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Le sens de la fête

Organiser une fête de mariage, voilà de quoi s’occupe la petite entreprise de Max (Jean-Pierre Bacri) et l’angle choisi par les réalisateurs d’Intouchables (Eric Tolédano et Olivier Nakache) pour raconter les choses de la vie dans leur dernier film, Le sens de la fête. Un beau titre pour une comédie. « Sens » est un de ces mots magiques de la langue française, qu’on peut faire rouler comme un dé sur toutes ses faces.

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Les mariés ont choisi un château à la campagne pour leur fête et tout le tralala. Le sens de la fête raconte cette Journée – la leur, qu’ils veulent « chic, élégante et agréable » et surtout ce qui se passe en coulisses, du côté de l’intendance et des cuisines, d’heure en heure. Pour l’équipe de Max, tout se déroule dans le sens des aiguilles d’une montre, un bon tempo est essentiel.

L’arrivée du personnel permet de découvrir l’équipe du jour et tout de suite en tension, puisque l’assistante de Max est en train de se disputer avec James, qui remplace en dernière minute l’orchestre prévu (Eye Haïdara et Gilles Lellouche sont formidables de présence tout au long du film). Il faut toute l’autorité de Max pour ramener le calme et rappeler les priorités, aux habitués et aux extras qui travaillent en cuisine et en salle. Si ceux-ci acceptent de se mettre en costumes d’époque, ils tentent une rébellion contre le port de la perruque. Rien à faire – c’est dans le contrat, tout doit être respecté, qu’il s’agisse de la musique, de la nourriture, des fleurs, des lumières… La fête convoque tous les sens.

Le sens de la fête, pour les mariés, consiste à donner d’eux une certaine image qui corresponde à ce que signifie ce jour unique ; ici, c’est surtout le marié qui s’en soucie, de manière si agaçante et insistante que Max a chargé un de ses hommes de venir le chercher dans les deux minutes quand le marié l’appelle, sous n’importe quel prétexte, pour couper court à l’entretien.

Je ne vous en raconte pas plus, vous l’aurez deviné : jamais les choses ne se passent exactement comme prévu lors d’une fête et les imprévus, tout du long, sont le ressort de cette comédie bien enlevée. Parfois on s’y attend, parfois pas, et on s’amuse. Comique de situation, comique de gestes, comique de mots : les dialogues offrent de bonnes reparties et pas mal de vannes.

Bacri, omniprésent – même si c’est son rôle, on se lasse un peu de le voir en gros plan –, joue l’organisateur exigeant et tout de même compréhensif, inquiet mais rassurant, dissimulant ses soucis personnels et à deux doigts de lâcher le métier. Expert dans l’art de réconcilier les uns et de se concilier les autres, il n’a pas l’air heureux – il ne l’est pas. « Jean-Pierre Bacri compose le plus beau grognon de sa longue carrière de grognon. » (Samuel Douhaire, Télérama)

Le sens de la fête n’a pas manqué de me faire rire, j’espérais que ce soit avec plus de finesse ou de légèreté. Le trait est souvent souligné, à la limite de la caricature. Un bon moment de cinéma, rien d’inoubliable. Chapeau aux acteurs, qui se donnent tous à fond. Si j’ai nettement préféré Otez-moi d’un doute, de Carine Tardieu, davantage une « comédie dramatique », je retiendrai du film de Tolédano et Nakache, parmi les meilleures séquences, « la surprise du marié » où le ridicule se marie soudain avec la poésie – une belle idée.

Commentaires

  • tiens tiens :-)
    (ah pourquoi n'y a-t-il plus de cinéma dans les petites villes de 25000 habitants :-))

  • J'ai la chance de trouver de nouvelles salles de cinéma près de chez moi, le cinéma White aux Docks programme enfin des films qui m'attirent davantage que les grosses productions.

  • Je te rejoins complètement, j'ai été gênée par le côté très caricatural des personnages, du coup je n'ai pas tellement ri. Le vrai bon moment du film, c'est la surprise du marié, très drôle ! Sinon l'interprétation est excellente. J'ai préféré aussi "Otez-moi d'un doute". Dans un autre registre, j'ai beaucoup aimé "Numéro une".

  • je me tâtais pour aller le voir, mais après ton billet je vais peut-être me laisser tenter

  • Je partage tout à fait cette analyse. J.ai ri, mais pas trop, tout en passant tout de même un bon moment !

  • @ Aifelle : La sortie de "Numéro Une" m'avait échappé et pourtant j'aime Emmanuelle Devos donc je le note, merci.

    @ Claudialucia : Le film est très divertissant, peut-être en attendais-je davantage avec les films d'Agnès Jaoui en tête ?

    @ Niki : Mais oui, laisse-toi tenter.

    @ Annie : Voilà, c'est ça. N'oublions pas Chamfort : "La plus perdue des journées est celle où l'on n'a pas ri."

  • Même si Bacri est toujours Bacri, je l'aime bien, mais c'est peut-être un film que j'attendrai de voir à la télévision... C'est bon ces moments de détente, il en faut. Bises, belle journée Tania? brigitte

  • le rire fait du bien de temps à autre, je vais attendre la sortie sur Itunes pour le regarder tranquille chez moi

  • @ Plumes d'Anges : J'aime aussi cet acteur qui insuffle toujours une sensibilité particulière à ses rôles. A toi de voir pour ce film. Bonne après-midi, Brigitte.

    @ Dominique : J'espère que tu ne devras pas attendre longtemps pour avoir ce plaisir.

  • J'hésite un peu je dois dire, c'est le genre de film dont j'attends le passage à la télé :). Pour moi le cinéma reste une sortie, un peu comme le restaurant, et tout comme je suis frustrée si en fin de compte j'ai mal mangé, je le suis si le film était comme-ci comme-ça. Ou pire...

  • Ce soir, je mettrai un extrait d'une critique plus enthousiaste que la mienne, tu verras. Je n'étais plus allée au cinéma depuis longtemps, aussi je retrouve le grand écran avec un réel plaisir.

  • J’ai adoré ce film ! J’ai passé un super moment !! Et je n’adhère pas tout à fait à ta critique... la caricature prête au rire, je trouve, c’est enlevé, les choses rebondissent en permanence et le jeu des acteurs est extra ( Bacri en nounours, Lellouche le rocker de village, le jeune marié guindé, snob etc...)
    Mais comme toi mon moment préféré est la surprise du ballon ( chuuut, je n’en dirai pas plus) où « le ridicule se marie soudain avec la poésie «

  • Ah tant mieux, Witchy, je suis contente de ton commentaire cent pour cent positif. Tu rejoins ce qu'en dit Armelle dans son billet que j'ai cité en complément pour rééquilibrer.

  • Je suis allé voir ce film au cinéma "L'Ecran" à Ath (1 seule salle de cinéma avec cinq films à l'affiche par mois, mais 6 euros d'entrée, pas d'entracte, rien à manger et à boire en vente, toilettes gratuites, salle propre et bien entretenue : un vrai moment culturel, loin du marketing. Et c'est à 100m de la grand-place d'Ath où tu peux ensuite boire et manger à ton aise). Bravo à la Ville d'Ath qui met les moyens financiers pour continuer à faire vivre "son" cinéma face aux gros complexes des environs.

    De mon côté, je rejoins le commentaire de Witchy. J'ai adoré ce film et j'ai beaucoup ri. Il y a longtemps que je n'avais plus vu une comédie française aussi réussie.

  • C'est chouette de trouver un cinéma local, bien d'accord avec toi. Longue vie à "l'Ecran" d'Ath. Ravie que tu aies aussi beaucoup ri à cette comédie.

  • Quand ma copine de ciné a choisi d'aller voir ce film, j'ai lâchement passé mon tour. J'aime bien Bacri mais il finit par me lasser à faire du Bacri.

  • Tu as manqué un bon divertissement - je comprends ce que tu veux dire. Bonne semaine, Valérie.

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