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  • Moments de fête

    En Belgique, la famille royale organise traditionnellement en fin d’année un concert de Noël au Palais Royal, diffusé à la télévision. Cette année, il n’était pas possible d’y rassembler un public, mais le concert a été maintenu. Pour la première fois, les enfants de Philippe & Mathilde y ont participé, un encouragement sympathique à tous ceux qui apprennent à jouer d’un instrument de musique. C’était un beau concert de la chorale féminine Scala & Kolacny Brothers qui a interprété des airs variés, en commençant par My December (Linkin Park).

    Concert de Noël au Palais Royal 2020 Scala.jpg
    © BELGA / POOL FREDERIC SIERAKOWSKI
    Concert de Noël au Palais Royal de Bruxelles (20/12/2020)

    Depuis 1961, Les Belges ont en outre droit à un message royal de Noël et Nouvel An : ce discours télévisé s’adresse à toute la population dans les trois langues nationales. La veille de Noël, nous avons eu la belle surprise, avant l’intervention du roi Philippe, d’une émission inédite à 18h : « Noël ensemble à 11 millions ». Inédite, vu que ce programme était retransmis en direct et en même temps sur deux chaînes télévisées francophones et sur trois chaînes télévisées flamandes (première chanson à la 38e minute).

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    Noël ensemble à 11 millions (24/12/2020)
    Edition spéciale sur Auvio (rtbf.be)

    Ce programme belge sans frontière linguistique faisait chaud au cœur. J’étais très émue en pensant à ma famille flamande du côté maternel, à ma mère qui aurait tant aimé vivre cela, une même fête pour les Flamands, les Wallons et les Bruxellois ! Des témoignages sur l’année écoulée, des vues aériennes de beaux endroits du pays, et, bien sûr, de la musique : Axelle Red, Hooverphonic, Lous and The Yakuza, Jasper Steverlinck & Typh Barrow, à nouveau la chorale Scala, et Clouseau en exclusivité avec Charles, la gagnante de The Voice Belgique. Si vous avez accès à Auvio (RTBF), vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessus pour revoir, réécouter cette émission spéciale très réussie. Sinon, vous trouverez sur YouTube un amusant clip vidéo où Scala chante Le vent nous portera (Noir Désir).

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    Origamis de Charles Kaisin dans les Galeries Royales Saint-Hubert, Noël 2020, Photo © Nicolas Lobet

    Remarquable décor festif à Bruxelles en cette fin d’année 2020 : au Palais Royal (derrière la chorale), à l’Hôtel de Ville de Bruxelles (le sapin dans la cour), dans les galeries royales Saint-Hubert et dans le centre, les origamis de Charles Kaisin font merveille, en prolongement de l’opération Origami for Life lancée durant le premier confinement.

    * * * Bon passage vers 2021 ! * * *

  • A l'aveuglette

    Sontag-Sur-la-photographie-Bourgois Titres.jpg« Au printemps de 1921, deux appareils photographiques automatiques, qui venaient d’être inventés à l’étranger, furent installés à Prague : ils reproduisaient l’image de la même personne six fois, dix fois ou plus sur la même épreuve.
    Quand j’amenai à Kafka une série de ces photos, je lui dis avec enjouement : « Pour quelques couronnes, on peut se faire photographier sous tous les angles. Cet appareil est un
    Connais-toi toi-même mécanique.
    – Vous voulez dire un
    Méprends-toi toi-même, répondit Kafka avec un léger sourire.
    – Que voulez-vous dire ? protestai-je. L’appareil photo ne saurait mentir !
    – Qui vous a dit une chose pareille ? » Kafka pencha la tête sur son épaule. « La photographie concentre le regard sur la surface. Pour cette raison, elle obscurcit la vie secrète dont la faible lueur traverse les contours des choses comme un jeu de lumière et d’ombre. Cela, même la lentille la plus fine ne saurait le saisir. Il faut le sentir à l’aveuglette… Cet appareil photo automatique ne multiplie pas le regard des hommes ; il se contente de lui donner, en infiniment plus simple, un regard de mouche. »

    Extrait de Conversation avec Kafka, Gustav Janouch

    Cité par Susan Sontag à la fin de Sur la photographie (Petite anthologie de citations)

  • Sur la photographie

    Dans Sur la photographie, paru en 1977, devenu « livre culte sur le sujet », Susan Sontag (1933-2004) expose « quelques-uns des problèmes, esthétiques et moraux, que pose l’omniprésence des images photographiques » ; son premier article publié en 1973 dans une revue new-yorkaise en a engendré un autre et ainsi de suite, six en tout. Les relisant pour l’édition française (traduction de Philippe Blanchard avec la collaboration de l’auteur), elle constate que « Ecrire sur la photographie, c’est écrire sur le monde. Et ces essais sont en fait une méditation prolongée sur la nature de notre modernité. »

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    « L’espèce humaine s’attarde obstinément dans la caverne de Platon et continue, atavisme ancestral, à faire ses délices des simples images de la réalité. » Différentes des images plus artisanales du passé, les images se sont multipliées, enseignant « un nouveau code visuel » : « les photographies modifient et élargissent notre idée de ce qui mérite d’être regardé et de ce que nous avons le droit d’observer. » En faire collection, c’est « collectionner le monde ».

    En photographiant, nous nous approprions l’objet photographié, nous entretenons avec le monde un « rapport de savoir, et donc de pouvoir ». Or les photographies, « qui bricolent l’échelle du monde », deviennent quand elles sont publiées dans un livre « l’image d’une image ». Parlant des « pièces à conviction » dont fait usage la police et des documents photographiques servant de preuves, Sontag examine les limites du procédé, vu que « les photographies sont autant une interprétation du monde que les tableaux et les dessins. »

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    Portrait de Sontag par Juan Fernando Bastos (pastel)

    C’est souvent par une affirmation surprenante qu’elle ouvre son analyse de ce qui se passe quand on utilise un appareil photo, en prenant soin de rappeler l’évolution de cette technologie. Suzanne Sontag évite les lieux communs et donne matière à réflexion en rebondissant d’un paragraphe à l’autre, d’un essai à l’autre, c’est passionnant. Dès le début, on s’interroge sur la fonction sociale de la photographie, activité artistique pour certains, art populaire ou divertissement pour d’autres. Dans les années 70, elle y voit principalement « un rite social, une défense contre l’angoisse et un instrument de pouvoir. »

    On prend une photo « pour donner réalité au vécu » (en famille, en voyage, en vacances…). « L’activité photographique a institué une relation de voyeurisme chronique avec le monde, qui nivelle la signification de tous les événements. » Chez le reporter contemporain, photographier « est par essence un acte de non-intervention ». Sontag analyse finement comment prendre une photo est une agression et comment « l’œuvre de dissolution incessante du temps » se glisse dans cette manière de découper un instant en le fixant. « Une photo est à la fois une pseudo-présence et une marque de l’absence. »

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    Susan Sontag (2000) Photo © Gérard Rondeau

    Contre l’idée de connaître le monde en l’acceptant tel que la photographie le montre, l’essayiste démontre comment, « rigoureusement parlant, on ne comprend jamais rien à partir d’une photographie ». La compréhension a besoin de temps, d’explication : « Seul le mode narratif peut nous permettre de comprendre. » Susan Sontag, ne l’oublions pas, est aussi romancière (En Amérique, L’amant du volcan).

    Elle examine le travail des grands photographes américains (Walker Evans, Stieglitz, Diane Arbus…) aux intentions parfois opposées, à partir de la révolution culturelle proposée par Walt Whitman qui invite à regarder au-delà des différences « entre le beau et le laid, l’important et l’insignifiant » : « les faits, dès qu’ils se jettent dans le monde, sont inondés de lumière ».

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    Multiples sont les définitions. « Photographier, c’est conférer de l’importance. » La photographie, « seul art surréaliste par nature ». Le photographe, « version armée du promeneur solitaire ». L’appareil photo « fait de chacun un touriste du réel d’autrui et finalement du sien ». Chacune de ses affirmations s’appuie sur une exploration des enjeux, des manières de faire, des effets produits. Sontag a le sens de la formule, des contrastes. Des photos, qui sont forcément des artefacts, elle écrit : « Elles sont les nuages du rêve et la grenaille de l’information. » 

    Sur la photographie est un essai à lire et à relire tant il est dense, stimulant, bourré d’exemples qui nous font revisiter les étapes de la photographie, ses rapports avec l’art, la façon dont elle construit et détruit en même temps, banalisant l’effroyable ou les débris de notre société. La photographie a chamboulé la notion du beau, valorisé de façon extraordinaire les apparences, « changeant du même coup jusqu’à l’idée de réalité, et de réalisme. » Susan Sontag montre à quel point la photographie a modifié notre regard et notre sensibilité. Magistral.

  • Comme une aile d'ange

    Noël Carrillo Et la question.jpg

    Et la question arriva d’en haut
    comme une aile d’ange
    fracturant la nuit

    Personne ne sut d’où elle tombait
    mais elle était désormais posée
    à même la terre
    à même chaque visage

    une question de vie ou de mort
    nue
    insolente
    de celles qui empêchent toute somnolence
    et rendent à jamais pèlerin
    la question que seul un dieu pouvait poser

    qu’est-ce qui en toi n’est pas encore né ?

    Francine Carrillo, Le Plus-que-Vivant, Labor et Fides

    in Kerkebeek n° 139, décembre 2019-janvier 2020, page 6

    * * *

    Bonne fête de Noël à chacune, à chacun d'entre vous & à lundi !

    Tania

     

  • A Marie Gillet

    Gillet couverture.jpgLavande.jpg« C’était un beau matin,
    un nouveau matin.

     


    Ah oui, voilà.

     


    Désormais elle accueillerait chaque matin
    comme un nouveau matin, à vivre comme une première fois. »

    Marie Gillet,
    Avec la vieille dame,
    L’Harmattan, 2020.

     

    100 exemplaires vendus, cela se fête !

    Avec Colo, Anne Le Maître, Brigitte, Claudie, Denise, Dominique, Emma Messana, Quichottine... et cela continue avec ArtisAnne...

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    Bravo, Marie & bonne continuation à ce roman.

    Au plaisir de te retrouver en ligne – Bonheur du jour a passé le cap des dix ans cette année – et avec l’espoir de lire en 2021 une prochaine publication née de ta plume !

    Tania