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histoire - Page 36

  • En Méditerranée / 2

    C’est en Mésopotamie et en Egypte que la civilisation apparaît, au IVe millénaire, « sous ses premières formes massives », au long de fleuves qu’il a fallu discipliner. Dans le Nord de la Mésopotamie en premier lieu, voici l’araire (la charrue), la roue, l’écriture. Braudel résume avec Maurice Vieyra : « Egypte : don du Nil ; Mésopotamie : œuvre des hommes. » La victoire sur l’eau s’accompagne d’autres progrès : le tour du potier, « l’amélioration constante des espèces de céréales, des arbres fruitiers, de l’olivier, de la vigne, du palmier. » 

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    Bateau minoen (maquette d’après une fresque de Thera (Santorin), 
    environ 1500 av. J.-C., conservée au Musée archéologique national d’Athènes)

    L’homme chasseur devient éleveur, puis conduit la charrue, prenant aux femmes leur place aux champs, certains y voient le passage du matriarcat au patriarcat. La formule paraît trop simple, le rôle de la déesse-mère persistera encore longtemps après. Il faut sans doute attendre le travail des métaux réservé aux hommes pour faire basculer la société vers le pôle masculin, de la Terre Mère à Jupiter – « il y faudra des siècles de connivence sociale. »

    Filage et tissage sont de vieilles techniques. La nouveauté, c’est « la montée brusque de la production » : le costume différencie les groupes sociaux, le pagne égyptien traditionnel n’est plus porté que par les hommes du peuple, les gens de qualité superposent pagnes et tuniques, souvent plissés. Au lin blanc succèdent « d’amples robes de lin de couleur » que les femmes portent au-dessus d’un long fourreau. On exporte des lins d’Egypte, des lainages de Mésopotamie.

    Tissus, bois, métaux, Braudel suit toutes les lignes du progrès, et bien sûr, les écritures et les numérations – « les empires sont fils de l’écriture ». Du pictogramme à l’idéogramme, puis au phonogramme. De la simple numération décimale en Egypte (unité, dizaine, centaine, millier…) à la numération babylonienne héritée de Sumer, de base 60 (59 signes distincts pour écrire les 59 premiers chiffres !) jusqu’au système fractionnaire du temps d’Hammurabi. L’historien étudie le rôle des villes, l’organisation politique de l’Egypte des pharaons, les religions…

    Des pages passionnantes relatent l’évolution des bateaux sur les fleuves de Mésopotamie, sur le Nil. La langue égyptienne a deux mots différents pour désigner le voyage : le bateau à voile déployée, c’est le voyage vers le sud ; le bateau à voile roulée, c’est le voyage vers le nord, à la seule force du courant. Les premières navigations marines sont difficiles à prouver, mais cette absence de preuves n’empêche pas l’historien de croire à l’ancienneté des navigations sauvages. Comment expliquer autrement l’expansion de la céramique dite cardiale (imprimée sur l’argile fraîche à l’aide d’un coquillage, le cardium) dont on retrouve des tessons un peu partout sur les côtes méditerranéennes et même en Afrique du Nord ?

    Nous n’en sommes ici qu’aux cent premières pages des Mémoires de la Méditerranée. Le « grand public cultivé » à qui s’adresse Fernand Braudel est déjà ébahi tant par la somme d’informations recueillies pour offrir un tel brassage d’images et de faits à l’appui de l’interprétation que par la manière fantastique dont l’historien les décrit, les habite, les relie, tissant patiemment la toile sur laquelle il peint les étapes de la civilisation en Méditerranée. 

    A l’étude de l’architecture navale, du transport des mégalithes, vient se mêler la vie des îles : Malte, Sardaigne, Baléares – un bon millier de talayots, tours rondes ou carrées, à Minorque et Majorque, par exemple à Capocorp Vell, près de Lluchmayor, dont le sens culturel et historique reste à démêler. Un atlas cartographique en quinze planches, à la fin du livre, permet de situer les villes et les régions, les mouvements de l’une à l’autre, à chaque période.

    L’âge du Bronze, du milieu du IIIe millénaire jusqu’au XIIe siècle environ, est une longue histoire dramatique – invasions, guerres, pillages, désastres… – mais aussi le mouvement d’ensemble d’une « civilisation qui se répand en dépit de toutes les frontières », construisant une certaine unité « des terres et des mers du Levant » par les relations commerciales, diplomatiques, culturelles.

    La Mésopotamie est riche de ses routes et monnaies, l’Egypte de son or. La Crète devient « un nouvel acteur de la civilisation cosmopolite », Braudel y consacre de très belles pages qui nous font voyager dans le temps et sont autant d’invitations au voyage, notamment à la rencontre de l’art crétois. On croise dans Les mémoires de la Méditerranée bien d'autres peuples : Hittites, Sémites, Peuples de la Mer...

    « Tout change du XIIe au VIIIe siècle » : des steppes asiatiques sortent des cavaliers, l’Occident cesse d’être « absolument barbare ». La deuxième partie de l’ouvrage, après les colonisations phéniciennes en Méditerranée, porteuses d’excellentes industries (teintures extraites du murex, utilisation du bitume pour l’étanchéité des navires), après l’histoire de Carthage, revient sur le mystère des Etrusques, en Toscane et au-delà. Et puis, bien sûr, la Grèce, et puis Rome, une Antiquité qui nous est davantage connue et qui occupe le dernier tiers du livre.

    Deux séries de bonnes illustrations sont encartées dans l’essai de Fernand Braudel : « les images de la mer » et « les images de la religion ». On peut rêver à ce qu’aurait offert l’album projeté par Skira, tant le texte fourmille d’exemples. A la rencontre des Méditerranéens de la Préhistoire et de l’antiquité, l’historien ne peut masquer son enthousiasme ici ou là, « même si c’est un péché contre les règles sacro-saintes de l’impartialité ». C’est aussi cela, sans doute, qui rend si captivantes ces Mémoires de Méditerranée

  • Visage

    « Il est rare qu’au Paléolithique la représentation humaine semble tentée pour elle-même, et non pour son symbolisme rituel. Quelques exceptions cependant : en Moravie, cinq centimètres de pierre taillée, apparemment selon une technique d’éclat, et qui composent miraculeusement un torse puissant – il fait songer à Maillol –, ou bien en France un minuscule visage d’ivoire, émouvant comme un portrait inachevé (Brassempouy), évoquent de beaux modèles humains, au lieu des habituelles déesses stéatopyges. Mais, après tout, pourquoi l’art primitif ne serait-il que magique ? Pourquoi exclure que l’idée de la beauté pure ait hanté, un jour, quelque sculpteur de l’âge de la pierre ? »

    Fernand Braudel, Les Mémoires de la Méditerranée 

    Dame de Brassempouy.jpg


  • En Méditerranée / 1

    En 1968, Albert Skira sollicite Fernand Braudel (1902-1985) pour une collection d’albums sur le passé de la Méditerranée, et demande à ce spécialiste du monde méditerranéen à lépoque de Philippe II d’écrire aussi le premier de la série, sur la Préhistoire et l’Antiquité.  Le projet initial étant tombé à leau, Les Mémoires de la Méditerranée ne paraissent quen 1998, trente ans plus tard. Le texte de Braudel est publié sans modifications, accompagné de notes de Jean Guilaine et Pierre Rouillard en bas de page (de brèves mises à jour dues à l’avancement des recherches). Je vous propose de passer cette semaine en compagnie de Braudel dans cet immense espace-temps. Jai souvent parcouru les allées du parc paysager qui porte son nom aux Sablettes (La Seyne sur mer) et cest avec curiosité que jai ouvert cet essai un peu intimidant pour qui nest pas historien.

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    Le premier chapitre, « Voir la mer », décrit la formation de la « mer Intérieure », « masse résiduelle des eaux de la Téthys, qui remonte presque aux origines du globe ». Rappelant une géologie « tourmentée », des tremblements de terre, des éruptions volcaniques, l’historien décrit un espace méditerranéen « dévoré par les montagnes » : « Les voilà, jusqu’aux rivages, abusives, pressées les unes contre les autres, ossature et toile de fond inévitables des paysages. Elles gênent la circulation, torturent les routes, limitent l’espace réservé aux campagnes heureuses, aux villes, au blé, à la vigne, même aux oliviers, l’altitude arrivant toujours à avoir raison de l’activité des hommes. » Excepté le très long littoral qui va du Sahel tunisien jusqu’au delta du Nil, voire jusqu’aux montagnes du Liban.

    La douceur et la facilité supposées de la vie méditerranéenne sont un leurre, insiste l’historien , dû au charme du paysage. Les terres à cultiver sont rares, les montagnes peu fertiles, l’eau des pluies mal répartie. Le climat n’aide pas, lorsqu’il faut récolter « au gros des chaleurs ».  Ce qui sauve la Méditerranée, c’est « son étroite ouverture sur l’océan » au détroit de Gibraltar : fermé, il transformerait la mer en lac saumâtre ; plus large, il nuirait à « la tiédeur exceptionnelle des hivers ». Pour les pêcheurs des temps anciens, l’univers méditerranéen a longtemps vécu « divisé en espaces autonomes, mal soudés ensemble »  « il y a dix, vingt, cent Méditerranées et chacune d’elles est divisée à son tour. » Sur terre, il y a des ressemblances, mais on ne travaille ni de la même façon, ni avec les mêmes outils, le Nord n’est pas le Sud, l’Ouest n’est pas l’Est. 

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    Il est plus facile de s’orienter dans l’espace familier de la Méditerranée – Venise, Provence, Sicile, Malte, Istanbul – qu’à travers le temps. Jusqu’où remonter ? « La grande césure, ce n’est pas avant et après la chute de Rome (…) mais avant et après l’agriculture et l’écriture. » Soit Préhistoire et histoire, mais ce n’est pas si simple, agriculture et écriture étant « loin d’apparaître au même moment. » L’archéologie renseigne sur les premiers outils, les premiers hommes : « Tout chantier de fouilles livre une succession de niveaux archéologiques d’âge différent, chacun avec ses vestiges humains. L’idéal est de pousser la fouille jusqu’au sol vierge, jusqu’à la première occupation du site. Quinze mètres, c’est ainsi en Crète, à Cnossos, la distance entre le VIIe millénaire – début du Néolithique et, semble-t-il, de l’occupation humaine de l’île – et l’époque actuelle. »

    Déplacements de chasseurs, groupes nomades de pêcheurs et de cueilleurs, vestiges de parures, dérèglements du climat, présences animales et végétales, tout intéresse sur le chemin des origines, tout passionne Braudel qui insiste aussi sur les changements du niveau des mers: « Au-dessus du niveau actuel de la Méditerranée, d’anciennes plages marines marquent les hauts niveaux et rivages de jadis. Tous les clochers à mi-pente de la rivière génoise, sorte d’amphithéâtre sur la mer, indiquent de loin la ligne des anciennes plages, où les villages sont installés comme sur un balcon. »

    A l’homme de Néandertal succède l’homo sapiens  « autant dire nous-mêmes, avec les différences raciales qui nous distinguent aujourd’hui encore. Donc un humain déjà métissé, mélangé ». Les objets retrouvés, la finesse des outils, leur décor sont autant d’indices. L’art paléolithique naît ailleurs qu’en Méditerranée (en Europe centrale et en Russie), mais celle-ci innove par la première civilisation agraire, une « révolution » au ralenti, au fil des siècles, et d’abord au Proche-Orient.

    A l’appui, trois zones de recherches : « les vallées et versants occidentaux du Zagros, en bordure de la Mésopotamie ; la large frange méridionale de l’Anatolie ; la région syro-palestino-libanaise », autrement dit, le Croissant fertile. Les fouilles de 1962-1964 à Çatal Höyük (Anatolie) ont révélé un art précoce de la  céramique. C’était une ville avec des maisons rectangulaires de brique crue, sans portes ni vraies rues. L’entrée se faisait par une ouverture dans le toit plat atteint par une échelle, les murs aveugles et continus vers l’extérieur facilitaient la défense. L’agriculture y était très organisée, alliée à l’élevage et au commerce. On y pratiquait le tissage.

    Mais c’est l’art sacré qui fait l’intérêt exceptionnel de Çatal Höyük. » La déesse de la fécondité y apparaît « sous mille formes » : jeune fille, femme enceinte ou femme accouchant d’un taureau, symbole du dieu mâle. L’imagerie de la religion paléolithique est présente avec ses fresques murales représentant des animaux, des mains, des scènes de chasse, de danse, avec ses rites funéraires. Les femmes sont enterrées sous le banc principal de la maison, à la place d’honneur : c’est « une société où règnent les mères, les prêtresses et les déesses. » Braudel ne cache pas son enchantement pour cette ville ancienne, un des premiers microcosmes de « civilisation ».

  • Fontaine d'amour

    « Ce tryptique évoque la légende de la Fontaine d’Amour. Placé judicieusement sur le manteau d’une cheminée, ce tableau devenait visible lors de l’ouvertures des portes de la salle dévolue aux mariages*. (…) »

    Fabien de Roose, Bruxelles vue par les peintres  (* A l’Hôtel communal de Schaerbeek – Fontaine du parc Josaphat, une des sources du Roodebeek)

     

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    Herman Richir, La fontaine d’amour (photo Simonis 2 sur Flickr)

     

    « Aujourd’hui, la croyance existe encore que deux amants qui ont bu de cette eau ensemble dans le même verre se verront unis avant la fin de l’année. »

    Emile Vanden Putte, échevin, lors de l’inauguration du parc (cité par F. de Roose)

  • Balades picturales dans Bruxelles

    La ville est une succession de tableaux pour les promeneurs qui aiment la regarder : façades, portes, décors de fenêtres, jardinets, jeunes et vieux arbres, passants, marchés, roses trémières et grimpantes de trottoir, carrefours animés, commerces, parcs… Sous un angle très original, Fabien De Roose propose des « promenades au cœur de la ville » dans Bruxelles vue par les peintres, dont je viens de découvrir le deuxième tome. Fondateur et animateur de l’asbl Dédale, guide à la Fondation Monet à Giverny, il organise des « promenades picturales » en France et en Belgique.

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    Auderghem, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Watermael-Boitsfort, Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierrre, ce sont ces six communes de l’est de Bruxelles qu’il donne à voir ici sous l’œil d’une cinquantaine de peintres, « reconnus ou méconnus ». Sept balades dans l’espace et dans le temps. Chacune s’ouvre sur un rappel historique pour présenter les quartiers traversés et un plan numéroté (avec l’indication précise des transports en commun). Chaque numéro correspond à un tableau. Une double page raconte l’histoire du lieu et met à notre disposition texte, illustration et photographie. Le temps de lire et de regarder.

    La première, « Du Botanique à la place Saint-Josse », comporte sept arrêts sur image. « Victor Hugo avait affirmé : « Bruxelles possède deux merveilles uniques au monde : la Grand-Place et le panorama du Jardin Botanique. » Pierre-François Gineste (Paris, 1769 – Evere, 1850) a peint le Jardin Botanique à Bruxelles vers 1840. Sous l’illustration, une photo de l’endroit tel qu’il se présente aujourd’hui, sous le même angle de vue, permet la comparaison, dans ce cas-ci, peu flatteuse. Le magnifique panorama montré par Gineste à l’époque où se construisait la Gare du Nord n’a pas résisté aux pressions immobilières et au développement urbain. Le beau bâtiment néo-classique a été sauvé, mais les jardins, « désertés suite au transfert des collections botaniques à Bouchout en 1939, commencent leur descente aux enfers. » Puis viendront les tours de bureaux. Reste un patrimoine architectural préservé, et Le Bota, très vivant centre culturel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, avec son Orangerie.

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    Carte postale, vers 1910

    C’est très gai de se promener ainsi, qu’on connaisse bien le quartier ou qu’on n’y ait jamais mis les pieds. Le familier des lieux découvre qu’il est loin d’y avoir tout vu, il les redécouvre à travers le texte et l’œil du peintre. Les nouveaux venus font connaissance avec un coin de Bruxelles d’une manière originale. Les amateurs de peinture iront de l’image au paysage en de multiples et excitants allers-retours.

    La ville aux quatre saisons, ses fêtes – Kermesse Saint-Corneille, le soir, place de la Reine (Liévin Herremans), ses événements – Matinée d’élection (Clément Brems), L’Hôtel communal en ruines (Paul Leduc). Ses monuments et ses avenues pittoresques. Mais c’est surtout la ville au quotidien, animée ou non. Bruxelles la secrète aussi avec ses beautés qui ne sont pas forcément visibles de la rue – il faut franchir une porte cochère pour accéder à La maison des Arts (Agnès Bogaert) – et ses légendes. Bruxelles la verte inspire les peintres de paysages – Le potager du Rouge-Cloître (Adolphe Keller) – et d’atmosphères, parfois surréalistes – Le peintre ou image de la brièveté de la vie (André Poffé).

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    Auguste Oleffe, En août (1909) - Terrasse de la maison du peintre, chaussée de Wavre

    Certains seront peut-être étonnés de découvrir dans la capitale de l’Europe des fermes et des moulins. Je leur en laisse la surprise, la couverture donne le ton avec Le moulin de Lindekemale à Woluwé-Saint-Pierre (aujourd’hui un bon restaurant). Fabien De Roose fournit à la fin de l’ouvrage un plan des transports en commun – le tram bruxellois figure évidemment sur les toiles contemporaines, comme Le tram vert, place Keym (Anne-Pierre-de-Kat) –, ainsi qu’une table des illustrations et une liste des peintres représentés.

    J’espère que vous vous laisserez tenter par ces balades particulièrement inspirées. Pour ma part, je compte bien emporter ce livre et emboîter le pas au guide in situ, à la première occasion. Au plaisir de marcher dans Bruxelles.