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Mariage - Page 5

  • Un étrange mariage

    Miniaturiste de Jessie Burton (son premier roman traduit de l’anglais par Dominique Letellier) nous entraîne dans les ruelles d’Amsterdam où arrive en octobre 1686 Nella Oortman, une jeune femme de la campagne que sa mère a été soulagée de donner en mariage, un an après la mort de son père couvert de dettes, à un marchand en vue, Johannes Brandt.

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    Précédant le récit, une photo de la luxueuse maison miniature de Petronella Oortman exposée au Rijksmuseum et une notice sur la VOC, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales qui a enrichi bien des commerçants au XVIIe siècle, montrent la volonté de la romancière de restituer fidèlement le milieu où évoluent les personnages principaux. Des mises en garde bibliques contre l’orgueil des riches et un récit de funérailles en guise de prologue donnent le ton.

    L’accueil de Nella, dix-huit ans, au Herengracht, le canal d’Amsterdam où Brandt possède une maison sur la « Courbe d’Or », est littéralement glacial : elle s’y présente seule avec son perroquet Peebo dans une cage, on tarde à lui ouvrir. Une grande femme vêtue de noir s’inquiète d’abord du volatile – « Est-ce que nous allons avoir une ménagerie ? » – avant de l’informer de l’absence de son frère Johannes, qui a signé le contrat de mariage deux mois plus tôt, sans avoir encore partagé la couche nuptiale.

    Les Brandt vivent là, servis par Otto, un noir, le premier que Nella voit de sa vie, et Cornelia, une vingtaine d’années, qui la conduit à sa chambre, somptueuse. Deux serviteurs, c’est assez, dit Marin : « Nous sommes des marchands, pas des fainéants. » Conformément à la Bible qui recommande de ne pas étaler ses richesses, la belle-sœur de Nella affiche une austérité de bon aloi, refuse les sucreries.

    Johannes Brandt, trente-neuf ans, l’a écoutée jouer du luth avant de l’épouser, puis est parti aussitôt s’occuper d’une cargaison pour Venise. Quand il revient de Londres, l’air épuisé, il se préoccupe d’abord de ses chiens, Rezeki et Dhana, puis va se coucher, repoussant son épouse qui a frappé à la porte de sa chambre – « Nous parlerons au matin, Nella. » N’est-ce pas ce que lui avait dit sa mère, quand elle l’avait questionnée sur l’amour ? « Elle veut de l’amour ! Elle veut les fraises et la crème. »

    C’est donc au petit déjeuner, « frugal » par humilité, que Nella découvre de plus près l’homme qu’elle a épousé. Pas un mot d’excuse de sa part, il parle surtout à sa sœur des dernières ventes « de tabac, de soie, de café, de cannelle, de sel ». Marin semble bien s’y connaître en affaires. « Nella se sent invisible, ignorée. C’est son premier jour chez eux, et ni l’un ni l’autre ne lui a posé la moindre question. »

    Il est question du sucre d’Agnès Meerman que Brandt devrait vendre, son mari s’impatiente. De trois hommes noyés la veille, des poids accrochés à leur cou. Puis Johannes sort. Marin : « Mon frère part. Il revient. Il repart. Vous verrez. Ce n’est pas difficile. N’importe qui peut le faire. » Nella n’a donc rien d’autre à faire que de s’inquiéter de son perroquet, gardé dans la cuisine alors qu’elle le voudrait dans sa chambre, de faire connaissance avec Otto et Cornelia pendant qu’ils travaillent, de découvrir la maison, ses peintures, ses objets. La nuit, elle attend Johannes en vain.

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    Maison miniature de Petronella Oortman au Rijksmuseum, à Amsterdam

    Quand elle lève la main vers un des deux luths conservés dans l’office, Marin l’empêche de les prendre : « ce sont des chefs-d’œuvre d’artisanat que vos doigts abîmeraient. » Et quand la jeune épouse s’inquiète de son époux : « Petronella, il doit travailler, et vous, vous deviez vous marier. » Quelle vie va-t-elle mener dans cette demeure où elle seule n’a aucun rôle ?

    Johannes « qui parle toutes les langues sauf celle de l’amour » rentre un jour avec un énorme cabinet en chêne et orme « avec un placage d’écaille de tortue et des incrustations d’étain », « soutenu par huit pieds incurvés et solides, deux rideaux en velours moutarde tirés sur sa façade » : son cadeau de mariage. Marin lui reproche aussitôt la dépense. Johannes offre à sa femme de quoi se distraire : l’intérieur du meuble est divisé en neuf pièces, tapissées ou lambrissées, c’est une réplique de leur maison.

    Alors Nella se décide à explorer toutes les pièces de sa nouvelle demeure, et entre même dans la chambre de Marin, étonnée d’y découvrir une richesse et une fantaisie à l’opposé de son apparence personnelle. Jamais mariée, la sœur de Johannes garde dans sa chambre une lettre d’amour, qui tombe d’un des livres que Nella a pris en main quand sa belle-sœur fait irruption, furieuse. Cette nuit-là, Nella descend à l’office et monte le perroquet dans sa chambre. Elle apprendra de Cornelia que les robes noires de Marin sont toutes doublées de zibeline et de velours.

    Dans La Liste de Smit, un registre des artisans et entreprises de la ville, elle va trouver, à « M pour Miniaturiste », quelqu’un à qui commander de quoi décorer sa maison vide. Sa première commande d’un luth avec ses cordes, d’une coupe de fiançailles et d’une boîte de pâtes d’amande, lui est livrée par un jeune Anglais, Jack Philips, ce qui semble irriter Johannes quand il l’aperçoit.

    Mais c’est surtout le contenu du paquet qui étonne Nella et fait surgir le fantastique dans ce récit réaliste : un message – « Toute femme est l’architecte de son propre destin » – accompagne les miniatures : de la pâte d’amandes dans une petite boite en argent avec ses initiales, un luth « plus petit qu’un doigt », une minuscule coupe en étain. On y a ajouté plusieurs choses non commandées : deux fauteuils en bois, répliques exactes de ceux de leur salon, un berceau, deux chiens miniatures et leur os – les whippets de Johannes.

    Jessie Burton construit peu à peu l’atmosphère mystérieuse de son roman : pourquoi Johannes tarde-t-il à toucher sa femme ? que cache Marin ? qui est ce miniaturiste qui a l’air de savoir mieux que personne ce qui se passe dans la maison des Brandt ? Nella va le découvrir avec curiosité et angoisse.

  • Presque

    ferrante 2 folio.jpg« Tout à coup, je me rendis compte de ce presque. J’y étais parvenue ? Presque. Je m’étais arrachée à Naples et au quartier ? Presque. J’avais de nouveaux amis garçons et filles qui venaient de familles cultivées, souvent bien plus que Mme Galiani et ses enfants ? Presque. D’examen en examen, j’étais devenue une étudiante accueillie avec bienveillance par les professeurs absorbés qui m’interrogeaient ? Presque. Derrière ce presque, j’eus l’impression de comprendre comment se passaient vraiment les choses. J’avais peur. J’avais peur comme au premier jour de mon arrivée à Pise. Je craignais ceux qui savaient être cultivés sans ce presque, avec désinvolture. »

    Elena Ferrante, Le nouveau nom

  • Lenù et Lila, suite

    Aux lecteurs de L’amie prodigieuse qui n’auraient pas encore découvert la suite, disons d’emblée que Le nouveau nom d’Elena Ferrante (sous-titré Jeunesse, traduit de l’italien par Elsa Damien) tient ses promesses. On y retrouve le quartier populaire de Naples autour de Lenù et Lila – leur amitié mise à l’épreuve par le mariage de Lila Cerullo, la fille du cordonnier, avec Stefano Carraci, l’épicier, alors que Lenù (Elena Greco, la fille du portier de mairie et la narratrice) poursuit ses études.

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    Quand au printemps 1966, Lenù lit les cahiers personnels de Lila, qui les lui a confiés par crainte que son mari ne les trouve, elle y retrouve toute la séduction de son amie d’enfance. Lila a souffert de voir Lenù entrer sans elle dans le secondaire, puis s’est lancée avec enthousiasme dans la création de nouvelles chaussures Cerullo en compagnie de son frère Rino. A son mariage, malgré le choc de découvrir la première paire qu’elle a réalisée, achetée par Stefano, aux pieds de l’arrogant Marcello Solara, « Mme Carraci », à seize ans, semble se soumettre à son nouveau statut.

    Doit-elle l’imiter, accepter les codes de son quartier, réprimer ses prétentions ? Tout en s’interrogeant, Lenù sort avec Antonio, le mécanicien, très jaloux de Nino Sarratore, fils aîné d’un journaliste et excellent élève, que Lenù admire. Mais elle comprend bientôt, après son retour du voyage de noces, qu’elle a peut-être tort d’envier Lila et ses nouvelles toilettes : son mari la frappe. Alors Lenù se remet sérieusement à étudier, après une période de flottement, et accepte l’invitation de Lila de se réfugier dans une pièce de son appartement pour travailler au calme.

    « Au lycée, personne ne s’exprimait comme Nino, sans crainte des professeurs ni du proviseur. Non seulement il était le meilleur dans toutes les matières, mais il savait des choses qu’on n’enseignait pas et qu’aucun autre élève, même excellent, ne connaissait. Et il avait du caractère. Et il était beau. » Quand il s’adresse à elle, Lenù est comblée, mais une jeune fille « nette et soignée » l’attend après les cours, avec qui elle ne pourrait rivaliser.

    Lila prend sa revanche contre Stefano de toutes les manières possibles, dépense sans compter, se fait remarquer partout. Elle le prend de court lorsqu’elle accepte qu’une grande photo d’elle en robe de mariée décore la vitrine du nouveau magasin de chaussures très chic que vont ouvrir les frères Solara, avec qui il s’est associé, sur la Piazza dei Martiri. Stefano confie un jour à Lenù comment sa femme lui fait la guerre et déclenche la violence en lui, depuis leur nuit de noces. Il voudrait qu’elle la raisonne, pour qu’elle se comporte en épouse plutôt qu’en ennemie.

    Le nouveau nom conte tous les rebondissements de la vie de ce couple explosif et des autres qui se forment : la sœur de Stefano se fiance à Rino, le frère de Lila. L’amie « prodigieuse » a deviné depuis longtemps que Lenù est attirée en secret par Nino. Enceinte, elle déborde d’énergie, s’épuise en s’occupant de la nouvelle épicerie ouverte par Stefano, puis du chantier de la Piazza dei Martiri, passant d’un magasin à l’autre, puisant dans le tiroir-caisse, distribuant de l’argent à ses amis, jouant les stars.

    Le jour de l’inauguration du magasin des Solara, Lila fait une fausse couche. Les chaussures Cerullo ont beaucoup de succès, bientôt on commence à les imiter. Sollicitée pour en créer de nouvelles, Lila refuse, ça ne l’intéresse plus, elle laisse son frère se débrouiller. Mais les Solara savent qu’elle a de bonnes idées et veulent lui confier le magasin.

    Pour Lenù, le grand événement, c’est l’invitation de son professeur de lycée à une fête chez elle – « Pour moi, c’était comme me présenter à la cour, faire la révérence à la reine et danser avec les princes. » Elle n’a pas de belle robe, a peur de se ridiculiser. Quand Lila veut l’accompagner, elle craint qu’elle se fasse remarquer, parle en dialecte, mais elle n’ose refuser. Les enfants de Mme Galiani l’accueillent si gentiment que Lenù se sent tout de suite à l’aise.

    « Tout à coup, je me rendis compte que mon état de suspension qui avait commencé le jour du mariage de Lila était fini. Je savais me comporter avec ces gens-là, et je me sentais mieux avec eux qu’avec mes amis du quartier. » C’est une soirée très heureuse même si Nadia, la fille de son professeur, est la belle petite amie de Nino, également présent. Lenù est enchantée de discuter avec ces jeunes gens cultivés qui évoquent l’actualité politique et leurs lectures. Lila, restée en marge, s’est ennuyée. Dans la voiture de Stefano venu les chercher, elle éclate en moqueries contre « ces gens-là », contre Nino le beau parleur, contre Lenù et sa façon prétentieuse de parler avec eux. Il s’ensuivra une première rupture et une longue séparation.

    Nino aime discuter avec Lenù, lui prête une revue où elle découvre un article de lui, se renseigne sur ses projets de vacances et lui suggère, si elle le peut, d’aller à Forio, sur l’île d’Ischia, où il séjournera dans la maison d’un ami. En principe, ce ne sera pas possible, à cause de son travail, mais quand il est question de se rendre à la mer sur les conseils du médecin pour Lila, qui n’arrive plus à être enceinte, et que celle-ci lui propose de l’engager pour lui tenir compagnie, elle accepte – pour revoir Nino. Lenù ne peut résister à Lila. Malgré tout ce qui est déjà arrivé, elle ne soupçonne pas, dans son enthousiasme, tout ce dont son amie est capable, avec elle ou à ses dépens.

    Cette amitié aux péripéties feuilletonnesques ne nous tiendrait pas si fort en haleine si elle ne se mêlait aux autres composantes de cette saga (Le nouveau nom est le deuxième de quatre tomes) : une observation précise des milieux, des familles et des modes de vie, le questionnement perpétuel sur la situation sociale, le rôle des études, les choix à faire pour ces jeunes adultes. Lenù ne peut nier ni son appartenance à ce quartier de Naples ni son désir d’en sortir par le haut. Y arrivera-t-elle ? Avec ou sans l’imprévisible Lila ?

  • Les enfants

    Otsuka 10 18.jpg« Nous les déposions doucement dans des fossés, des sillons, dans des paniers d’osier sous les arbres. Nous les laissions tout nus sur des couvertures, par-dessus des nattes de paille tressée, à la lisière des champs. Nous les installions dans des cageots de pommes vides et les prenions dans nos bras chaque fois que nous finissions de biner une rangée de haricots. En grandissant ils sont devenus plus turbulents, et parfois nous les attachions sur leur chaise. Au cœur de l’hiver nous les accrochions sur notre dos à Redding pour aller tailler les vignes, mais certains matins il faisait si froid que leurs oreilles gelaient et saignaient. »

    Julie Otsuka, Certaines n’avaient jamais vu la mer

  • Japonaises à marier

    Julie Otsuka a gagné bien des lecteurs avec Certaines n’avaient jamais vu la mer (The Buddha in the Attic, 2011, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Carine Chichereau). C’est son deuxième roman, « une œuvre de fiction » émouvante où, précise un avertissement, toute ressemblance avec des faits réels « ne serait que pure coïncidence ». 

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    “Clifford Harper illustration of woman working in a field” © Clifford Harper/agraphia.co.uk (The Guardian)

    Dès qu’on entre dans l’histoire de ces jeunes Japonaises sur un bateau, juste après la première guerre mondiale, en train d’imaginer leur vie d’épouse auprès d’Américains choisis sur la foi d’une simple photographie et d’une promesse de vie meilleure aux Etats-Unis, on se demande quelle réalité historique l’a inspirée – et si Julie Otsuka, née en 1962, évoque là un passé familial. Réponses dans cette vidéo : ce sont les témoignages reçus à la publication de son premier roman, Quand l’empereur était un dieu, qui lui ont donné l’idée de raconter cette histoire connue de toutes les familles américano-japonaises mais souvent ignorée, même des Américains.

    Julie Otsuka énumère, juxtapose, raconte la première nuit : «  Cette nuit-là, nos nouveaux maris nous ont prises à la hâte. Ils nous ont prises dans le calme. Avec douceur et fermeté, sans dire un mot. Persuadés que nous étions vierges, comme l’avait promis la marieuse, ils nous ont traitées avec les plus grands égards. Dis-moi si ça fait mal. Ils nous ont prises par terre, sur le sol nu du Minute Hotel. En ville, dans les chambres de second ordre du Kumamoto Inn. Dans les meilleurs hôtels de San Francisco où un homme jaune était autorisé à pénétrer à l’époque. » Et cætera.

    Les unes ont plus de chance que les autres, mais toutes se retrouvent mariées à des hommes qui ont surtout besoin d’une bonne travailleuse à leur côté, dans les champs, les vergers. Le premier mot qu’ils apprennent à leur épouse, c’est « water », un mot pour tenir le coup, qui peut sauver la vie. Les conditions de vie sont misérables, et les maris admirent leurs dos robustes, leurs mains agiles, leur endurance, leur discipline, leurs dispositions dociles. 

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    D’un chapitre à l’autre, le temps passe. Certaines vont travailler à la ville, dans les lavoirs, les blanchisseries, les hôtels. Ou comme domestiques chez des femmes riches qui leur enseignent plein de choses utiles pour tenir une maison – ou un homme – « Nous les aimions. Nous les haïssions. Nous voulions être elles. Si grandes, si belles, si blanches. Leurs longs membres gracieux. Leurs dents éclatantes. »

    Certaines déçoivent ou ne tiennent pas le coup. A nouveau, un jour, elles rêvent de partir ailleurs. « Mais en attendant nous resterions en Amérique un peu plus longtemps à travailler pour eux, car sans nous que feraient-ils ? Qui ramasserait les fraises dans leurs champs ? Qui laverait leurs carottes ? Qui récurerait leurs toilettes ? Qui raccommoderait leurs vêtements ? » Puis ce sont les premières naissances, les enfants à élever.

    Comme si tout cela comptait pour rien, un jour, des rumeurs enflent, qui font de tous les Japonais en Amérique des « traîtres ». Les épouses écoutent les nouvelles de la guerre à la radio et s’inquiètent. On parle de listes de noms en circulation, d’hommes envoyés au loin, d’expulsions. Continuer à vivre comme avant ? C’est de plus en plus difficile. Quelque chose va leur arriver, qui risque d’anéantir tout ce qu’elles ont réussi à construire. 

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    « Préquelle » de son premier roman, comme disent les Canadiens francophones, Certaines n’avaient jamais vu la mer se termine là où l’autre commençait. Rythmé grâce à « la voix du nous », ce récit fait entendre le chœur de femmes pauvres et courageuses. Il a remporté les prix Pen Faulkner Award et Femina étranger en 2012. A une époque où l’immigration suscite tant de commentaires, Julie Otsuka rend hommage avec respect et empathie à ces jeunes femmes venues offrir sur une terre étrangère leur force de travail et d’abnégation.