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  • Drôle d'oiseau

    Il se régale des cerises de Kriekebiche, le drôle d’oiseau de sa vitrine d’été. Celle-ci est signée Wide Vercnocke.

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    Comme des dizaines d’illustrateurs de tout le pays, il a répondu à l’appel de Passa Porta : #zomervitrinedété propose des créations originales sur des fenêtres et vitrines bruxelloises, une version inédite de « Bruxelles en vacances » pour ce drôle d’été 2020.

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    Bonne fête nationale !

  • Belles de l'été

    roses trémières,schaerbeek,été,couleurs,nature,cultureLes platanes et les roses trémières ont disparu de l’avenue Demolder, mais restent bien présents dans le quartier Riga-Huart-Hamoir.
    Dans certaines rues de Schaerbeek, c’est un festival de couleurs pour tout l’été au pied des arbres.

     

     

     

     

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    Les premières fleurs se sont épanouies en juin et l’on s’émerveille quand au-dessus du jeune feuillage, elles annoncent la belle saison. En juillet, certaines de ces passeroses s’alanguissent déjà quand il fait trop sec ou qu’une tige malmenée par le vent ou par un passant insensible à leur charme se couche sur le trottoir. Certains riverains les chouchoutent, redressent, nettoient, veillent à enlever les déchets jetés dans les fosses d’arbres.

     

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    Comme toutes les malvacées, signale Wikipedia, la plante est entièrement comestible, à condition qu’elle ne pousse pas sur un sol pollué : « Les feuilles très tendres, mucilagineuses, sont comestibles crues, comme les jeunes pousses, ou cuites comme des plantes potagères. La plante est parfois encore cultivée comme légume en Égypte. Les boutons floraux et les fleurs, également comestibles, sont consommés en salade mais aussi en tisane, à partir de pétales séchés. »

     

    roses trémières,schaerbeek,été,couleurs,nature,cultureJ’aime récolter des graines sur les roses trémières dont la couleur me plaît, bien que celle-ci puisse changer d’une année à l’autre, voire tous les deux ans puisque leur floraison est bisannuelle. Elles se ressèment sur place.

     

     

     

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    En pot, elles donnent rarement leur mesure, leur feuillage est vite touché par la rouille. Dans la rue, les roses trémières peuvent se contenter d’un mince espace entre mur et trottoir, pourvu qu’il soit au soleil et abrité du vent.

  • Déchiffrer

    kelen,une robe de la couleur du temps,le sens spirituel des contes de fées,essai,littérature française,contes,perrault,grimm,andersen,âme,spiritualité,culture« Déchiffrer un conte, c’est un peu s’avancer seul dans les bois touffus en direction du château merveilleux dont on aperçoit de loin le haut des tours. Peu à peu, les arbres s’écartent sur votre passage, découvrant d’autres perspectives, une vision plus nette, et les buissons impénétrables se parent de fleurs qui éclosent comme autant de significations nouvelles. Mais parvient-on jamais au cœur du château, dans la chambre de l’invisible, là où dort, éternellement jeune, la Présence ineffable ? Le déchiffrement est un long dépouillement de soi, et à la fin c’est le corps qu’il faut quitter, vêtement importun, au pied du lit du mystère. » 

    Jacqueline Kelen, Une robe de la couleur du temps (Chapitre 15, Une si longue patience : La Belle au bois dormant, Perrault-Grimm)

  • Kelen et les contes

    Après L’Esprit de solitude, j’avais envie de lire autre chose de Jacqueline Kelen. Une robe de la couleur du temps (2014) est un essai sur « le sens spirituel des contes de fées ». Bruno Bettelheim, dans Psychanalyse des contes de fées, avait défendu leur valeur thérapeutique pour les enfants. Ici, le prologue en fait aussi l’éloge pour les lecteurs adultes, « car il est bien mort, celui qui ne souhaite entendre conter merveilles, celui qui n’a pas soif d’amour et de beauté, celui qui ne sait plus frissonner de joie. »

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    Jacqueline Kelen revisite les contes traditionnels – de Perrault, Grimm et Andersen – qu’elle considère comme « des messagers et des médiateurs » qui « restaurent les fils qui relient la Terre au Ciel, l’humanité aux dieux, l’âme à sa patrie d’origine. » Ce n’est donc pas pour la morale ou l’effet thérapeutique qu’ils importent, mais pour leur « portée initiatique : ils appellent à une autre conscience, à une seconde naissance, à une vie supérieure. »

    Elle explore cette sagesse tournée vers l’invisible et à rebours d’une vision moderne réduisant l’existence terrestre au socio-économique et au physique en nous invitant à « écouter à la porte du mystère ». Elle distingue l’âme – si bien approchée par François Cheng – du psychisme. Même si « l’âme ne va pas nue », puisque dotée d’une enveloppe charnelle, les contes « montrent aussi les multiples liens, visibles et invisibles, qui tissent une vie humaine et, devant les yeux émerveillés, ils déplient avec délicatesse la robe d’apparat qui seule convient à l’âme. »

    Le premier chapitre dit l’importance des contes : ils rappellent « aux petits humains » qu’ils ont « à apprendre et à grandir ». Jacqueline Kelen les relit pour y déceler les correspondances « entre le monde extérieur des phénomènes et des choses concrètes et l’univers impalpable des réalités spirituelles ». Les contes s’adressent « au plus intime » de notre être, quel que soit notre âge.

    Dans un ordre de « progression sur la voie spirituelle », Une robe de la couleur du temps aborde dix-sept contes, du Vilain Petit Canard à Peau d’âne qui donne son titre à l’essai. Rappelant chaque fois leur histoire, l’essayiste interroge les personnages, les faits, le texte, afin de dégager leur signification bien au-delà du visible, voire leur sens métaphysique.

    « Vivre avec les autres, sous le regard des autres, est sans doute rassurant, mais cela empêche de se connaître soi-même, d’explorer ses ressources intérieures. En quittant le lieu où il est né, le milieu où il a été éduqué, le Petit Canard laisse derrière lui les habitudes et conventions familiales, les certitudes et les préjugés transmis, tous ces conditionnements qui façonnent l’individualité extérieure et qui la rendent conforme aux autres. En partant seul sur les chemins, il va découvrir sa singularité précieuse en même temps que sa solitude, se dépouiller des mauvaises images qu’on lui infligeait et rencontrer sa vraie nature de cygne. » (Chapitre 2, De l’exil à l’envol, Le Vilain Petit Canard, Andersen)

    Lisant Le Roi-Grenouille de Grimm, Jacqueline Kelen insiste sur la diversité de points de vue possibles sur le récit. On peut s’identifier à un ou à plusieurs personnages, à un animal, y distinguer « plusieurs strates », de l’apparent au caché. « Adopter des points de vue différents est un exercice qui ouvre le cœur autant que l’intelligence. » Tous les détails, et même les personnages secondaires, ont quelque chose à dire : si l’on y est attentif, tout « s’ouvre et se déploie. »

    Ainsi, le petit poids du petit pois déposé sous les matelas de La princesse au petit pois d’Andersen amène à l’essentiel : « Que pèse l’âme en effet ? A quelle aune la mesurer ? Existe-t-il une pierre de touche pour s’assurer de sa valeur ? […] L’amour, la beauté, le silence, la joie ont une valeur inestimable : ils ne pèsent rien du tout dans la balance ni sur le trébuchet […] Le petit pois, apparemment sans intérêt, représente bien ce rien du tout qui est tout. »

    Parfois, comme à propos des Habits neufs de l’empereur d’Andersen, Jacqueline Kelen déconcerte en réhabilitant les vêtements hors de prix et invisibles de tous. Quand l’empereur se regarde dans le miroir sans y voir sa nudité, serait-ce qu’il « contemple une beauté céleste qu’il a cherchée passionnément durant son existence entière » ? En revanche, sa lecture de Cendrillon est pleine de trouvailles et aussi celle de Peau d’âne, qu’elle conclut ainsi : « Les contes de fées ne cessent de parler de l’au-delà et de l’outre-temps, de nous y préparer aussi. »

    J’ai pris plaisir à redécouvrir certains contes dans cet essai, même si je l’ai trouvé parfois répétitif ou systématique. La parole « enchantée » des contes, leur riche mystère, on n’a jamais fini d’en tirer les fils, conclut Kelen, et il est bon de continuer à les transmettre.

  • Contraste

    pont albert,canal de willebroeck,réverbères,pont bow-string,béton armé,patrimoine,culture,schaerbeek,bruxelles,laekenPlus habituée à traverser le canal sur le pont Van Praet que sur le pont Albert dont je ne connaissais même pas le nom (ni celui de la Rampe du Lion qu'il prolonge), j’ai été surprise en m’y promenant par ces charmants réverbères en fonte d’inspiration art nouveau.

    Quel contraste avec ce pont « bow string » (Wikipedia), érigé entre 1923 et 1925, dont le béton armé vieillit mal.

    La description du pont Albert à l’Inventaire du patrimoine architectural (datée de 2016) le confirme : « En mauvais état, l’ouvrage serait aujourd’hui menacé de démolition. »