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trottoirs

  • Fleurs de trottoir

    Cet été, pas d’Estivales schaerbeekoises à mon programme, mais de petites balades dans le quartier aux heures les plus fraîches. Les arbres et les plantes à leur pied souffrent de la sécheresse. Les roses trémières délivrent déjà leurs graines. Celles qui fleurissent encore ont leur feuillage abimé.

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    Cela semble moins gêner les « mauvaises herbes » qui poussent entre les dalles de trottoir et puisent de l’humidité par-dessous. De plus en plus de gens les laissent vivre, même si cela fait désordre aux yeux de ceux qui pensent encore, comme quand j’étais enfant, qu’il faut régulièrement prendre un petit couteau pour enlever ces intruses et faire place nette. L’époque où chacun entretenait son trottoir semble révolue.

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    Le bon côté ? Les plantes rudérales sont utiles – Bruxelles environnement propose en ligne, pour les reconnaître, un carnet sur 25 plantes sauvages fréquentes sur les trottoirs. La région encourage aussi les « jardins de trottoir » et fournit une liste des espèces à privilégier pour favoriser la petite faune sauvage, des plantes « indigènes et mellifères ».

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    Inattendus, les pétunias (ou surfinias, je ne sais) implantés au bas d’un mur n’en font pas partie, quelqu’un a dû les semer en place. Les fosses d’arbres réservent aussi parfois des surprises comme de jolis tournesols. Au bord d’un trottoir, j’ai admiré cette clématite des haies peu fréquente hors des jardins, du plus bel effet. 

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    Dans ma rue, le bougainvillier qui avait été si beau l’année de sa plantation devant une façade n’a pas tenu le coup ; même si le climat change, si les oliviers supportent nos hivers de plus en plus doux, les plantes méditerranéennes ont besoin de conditions très particulières pour s’acclimater. Cet été, un plant de tomates l’a remplacé et semble bien se porter.

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    Quelle était donc cette plante rencontrée il y a peu, aux étonnants épis floraux passant du vert au rose puis se couvrant de baies noires comme des mûres ? Je n’avais jamais vu ce « raisin d’Amérique » aussi appelé « teinturier » (Phytolacca americana) qui porte encore d’autres noms. L’article de Wikipedia signale que ses fruits sont toxiques pour les êtres humains et pour de nombreux animaux. Ornementale, certes, mais guère à sa place en rue, à la portée des enfants. Et chez vous, comment se portent les fleurs de trottoir ?


    Merci, Zoë, pour le lien vers cette vidéo. (Mise à jour 14/8/2022)

  • Joli peuplier, pauvre dahlia

    Elle ne figure pas encore sur les plans de Bruxelles, mais elle a sa plaque communale, bilingue comme il se doit à Bruxelles : « Placette du peuplier – Populierpleintje ». Son inauguration le 4 juin dernier a mis le point final aux aménagements destinés à sécuriser les abords de l’école Saint-Dominique à Schaerbeek, dans le quartier Terdelt. Dans le jargon urbanistique actuel, c’est une zone « kiss and ride » (sic) où les parents peuvent déposer ou venir chercher leurs enfants.

     

    Mosaïque d'Ingrid Schreyers.JPG

     

    Il y a des années, plusieurs peupliers bruissaient tout près de cette école, mais l’un d’eux s’est abattu un jour en travers de la rue, dans un grand fracas, et a signé l’arrêt d’exécution de ses compagnons, tous malades et menaçant de s’effondrer. Il n’y avait eu d’autre victime qu’une voiture heureusement vide, il ne fallait pas courir de risque. Depuis, les riverains attendaient qu’on replante des arbres comme promis.
    C’est chose faite.

     

    Trottoir de la placette du peuplier.jpg

     

    Au pied du poteau indicateur de la nouvelle placette, une double dalle de l’artiste Ingrid Schreyers illustre gaiement cette plantation. Comment lui est venue l’idée de « Couleur pavé » ? « Une ville / Un trottoir / Je regardais ce trottoir. / Je comprenais tout de suite que / je devais / y placer un pavé coloré. / Peu de temps après / il y en avait chez les voisins / ensuite dans la rue avoisinante / enfin dans toute la commune. » Ses mosaïques colorées se sont multipliées sur les trottoirs schaerbeekois au grand plaisir des passants. Ses sources d’inspiration sont très variées : âne, chat, chien, oiseau, grenouille, potager ou fleurs, danse, football,... Vous pouvez vous amuser à les découvrir sur le site de B[IS]art.

     

    Placette du Peuplier.JPG

     

    Si le gris des villes est un cliché, surtout à Bruxelles où les espaces verts ne manquent pas, la grisaille des trottoirs ne l’est pas. Les pavés mosaïques réjouissent le regard des promeneurs schaerbeekois, comme les jardinières de fenêtres, les balcons fleuris, les plantes grimpantes en façade (encouragées).

     

    Hélas, trois fois hélas, quand ici une rue reverdit, là une autre, tranquille jusque alors, voit sa vie bouleversée par un nouveau plan de mobilité – un test, qu'on espère non définitif – qui a transformé depuis un mois une petite rue charmante et calme en rue passante envahie par la circulation, par la simple inversion d’un sens unique : pauvre rue du Dahlia ! On n’a pas encore compris pourquoi, alors qu’ailleurs, la commune a installé des panneaux demandant aux automobilistes en transit de respecter l’environnement des riverains et de ne pas quitter les grands axes de circulation, ici, on a favorisé la situation inverse. Les habitants de la rue du Dahlia ont réagi, un site est né : « Il faut sauver la rue du Dahlia ». Joli peuplier, pauvre dahlia…