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Comment atteindre la sagesse et adopter une « posture juste » dans le monde actuel ?
« Posture »est devenu le maître-mot de Thierry Janssen, ancien chirurgien devenu médecin-psychothérapeute et « accompagnant psycho-spirituel ». Je ne connaissais pas Ilios Kotsou, docteur en psychologie, « instructeur de pleine conscience » et activiste social (Emergences).
45 minutes d’entretien où résonnent entre autres les mots « silence », « spiritualité », « jardin intérieur », « rencontre »... et aussi l’humour de Nasredin Hodja.
Ca alors, je viens de flirter pour la première fois en ligne, qui l’eût cru ? « Flirt flamand » est proposé par la Foire du Livre de Bruxelles (flb.be), édition virtuelle, du 6 au 16 mai 2021. Si vous fréquentez le blog d’Adrienne, vous en avez déjà vu l’annonce.
Le premier flirt au programme a eu lieu jeudi dans un endroit que je vous ai présenté en octobre dernier, la friche Josaphat à Schaerbeek. C’est là que se sont rencontrés Caroline Lamarche et David Van Reybrouck pour se dire ce qu’ils aiment l’un chez l’autre. Et se parler de leurs derniers livres : Odes, 2021, pour l’écrivain du Nord ; Nous sommes à la lisière, prix Goncourt de la nouvelle 2019, pour l’écrivaine du Sud.
Vous trouverez sur le site de « Flirt flamand » toutes les vidéos de ces flirts à deux ou à trois, entre néerlandophones et francophones, programmés chaque midi de cette Foire du Livre 2021. L’objectif de faire découvrir des écrivains mieux connus de l’autre côté de la frontière linguistique est déjà atteint pour moi avec le second rendez-vous : Carl Norac et Bart Moeyaert échangent avec une artiste illustratrice, Gerda Dendooven (pas encore en français sur Wikipedia, contrairement à Bart M., présenté en détail sur le site Flandres-Hollande) à propos du rôle de l’illustration et des lecteurs pour qui ils écrivent ou dessinent.
Mais ce n’est pas tout ! Défi est aussi lancé aux lectrices / lecteurs / lezeressen / lezers qui aimeraient rencontrer leur âme sœur – c’est là que je me suis lancée... « À partir de quelques questions pointues, notre MATCHMAKERrecherche votre âme sœur dans l’autre moitié du pays. Qui sait, vous allez peut-être découvrir l’amour de votre vie et votre futur livre préféré ! Dans le pire des cas, vous devrez vous contenter d’une conversation sympathique avec un robot en ligne. » Choisissez un pseudo et entrez, on vous répondra. Ha ha ! J’ai joué le jeu et, au bout du compte, mon âme sœur m’a été révélée, qu’une mauvaise manœuvre – l’émotion ? – a fait disparaître aussitôt, zut alors !
Certains poussent le bouchon plus loin : le 5 mai, pour l’ouverture, Lize Spit et Thomas Gunzig se sont mariés (symboliquement) dans la chapelle de la Bibliothèque royale, au Mont des Arts à Bruxelles, bénis par deux poètes, Carl Norac et Mustafa Kör. « Flirt flamand » invite aussi à se créer un profil et de proposer trois titres qu’on aimerait faire découvrir de l’autre côté de la frontière linguistique, bref, d’engager un dialogue plus poussé, littérairement parlant. A vos marques ? Prêts ? Cliquez.
Il y a quarante ans, on chantait ça...
Slam ou rap, ils ont « l’amour des mots », comme le dit la poète et slameuse liégeoiseLisette Lombé à Seckou Ouologuem, acteur et slameur anversois. A vous de voir. Vous trouverez l’agenda et l’horaire de la Foire sur son site. Pour les dédicaces, le rendez-vous est donné en librairie. Cliquez sur le chapeau d’Amélie Nothomb si vous souhaitez tout savoir ou voir, du matin au soir ou à l’heure qui vous convient. Il y a même des expos en ville, du côté des Galeries royales Saint-Hubert, du Mont des Arts et ailleurs. La Foire du Livre de Bruxelles bat son plein, les librairies sont ouvertes, les bibliothèques aussi. C’est le printemps, profitons-en.
« Sur le tournage, l’équipe a presque retenu sa respiration. Il régnait un silence que l’on n’obtient pas toujours d’emblée sur un plateau, témoigne Eric Toledano. On assistait à une mise à nu dans le cabinet que je comparerais à celle de scènes plus intimes, au cinéma, avec acteurs nus, au sens physique du terme, dans une relation sexuelle. Il y avait quelque chose de troublant sur la façon dont l’équipe réagissait. Ce qui nous fait espérer que le spectateur peut vraiment avoir le sentiment de rentrer dans l’intimité des personnages. »
Au moment où vous lisez ceci, la série « En thérapie » a pris fin sur Arte, après sept semaines. L’avez-vous suivie ? Je l’ai trouvée passionnante tout du long. Un article de La Libre avait retenu mon attention sur cette série française inspirée d’une série israélienne (19e adaptation internationale !), d’autant plus que ses réalisateurs, Eric Toledano et Olivier Nakache, dans leurs films que j’ai vus (Intouchable,Le sens de la fête, Hors normes), montrent notre société avec une belle humanité dans le regard.
Chaque jeudi depuis le 4 février, plus d’un million de spectateurs ont pris rendez-vous avec le Dr Philippe Dayan : peu après l’horreur au Bataclan en novembre 2015, celui-ci reçoit successivement une chirurgienne, un policier de la BRI, une jeune nageuse qui se prépare pour les jeux olympiques, un couple qui bat de l’aile. Le vendredi, le psy se rend lui-même chez Esther, une amie et la veuve de son ancien mentor, sa « superviseuse », pour y voir plus clair dans sa pratique.
Le plus épatant, avant tout, c’est le jeu des acteurs. Non seulement ils interprètent magnifiquement des rôles difficiles – en une séance de trente minutes, ils déploient toute une palette d’émotions et de réactions – mais ils ont beaucoup à dire, à jouer. Ce ne sont pas tout à fait des monologues, mais les interventions du psy sont brèves. Ce sont les patients qui parlent, se cherchent, se découvrent.
Voilà quelque chose de rare à la télévision : une série qui ne repose ni sur l’action ni sur les changements de décor, une succession de scènes avant tout verbales, où les corps parlent eux aussi ; une série qui nous met à l’écoute de ce qui arrive à travers le langage, verbal et non verbal, quand les traumatismes, inconscients ou refoulés, se fraient un chemin dans la parole.
Chaque fois, on retrouve le bureau du psy dans son appartement parisien, le canapé où s’installent les patients, le fauteuil d’où il les écoute, sa bibliothèque. Nous y entrons sans avoir pour autant l’impression d’un plan fixe, grâce aux jeux de la caméra qui montre les entrées et sorties, va d’un visage à l’autre – c’est à l’intérieur des personnages que tout bouge. Quelques séquences se déroulent ailleurs dans Paris.
Mélanie Thierry, que vous avez peut-être vue dans La Douleurd’après Duras, incarne Ariane, une jeune chirurgienne qui réagit aux tensions de son métier – opérer les blessés du Bataclan, ne pas réussir à sauver quelqu’un – en séduisant les hommes. Très vite, son désir se porte sur le psychothérapeute, qui n’en est pas à sa première expérience de transfert mais n’est pas insensible à son charme, elle le ressent.
Reda Kateb, qui joue Abdel, est aussi formidable – il m’avait fait forte impression dans le rôle de Malik, un responsable d’association, dans Hors normes (où Frédéric Pierrot (le psy) tenait le rôle d’un inspecteur). D’origine algérienne, cet homme de l’antigang, un as de la préparation des rituels d’intervention dans les situations dangereuses, a ressenti à l’intérieur du Bataclan quelque chose qui l’a déstabilisé. Il s’est bien gardé d’en parler avec le psychologue du service, de peur d’apparaître fragilisé.
Quant à Camille, la jeune nageuse interprétée par Céleste Brunnquell, elle crève l’écran, avec son regard et sa façon de parler franco. Au départ, elle n’est pas là pour une psychothérapie mais, à la suite d’un accident, pour une expertise psychologique réclamée par l’assurance médicale. Avec ses deux bras dans le plâtre, elle aussi, comme Abdel, résiste d’abord à l’analyse, réticente à livrer ce qui la perturbe intérieurement.
Le couple qui lui succède, Léonora et Damien, joués par Clémence Poesy et et Pio Marmaï, affiche ouvertement l’hostilité qui le mine. Elle est enceinte. Lui voudrait garder l’enfant, elle envisage d’avorter : ils ne sont que reproches l’un pour l’autre. Leur allure en dit long sur leurs différences, leurs différends. Mais il subsiste quelque chose de fort entre eux puisqu’ils se sont mis d’accord pour commencer ensemble une thérapie.
Frédéric Pierrot excelle dans le rôle pivot du Dr Dayan, plus fragile qu’il ne le paraît au début. Son épouse lui reproche de ne vivre que pour son métier et de les négliger, elle et leurs enfants. Son bureau de thérapeute est son refuge. Il s’en ouvre d’ailleurs auprès d’une collègue assez raide : Esther (Carole Bouquet) lui rappelle la déontologie de sa profession, les limites à respecter par rapport aux patients. On sent entre eux une sorte de contentieux, peut-être lié au mari d’Esther dont elle porte le deuil.
L’évolution à laquelle on assiste de semaine en semaine est fort accélérée – un tel travail sur soi demande plus de temps, peu importe. En thérapie met en valeur et le rôle du thérapeute et la manière dont le patient s’engage, en parlant, pour accoucher voire surmonter ce qui le mine. Si vous avez aimé cette série, dont une deuxième saison est en préparation, ou pas, n’hésitez pas à échanger ici : les commentaires sont ouverts.