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  • Femmes des plats pays

    Septentrion, dont je vous ai déjà parlé ici, a changé de nom l’an dernier pour devenir De lage landen / Les plats pays / The Low Countries (Mu in the City). Sur le site de la revue, les noms de plusieurs femmes artistes ont retenu mon attention. J’ai pu y lire intégralement un excellent article de Mélanie Huchet sur la peintre Marthe Donas (1885-1967), avec de belles illustrations de son art entre cubisme et abstraction ; je vous le recommande, si vous y avez accès. Peut-être n’est-ce possible que lors d'une première visite, aujourd’hui je n’y arrive plus. Mais j’ai pu lire son autre article sur Ilse D’Hollander, une jeune peintre flamande trop tôt disparue (1968-1997).

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    © Marthe Donas (en attendant de visiter son musée à Ittre) Source : De Morgen

    L’article consacré à Michaelina Wautier (1617-1689), « la femme qui bravait les interdits » (Heleen Debruyne) et « la grande dame du baroque », selon le titre de l’exposition anversoise de 2018 au MAS, est réservé aux abonnés. Quant à Marie Zolamian, j’apprends que cette artiste liégeoise née au Liban en 1975 a créé une nouvelle mosaïque pour le musée royal des Beaux-Arts d’Anvers, qui devrait bientôt rouvrir ses portes après une longue restauration.

    Si vous allez faire un tour sur le site, je vous signale une série sur les maîtres anciens dans différents musées d’Europe : Mon œuvre préférée… à Paris, Lille, Lyon, Rouen… Pour la photographe paysagiste néerlandaise Saskia Boelsums, « artiste néerlandaise de l’année 2020 », le ciel est l’élément clé du paysage.

  • Au bout du chemin

    La voix chaude d’Anne Sylvestre nous a si souvent tenu compagnie : drôle, ironique, tendre, combative, douce, entière… Quelle chanson choisir pour rendre hommage à cette femme qui vient d’arriver au bout du chemin ? Il y en a tant que j’aime.


    (paroles ci-dessous)

    Bien sûr « Une sorcière comme les autres », chanson culte que Pauline Julien a si bien interprétée aussi. Elles ont d’ailleurs chanté ensemble pour le spectacle Gémeaux croisées. « Non, non, tu n’as pas de nom », « Les gens qui doutent », les chansons d’Anne Sylvestre passent trop rarement à la radio, on les retrouve heureusement en ligne. 

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    C’est sans aucun doute le refrain de « Je cherche mon chemin » qui me revient le plus souvent aux lèvres. En 1998, l’année où Pauline Julien a décidé de partir pour de bon, Anne Sylvestre a publié Sur mon chemin de mots. En 2014, Coquelicot, et autres mots que j’aime. Voici donc ce que chante à jamais cette belle amie des mots, à chanter avec elle.

    On se connaît un peu, j'espère,
    On s'est déjà souri beaucoup
    Le chemin qu'il nous reste à faire
    A pris des airs de rendez-vous
    Et ça pourrait sembler tout rose
    Un peu trop facile, je sais,
    À tant chanter de belles choses
    Un peu de plus, on y croirait

    Mais moi, je ne sais pas
    Je ne sais pas
    J'avance et je me bats
    Mais moi, je ne sais rien
    Je ne sais rien
    Je cherche mon chemin

    On pourrait mener sans encombre
    Une belle histoire d'amour
    En gommant en douce les ombres
    En ne gardant que les contours
    Je vous dirais "Laissez-vous faire
    J'ai tout compris, c'est comme ça"
    Sans dire que je désespère
    De n'y rien comprendre parfois

    Mais moi, je ne sais pas
    Je ne sais pas
    J'avance et je me bats
    Mais moi, je ne sais rien
    Je ne sais rien
    Je cherche mon chemin

    Je pourrais aussi faire accroire
    Que je ne chante que pour vous
    Ça serait bien peu de mémoire
    Que de nier ce plaisir fou
    Que je prends en pleine lumière
    Et même sans me détourner
    L'amitié que je donne entière
    M'est au centuple renvoyée

    Mais moi, je ne sais pas
    Je ne sais pas
    J'avance et je me bats
    Mais moi, je ne sais rien
    Je ne sais rien
    Je cherche mon chemin

    On veut nouer des habitudes
    Mais à se battre dans son coin
    On prend un pli de solitude
    On embroussaille son chemin
    C'est avec vous que je suis forte
    Mais quand j'aurai passé la porte
    Laissez-moi douter à mon tour

    Car moi, je ne sais pas
    Je ne sais pas
    J'avance et je me bats
    Mais moi, je ne sais rien
    Je ne sais rien
    Je cherche mon chemin

    Anne Sylvestre, Je cherche mon chemin

    P.-S. L'hommage de François Morel à écouter sur France Inter
    (4/12/2020 - merci, Colo)

  • Abandonnée

    « Qu’est-ce que vous faites ici [en promenade dans les jardins de Kensington] avec ma fille ? demanda-t-elle à son mari ; et en dépit de cette question indignée, Maisie sentit plus que jamais combien sa propre personne passait inaperçue. Cette même question répétée d’une voix agressive et criarde fit aussitôt blêmir Sir Claude [son beau-père] : au lieu de répondre, il interrogea à son tour :
    – Qui diable avez-vous empaumé maintenant ?
    henry james,ce que savait maisie,roman,littérature anglaise,divorce,garde de l'enfant,cultureSur quoi Madame se tourna vers Maisie d’un air terrible, comme si elle voyait en elle la complice d’un crime. Maisie pétrifiée reçut en plein visage le regard des larges yeux peints de sa mère : on aurait dit des lanternes japonaises suspendues sous des arceaux pavoisés. Mais quelques paroles prononcées sur un ton soudainement et bizarrement radouci la ranimèrent.
    – Allez tout de suite vous asseoir avec ce monsieur, ma chérie. Je lui ai demandé de s’occuper de vous pendant quelques instants. Il est charmant, allez. J’ai à parler à cet individu.
    Maisie sentit la pression de la main de Sir Claude.
    – Non, merci bien. Cela ne se passera pas de la sorte. Cette enfant m’appartient.
    – Elle vous appartient ?
    Maisie stupéfaite entendait sa mère parler à Sir Claude comme à un étranger rencontré pour la première fois de sa vie.
    – Elle m’appartient. Vous l’avez abandonnée. Vous n’avez plus l’ombre d’un droit sur elle. Son père me l’a confiée, ajouta Sir Claude, et cette affirmation fit sursauter sa petite compagne, qui pouvait mesurer l’effet que ces mots avaient produit sur sa mère. »

    Henry James, Ce que savait Maisie