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  • Remarquables

    jardins d'annevoie,jeux d'eau,patrimoine,xviiie,belgique,wallonie,anhée,promenade,fontaines,château,culture,nature,art des jardins« La plupart des arbres que l’on rencontre aux détours des sentiers sont remarquables par leur stature et leur développement, plus que par la rareté de leur essence. D’immenses marronniers, de magnifiques hêtres pourpres, des mélèzes du Japon et de remarquables charmilles, tantôt taillées en forme de haies, tantôt formant de hautes palissades. »

    Source : Une promenade dans les jardins d'Annevoie (Les lignes de l’Entre-Sambre-et-Meuse)

     

     

  • Jardins d'Annevoie

    Au bord de la route qui longe la Meuse après Namur vers Dinant, la direction des Jardins d’Annevoie est indiquée en grand, et nous avons laissé la voiture au parking juste en face pour revisiter ce « domaine classé Patrimoine majeur de Wallonie ». Des jardins du XVIIIe siècle où l’eau est reine, depuis 250 ans. Un réseau de canaux y distribue les eaux du Grand Canal par vases communicants, sans machinerie : ce sont des « jardins d’eau ».

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    Mes souvenirs d’enfance étaient vagues et un peu sombres, sans doute les avions-nous visités par un jour sans soleil. Peut-être espérais-je y voir davantage de fleurs, alors que le goût du XVIIIe allait davantage aux perspectives et aux massifs taillés ? Cette fois, de belles éclaircies ont accompagné une bonne partie de la promenade.

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    Le plan des Jardins donne de brèves explications sur le parcours discrètement numéroté, qui se découvre au regard peu à peu. De part et d’autre du chemin, la verdure à la surface d’eaux stagnantes attirait de nombreuses libellules en pleine saison des amours semble-t-il, et même sur le dos d’un visiteur.

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    La salive du « Grand Cracheur » monte jusqu’à sept mètres de haut, précédant des cascades. Conçus d’abord dans le style français (perspectives et symétrie), les jardins offrent aussi des surprises, des contrastes, dans le style italien, et çà et là des imitations de la nature, à l’anglaise. Et de grands arbres remarquables.

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    Ce qui est très gai, aux Jardins d’Annevoie, c’est leur variété. Il suffit de se retourner pour voir apparaître une vue différente ou inattendue de l’endroit qu’on vient de traverser. Le domaine est vaste : son histoire est racontée dans une série de billets du site de Bob intitulé Les lignes de l’Entre-Sambre-et-Meuse.

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    Quand on approche du château, côté jardin, on voit bien qu’il a été construit en plusieurs étapes dans cette belle pierre grise de la région namuroise : à la jonction entre façades, aux fenêtres différentes, aux briques sous certaines corniches… La gentilhommière sur la droite est la partie la plus ancienne.

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    On le découvre d’abord « côté eau » puisque la façade sud du château se mire dans l’eau, juste en face d’un rare « buffet d’eau », un des seuls en Europe « à avoir subsisté en parfait état de fonctionnement sans l’intervention d’aucune machine depuis sa construction en 1760 ». Au-dessus, à contre-jour, les silhouettes de Neptune et d’Amphitrite. Contourner le château est un régal pour la vue, au jeu des reflets.

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    Non loin d’un autre miroir d’eau, la « fontaine Triton » montre un enfant aux cheveux bouclés tenant les rênes du grand poisson qu’il chevauche, le visage de la fillette qu’on découvre de l’autre côté est ravissant. A travers les ouvertures aménagées dans les haies, le regard s’échappe, devine ce qui l’attend.

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    Que de belles perspectives ensuite, avec des arbres taillés en cônes, des murets, des plates-bandes fleuries ! On se contente de jeter un coup d’œil vers la cour intérieure du château (défense d’y entrer), en face de la « grande Allée » dont les parterres sont plantés d’impatiences de Nouvelle-Guinée rouges et oranges, comme des tapis au pied de statues des quatre saisons (en trompe-l’œil).

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    Orangerie, potager, bassins et fontaines, passages de verdure couverts, il reste bien des choses à découvrir ensuite. Et même des groseilles rouges à cueillir, trois enfants ne s’en privaient pas. Des bancs bien placés permettent de contempler les jardins à l’aise, on a le temps – du moins, si le ciel le permet.

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    Quand on monte vers le Grand Canal, après être passés devant la crypte où reposent Charles-Alexis de Montpellier et ses descendants (à l’arrière de l’église d’Annevoie), on jouit de nouvelles vues superbes sur le château et les jardins. Mais de gros nuages noirs nous ont fait presser le pas pour terminer le parcours avant la pluie – j’aurais bien passé plus de temps au « Jardin des fleurs » et continué la promenade au-delà.

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    Chaque saison donne une atmosphère différente aux Jardins d’Annevoie, comme on peut s’en rendre compte sur les photos du site. En été, ils sont peut-être moins fleuris qu’au printemps, mais on y goûte particulièrement la fraîcheur des eaux dans cette belle nature civilisée, héritage du siècle des Lumières.

  • Idéalement

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    « Idéalement, marcher est un état où l’esprit, le corps et le monde se répondent, un peu comme trois personnes qui se mettraient enfin à converser ensemble, trois notes qui soudain composeraient un accord. Marcher nous permet d’habiter notre corps et le monde sans nous laisser accaparer par eux. Nous sommes libres, alors, de penser sans pour autant nous perdre entièrement dans nos pensées. »

    Rebecca Solnit, L’art de marcher, Actes Sud, 2002.

  • Marche du dimanche

    Chaque dimanche, des marches balisées sont organisées en Wallonie et en région bruxelloise par l’Adeps (Administration de l'Education Physique et des Sports), et parfois nous aimons nous joindre à ce rendez-vous dominical auquel certains sont très fidèles. Le Brabant wallon n’est pas loin de Bruxelles, et c’est l’occasion d’y découvrir des paysages qui ne se rencontrent qu’à pied.

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    Chacun choisit la longueur de son parcours – 5, 10, 15 ou 20 km – et son heure, puisque l’accueil aux « points verts » est assuré toute la journée, de 8 à 18 heures. La participation est libre et gratuite, il suffit de retirer sa carte de participation sur place, où l’on trouve aussi des commodités, des stands où se procurer une boisson ou un en-cas au retour.

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    Le 10 juillet dernier, un dimanche véritablement estival, il y avait du monde dès le matin pour prendre le départ à côté du hall des sports à Wavre, mais heureusement il y avait encore des places de parking à proximité (le stationnement n’est pas toujours aussi simple). J’avais pris l’appareil photo, aussi vous aurez un aperçu du parcours jaune (10 km) qui nous attendait à travers les champs et les bois, un parcours très varié, loin des habitations, avec quelques belles demeures en prime.

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    Sur le talus du chemin de fer, que nous avons longé jusqu’à la station de Basse-Wavre, les coquelicots étaient fringants et se mêlaient aux épis bleu mauve des vesces (ou des gesses ?). Une fois sur le chemin des champs, j’ai eu l’œil attiré par la barrière blanche d’une allée arborée qui descendait d’un bois, joli contrepoint aux courbes douces du paysage – les couleurs ne l’étaient pas moins.

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    On passe à côté de la Ferme de l’Hosté, « ancien château devenu manoir au XIVe siècle ». Cette grande ferme carrée typiquement brabançonne, en briques et pierre bleue, offre aujourd’hui des chambres d’hôtes et gîtes ruraux, vous trouverez d’autres photos sur son site. En tournant autour des bâtiments, on découvre un blason au-dessus d’une porte cochère, « aux armes des Looz-Corswarem » (1767).

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    Du chemin à travers champs, on aperçoit de beaux arbres à la lisière du bois qui ondule au-dessus des blés. Puis on y pénètre et c’est l’ombre bienfaisante, surtout en montée, et on suit du regard les marcheurs qui nous devancent et passent sous un pont, sous un tronc renversé. On se fait dépasser, peu importe  – à chacun sa mesure.

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    Au sortir du bois, revoici les coquelicots éclatants. Certains champs ont déjà été moissonnés, sur d’autres, on est au travail : peu à peu, on se rapproche des paysans en plein ramassage des ballots de paille, en admirant la lumière sur les chaumes merveilleusement dorés.

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    Plus on s’en approche, et plus un bel arbre solitaire grandit – magnifique gardien des lieux, au-dessus d’un champ de pommes de terre en fleurs. A son ombre, je boirai un peu d’eau.

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    Un salut au cheval Zarkan (son abri porte son nom) avant de cheminer dans un bois : il y fait plus frais et le chemin descend, de quoi retrouver un peu d’allant. Dans le vallon, voici une autre ferme ancienne. Une affichette avec une notice de présentation nous fait lever les yeux vers le château de Laurensart en haut de la colline, un domaine (plus de deux cents hectares) qui se visite uniquement lors des journées du patrimoine.

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    Le parcours enjambe la Dyle, toute calme d’un côté du pont, toute frémissante de l’autre. En remontant vers des habitations, nous verrons le château de Laurensart de plus haut et de plus loin (dernière photo prise de plus loin au zoom).

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    La fatigue et la chaleur aidant, je n’ai plus rien photographié ensuite, et pourtant nous avons encore trouvé d’autres points d’intérêt le long du chemin, comme l’ancienne gare de Gastuche transformée en centre de santé, ou les belles propriétés nichées dans les bois de l’avenue de Doiceau.

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    Après cela, par l’avenue Saint-Job, on retourne au point de départ, avenue de la Belle-Voie. « Créée en 1628 à l’initiative des moines de l’abbaye d’Affligem, la Belle-Voie devait alors permettre de relier Wavre au sanctuaire marial et à Bas-Wavre », peut-on lire sur le site de la ville. De jeunes tilleuls ont remplacé en 2014 les vieux marronniers affaiblis le long d’une belle allée piétonne qui mérite encore et toujours son appellation.

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    Finalement, vous le voyez, un peu de culture s’est tout de même mêlé à ce parcours « nature et santé ». Chaque dimanche, différentes propositions vous sont faites sur le calendrier des marches Adeps en Wallonie : celles du Brabant wallon, à chaque fois que nous y avons participé, remportent un énorme succès. Même s’il y a du monde, chemin faisant, on ne se marche pas l’un sur l’autre, l’ambiance est bon enfant. On y voit des gens de tous âges, des familles, des couples, des solitaires, des coureurs, et même des chiens sportifs.

  • Représentation

    « La plupart du temps, l’artiste utilise des images qu’il a réalisées lui-même. Il exécute des mises en scène photographiques en mettant à contribution ses amis, sa famille, ou des anonymes qui acceptent de poser pour lui. Le peintre est donc également photographe et metteur en scène, gérant accessoires, éclairage, position des acteurs. Il sait évidemment, au moment de la prise de vue, que les images ne resteront pas des photographies, qu’il les utilisera comme points de départ pour sa peinture. Son regard de peintre se mêle à son regard de photographe, afin de former des photographies-futures-peintures. Franz Gertsch transfère ensuite l’image photographique en peinture, comme un traducteur ferait basculer un texte d’une langue à l’autre.

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    Franz Gertsch, Irene VIII, 1981- Private Collection
    Franz Gertsch Courtesy by Institute for Cultural Exchange, Tübingen, Germany, 2016

    Une fois les images choisies, Gertsch en tire des diapositives qu’il projette en très grand format sur une immense toile blanche. Traitant la surface zone après zone, l’artiste s’affaire à en peindre consciencieusement chaque centimètre carré. Il reste au plus près de la toile, les yeux accrochés aux minuscules détails qu’il réalise. Ce travail titanesque est qualifié de « chorégraphie » par la femme de l’artiste, qui a réalisé une vidéo permettant de saisir l’ascèse à laquelle il se soumet pour exécuter cette re-représentation, cette représentation puissance 2. (…) Franz Gertsch a mis au point ce mode opératoire au fil des années. Chaque geste est maîtrisé, la peinture est posée mécaniquement sur la toile : aucune variation n’intervient, aucun repentir n’est possible. Le geste de l’artiste est sûr, entraîné. La soumission à l’image est complète. »

    Hélène Carbonell, Franz Gertsch. Le peintre du présent (Document pédagogique, Toulouse, Les abattoirs, 2014)

    PHOTOREALISM. 50 years of Hyperrealistic Painting, Musée d'Ixelles, 30.06 > 25.09.2016