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Littérature - Page 119

  • Lydia Flem rue F.

    Emprunté avant de partir, Paris Fantasme de Lydia Flem, avec « Les larmes » de Man Ray en couverture, s’est révélé une excellente lecture de vacances, chaque chapitre proposant une nouvelle adresse ou un thème particulier. Cinq cents pages pour « une rue, dix maisons, cent romans ». En épigraphe, Virginia Woolf. En préambule, sous une citation de Freud – faut-il rappeler que Lydia Flem est aussi psychanalyste ? –, une question liminaire qu’elle se pose depuis toujours : « Qu’est-ce qui donne le sentiment d’être chez soi quelque part ? D’habiter tout à la fois son corps, sa maison et le monde ? »

    Flem Mur_peint_rue_Férou,_Paris,_France.jpeg
    Mur peint à la main du poème "Le bateau ivre" d'Arthur Rimbaud (cliquer pour agrandir)
    par Jan Willem Bruins (Paris, Rue Férou, 2012)

    Les vingt pages de « Sur le seuil » mettent en place les éléments personnels mêlés à ses recherches sur la rue Férou : les histoires que lui racontait son père, l’enfant « vive, joyeuse, espiègle » qu’elle était avant de devenir une adolescente craintive – à vingt et un ans, ne parvenant plus à traverser la rue, seule, elle entreprend une psychanalyse  –, l’admiration pour sa mère, Résistante française revenue d’Auschwitz, qui l’a élevée en français, « sa langue d’adoption, sa langue d’amour ».

    En 2012, Lydia Flem lit que Man Ray a vécu ses dernières années au 2 bis, rue Férou, non loin de sa propre « tanière parisienne » dans le VIe arrondissement. Née à Bruxelles, ayant vécu à Vienne, Venise, Paris, elle concède n’avoir comme seul territoire véritablement personnel que son « corps-maison-monde ». Le premier mai 2012, elle découvre, « peints à main levée par un calligraphe sur le long et haut mur d’enceinte de l’hôtel des finances du VIe arrondissement », les premiers vers du « Bateau ivre » d’Arthur Rimbaud.

    Ainsi a commencé la construction de ce livre « tout en courbes et en zigzags ». Tant de personnalités ont habité rue Férou, écrivains, artistes, tant de personnages littéraires aussi ! Elle qui « arpente plus volontiers les pages des livres et des manuscrits que l’asphalte des villes » a trouvé une rue à explorer plus avant : une dizaine de maisons dans une rue en pente douce entre la place Saint-Sulpice et le jardin du Luxembourg.

    Paris donc, mais pourquoi « Fantasme » ? « Toutes les rues du monde ne sont-elles pas des fantasmes ? » interroge celle pour qui « Nos histoires singulières sont liées à toutes les autres histoires. » Les archives de la rue Férou font surgir des fantômes. Une première salve de notes datées va d’un contrat de mariage en 1635 à 1934, l’année où un célèbre affichiste, Cassandre, y ouvre une école d’art graphique – il est l’auteur des initiales « enchevêtrées » d’Yves Saint Laurent.

    Lydia Flem, qui expose et publie des photographies, s’arrête sur une photo de ses parents à Venise en 1952. Son livre traverse le temps et l’espace, passe des archives sur Etienne Férou, procureur au Parlement, décédé avant 1547 à une photo d’elle-même dans son berceau, « nouvelle-née » privée alors de sa mère atteinte de tuberculose. Plus loin, décrivant une photo d’elle à onze mois avec sa grand-mère au jardin des Tuileries, elle conclut : « Notre vie est d’abord une narration, un conte, un poème. »

    Et puis, voici les maisons, les habitants de la rue Férou : le numéro 1, disparu ; le numéro 2, où vivait le curé de Saint-Sulpice au XVIIe siècle ; elle raconte sa vocation, son parcours, la fondation d’un séminaire (détruit) dont subsiste le grand mur désormais dévolu aux cent vers déclamés par Rimbaud lors du dîner des « Vilains Bonshommes ». Le calligraphe Jan Willem Bruins (1946-2021) a commencé à calligraphier sur les murs à Leyde avec un poème de Marina Tsvetaïeva, pour fêter les cent cinquante ans du mouvement De Stijl.

    Certains chapitres de Paris Fantasme se terminent sur des recettes, familiales ou liées aux personnalités de la rue Férou. Les moins connues y côtoient les plus célèbres. Dans l’impasse disparue entre le 2 et le 4 ont vécu « Belle et bonne », la fille adoptive de Voltaire ; Anne Soria, factrice de pianos portatifs pour enfants. L’impasse s’est métamorphosée en atelier d’artiste, 115 m2 sous un toit de verre.

    Après un détour par la maison natale de Lydia Flem, une maison blanche moderniste des années 50 où ses parents vivaient au deuxième étage, voici le 2 bis de la rue Férou où vécut Man Ray, l’ami américain de Marcel Duchamp qui a choisi de vivre « ailleurs » pour « naître à soi-même, le choix de tout artiste ». Sa vie hors du commun racontée, Lydia Flem lui adresse une lettre : sa mère admirait que Man Ray ait su « être là où ça se passe », ce coin de Paris était « le pays de [sa] mère ». « Pourquoi suis-je toujours restée en transit, dans l’entre-deux, Paris-Bruxelles, sans rompre le sortilège du passage (…) ? »

    Chaque numéro de la rue Férou devient matière à conter, à raconter des vies dont on a gardé la trace, à faire revivre les siens et à ranimer des choses, comme ce mobile à la Calder fabriqué par son père Boris et qui se trouve à présent chez elle au-dessus d’une table. Pour se sentir au plus près de son sujet, Lydia Flem va y louer pendant quelques mois un lieu où écrire.

    Dumas a fait vivre ses mousquetaires dans le quartier. Mme de la Fayette a écrit La princesse de Clèves au 10, rue Férou. Le jeune Fantin-Latour y a vécu pauvrement, avant que Whistler ne lui procure une clientèle anglaise pour ses natures mortes de fleurs et de fruits. (Flem rappelle qu’Elstir, le nom donné par Proust au peintre de La Recherche, est l’anagramme des six dernières lettres de Whistler.)

    Ouvrez Paris-Fantasme : un formidable kaléidoscope de la vie parisienne en même temps qu’une réflexion personnelle sur l’art d’habiter. Certaines pages m’ont rappelé Chez soi, l’essai de Mona Chollet.  Si vous n’êtes pas sensible à la magie de « prononcer les noms » des archives de la rue Férou, écoutez les accents autobiographiques de Lydia Flem – un des fils du livre que j’ai retrouvé chaque fois avec plaisir. Enfin, son hommage à Eugène Atget, le photographe qui a immortalisé les anciens quartiers de Paris détruits par Haussmann est suivi d’une lettre : un beau portrait de celui qu’elle appelle « le Nadar de Paris ».

  • Ouverture

    silvia baron supervielle,un été avec geneviève asse,entretien,littérature française,conductrice-ambulancière,ile aux moines,paris,presqu'île du rhuys,asse,lumière,ligne,culture,autobiographie,bleu« Est-ce le bleu qui fit naître dans vos tableaux cette ligne qui les partage ?
    Je ne pense pas. J’ai dit que les lignes qui traversent ma peinture ne sont pas d’aujourd’hui. Auparavant, elles délimitaient la fenêtre ou les portes : elles étaient l’ouverture. Maintenant, la ligne est l’ouverture d’une couleur. En fait, je prolonge cette ligne, que l’on retrouve dans mes gravures, dans mes dessins. C’est comme le trait d’un silex qui fractionne la lumière. Il peut être tracé avec un autre instrument. Dans le travail, le peintre saisit ce qu’il trouve autour de lui : un pinceau, un couteau, un crayon noir ou de couleur. J’ai besoin quelquefois d’un fil, ligne de couleur, fil à plomb : d’un trait rouge qui apporte sa chaleur. Le rouge m’attire, mais je ne l’emploie que très peu pour le moment. »

    Silvia Baron Supervielle, Un été avec Geneviève Asse

    Geneviève Asse, Lignes et rouge, 2010, print, lithography
    © Photo: Jean-Louis Losi, © ADAGP, Paris, Banque d’Images de l’ADAGP

  • Signer

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    Geneviève Damas, Jacky

    Source de la photo (détail) :  Le village de Doel - Photographies de Sylvain Mary

  • Ibra et Jacky

    Geneviève Damas – beaucoup d’entre nous ont aimé son premier roman, Si tu passes la rivière (2011) – signe cette année Jacky, un roman qui sonne juste sur un sujet délicat, sans tomber dans les stéréotypes : la rencontre entre un jeune musulman (revenu du djihad) et un garçon juif de son âge. Jacky est aussi le titre donné par Ibrahim Bentaieb, dix-huit ans, à son travail de fin d’études (TFE) secondaires. Son professeur titulaire de classe a bien insisté : pour obtenir son diplôme, il lui faudra non seulement réussir ses trois examens de passage, mais aussi lui remettre un travail sur n’importe quel sujet qui l’intéresse, avant la délibé du mois d’août.

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    Rien ne l’inspire, à part Jacky, qu’il a rencontré en janvier. A la fin du premier trimestre, la prof de français avait annoncé à ses élèves, musulmans pour la plupart, que pour lutter contre la montée des intolérances à la suite des attentats de Paris et de Bruxelles, ils participeraient à une journée d’activités avec une classe de catholiques et une classe de Juifs, pour « éprouver la tolérance » entre eux. (Damas a animé un atelier d’écriture sur ce thème : « Oser l’espoir ».) Peu enthousiastes, certains garçons avaient d’abord pensé à se procurer un certificat médical pour y échapper, mais ils étaient tout de même arrivés au Centre culturel laïc juif, « un lieu sous surveillance militaire au centre de Bruxelles ».

    Arielle, écrivain et organisatrice, les avait accueillis un par un, distribué des autocollants avec leur prénom, puis les élèves avaient été répartis en groupes dans différents locaux, ensuite en « binômes » : « Ibrahim ira avec Jacky ». Il espérait tomber sur un catholique, mais « un minus aux cheveux noirs » lui avait alors souri et tendu la main : ils avaient trois quarts d’heure pour faire connaissance. « C’était juste un garçon comme moi. Disons qu’il n’était pas différent de ce que j’aurais été si cela [qu’on découvrira plus tard] ne m’était pas arrivé. » 

    « Mon portrait de Jacky » – chacun devait rédiger le portrait de son interlocuteur sans le nommer, texte qui serait lu par quelqu’un d’autre – permet au lecteur de situer le personnage éponyme ; celui qu’il a fait d’Ibrahim ne viendra qu’à la fin du roman, comme indiqué sur le plan qui précède l’introduction. Quand Jacky Apfelbaum lui propose de rester en contact sur les réseaux sociaux, il lui a répondu qu’il ne pouvait plus les utiliser et donné son numéro de téléphone.

    Pour participer au voyage de fin d’année, Ibrahim a dû d’abord parler avec son assistante de justice et attendre l’autorisation de la juge. A son retour de Rome, il reçoit un texto de Jacky : « On se voit ? » Il file en vélo à leur rendez-vous au Bois de la Cambre, la première d’une série de rencontres où ils font connaissance et se découvrent plus proches qu’ils ne l’auraient cru ; ils deviennent amis. Ensemble, ils s’inscrivent aux vingt kilomètres de Bruxelles, vont « graffer » à Doel (la passion de Jacky). L’un habite Schaerbeek, l’autre Uccle, mais le jeune Juif de milieu aisé envie « Ibra » dont les parents sont plus présents que les siens.

    Geneviève Damas fait raconter par Ibrahim, étape par étape, le développement d’une amitié a priori improbable. Tout n’est pas idyllique dans leur relation, mais l’émotion surgit à maintes reprises et on s’attache aux deux protagonistes. Ibra et Jacky ont chacun leurs problèmes personnels et on se prend à espérer, quand les embûches se présentent, qu’ils arrivent à surmonter ce qui pourrait les éloigner l’un de l’autre.

  • Le fidèle Louis Pion

    Van Cutsem, mécène / 4     

    Louis Pion (1851-1934), peintre et photographe, fait partie des artistes méconnus originaires de la région de Tournai. C’est lui qui a signé le beau portrait de profil en couverture de Henri Van Cutsem, un mécène. Né dans une famille d’agriculteurs, contrairement à ses frères, il choisit une autre voie et apprend le dessin et la peinture à l’Académie des Beaux-Arts de Tournai sous la direction de Léonce Legendre. Puis, à Bruxelles, de Joseph Stallaert.

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    Louis Pion, Mignon rêvant à sa destinée, 1877,
    acquis par la ville, Tournai, Musée des Beaux-Arts

    Après son voyage en Italie en 1873, il revient à Bruxelles et y fait connaissance avec Guillaume Charlier, dont il devient l’ami. Pion lui a servi de modèle pour Le Déluge, sa première sculpture primée et acquise par Henri Van Cutsem. Tous deux entrent dans le cercle intime du mécène, qui les invite chez lui avenue des Arts à Bruxelles ou dans sa villa de Blankenberge.

    Le choix de léguer la collection Van Cutsem à Tournai, outre la rencontre avec le bourgmestre déjà évoquée, tient aussi à la position prise par la Commission des musées de Bruxelles lors de l’inventaire : elle a refusé Périmèle, Nymphe de Capri, une grande toile de Léonce Legendre, professeur puis beau-père de Louis Pion.

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    Léonce Legendre, Périmèle, Nymphe de Capri, Tournai, Musée des Beaux-Arts

    « L’âme bercée des visions artistiques qui le transportent dans le monde idéal, il traduit à l’île de Capri la légende d’une nymphe transformée en île, dans tout l’éclat de sa jeunesse et l’épanouissement de sa beauté. Couchée sur le sable, son opulente chevelure dorée s’enroule sous ses bras gracieusement renversés derrière la tête, la nymphe regarde la mer bleue dont les flots viennent effleurer ses pieds roses. Des coquillages et quelques branches de corail agrémentent le premier plan, tandis qu’on aperçoit au loin l’île de Capri baignée d’air et de lumière à demi confondue dans la profondeur du ciel. » (Louis Pion, à propos de l’œuvre de Léonce Legendre, archives du Musée des Beaux-Arts de Tournai)

    Dès lors, Louis Pion va se dévouer à l’avancement du projet de musée avec la ville de Tournai et avec l’architecte choisi par Van Cutsem pour le construire. Entre la commande à Victor Horta (1903) et l’inauguration du musée des Beaux-Arts de Tournai (1928), vingt-cinq ans de travail, de changements dans les plans, et la guerre de 1914-1918. Il fut décidé à Tournai d’exposer dans ce nouveau musée à la fois la collection d’art moderne de Henri Van Cutsem et les collections d’art ancien de la ville.

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    Source : La Librairie belge

    Pour faire avancer les choses, Louis Pion n’a pas manqué d’écrire au bourgmestre de Tournai : « Afin d’engager le Conseil à voter l’achèvement complet en une fois, le collège s’y montrant sympathique – Horta proposa d’abandonner ses honoraires d’une partie des travaux qui restaient à exécuter et Charlier après un instant de réflexion se tourne vers moi et dit : « Eh bien si Tournai veut faire ça – reprendre les travaux tout de suite et les achever en une fois, moi aussi je ferai quelque chose. Tu peux dire de ma part à l’administration communale […], moi aussi je ferai quelque chose : je donne pour le Hall de la sculpture toutes mes œuvres se trouvant dans mon atelier. » (archives du Musée des Beaux-Arts de Tournai, sans date)

    Le Dictionnaire des peintres belges mentionne dans sa notice sur Louis Pion, en plus de sa peinture, sa pratique de la photographie « qui donne naissance à une production d’admirables grisailles consacrées aux travaux des champs ». Il signale que l’artiste a été directeur de l’Académie de Tournai et, de 1926 à 1932, premier conservateur du musée des Beaux-Arts.

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    Louis Pion, La lecture, s.d., crayon sur papier, Tournai, Musée des Beaux-Arts

    Dans son discours inaugural en 1928, fidèle, « Le commandeur, Louis Pion » (titre du chapitre qui lui est consacré), 77 ans, n’a pas manqué d’évoquer ses amis disparus (Van Cutsem, décédé en 1904 ; Charlier, en 1925) : « C’était à mon sens un mandat que je tenais de mes amis défunts et dont l’accomplissement m’était imposé comme un devoir doublement sacré ». Il a aussi regretté le manque de place pour exposer tous les artistes et souhaité que « dans un temps pas trop éloigné, on pourra annexer au Musée deux nouvelles salles où ils seront mis en valeur ». Le projet d’extension actuel du musée, malgré la polémique suscitée par certains aspects du projet architectural, répond donc à un besoin d’espace ressenti dès sa naissance.

     

    Source : Henri Van Cutsem, un mécène, publié dans la collection « L’œuvre au miroir des mots » en 2018-2019, à l’occasion d’une exposition des Archives & Musée de la Littérature et du Musée des Beaux-Arts de Tournai.