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Culture - Page 181

  • Bleu de Delft

    La femme en bleu lisant une lettre de Vermeer orne l’édition française de Bleu de Delft, un roman de Simone van der Vlugt (Nachtblauw, littéralement « bleu nuit », traduit du néerlandais par Guillaume de Neufbourg). Catrijn, son héroïne, y croise plusieurs maîtres de la peinture hollandaise au XVIIe siècle. Sur l’édition originale, de façon plus pertinente, ce sont des carreaux de la fameuse faïence dite « bleu de Delft ».

    van der Vlugt Nachtblauw.jpg

    En mars 1654, Catrijn ne porte pas le deuil de Govert, épousé un an plus tôt : ce veuf qui l’avait mise enceinte était alcoolique et violent. Leur enfant était mort-né. A vingt-cinq ans, elle a beaucoup à faire après les funérailles. Jacob, son valet de ferme, lui fait part des soupçons de son beau-frère à son égard. Même si cela peut encourager les rumeurs, elle est décidée à quitter le village. Bientôt, elle vend aux enchères le bétail et le mobilier de la ferme qu’ils louaient.

    Depuis toujours, elle rêve de vivre en ville, de se mettre à son compte comme « peintre sur céramique, par exemple » ; les meubles et les objets qu’elle décore sont appréciés, on lui en passe commande. Des amis d’Alkmaar lui ont parlé d’un notable à la recherche d’une domestique. Après avoir dit adieu à sa famille, elle embarque sur une barge.

    Sur place, pas de chance, son futur employeur vient de décéder. A l’auberge de ses amis, un de leurs clients fidèles, Mattias van Nulandt, entend leur conversation avec Catrijn qui désespère de trouver un emploi. Son frère cherche une intendante, à Amsterdam. C’est plus loin qu’elle n’imaginait d’aller, mais elle accepte et Mattias, trente ans, célibataire, lui écrit une lettre de recommandation. Mattias voyage beaucoup. D’emblée, ils sont attirés l’un par l’autre.

    Amsterdam est pour Catrijn le centre du monde : « Quelle effervescence ! Quelle vie ! » Beaucoup de marchands, des langues étrangères ; elle s’émerveille en marchant jusqu’au Keizersgracht où habite Adriaen van Nulandt. Le riche marchand l’engage et la présenté à son épouse, Brigitta, qui passe tout son temps à peindre. Griete, la jeune servante, ne peut mettre les pieds dans le salon de réception où Catrijn devra elle-même faire le ménage en prenant soin des deux grands vases de Chine blanc et bleu, en porcelaine très précieuse.

    L’épouse du maître a une santé fragile, on lui donne du laudanum. Elle souffre de ne pas maîtriser assez l’art de peindre, rien d’autre ne l’intéresse. Brigitta parle à Catrijn de Rembrandt van Rijn dont ils possèdent quelques toiles. Pour qu’elle soit moins malheureuse, Catrijn suggère à van Nulandt de lui faire donner quelques leçons à domicile.

    Heureuse d’une brève visite de Mattias chez son frère, Catrijn apprend par Brigitta qu’il aime beaucoup trop sa liberté pour épouser qui que ce soit, en plus de son goût pour les voyages. Grâce à lui, elle va pouvoir accompagner ses maîtres à l’atelier de Rembrandt. Le peintre remarque sa fascination pour la toile à laquelle il travaille et ils échangent quelques mots.

    C’est son élève Nicolas Maes qui se chargera de Brigitta. Il lui a suggéré de peindre un objet unique, avec peu de couleurs. Catrijn va lui chercher un vase de Chine, lui pile de la couleur bleue. Mais sa maîtresse tombe malade avant d’avoir achevé sa toile et doit s’aliter ; l’intendante ne peut résister à l’envie d’essayer ses pinceaux et ses couleurs : elle continue à peindre le vase et tout se complique quand le médecin, passant par l’atelier, remarque la toile et exprime son intention d’acheter la peinture « de madame van Nulandt » !

    L’héroïne de Bleu de Delft n’a pas froid aux yeux, on l’a compris. C’est alors que resurgit Jacob, son ancien valet au village, qui a besoin d’argent : il l’a vue « au-dessus de Govert, un oreiller entre les mains » et menace de tout révéler. Après lui avoir donné les cinquante florins qu’il réclame, Catrijn donne sa démission. Il lui faut partir pour que Jacob perde sa trace. Déçu, Adriaen van Nulandt la recommande à son autre frère, Evert, qui dirige une faïencerie à Delft et a pour ami Johannes Vermeer.

    C’est là que va se jouer le destin de Catrijn : engagée comme peintre sur céramique, elle pourra révéler ses dons. Attendra-t-elle Mattias, parti pour un an aux Indes, ou épousera-t-elle un autre prétendant ? Echappera-t-elle à Jacob et à son passé ? J’ai pensé en lisant ce roman à Miniaturiste de Jessie Burton (Amsterdam, les marchands, la vie domestique) et à La jeune fille à la perle de Tracy Chevalier (les peintres de Delft : Vermeer, Fabritius).

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    Faïence de Delft au Rijksmuseum, Amsterdam (source)

    Simone van der Vlugt, romancière néerlandaise née en 1966, a écrit des romans pour la jeunesse et de nombreux romans historiques et « thrillers » à succès. L’intrigue romanesque de Bleu de Delft divertit en même temps qu’elle évoque joliment le monde de la céramique hollandaise qui va s’inspirer de la porcelaine de Chine, la naissance et le succès du fameux bleu de Delft.

  • Mots de passe

    gaëlle nohant,légende d'un dormeur éveillé,roman,littérature française,desnos,youki,entre-deux-guerres,paris,montparnasse,art,poésie,combat,résistance,culture« Quelquefois, il est si fatigué qu’il ne peut déposer sur le papier que son impuissance et sa stérilité. Et soudain, du fond de son épuisement, une intuition guide sa plume vers un sentier inconnu où lui sont délivrés de nouveaux oracles.
    Il ne chasse plus les mots comme des papillons rares. Il veut que sa poésie sonne clair comme un chant de révolte, qu’elle s’alimente à un réel de chair et de sang.

    Je chante ce soir non ce que nous devons combattre
    Mais ce que nous devons défendre

    Il cherche une poésie que chacun pourrait faire sienne. Des vers qu’on emporterait avec soi, qui s’échangeraient comme des mots de passe. »

    Gaëlle Nohant, Légende d’un dormeur éveillé

  • Desnos, un roman

    Légende d’un dormeur éveillé est un roman, non une biographie de Robert Desnos (1900-1945), même si Gaëlle Nohant y évoque la vie du poète, de l’homme, à partir de son retour de Cuba (1928) jusqu’à la fin – ses dernières années racontées par Youki, sa « Sirène ». Six cents pages dédiées à Desnos pour « lui rendre un peu de tout ce qu’il [lui] avait donné » et à Jacques Fraenkel, « le petit garçon à qui Robert Desnos racontait des histoires ».

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    https://www.robertdesnos.com/galerie-photo-desnos

    En retrouvant Paris, le quartier des Halles où il a grandi, Robert se mêle à « ceux qui vivent à contretemps », pour qui « la vie ne saurait se limiter au jour ». Il présente à tous Alejo Carpentier, l’écrivain et musicologue cubain avec qui il s’est lié d’amitié et qu’il a caché dans sa cabine au retour. Il lui a parlé de la chanteuse Yvonne George, « une étoile de mer », dont il est fou amoureux.

    On retrouve l’ambiance décrite par Dan Franck dans Bohèmes. Très vite, des noms d’artistes et d’écrivains qui se côtoient à Montparnasse : Miró, Masson, Aragon, Artaud… Dans La Liberté ou l’amour ! (1927), Desnos a inventé Louise Lame, « femme libre, sensuelle et cruelle », une héroïne que seule Yvonne « puisse approcher », « Yvonne aux yeux violets, à la voix déchirante ». Pour le poète, « on ne devrait pas avoir à choisir entre la liberté et l’amour ».

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    © Ernest Pignon-Ernest, Louise Lame (Desnos), Paris, 2013

    Gaëlle Nohant commence son récit avec l’apparition dans sa vie d’une autre femme, Youki, déjà presque aussi célèbre que Kiki de Montparnasse, la muse de Man Ray. Youki est la compagne de Foujita« le peintre japonais le plus réputé de Paris », qui coud lui-même ses déguisements « aussi beaux qu’inattendus ». Elle a entendu parler des surréalistes et du « fameux » Desnos ; elle a lu son roman et même les passages censurés, elle a aimé son héroïne. Youki trouve que Robert a « des yeux d’huître ». Ils se testent.

    Yvonne George habite Neuilly, si calme par rapport au quartier de Desnos. Dans son appartement luxueux, « il ne restera bientôt plus rien de cette reine de la scène qui tient Paris dans le pouvoir de sa voix. La tuberculose et l’opium se disputent les reliefs de sa beauté. » Cocteau voudrait qu’elle parte en cure avant de donner des concerts à l’Olympia, elle se demande si elle en aura la force. Robert l’assure de son soutien, la rassure, quémande : « j’aurais tout donné pour que tu m’aimes ».

    Avec les surréalistes, Desnos a participé aux séances de sommeil hypnotique, rêvé de « Rrose Sélavy », l’héroïne de Duchamp. Mais André Breton, devenu autoritaire, exclut les uns, rappelle les autres à l’ordre. Il reproche à Robert Desnos de gagner sa vie comme journaliste dans la « presse bourgeoise ». Celui-ci supporte de moins en moins son attitude. Il travaillera et écrira aussi pour le cinéma, sera chroniqueur musical et montera la Complainte de Fantômas à Radio-Paris.

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    Desnos et Youki

    Un jour où ils se croisent au bar de La Coupole, Desnos est « ensorcelé » par Youki – « A partir de maintenant, elle est unique et inoubliable ». On dit qu’elle est « joyeuse, fêtarde, aimant les hommes et l’amour », peu lui importe. Depuis quatre ans, son « amour fou » pour Yvonne est « sans issue ». Quand Youki l’invite au square Montsouris, où les Foujita habitent une maison avec jardin, Robert fait un effort d’élégance pour cette « enfant gâtée qui sautille d’un pas dansant sur ses escarpins neufs ». C’est « Foufou » qui a baptisé Lucie Youki, « Neige rose ». Ils s’entendent si bien que Foujita la confiera à Desnos quand il quittera Paris avec un modèle, en 1931. Robert et Youki emménageront ensemble rue Mazarine.

    Gaëlle Nohant insère des citations de Desnos tout au long de leur histoire, de leur amour tumultueux – un axe essentiel du roman. Elle ressuscite toute une époque autour du poète en rupture avec les surréalistes, farouchement indépendant ; elle montre son caractère entier, audacieux, bagarreur. Fidèle à ses amis, dont Jean-Louis Barrault, Prévert, sensible à toutes les beautés, il peut aussi se mettre en colère contre le mensonge, l’hypocrisie. L’extrême-droite est sa bête noire.

    On le suivra dans les combats du Front populaire, dans ses rencontres avec Pablo Neruda, Federico Garcia Lorca. Encouragé par eux, il « s’oblige désormais à écrire un poème chaque jour. » Plus tard on le verra s’engager dans la Résistance. Desnos prend des risques pour contrer l’injustice, venir en aide à ceux qui sont menacés. Il paiera son engagement le prix fort. Gaëlle Nohant donne envie de lire plus avant « Robert le Diable », si bien chanté par Jean Ferrat. Légende d’un dormeur éveillé est un magnifique hommage à l’amoureux, l’ami, le poète, l’homme libre que fut Robert Desnos.

  • Vivre seule

    mona chollet,sorcières,la puissance invaincue des femmes,essai,littérature française,chasse aux sorcières,indépendance,maternité,vieillesse,vision du monde,féminisme,culture« Loin de l’isolement misérable que les préjugés associent au fait de vivre seule, cet affinement inlassable de leur identité produit un double effet : il leur permet d’apprivoiser et même de savourer cette solitude à laquelle la plupart des gens, mariés ou pas, sont confrontés, au moins par périodes, au cours de leur vie, mais aussi de nouer des relations particulièrement intenses, car émanant du cœur de leur personnalité plutôt que de rôles sociaux convenus. En ce sens, la connaissance de soi n’est pas un « égoïsme », un repli sur soi, mais une voie royale vers les autres. Contrairement à ce que veut nous faire croire une propagande insistante, la féminité traditionnelle n’est pas une planche de salut : chercher à l’incarner, adhérer à ses valeurs, loin d’assurer notre immunité, nous affaiblit et nous appauvrit. »

    Mona Chollet, Sorcières. La puissance invaincue des femmes

    Philibert Cockx, Femme peignant

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    Pour info, les inscriptions aux « Estivales 2019 »,
    promenades guidées dans Schaerbeek,
    sont ouvertes : https://www.1030.be/fr/estivales-2019

  • Femmes et Sorcières

    Mona Chollet s’attache dans Sorcières. La puissance invaincue des femmes (2018) à creuser ce que recouvre une telle désignation. L’image de la sorcière varie à travers les siècles. Si la « chasse aux sorcières » désigne couramment la mise à l’écart de ses opposants politiques par un gouvernement, n’oublions pas que les sorcières ont vraiment été chassées, condamnées, brûlées. Leur puissance faisait peur. Les féministes y voient les prémices de la violence masculine envers les femmes.

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    Fascinée moins par la sorcière de Blanche-Neige que par Floppy Le Redoux (dans Le Château des enfants volés de Maria Gripe), Mona Chollet raconte comme elle était impressionnée par son aura, « faite de calme profond, de mystère, de clairvoyance ». Dans la frayeur délicieuse qui s’emparait d’elle et de ses camarades devant ces personnages imaginaires, elle percevait une promesse : « On sentait soudain que tout était possible, et peut-être aussi que la joliesse inoffensive, la gentillesse gazouillante n’étaient pas le seul destin féminin envisageable. »

    « Sorcière » : il lui a fallu longtemps pour retrouver sous le mot « la pire des marques d’infamie, l’imputation mensongère qui avait valu la torture et la mort à des dizaines de milliers de femmes » en Europe, aux XVIe et XVIIe siècles. Le mythe de la sorcière naît peu après l’apparition de l’imprimerie avec la publication de l’œuvre de deux inquisiteurs en 1487 : Malleus maleficarum (Le Marteau des sorcières) d’Henri Institoris et Jakob Sprenger. « Réédité une quinzaine de fois, il fut diffusé à trente mille exemplaires dans toute l’Europe durant les grandes chasses. »

    Les juges s’en serviront et le succès de l’ouvrage fera naître « d’autres vocations de démonologues ». Dans les procès pour sorcellerie, 80% des accusés et 85% des condamnés étaient des femmes. Magicienne ou guérisseuse, caractère fort ou de sexualité « un peu trop libre », « toute tête féminine qui dépassait pouvait susciter des vocations de chasseur de sorcières. » Le Marteau des sorcières affirmait qu’elles pouvaient faire disparaître les sexes masculins et même en faisaient collection ! L’américaine Anne L. Barstow juge aussi extraordinaire que ces événements « l’obstination mise par les historiens à nier que les chasses aux sorcières furent une « explosion de misogynie » ».

    En 1968 est né à New York le mouvement WITCH (Women’s International Terrorist Conspiracy from Hell). Les féministes ont compris que sous le mot « sorcières », il fallait lire « femmes » et ont revendiqué d’en être – rappelez-vous la revue Sorcières ou encore la belle chanson d’Anne Sylvestre, Une sorcière comme les autres. Son champ d’étude étant très vaste, Mona Chollet développe quatre aspects associés aux sorcières : l’indépendance, l’absence d’enfantement, la vieillesse, une autre vision du monde.

    Mener « une vie à soi » sans se marier ni devenir mère, c’est prendre le contrepied de l’idéal de la femme au foyer, un choix défendu par certaines féministes. Une enquête sociologique d’Erika Flahault (2009) a classé les femmes seules en trois catégories : « en manque » pour celles qui subissent cette situation et en souffrent, « en marche » pour celles qui apprennent à l’apprécier, « les apostates du conjugal » pour celles qui organisent volontairement « leur vie, leurs amours et leurs amitiés en dehors du cadre du couple ».

    Faits d’histoire, films, livres, manuels de psychologie, séries télé, il ne manque pas d’exemples pour diaboliser la femme indépendante ou autonome. A l’opposé de ceux qui estiment que « le seul destin féminin concevable reste le don de soi », le collectif Les Chimères dénonce : « Une « vraie » femme, c’est un cimetière de désirs, de rêves manqués, d’illusions ». Celles qui choisissent de ne pas procréer suscitent le malaise. Mona Chollet en témoigne : « Ayant accumulé les problèmes de santé au cours de ma vie, j’éprouve un grand soulagement à ne pas avoir dû partager avec un enfant, en le portant d’abord dans mon ventre puis dans mes bras, les ressources physiques qu’il me restait. »

    « L’inégalité entre les sexes liée à l’âge est à la fois l’une des plus faciles à constater et l’une des plus difficiles à contester. » La troisième partie de Sorcières explore la façon de voir ou de vivre le vieillissement, l’évolution des mentalités. Elle se termine sur une belle citation de Susan Sontag. De façon surprenante et sincère, Mona Chollet parle pour finir de sa « stupidité » et du sentiment d’incompétence qu’elle a souvent ressenti face aux explications masculines du monde.

    Et pourtant, la maîtrise excessive de la nature peut être vue aujourd’hui comme responsable de grands désordres. En témoigne « la lente extension à toute la planète, à partir de l’Occident de la Renaissance, d’une logique marchande, froidement calculatrice, présentée à tort comme un sommet de rationalité » (Jean-François Billeter). Cette manière d’étrangler la nature ne serait-elle pas à rapprocher de la chasse aux sorcières ? Mona Chollet va jusqu’à débusquer « une hostilité foncière envers les femmes et un culte des attitudes viriles » chez certains médecins. Avec Sorcières, Mona Chollet décrypte des comportements d’hier et d’aujourd’hui.