« Il fit un petit essai qui montrait son itinéraire à travers le canyon. Une route tortueuse était tracée à la verticale au centre de la toile, entourée de taches de couleurs vives qui représentaient les collines et la végétation avec, ici et là, des arbres ou une maison. Ce tableau n’avait rien à voir avec ceux qu’il avait peints jusque-là – sauf avec celui qu’il avait fait au hasard pour essayer les couleurs acryliques – et ressemblait à un dessin d’enfant. Le second fut plus grand, plus ambitieux : il peignit le trajet de sa maison à son atelier, dans des couleurs plus douces, avec une technique par moments presque pointilliste. La route ondulante traversait la toile horizontalement, bordée par un paysage plus complexe qui incluait des collines, des arbres, de la végétation basse, mais aussi un court de tennis, une piscine, un poteau électrique, un plan quadrillé de Downton L.A., la mer à l’horizon. Tout était à la même échelle, comme dans ces cartes dessinées par les enfants. Ces deux tableaux, et ceux qui suivirent, n’étaient pas des paysages traditionnels mais des voyages dans le temps, des récits pleins de vie qui charmaient l’œil par leur équilibre de couleurs chaudes et de formes géométriques. Les critiques penseraient qu’il était retombé en enfance. David n’avait aucun doute : il s’engageait sur la bonne voie. »
Catherine Cusset, Vie de David Hockney
© David Hockney, Nichols Canyon, 1980, acrylique sur toile 84 x 60"
(non exposé à Bozar)
Commentaires
Bonjour Tania, me voilà un peu de retour dans la blogosphère. Très joli reportage sur la vie et l'oeuvre de David Hochney. j'ai vu un entretien avec ce vieillard maliceux qui met un soin absolu à toujours se vêtir avec élégance et jouit intensément de sa vie en Normandie comme le montre ses peintures.
Bonjour, Zoë. La joie de vivre de Hockney ne fait pas de doute, ses couleurs la célèbrent. A bientôt pour prendre de vos nouvelles.
C'est joyeux ces couleurs éclatantes ; on a envie de se projeter dans un paysage aussi attirant.
N'est-ce pas ? On s'y réchauffe.
Ces tableaux, un peu naïfs et si colorés sont tout à fait dans la veine de la peinture sud-américaine traditionnelle, tu ne trouves pas ?
C'est vraiment beau.
Je ne connais pas assez la peinture sud-américaine pour en juger, Colo. Ravie de partager ce coup de coeur.
Que la couleur fait du bien!!!
Lorsque je rentre d'Inde et que je vois nos rues occidentales, je ls plains de tout cœur d'être dans un pareil univers; là- bas, les saris sont violet, anis, rose, bleu indien...D.H. ne crains pas la couleur, lui. C'est en cela que les peintres nous font du bien!
Normandie, Californie, Amérique du Sud, Inde... La palette colorée du peintre semble universelle ! Oui, les couleurs font du bien, je suis d'accord - tu le sais déjà.