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Ecriture - Page 23

  • Blixen en personnage

    Baronne Blixen n’est pas une biographie mais un roman. Dominique de Saint Pern fait raconter la vie de la grande conteuse et amoureuse par Clara Selborn, engagée à son service au domaine familial de Rungstedlund, après son retour au Danemark. Celle-ci est deviendra sa complice au point de se voir confier la gestion posthume de l’œuvre littéraire d’Isak Dinesen, alias Karen Blixen.

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    Clara Selborn et Karen Blixen (source)

    Encouragée par le billet de Dominique qui avait placé La ferme africaine parmi ses dix meilleurs livres lus entre 1998 et 2008 (A sauts et à gambades), j’ai donc ouvert ce roman qui s’ouvre sur une invitation : Meryl Streep, choisie pour incarner Karen Blixen dans Out of Africa, souhaite rencontrer Clara qui « a vécu dans son intimité pendant vingt ans ».

    C’est avec ce tournage en Afrique (Nairobi, 1984) que commence le portrait : « J’adore l’idée d’incarner une femme profonde et frivole », déclare l’actrice, curieuse d’apprendre comment se comportait cette femme singulière à qui son mari a refilé la syphilis, qui a osé tenir tête aux lions mêmes, qui a étonné et intrigué Denys Finch Hatton, son futur amant magnifique.

    L’histoire de Karen Blixen en Afrique, on la connaît par ce film qui a gravé sur ces deux êtres les visages de deux acteurs formidables ou, mieux encore, par ce chef-d’œuvre qu’est La ferme africaine, un récit écrit des années plus tard, au Danemark. Pour ses intimes en Afrique, Karen que sa famille appelait « Tanne » était « Tania » (ce n’est pour rien dans le choix de mon pseudonyme de blogueuse, mais j’accueille, bien sûr, cette étoile tutélaire).

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    Isak Dinesen (Photo Rie Nissen)

    Dominique de Saint Pern raconte l’arrivée en Afrique de celle qui est devenue baronne par son mariage avec Bror Blixen, dont elle avait d’abord aimé le frère jumeau, indifférent. Et puis déroule l’histoire d’amour entre Denys et la conteuse hors du commun, un enchantement mutuel. Je connaissais peu du reste de sa vie en Europe, après la vente forcée de la ferme qui l’oblige à quitter le Kenya qu’elle aimait tant. D’où ma curiosité pour la suite, le passage à l’écriture littéraire, à près de cinquante ans.

    De retour à Rungstedlund, où sa mère lui attribue deux pièces à elle (« un lieu à soi » selon le titre proposé par Marie Darieussecq à l’essai de Virginia Woolf dans une nouvelle traduction), Karen Blixen est encouragée à écrire par son frère Thomas et commence par des contes – un exercice assez différent de l’improvisation orale. Pour sa première publication (Sept contes gothiques), elle veut un pseudonyme qui la masque, « un nom insolite » : Isak Dinesen, prénom d’homme ou de femme ? La photographie en quatrième de couverture, elle la veut « masquée » et fait contribuer la photographe Rie Nissen au mystère.

    En Afrique, elle était « Msabu » pour Kamante, l’enfant kikuyu. Après avoir rêvé de lui, elle se décide à ouvrir ses « caisses africaines » déposées au grenier. Les livres de Denys y tombent en miettes, elle retrouve le précieux livre de cuisine – « plus de mille recettes victoriennes » – qui lui a tant servi. Karen Blixen peut à présent se souvenir sans en être « dévastée ». Tant de morts parmi ses amis de là-bas.

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    Karen Blixen (source sans date)

    Elle décide d’écrire un livre où « chaque page frémirait de vie », pas des mémoires, mais un récit pour faire entendre toutes les voix de sa vie africaine. « La fréquentation de ses amis disparus lui apprenait une chose qui, elle l’espérait, l’aiderait à vivre : la ligne de démarcation que l’on trace pour séparer le passé du présent est totalement fausse. Les belles choses de la vie ne sont pas détruites. Jamais. » D’où La ferme africaine.

    Clara a vingt-sept ans quand elle entre dans la vie de Karen Blixen au Danemark, sous occupation allemande. Un réseau clandestin s’était formé pour sauver les Juifs d’une rafle annoncée, les cacher puis les faire passer en Suède. C’est lors d’une vente à leur profit qu’elle lui a été présentée, et puis Karen l’invite chez elle et l’engage pour traduire en français un livre qu’elle va signer « Pierre Andrézel » (Les voies de la vengeance). Clara remplira diverses fonctions, deviendra indispensable.

    Les succès littéraires, notamment en Amérique où plusieurs de ses livres sont primés au Club du Livre du mois, ce qui assure sa notoriété, sont gagnés contre les récidives de la maladie, les opérations. Cela ne l’empêche pas de répondre aux invitations, de rencontrer des écrivains, des éditeurs, des poètes. Avec Thorkild Bjørnvig, rédacteur en chef de la revue Heretica, c’est d’emblée une complicité totale, une « intimité intellectuelle rare ».

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    Elle devient son mentor, l’encourage quand il doute de son génie poétique, de ses choix personnels (il a une épouse, un enfant) et finit par lui proposer de s’installer chez elle (sa femme décline l’invitation et s’installe dans les environs). Il y sera bien pour guérir (après une contusion cérébrale à Paris) et surtout pour écrire : solitude garantie dans le salon vert où elle ne lui rend visite qu’une seule heure par jour, le soir, pour parler, écouter de la musique ensemble.

    Pour Thorkild, de trente ans son cadet, elle déploie comme elle le faisait avec Denys tous ses talents de « magicienne », jusqu’à passer avec lui un pacte que lui seul pourra rompre. Un pacte avec le diable ? Karen Blixen croit aux esprits, et parfois les convoque.

    Baronne Blixen relate dans sa seconde moitié cette vie singulière, axée sur l’écriture et l’échange, sur la prise de risques personnels. L’ambiguïté du récit, entre romanesque et biographique, m’a un peu gênée. Dominique de Saint Pern assure que « les faits sont avérés » et qu’elle a « choisi de les exprimer librement à travers le prisme de la fiction ». Ce « roman vrai » illustre en tout cas le statut hors norme de l’écrivaine, une personnalité entière, au charisme indubitable.

  • Un autre changement

    brisac,geneviève,dans les yeux des autres,roman,littérature française,soeurs,famille,amour,amitié,engagement,écriture,culture« Nous croyions à un autre changement, je me souviens des courbes de la croissance que dessinait mon père sur la table du dîner avec son doigt, une croissance liée au progrès, le progrès scientifique et social, l’école pour tous, le baccalauréat pour tous, l’éducation des filles, des crèches partout, la fin des cous cravatés et des costumes trois-pièces enserrant des corps imprononçables, l’avènement de la liberté, une salle de bains dans chaque appartement, des vacances au soleil, le ski démocratique, des tongs pour l’été, des gibecières grecques, des kilims pour tout le monde, le progrès et la fraternité, les trains à grande vitesse, on voyait bien les signes, on les interprétait mal. A la place, la laideur pour tous, la consommation de la laideur pour tous, le spectacle de la laideur, des gadgets déments pour presque tous, la pauvreté comme non-dit, l’école en crise pour tous, le tourisme de masse, le tourisme de masse, le tourisme de masse, l’alpha et l’oméga de nos vies asphyxiées et malades. Il faudrait partir. (Boris)

    Nous ne partirons jamais, dit Molly. Je ne comprends rien à ce que tu racontes. Ces généralités. Du carton dans la bouche. »

    Geneviève Brisac, Dans les yeux des autres

  • Anna, Molly & co

    Dans les yeux des autres raconte l’histoire d’Anna Jacob et de Molly, sa sœur. Ce roman de Geneviève Brisac commence par une soirée littéraire pénible pour Anna, qui s’efforce de reprendre une vie sociale – « Les exemples de femmes ermites revenant à la société ne l’aident guère : il n’y en a pas. » Cordélia l’y a tout de suite mise mal à l’aise en la présentant dans ces termes : « Anna a vécu avec Marek Meursault ». Et pour ceux qui ne l’ont pas connu, elle ajoute : « Un poète et un combattant. Un destin incroyable. Une histoire tragique, personne n’y peut rien, mais quand même. »

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    Dans l’appartement de Molly dont elle occupe une chambre, à Issy-les-Moulineaux, Anna se contente de petits gestes quotidiens comme lire le journal, cuisiner, ouvrir un de ses carnets, feuilleter des livres, les lettres de Kafka à Milena, de Tsvetaïeva à Boris Pasternak. « Qu’est-ce qu’une lettre ? Un petit wagon de chaleur humaine arrêté sur des rails. »

    Les deux sœurs, qui ont aimé militer ensemble, ne sont plus sur la même longueur d’onde. « On nous a bien eues » répète Anna, ce qui hérisse Molly, mais Anna insiste : « Comme nous avons été bêtes, bêtes, bêtes et naïves, et méprisantes souvent. Rien vu venir, la vie comme un songe, rien vécu, la vie comme une virgule. »

    Anna écrit, Molly soigne, elle est médecin. Elle pense à « Boris qui lui manque tellement. » Dans le centre médical où elle exerce à Paris, elle a réalisé son rêve : être avec ses patients, lutter « de leur côté pour repousser les assauts des Maladies et de la Grande Faucheuse qui Pue ». A la fin de la consultation, c’est Boris qui entre ; il a les mains gelées d’avoir voulu amuser des enfants en essayant d’attraper des poissons et des tortues dans un étang gelé.

    Anna a connu le succès sous le nom de Deborax Fox, c’est du passé : « Jamais je n’avais imaginé être pauvre et seule, jamais. Sans amant, ni mari, sans amis, sans argent. Sans toit, désormais. Et c’est ce qui m’est arrivé. Je n’ai rien vu venir, j’étais à ma table et je travaillais, et soudain je me suis retournée et ma vie n’était plus là. A la place, un gouffre d’où montaient des cris et de la poussière. »

    Pour qu’on comprenne leur situation – Anna si triste et défaite, Molly si active avec qui Boris voudrait revenir vivre, mais sans Anna –, Geneviève Brisac va remonter le cours de leur vie. Molly et Boris ont fait un procès à Anna pour son roman A bas la mort, l’accusant d’avoir sali la mémoire de Marek, d’avoir livré ses proches aux lecteurs. Leur plainte a été rejetée, mais « Anna a renoncé à écrire. Et a coulé comme une pierre. »

    La tristesse était déjà présente dans Week-end de chasse à la mère. Qu’est-ce qu’écrire ? Quel est le prix à payer ? C’est un tout autre genre d’écrivain ici que celui de Baricco dans Mr Gwyn. Pour Anna, la vie est devenue « une lutte vaine contre la culpabilité, l’empêchement, la honte, les voix rugissantes et mauvaises qui ricanent et menacent. »

    Les caprices de Mélini, la mère de Molly et d’Anna, surprenante experte en survie, n’arrangent pas les choses« le portrait de la fantasque et toxique génitrice des héroïnes est l'une des belles réussites de ce roman » (Le Monde).  Molly est la bonne fille, Anna non. Peu à peu leur destin a pris forme, après le premier meeting où les deux sœurs s’étaient rendues ensemble, la manifestation étudiante où ils avaient tous été arrêtés, elles deux et Marek, le militant exemplaire, qui voyait la prison comme « la grande école », et Boris aussi, qui occupe à présent une maison vide avec seize familles africaines.

    La première phrase du Carnet d’or de Doris Lessing est la matrice de Dans les yeux des autres : « Les deux femmes étaient seules dans l’appartement. » La romancière en parle sur France Culture. « Dans les yeux des autres est un roman générationnel à la mode anglo-saxonne, qui entremêle l’intime, le social et le politique. La romancière a emprunté à Doris Lessing ses deux personnages féminins, leurs prénoms et le début de l’histoire, la suite est une transposition dans la France post-soixante-huitarde. » (Laurence Houot, Culturebox)

    Vingt ans après, que reste-t-il des années septante, de leur engagement dans la lutte armée au Mexique, de leurs idéaux ? Dans les yeux des autres décrit l’état du monde et la manière dont Anna et Molly, chacune à leur façon, font face à ce qu’était leur vie alors, à ce qu’elles sont devenues. Il y a longtemps que Geneviève Brisac voulait écrire un roman sur l’engagement. Elle l’écrit le plus souvent du point de vue d’Anna, qui relit ses vieux cahiers, parfois de Molly, et sans doute du sien, celui d’une femme en colère et en révolte contre l’injustice, contre l’indifférence. Tout en explorant les relations entre ses personnages, elle sème les allusions littéraires et interroge les enjeux de l’écriture.

  • Situation

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    « Il finit donc par comprendre qu’il était dans une situation que partagent beaucoup d’êtres humains, mais pas moins douloureuse pour autant, à savoir : la seule chose qui nous fait nous sentir vivants est aussi ce qui, lentement, nous tue. Les enfants pour les parents, le succès pour les artistes, les sommets trop élevés pour les alpinistes. Ecrire des livres, pour Jasper Gwyn. »

    Alessandro Baricco, Mr Gwyn

  • Mr Gwyn, copiste

    Alessandro Baricco, dont je n’avais plus rien lu depuis Soie, offre dans Mr Gwyn (traduit de l’italien par Lise Caillat) un fascinant portrait d’écrivain, savamment composé. Jasper Gwyn, quarante-trois ans, homme de lettres et de listes, de mots et de chiffres, est en crise. Dans le dernier article qu’il envoie au Guardian, « une liste de cinquante-deux choses que Jasper Gwyn se promettait de ne plus faire », il renonce pour commencer à écrire des articles et pour finir à publier des livres.

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    http://www.langolodeilibri.it/mr-gwyn-alessandro-baricco/

    Aussitôt l’article paru, son agent, Tom Bruce Shepperd, lui téléphone en Andalousie, où l’écrivain anglais s’est mis à l’abri des médias, et tente de le raisonner – il a déjà entendu tant d’écrivains prendre ce genre de résolution et selon lui, « c’est impossible d’arrêter ». Mais Jasper Gwyn reste inflexible.

    Il se repose pendant deux mois à Grenade (62 jours, 62 tasses de lait froid, 62 verres de whisky, détaille sa note d’hôtel, entre autres choses comptées durant ce séjour). A une jeune chercheuse slovène rencontrée là-bas, qui l’interroge, il justifie l’abandon de son métier (il se prétend « décorateur ») par « une phrase incompréhensible » : « Un jour je me suis aperçu que plus rien ne m’importait, et que tout me blessait mortellement. »

    De retour à Londres, où il n’est désormais plus obligé « d’être un personnage public », il se sent plus léger, plus libre, comme en vacances. Vivant seul, sans famille, Jasper Gwyn a de quoi vivre tranquillement un ou deux ans. Mais avec le temps, il finit par admettre que « le geste de l’écriture » lui manque, comme l’avait prédit Tom, et cherche donc une nouvelle activité qui lui permette d’écrire sans pour autant renier sa liste de choses à ne plus faire. « Ça lui aurait bien plu d’être copiste. »

    Il lui arrive de choisir des mots, de construire des phrases mentalement, des dialogues même, par exemple en attendant de récupérer son linge dans une laverie automatique. C’est là qu’un jour une jeune fille « corpulente », « plutôt élégante », lui tend un téléphone portable : c’est Rebecca, la nouvelle recrue de son agent littéraire. Tom veut prendre des nouvelles de l’écrivain, mais il n’arrive pas à le relancer.

    « Toutefois l’hiver lui sembla inutilement long. » Dans la salle d’attente d’un dispensaire – comme il ne se sent pas très bien, Mr Gwyn a convaincu son médecin de lui prescrire des examens – a lieu une rencontre brève et décisive : une dame âgée le reconnaît et entame la conversation. Cette ancienne enseignante ne mâche pas ses mots, elle regrette qu’il ait arrêté d’écrire, et quand il lui parle de devenir « copiste », l’encourage : « Essayez de voir si vous ne pouvez pas par exemple copier les gens. – Oui. – Tels qu’ils sont. – Oui. – Vous y arriverez très bien. – Oui. »

    Au fil des mois, Jasper Gwyn se sent de plus en plus mal et n’arrête pas de repenser à cette conversation. Il cherche à revoir la vieille dame avec qui il continue à dialoguer dans sa tête. Mais elle est morte, apprend-il en se renseignant à la réception du dispensaire. Sous le choc, il se perd un peu dans les rues de Londres et pour s’abriter de la pluie, entre dans une galerie d’art. On y expose de grands tableaux « tous identiques », des nus, des corps « ordinaires », sans grand-chose d’autre autour. Fasciné, il s’attarde, feuillette le catalogue, y observe les photos de l’atelier du peintre. Quand la galeriste lui demande si un tableau lui plaît, il répond que les tableaux ne lui plaisent pas « parce qu’ils sont muets ».

    Ainsi lui vient une idée, bientôt expliquée à Tom : écrire des portraits, mais sans les publier. Recrutées par petite annonce anonyme, les personnes qui lui commanderont leur portrait, comme à un peintre, viendront poser, nues, dans son atelier, pendant un nombre limité de jours. Elles seules recevront le texte, qu’elles s’engageront à ne pas publier ni diffuser d’aucune manière. Tom, quoique déçu, accepte de l’aider à réaliser son projet.

    Jasper Gwyn est un perfectionniste. Il a en tête un genre de lieu bien précis, et des idées tout aussi précises sur l’accompagnement sonore des séances de pose, sur l’éclairage, sur le mobilier… Et lorsque tout est en place, pour vérifier son dispositif, il décide de se mettre à l’œuvre avec Rebecca, qui accepte d’être son premier modèle et à qui Tom accorde un congé. Avec Mr Gwyn, Alessandro Baricco nous entraîne dans une histoire absurde mais fabuleuse, sur la création et le mystère qu’est chaque être sous le regard de l’autre, et singulièrement du portraitiste.

    Marque-pages présentait récemment des nouvelles de l’écrivain italien qui a voulu donner vie à un titre – Trois fois dès l’aube – cité dans Mr Gwyn, comme « un discret et lointain prolongement » au roman et « un peu pour le pur plaisir de suivre une idée » qu’il avait en tête – à la manière de Jasper Gwyn ? Ce « questionnement sur l’art d’écrire » (Anthony Boyer) se lit tout du long avec plaisir et curiosité.