomatiques » et les « images » qui y sont liées.

    Le garçon s’y amuse tellement qu’il n’écrit pas comme promis aux « quatre femmes qui (l)’avaient élevé et fait entrer dans ce monde » : sa sœur, cinq ans de plus que lui, pour qui il est une « poupée vivante » et un allié contre trois frères « trop vieux pour jouer avec elle » ; Wiske, « amie de la maison », qui passe presque tout son temps chez eux et l’emmène au cinéma ; sa mère, qui a hésité à se faire opérer après le quatrième enfant, d’où son statut de « tardillon », et a pour principes « le sens du devoir, l’ardeur au travail, la nourriture saine et des sous-vêtements propres chaque jour » ; enfin Pit Germaine, sœur aînée de sa mère et marraine du frère aîné, « l’inventrice » du « racontage automatique » ou « la chroniqueuse magnifique ».

    Ces quelques lignes peinent à rendre la faconde de Tom Lanoye pour faire vivre son petit monde sous nos yeux, camper une ambiance de famille, avant de revenir à ce camp de vacances à l’époque où Z. lui semblait un « alter ego », petit, cheveux noirs, souple et sportif, quasi son frère jumeau. La première chose qu’il a vue, le soir au dortoir, c’était son pyjama rouge foncé bordé de bleu en tissu synthétique souple et luisant – rien à voir avec le sien, « à l’ancienne mode », du solide coton rayé, feutré et délavé. Il lui faudrait le même.

    Durant ce séjour à A***, Z. avait épaté tout le monde en exécutant un double salto dans une prairie, appris au club de gymn. Le passage des infirmières à la douche pour savonner le dos des gamins et leur passer le gant de toilette entre les jambes avait été un autre moment inoubliable, et aussi ce garçon qui avait écarté l’élastique de son maillot sous une petite chute d’eau en montrant « ses coucougnettes et son index de massepain comme sur un petit plat. »

    A douze ans, l’étape suivante, c’est la découverte, grâce au « Petit Livre rouge Des Ecoliers » chipé à sa sœur, de la pratique du plaisir solitaire, et l’arrivée de Z. dans son collège, un ancien petit séminaire, qui recrute ses élèves dans la bourgeoisie aisée – les écoles de l’Etat, « c’était connu, étaient de véritables bordels. » Z. et lui se retrouvent dans la même classe.

    La description de « La Boîte » et de la métamorphose du réseau d’enseignement catholique en Flandre au début des années septante pour contrer l’attrait du réseau officiel, « sans dieu mais plus moderne », est un formidable résumé d’une époque, d’un système d’éducation, avec le passage des professeurs prêtres aux laïcs, l’arrivée de profs femmes, ceux qui fument la cigarette en classe, et les idéalistes à col roulé qui jouent les « animateurs ».

    « Et te rappelles-tu, lecteur, dans l’odeur de poudre de cette pitoyable révolution ratée, te rappelles-tu ce garçon-là, qui était toujours assis au premier rang dans la classe ? » Ce « petit emmerdeur », « infatigable fayot », « petit trouduc », « demi-portion » à lunettes et grande gueule, c’est lui, bien entendu, adepte de « l’hypocrisie subversive ».

    Nouvelle image de Z., au cours de gymn., pendu à l’envers sur un espalier : sa chemisette se rabat sur son visage et, « coup de poing en pleine figure » pour le narrateur, son ventre n’est pas « mou et vulnérable » comme celui des autres, les muscles sont tendus, « tout ondule comme une vague lente au rythme de sa respiration ». Emoi, fantasmes, dont l’onde de choc se mêle désormais à son « rituel quotidien d’amusement solitaire ». Tom Lanoye parle de la masturbation avec autant d'inventivité verbale que physique dans l’exploration des « frontières de l’orgasme ».

    Viennent ensuite le voyage en Suisse, à quatorze ans, encore grâce aux Mutualités Chrétiennes, puis les professeurs marquants surnommés le Boche, le Jap, et en dernière année Mussolini, leur prof de néerlandais, « le monument de l’école » – hommage et reconnaissance d’un écrivain à celui qui l’a encouragé. Et Z. ? vous demandez-vous peut-être. Eh bien, le voilà, et « la maladie la plus douce qui existe en ce bas-monde » vous sera contée, ainsi qu’un troisième voyage décisif.

    Ce livre sera donc la quatrième boîte : « Car qu’est-ce que la couverture d’un livre ? L’arrière est le fond, le devant est le couvercle d’une boîte en carton dans laquelle on découvre, côte à côte, tous les trésors et toutes les pommes pourries de l’existence. »

    A la sortie en français des Boîtes en carton, vingt-deux ans après sa publication, Lanoye confiait dans un entretien : « J’avais 32 ans, et j’avais un ton léger et jeune. Et puis c’était l’âge de mon frère quand il est mort, et c’était important pour moi. Maintenant j’ai 54 ans, et ce serait dommage d’écrire un livre dans le même style ; mais c’est une double rencontre avec un personnage qui est moi-même, et celui d’un jeune écrivain qui connaît son premier grand succès. » Tom Lanoye ou le raconteur magnifique.

  • Pli du temps

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    « C’est ici, à Saint-Pair, dans une sorte de pli du temps que ma vie rejoint vraiment celle d’Adèle. Nous faisons chacune la moitié du parcours pour nous retrouver en un point qui n’est ni mon passé ni son avenir (celui qu’elle projette vaguement pendant ce voyage de noces hivernal) mais où nous pouvons cohabiter, et même nous confondre. »

    Julie Wolkenstein, Adèle et moi

  • Adèle et elle

    A la mort de son père, la narratrice d’Adèle et moi (2013), un gros roman de Julie Wolkenstein, a trouvé un document sur une arrière-grand-mère dont elle n’avait jamais entendu parler : Adèle. Celle-ci a dix ans et demi au début du récit, le 11 septembre 1870, et « c’est sa première guerre, son premier grand voyage en train et la première fois qu’elle voit la mer. »

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    Eugène Boudin, La côte atlantique au Benerville

    Très vite, on revient au XXIe siècle et aux hésitations de celle qui raconte et imagine cette date « plausible » pour le voyage en train d’Adèle de Paris à Granville avec sa demi-sœur Pauline (supposée « tenir la maison » depuis la mort de leur mère) ; elles vont se mettre à l’abri auprès de leur cousine Arabella et de ses parents. De Granville, il reste quelques kilomètres à parcourir en voiture jusqu’à Saint-Pair et pour la première fois, là, elles voient la mer. C’est le « coup de foudre » pour Adèle : dix ans plus tard, seule héritière de la « très grande fortune » de son père, elle se marie, achète un terrain « au-dessus des rochers qui ferment la plage de Saint-Pair ». A cet endroit, en haut de la falaise, elle fera construire sa maison.

    En 2010, la narratrice a perdu son père. Comme il gardait tout, elle passe un temps fou avec d’autres à classer ses papiers, s’étonne du silence qu’il a toujours observé au sujet de ses parents et grands-parents. Même si elle a de nombreux souvenirs des vacances passées à Saint-Pair avec sa « tentaculaire famille paternelle », elle ne sait presque rien d’Adèle, leur aïeule. Et pourtant elle voit en elle « une sorte de bienfaitrice » puisque c’est Adèle qui a choisi, un siècle avant sa naissance, de faire construire cette maison de vacances « battue par les vents et traversée de courants d’air ». D’où l’envie de faire son portrait.

    « Mon entreprise consiste à bâtir sur les silences de mon père. Elle a d’étroites limites : il y a des tas de choses que je ne saurai jamais. » Revoici donc Adèle à la pension Margaux, à Saint-Pair, où règne une atmosphère de vacances « même si Paris est assiégé ». Un an après la mort de sa mère, Adèle adore les promenades en bord de mer et surtout celle jusqu’à la Croix-Saint-Gaud, tout en haut, d’où la vue sur la plage est splendide.

    Quand la narratrice retourne pour la première fois à Saint-Pair après la mort de son père – elle y a invité ses amis sans leurs enfants (un week-end « No Kids ») pour le 14 juillet –, elle s’appuie sur le fameux « memorandum de tante Odette » trouvé dans les papiers de son père pour raconter à une amie la vie de son aïeule. Adèle (1860-1941) a perdu ses parents très tôt : sa mère à neuf ans, son père, un médecin, à vingt. Mariée, elle a eu quatre enfants, deux garçons, deux filles. Elle a vécu entre son grand appartement parisien (rue Barbet-de-Jouy) et ses maisons de Sèvres et de Saint-Pair. Un père « trop bel homme », quatre enfants, Saint-Pair, déjà trois coïncidences entre Adèle et elle, sans compter l’insomnie.

    Adèle et moi, sur près de six cents pages, explore la piste aux souvenirs, les liens familiaux, les lieux, la vie d’Adèle. Un siècle et demi comme terrain de recherche et un secret de famille bien gardé. Jules, le compagnon de la narratrice, fait preuve de compréhension, de patience et d’ironie, c’est selon, aux différents stades de cette enquête familiale qui devient de plus en plus une quête personnelle. Il y a tant de questions, de « pourquoi ? » à résoudre pour faire le portrait de cette arrière-grand-mère et la faire revivre, étape par étape, dans sa traversée du temps.

    « Adèle a bel et bien existé, Adèle a bel et bien été inventée. Entre les deux, le coeur de Julie Wolkenstein balance, et ce mouvement imprime à son roman une belle cadence, sans que jamais le pied ne lui tourne » écrit Marine Landrot dans Télérama. Sur le site de son éditeur (vidéolecture), la romancière, fille de Bertrand Poirot-Delpech, dit s’être inspirée de sa chronique familiale pour en faire une matière romanesque, mêlant l’authentique et l’imaginaire. L’heure anglaise (2000), son deuxième roman, m’avait touchée par une évocation subtile du passé. Ce roman-ci, plus actuel dans le ton et dans l’emploi des temps (au présent), m’a paru fort long. Mais il offre de belles descriptions du paysage normand, du vent et des vagues, et de fortes connivences entre ces femmes qui, sans s’être connues, tentent de se reconnaître.

  • Fatigue

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    « A moi aussi elle dit c’est vrai je fume trop elle le sait qu’elle fume trop à moi elle le dit clairement qu’elle fume trop et moi aussi je fume trop et je le lui dis et toutes les deux on se dit on va essayer de moins fumer tandis qu’à lui elle disait qu’elle fumait pas trop et moi je fumais dans les toilettes et maintenant je continue à fumer dans les toilettes mais je fume ailleurs aussi. Je sais que ça me fatigue mais tout me fatigue je suis de toute façon quelqu’un de fatigué sauf parfois quand je m’oublie. C’est assez rare que je m’oublie il faut des occasions des fêtes des grandes fêtes avec toute la famille réunie des fêtes comme des mariages des fêtes où l’on danse alors je m’oublie et je danse. »

     

    Chantal Akerman, Une famille à Bruxelles

  • Akerman, Bruxelles

    Chantal Akerman (1950-2015) nous a quittés il y a peu, la vie était devenue trop lourde pour la cinéaste « un peu belge mais aussi new yorkaise et parisienne » (Pascale Seys) qui « laisse un extraordinaire patrimoine de films qui ont changé l’Histoire du 7e art. » (Cinémathèque royale de Belgique) En 1998, dans Une famille à Bruxelles, moins de cent pages, elle raconte le deuil dans un « grand appartement presque vide » d’une femme « souvent en peignoir » qui vient de perdre son mari – sa mère, son père. 

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    Chantal Akerman au Carpenter Center for the Visual Arts à Harvard en 1998 © Evan Richman pour le New York Times 

    « Je vois », « Je ne vois pas ». Akerman note surtout des images : « cette femme » attendant le tram, au téléphone, devant la télévision, sa façon de parler, de réagir. Pour aller passer une soirée dans sa famille proche, elle s’habille, se maquille, et la gentillesse à son égard lui « fait du bien aux os ». Ses deux filles vivent loin d’elle, l’une à Ménilmontant, l’autre « presque en Amérique du Sud ». Elle sait pouvoir compter sur elles, mais « compter sur quelqu’un qui vit loin n’est pas la même chose que compter sur quelqu’un qui vit tout près. » « Elles ont leur vie. Chacun a sa vie. » Le téléphone est « un bon moyen pour rester en contact ».  

    « Sa fille de Ménilmontant n’a pas d’enfant au fond elle s’en fiche. Pas sa fille, elle. » Cette fille-là pense beaucoup, « trop », et parfois « elle se met à parler trop et trop vite », quand elle va mal. Sa mère a toujours cru que sa fille tenait d’elle, mais à présent que son mari est mort, elle voit mieux en quoi elle ressemble à son père aussi, avec sa manière de « siffloter sans faire de son », de marcher les mains croisées derrière le dos.

     

    « Elle » a quitté la Pologne pour la Belgique, et aurait bien rejoint sa cousine dans un pays chaud, mais son mari n’aimait pas la chaleur. « A ma fille de Ménilmontant je dis toujours du moment que j’entends ta voix au téléphone, ça va et j’entends alors si toi tu vas. » A l’autre fille, elle demande des nouvelles de son mari, des enfants. Puis elle repense à son mari malade qui se souciait surtout de pouvoir reconduire sa voiture. « Et maintenant je ne fais rien et encore moins que quand mon mari vivait. »

     

    Une famille à Bruxelles passe de la troisième personne à la première, c’est le soliloque d’une solitude, d’un vide à remplir. Peu de souvenirs marquants, comme ce manteau de fourrure longtemps attendu (trop cher) qu’elle aimait porter sur sa robe quand elle allait danser aux mariages. Des gestes du quotidien surtout : on fume, on se parle, on partage les gâteaux du dimanche, on se donne des nouvelles de sa santé.

     

    La mère (ou sa fille qui écrit) se rappelle les faits et gestes du père avant la maladie, puis pendant. Son soulagement mêlé d’horreur quand on lui trouvait un mot si souvent prononcé mais qu’il ne trouvait plus. Sa passion, quand il en avait eu les moyens, pour acheter des tableaux en salles de vente, que ses filles trouvaient affreux sans le lui dire. La maison où ils « se serraient » quand des parents venaient et restaient. Des souvenirs de vacances. 

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    « Le quotidien, c’est ce qui m’intéresse » dit Akerman à Pascale Seys dans un entretien de 2013 rediffusé le mois dernier sur Musiq3 (Le grand charivari). Ecoutez quelques minutes sa voix rauque (« Je sais pas », « Je pense pas des choses comme ça ») – c’est elle, elle qui ne dort pas sans somnifères. « J’adore votre voix » lui déclare Paul Hermant dans l’émission. Elle reconnaît qu’elle aime parler – la femme du récit ne fait au fond rien d’autre.

     

    Ses parents sont venus de Pologne en Belgique où ils sont restés. Chantal Akerman n’approfondit pas le contexte (la Shoah). Quant à elle, elle avance. Vers quoi ? « Vers la mort », comme tout le monde. Elle préfère le « faire » à l’interrogation. Pendant qu’elle tournait Nuit et jour, une dame l’a sollicitée pour une « installation » dans un musée – « mon Dieu, qu’est-ce que je fais ? » – et en travaillant sur ses bandes avec la monteuse de ses films, petit à petit, cela s’est fait.

     

    Travailler ainsi dans la liberté totale lui a plu, et dans une grande légèreté, sans les soucis budgétaires et toutes ces étapes qui alourdissent la réalisation d’un film. Le spectateur, au musée, choisit de rester ou de passer, c’est tout différent aussi. Et il faut chaque fois réinventer l’installation selon l’espace disponible. Donc elle a continué.

     

    Une autre voix que j’ai aimé reconnaître et réentendre dans Le grand charivari, c’est celle de Delphine Seyrig, qui jouait dans le fameux Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975). La réalisatrice disait : « C’est un film sur l’espace et le temps et sur la façon d’organiser sa vie pour n’avoir aucun temps libre, pour ne pas se laisser submerger par l'angoisse et l'obsession de la mort. » (Wikipedia)

     

    « Une famille à Bruxelles impose avec force ce que ses films laissaient pressentir et qu’avait confirmé son théâtre : il y a un ton, une écriture Akerman, un usage lancinant de la répétition, une sorte de platitude acceptée, une manière de faire naître l'émotion en tournant autour des sentiments sans jamais les nommer, qui finit par prendre à la gorge. » (Thierry Horguelin)

     

    « On a une seule vie » insiste Chantal Akerman. Il faut faire quelque chose, quelque chose d’autre que ce qu’on a déjà fait. Son plaisir n’était pas de se répéter mais d’essayer autre chose, de ne pas tout maîtriser. A la fin de l’émission, Pascale Seys demande si son invitée a une maxime. Quelle émotion d’entendre alors Akerman (qui vient de se donner la mort) reprendre le conseil que sa mère (décédée en 2014) lui avait donné à un moment où sa fille n’était pas bien, une phrase qu’elle continuait à se répéter depuis : « Laisse-toi vivre, Chantal, laisse-toi vivre. »