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chanson

  • Tous les rêves

    Pour vous présenter mes meilleurs vœux, voici une chanson de Pierre Rapsat, très bien reprise par Scala à Noël (aller à 21:30 sur l’enregistrement RTBF du concert de Noël au Palais Royal), portée par la si belle voix de Pierre Rapsat lui-même :

    Tous les rêves, tous les rêves que l’on a partagés
    Tous les rêves, tous ces rêves faut pas les oublier
    Tout ce qui nous apporte un peu de redoux
    Tout ce qui nous importe s’éloigne de nous

    Tous les rêves, tous ces rêves, tous ces baisers volés
    Tous ces rêves envolés qu’on a abandonnés
    Et qui nous donnaient l’envie d’aller jusqu’au bout
    À présent nous supplient de rester debout

    Mais les rêves, tous ces rêves que l’on ne faisait plus
    Mais les rêves, tous ces rêves que l’on croyait perdus
    Il suffit d’une étincelle pour que tout à coup
    Ils reviennent de plus belle, au plus profond de nous

    Aimons les étoiles (laissons-les filer)
    Laissons-les filer
    Aimons les étoiles

    Tous ces rêves nous élèvent, nous font aimer la vie
    Tous ces rêves, ça soulève et ça donne l’envie
    L’envie d’un monde meilleur, c’est beau mais facile
    De pas commettre trop d’erreurs, c’est bien plus difficile

    Car les rêves, car les rêves parfois viennent s’échouer
    Et s’achèvent, et s’achèvent devant l’écran d’une télé
    Dans un monde qui nous agresse, qui peut vous mettre en pièces
    Solitaire dans un trois pièces, tout ce qu’il nous reste

    C’est d’aimer les étoiles (laissons-les filer)
    Laissons-les filer
    Aimons les étoiles
    Laissons-les
    Laissons-les
    Laissons-les filer

    Tous les rêves, tous les rêves que l’on a poursuivis
    Tous les rêves, tous ces rêves pour un bel aujourd’hui
    Et qui nous donnaient l’envie d’aller jusqu’au bout
    À présent nous supplient de rester debout

    Mais les rêves, tous ces rêves que l’on ne faisait plus
    Mais les rêves, tous ces rêves que l’on croyait perdus
    Il suffit d’une étincelle pour que tout à coup
    Ils reviennent de plus belle, les rêves sont en nous
    Les rêves sont en nous

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    Van Gogh, La nuit étoilée

    Bonne & heureuse année 2021 !

    Tania

    * * * * *

    Chers visiteurs & lectrices de T&P, vous l'avez peut-être constaté, il n'est plus possible d'envoyer des commentaires sur les blogs de Blogspirit depuis hier. Dans l'attente d'un retour à la normale, je vous remercie pour votre passage ici. (2/1/2021, 14h30)

  • Au bout du chemin

    La voix chaude d’Anne Sylvestre nous a si souvent tenu compagnie : drôle, ironique, tendre, combative, douce, entière… Quelle chanson choisir pour rendre hommage à cette femme qui vient d’arriver au bout du chemin ? Il y en a tant que j’aime.


    (paroles ci-dessous)

    Bien sûr « Une sorcière comme les autres », chanson culte que Pauline Julien a si bien interprétée aussi. Elles ont d’ailleurs chanté ensemble pour le spectacle Gémeaux croisées. « Non, non, tu n’as pas de nom », « Les gens qui doutent », les chansons d’Anne Sylvestre passent trop rarement à la radio, on les retrouve heureusement en ligne. 

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    C’est sans aucun doute le refrain de « Je cherche mon chemin » qui me revient le plus souvent aux lèvres. En 1998, l’année où Pauline Julien a décidé de partir pour de bon, Anne Sylvestre a publié Sur mon chemin de mots. En 2014, Coquelicot, et autres mots que j’aime. Voici donc ce que chante à jamais cette belle amie des mots, à chanter avec elle.

    On se connaît un peu, j'espère,
    On s'est déjà souri beaucoup
    Le chemin qu'il nous reste à faire
    A pris des airs de rendez-vous
    Et ça pourrait sembler tout rose
    Un peu trop facile, je sais,
    À tant chanter de belles choses
    Un peu de plus, on y croirait

    Mais moi, je ne sais pas
    Je ne sais pas
    J'avance et je me bats
    Mais moi, je ne sais rien
    Je ne sais rien
    Je cherche mon chemin

    On pourrait mener sans encombre
    Une belle histoire d'amour
    En gommant en douce les ombres
    En ne gardant que les contours
    Je vous dirais "Laissez-vous faire
    J'ai tout compris, c'est comme ça"
    Sans dire que je désespère
    De n'y rien comprendre parfois

    Mais moi, je ne sais pas
    Je ne sais pas
    J'avance et je me bats
    Mais moi, je ne sais rien
    Je ne sais rien
    Je cherche mon chemin

    Je pourrais aussi faire accroire
    Que je ne chante que pour vous
    Ça serait bien peu de mémoire
    Que de nier ce plaisir fou
    Que je prends en pleine lumière
    Et même sans me détourner
    L'amitié que je donne entière
    M'est au centuple renvoyée

    Mais moi, je ne sais pas
    Je ne sais pas
    J'avance et je me bats
    Mais moi, je ne sais rien
    Je ne sais rien
    Je cherche mon chemin

    On veut nouer des habitudes
    Mais à se battre dans son coin
    On prend un pli de solitude
    On embroussaille son chemin
    C'est avec vous que je suis forte
    Mais quand j'aurai passé la porte
    Laissez-moi douter à mon tour

    Car moi, je ne sais pas
    Je ne sais pas
    J'avance et je me bats
    Mais moi, je ne sais rien
    Je ne sais rien
    Je cherche mon chemin

    Anne Sylvestre, Je cherche mon chemin

    P.-S. L'hommage de François Morel à écouter sur France Inter
    (4/12/2020 - merci, Colo)

  • Un baiser

    « Une ancienne tradition du nord de l’Italie veut qu’on offre à sa belle le premier marron tombé d’un marronnier,  je veux dire trouvé au moment où il tombe, pas un marron qui traîne, ni gaulé, ni cueilli, ça ne compte pas. Et là logiquement elle doit vous promettre d’être votre amoureuse jusqu’à l’automne suivant. (…)
    McNeil Folio.jpgPar un jour d’automne, revenant d’une leçon chez madame Boulie, passant par la rue des Poilus, la petite parallèle à l’avenue principale de la vieille ville de Vence, voilà que je tombe, devant le lavoir, sur la cosse éclatée du plus beau des marrons qu’on ait jamais trouvé de Naples à Gibraltar. Comme j’ignore les coutumes calabraises, je le ramasse comme ça, par curiosité, c’est un beau marron, lourd, luisant, presque rond, tout à coup surgit une horde de gamins qui se jette sur moi, hurlant en Dieu sait quoi,  je détale, ils me suivent, (…) j’ai perdu mon marron en traversant la route mais ils ne l’ont pas vu (…).
    Mon père, tranquillement, faisant comme chaque jour sa petite promenade, voit le marron par terre, alors il le ramasse, le frotte sur le revers de sa veste en velours et l’offre à la gamine qui se lève sur la pointe des pieds pour poser un baiser sur sa joue. Un baiser de Danielle ! Quinze gamins, route de Saint-Jeannet, comprennent en une seconde ce que c’est qu’être un vrai séducteur. »

    David McNeil, Quelques pas dans les pas dun ange

  • Simplement papa

    « Ce livre est court, beaucoup trop court. Il raconte les rares moments que j’ai pu passer avec celui qu’autour de moi tout le monde appelait « Maître » et que moi j’appelais simplement papa... » écrit David McNeil au début de Quelques pas dans les pas d’un ange (2003). 

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    Marc Chagall et son fils David, Photo Beauty will save (Les trois muses de Marc Chagall)

    Auteur-compositeur, le fils de Marc Chagall, né en 1946, a enregistré aussi sept albums personnels. J’attendais un récit autobiographique, pas un vrai livre d’écrivain, or en plus de ses livres pour enfants, ce titre est le cinquième de McNeil (le premier, en 1994, s’intitule Tous les bars de Zanzibar). Son goût pour les jeux sonores révèle un « obsédé textuel ».

     

    « Le musée des méduses », première des dix-huit séquences, commence avec Auguste, le chauffeur, mais très vite « Elle » apparaît, qui préfère « être un peu à l’écart » pour ne pas attirer les paparazzi, son obsession. Et bientôt la musique, avec « le vingt-septième cousin de Django Reinhardt passant entre les tables en massacrant Blue Moon ». Cagnes-sur-Mer est peu fréquenté à l’époque et le garçon qui n’a encore jamais vu de plage de sable est au paradis en marchant sur les galets brûlants.

     

    « Elle » aime nager, et toujours loin, ce qui laisse à Chagall le loisir d’orner des galets avec des pastels gras, que son fils et lui balancent à la mer avant son retour – d’où l’afflux des méduses « au plus grand des musées de la lithographie ». Au rayon des fantasmes, le garçon la voit « happée par un banc de cachalots », « vendue aux enchères », grignotée par des écrevisses, et j’en passe.

     

    Au détour d’une phrase, Mc Neil lâche « mon oncle dont je porte le nom ». Son oncle ? « Virginia Haggard, devenue mère d’un petit Chagall, était toujours mariée à un McNeil qui refusait de divorcer. Quand il a finalement accepté, elle avait déjà quitté le peintre. D’où son nom écossais. » (L’Express) David a été reconnu par son père biologique, qui lui a donné le prénom de son frère. Après la mort de Bella en 1944, la liaison entre Chagall et Virginia a duré sept ans (puis, en 1952, il épouse Valentina Brodsky « Elle »).

     

    A Vence où Chagall s’installe en 1948, pour David il y a surtout Mariano le jardinier, Rosa la cuisinière. Et la fille du chauffeur d’autobus, Danielle, qui préfère le grand blond né « loin, à New York », le fils « du petit monsieur russe qui peignait des tableaux quelquefois très bizarres, des coqs verts à l’endroit sur des toits à l’envers, mais il était aimable et ça devait se vendre puisque l’hiver dernier il avait acheté, lui avait dit son père, la maison « des Collines ». » David, dix ans, a la permission de construire des cabanes dans l’immense jardin, « elle » voudrait faire de lui un architecte.

     

    On a rajouté au nom de l’avenue qui allait s’appeler Henri-Matisse celui de l’ancienne route de Saint-Jeannet « pour qu’on puisse adresser du courrier à papa sans qu’on cite le nom de celui aussitôt devenu chez nous « colleur de papiers peints » ». McNeil raconte quelques anecdotes sur les relations entre les deux peintres qu’une chapelle va brouiller ou encore avec Picasso. Dans les années soixante, Chagall partira pour Saint-Paul où il repose – « Dommage pour lui, qui aimait tant Vence. »

     

    David McNeil se dit né « dans le bleu », qui régnait partout dans leur maison : « De la rencontre de celui, un peu délavé, du regard de ma mère avec celui, plus intense, de mon père, ensemble ils avaient fait quelque chose qui devait ressembler à un ange j’imagine, un ange aux yeux bleus, je suis sûr que les anges ont souvent les yeux bleus. »

     

    Chagall déteste faire les fonds. Alors il en charge David, qui préférerait aller à la plage. Son père l’embobine en lui expliquant « que le papier s’envolait lorsqu’il était entièrement recouvert de couleur », ce qui n’arrive jamais. « – Essaie encore, tiens, essaie en orange. »

     

    Pour David et sa demi-sœur Jean, la vie à Vence est quasi paradisiaque, jusqu’à l’arrivée d’un disciple de Krishnamurti, rejoint par le jeune frère d’Isadora Duncan, un autre « fada » qui a connu Chagall avant-guerre à Paris. Accueillis gentiment, ils embobinent Virginia, qui part avec le photographe belge de célébrités venu pour le mariage d’Ida, l’autre demi-sœur de McNeil. « Un an de pension plus tard », quand David revient, « papa s’était déjà remarié avec Elle. »

     

    « Mon père venait d’une famille très pauvre devenue très riche et ma mère d’une famille très riche devenue assez pauvre ». Elle appelait Auguste « Auguste », Chagall disait « monsieur Tiberi », alors David opte pour « monsieur Auguste ». Son point de vue sur la dernière épouse de son père est caustique : « il était l’heure de dîner et après le dîner il avait l’habitude d’aller travailler, il ne fallait surtout pas qu’il soit contrarié, un homme contrarié peint de mauvais glaïeuls et quand il est fâché se met à refaire des machins bibliques, des Moïse et des fuites en Egypte, difficiles à négocier, il lui arrivait même de peindre des Christ en croix, totalement invendables, pensez donc, qui, déjà, veut acheter un Christ en croix, et en plus un Christ en croix fait par un peintre juif. »

     

    Chagall s’est mis en tête de lui apprendre la peinture pour le dégoûter de la vie d’artiste. Il l’emmène au Louvre (un jour qu’il était fermé pour travaux, on ouvre pour eux seuls la porte au « Maître » – qui répondait invariablement « Centimètre ! »), il lui fait lire des vies d’artistes pauvres, celle de Soutine par exemple.

     

    Quelques pas dans les pas d’un ange raconte aussi la belle amitié avec Aimé Maeght, le plafond de l’opéra (lire ici), l’appartement sur l’île Saint-Louis, sa bar-mitsva, l’horrible collège du Moncel dont il ne garde que deux bons souvenirs : une visite de sa demi-sœur Jean, une autre de Chagall et Aimé Maeght qui le font sortir en dépit de tous les règlements. David McNeil préférera le Lycée français de Bruxelles, mixte de surcroît, où il joue de la trompette dans l’orchestre de l’école.

     

    Puis viennent l’appel du jazz, la chanson, les derniers jours passés avec son père, malgré les manigances de Vava pour le tenir à distance. La dernière séquence, « Le couteau de cuisine et le sourire du faune », est suivie d’un émouvant dessin de Chagall signé « ton papa Marc ».

  • Obsédés textuels

    guillaume duthoit,paroles d'obsédés textuels,conférence chantée,bibliothèque sésame,schaerbeek,juin,2015,chanson,paroliers,rimes,allitérations,calembours,chanson française,cultureLes mots étaient à la fête de la musique, ce samedi 20 juin, à la bibliothèque Sésame de Schaerbeek. Guillaume Duthoit nous a régalés d’une grande balade dans la chanson française – guitare, voix, vidéos – à la rencontre de paroliers aimant rimer, voire « tarés de l’allitération » et autres auteurs de malicieuses « chansons listes » à la Prévert ou Oldelaf.

     

    Vous l’avez manqué ? Bonne nouvelle : il revient samedi prochain, 27 juin, 13h30, pour la seconde partie de sa « conférence chantée ». Au menu :


    les (dé)calés des calembours
    les vraivolutionnaires du faucabulaire
    les adeptes du hors-piste.

     

    Séance de rattrapage pour les curieux : ici, si si  la rime est à peine suffisante, mais vous en entendrez des « ultrariches »  – salut Gainsbourg, Boby Lapointe, Nougaro, Stella et, ça alors, David McNeil, auteur-compositeur (Mélissa, c’est lui), le fils de… Marc Chagall. Entrée libre.

     

    Source de la photo : http://www.mabiblio.be/?p=4831