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peintures - Page 2

  • Art aborigène

    « Before Time Began », une belle exposition sur l’art aborigène d’Australie, continue au musée Art & Histoire jusqu’au 29 mai. « Vivez le temps du rêve », dit le prospectus – expression sans rapport avec notre conception occidentale du temps ou du rêve : « Dreaming », concept intraduisible, renvoie à la création du monde, sous différents noms selon les régions désertiques d’Australie. L’an dernier, aux Musées royaux des Beaux-Arts, « Aboriginalités » en présentait une approche passionnante, à partir d’une autre collection.

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    Georges Petitjean, conservateur de la collection Bérengère Primat (fondation Opale en Suisse), écrit dans le catalogue : « C’est un temps qui n’a pas de temps ». Le titre de cette exposition-ci renvoie surtout aux débuts de l’art aborigène contemporain. Le Serpent Arc-en-ciel est l’un des êtres ancestraux les plus importants du Temps du Rêve, lié à l’eau et à la fertilité.

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    Propulseur, objet emblématique de l'Australie

    Le début du parcours donne des repères historiques : l’art aborigène est né il y a 65 000 ans ! Des propulseurs destinés au lancement des sagaies illustrent une culture aborigène soucieuse de l’environnement. Cet outil remplissait d’autres fonctions, par exemple pour l’entretien du sol, pour une gestion du feu qui permet d’éviter les incendies, malgré les sécheresses.

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    Poteaux funéraires

    D’autres objets traditionnels sont exposés : boucliers, boomerangs, écorces peintes, instruments de musique. Des poteaux funéraires ornés des motifs du clan recueillaient les restes des défunts. Ceux présentés ici, œuvres d’artistes contemporains, n’en contiennent plus, mais sont des mémoriaux à forte valeur culturelle.

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    Lofty Bardayal Nadjamerrek (v.1926-2009), Kangourou / Varan / Echidné, 1972,
    Ocres naturelles sur écorce

    Des ocres naturelles sont utilisées pour peindre sur des écorces les animaux d’Australie : petites tortues, kangourous, varans, échidnés, émeus se nourrissant, poissons... Les tons de terre des pièces les plus anciennes font place, à partir des années 1970, avec le développement d’un art davantage tourné vers l’extérieur, à des couleurs plus vives, comme celles de ce magnifique Début de la vie.

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    Paddy Fordham Wainburranga (1941-2006), Le Début de la vie, 1998,
    acrylique sur toile de coton, 175 x 130 cm

    Rêve de l’Eau à Kalipinypa* de Long Jack Phillipus Tjakamarra « montre l’iconographie classique du désert pour les Rêves de l’Eau et de la Pluie, les deux cercles reliés par une série de lignes (courbes) représentant la pluie ou l’eau courante adjacente à une série de  doubles barres qui représentent les nuages » (catalogue). Juste à côté, une toile presque de même taille contraste par ses larges bandes plus rectilignes, noires et blanches sur fond rouge, et des cadres rectangulaires.

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    Long Jack Phillipus Tjakamarra (v.1938-1992), Rêve de l’Eau à Kalipinypa, 1974,
    acrylique sur toile de coton, 196 x 171 x 2,2  cm

    Certaines œuvres des années 1990 combinent des motifs aborigènes traditionnels avec un langage pictural plus moderne, comme Clifford Possum Tjapaltjarri, dans Les Deux Frères Tjangala à Warlugulong : on y reconnaît des lances et des propulseurs, des courbes fluides sur fond clair autour des squelettes des deux frères, le tout unifié par un grand ovale couleur corail.

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    Clifford Possum Tjapaltjarri, Les Deux Frères Tjangala à Warlugulong, 1997,
    acrylique sur toile de lin, 200 x 272 cm, Collection Arnaud Serval

    Kutala Tjuta est l’installation la plus étonnante de Before Time began, au centre de la plus grande salle : littéralement « beaucoup de lances » (environ mille cinq cents). Monumentale, elle évoque un tourbillon, tornade de poussière dans le désert, appelé « kupi kupi ». Depuis 2010, le projet Kutala Tjuta relie des artistes âgés de la culture anangu précoloniale « et les nouvelles générations qui ont subi l’influence occidentale », dans le but de montrer leurs œuvres dans un contexte contemporain.

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    Installation APY Lands Kulata Tjuta - Kupi Kupi, 2019, 1500 wooden spears, © kmkg-mrah

    D’autres œuvres réalisées au XXIe siècle – peintures et installations – sont présentées dans la dernière partie du parcours. Coups de cœur pour Ngankari ngura / Guérir le pays de Betty Muffler, une peinture de trois mètres de long montrant l’eau traversant le paysage ; un Sans titre de Kunmanara (Willy) Martin évoquant le Rêve du Serpent d’eau, de même taille quasiment ; Ngura / Pays d’Alec Baker et Peter Mungkuri avec deux grands motifs arborescents.

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    Betty Muffler, Ngankari ngura / Guérir le pays, 2018,
    acrylique sur lin, 122 x 305 cm

    Parmi les visiteurs, des enfants étaient visiblement attirés par Histoire des sept sœurs (de Kaylene Whiskey), une œuvre en huit tableaux de couleurs vives, pleine de fantaisie, comme une bande dessinée du monde contemporain, avec des messages en anglais dans les bulles. Et aussi par Tigerland, une grande installation comportant des sculptures mobiles (de Tiger Yaltangki, illustrée sur le site du musée).

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    Tiger Yaltangki, Tigerland (détail),  2018,
    peinture polymère sur toile de lin et personnages en contreplaqué de bois.
    Installation de 7 anneaux et 17 sculptures mobiles, 200 x 1200 x 240 cm

    L’exposition propose aussi deux vidéos que je n’ai pas vues et, dans la dernière salle, de grandes photographies de Michael Cook, à la fois esthétisantes et provocatrices. Civilised dénonce la colonisation et, comme l’écrit Guy Duplat dans La Libre, « interroge l’identité réelle et fantasmée de l’aborigène en le photographiant habillé comme le colonisateur de jadis venu d’Europe, ce dernier devenant le colonisé. Troublant. »

  • Végétaliser

    Jardins intérieurs (29) vitrail.jpg« A cette époque [au début du XIXe siècle], l’art floral se vulgarise quelque peu. Et plus seulement dans les maisons. Les appartements sont peuplés de lilas, de capucines et de volubilis. On décore également les salles à manger en arrière-saison avec des plantes à baies, mais également des arbres fruitiers (oranger, ananas, dattes, kakis, pamplemousses). Végétaliser son intérieur est l’affaire de tous. Désormais, cultiver une plante éloigne du cabaret et élève l’esprit vers de pacifiques sentiments… »

    Jardins intérieurs (31) thé.jpg


    Exposition « Jardins intérieurs »
    à la Maison Autrique,

    Chaussée de Haecht 266, 1030 Schaerbeek
    > 06.03.2022

    Et pourquoi pas un thé tout près, au Boentje Café ?
    Avec des fleurs...

  • Jardins intérieurs

    L’exposition en cours à la Maison Autrique, « Jardins intérieurs », offre un agrément supplémentaire à la visite de cette maison schaerbeekoise (1893), œuvre de jeunesse de Victor Horta, l’architecte phare de l’art nouveau à Bruxelles. De « Horta » à « horticulture », le glissement est facile et pertinent : le motif floral, les courbes végétales sont au cœur de ce courant artistique.

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    Au-dessus du comptoir, "Lost paradise" 2002 © Marie-Jo Lafontaine

    De grandes photographies de Marie-Jo Lafontaine, artiste plasticienne, sont accrochées au rez-de-chaussée. Dans un cadre noir, des gros plans de fleurs aux couleurs somptueuses resplendissent dans ces trois pièces en enfilade typiques de l’architecture bruxelloise. dont « Experience Paradise » où l’on reconnaît une fleur de dahlia, au-dessus du piano à queue de la maison. Une grande sensualité émane de ses fleurs « de nuit » dans la pièce centrale.

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    « Jardins intérieurs » remonte au début du XIXe siècle : en 1822, la Société de Flore de Bruxelles se constitue, animée par des aristocrates ou de riches bourgeois. Producteurs et amateurs de plantes se rencontrent dans diverses associations qui organisent des expositions, des concours. Schaerbeek est alors un des faubourgs campagnards de Bruxelles où s’installent des personnes qui fuient « le bruit, les odeurs et la saleté de la ville » (dossier de presse).

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    A tous les étages, l’exposition présente des revues horticoles, leurs planches soignées destinées à des amateurs qui acquièrent des plantes, se soucient de leur entretien, s’intéressent aux espèces les plus recherchées, comme les orchidées, les chrysanthèmes. Cette nouvelle passion qui perdurera au XXe siècle influence autant le décor intérieur des maisons que les plantations au jardin ou dans des parterres. Dans la Tribune horticole du 10 novembre 1906, on s’émerveille de la « luxuriante floraison » au parc Josaphat et on plaide pour la présence de fleurs dans les parcs publics souvent trop austères.

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    La Maison Autrique se visite du bas (cuisine, offices, buanderie au sous-sol) vers le haut (grenier). A chaque niveau sont affichés des textes très intéressants sur les revues horticoles, les salons, les expositions, etc. – ce serait bien de les proposer aussi sur des feuilles volantes plastifiées pour en faciliter la lecture. Ils sont disponibles en ligne (en français, néerlandais et anglais). L’engouement pour l’horticulture va revaloriser le genre de la peinture de fleurs et renforcer leur rôle dans la décoration d’intérieur.

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    De belles planches botaniques, des affiches d’exposition, des livres témoignent de l’enthousiasme des amateurs de la belle époque. Une affiche de La Roseraie Belge (Maison Charles Mees) – « Fleurs naturelles de luxe », « Art floral », « Horticulture » – annonce les « Fêtes fleuries du Nouvel An » et signale en note que « La demande pour les hortensias bleus étant très forte pour le Jour de l’An et les plantes limitées », il vaut mieux « s’inscrire d’avance. Grand succès pour cette nouveauté. » Art floral et horticulture peuvent même se conjuguer avec une « exposition de pomologie ». Joli ex libris pour Le Cercle horticole du Vert Chasseur !

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    Un coup d’œil par la fenêtre pour admirer des jardins extérieurs, puis on reprend l’escalier pour découvrir les aquarelles de Lucie Collot. L’inspiration art nouveau est bien visible chez cette guide-conférencière de Nancy devenue aquarelliste. C’est un foisonnement de couleurs vives et de courbes où « les ombellifères et autres plantes s’épanouissent en un univers harmonieux ». Un coup de cœur ! Une reproduction d’une belle porte est en vente, ainsi qu’une carte postale d’un croquis à la Villa Majorelle. Une artiste à découvrir sur son site.

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    (800), 2020 © Lucie Collot

    Dans la chambre à coucher – faut-il rappeler ce qui participe ici au charme des lieux, à savoir que cette maison art nouveau est meublée ? –, une peinture verticale assez sombre fait face à la fenêtre, il est difficile de déterminer ce que fait précisément la dame élégante du portrait. Au comptoir d’accueil, on me renseigne aimablement : il s’agit du Bijou d’Herman Richir, une peinture reprise à l’Inventaire du patrimoine mobilier dont j’ignorais l’existence – merci ! L’éclaircir par ordinateur permet de mieux comprendre l’attitude et aussi de mieux admirer la robe de cette dame. Montons encore.

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    Dans une grande vitrine, voici un diplôme remarquable décerné par la Société Royale d’Horticulture et d’Agriculture de Laeken au Jardin botanique de l’Etat à Bruxelles en 1903, « médaille de vermeil » (transféré à Meise en 1939). Quelques tableaux de fleurs signés Charles Hermans (Fleurs), Georges Van Zevenberghen (ci-dessous) ou Emile Bulcke (Pluie d’or), des peintres belges, complètent ce parcours pour et sur les amoureux des fleurs. Sur une cheminée, une paire de vases art nouveau leur fait écho.

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    © Georges Van Zevenberghen, Serre d'azalées, Musée Charlier Museum, Bruxelles

    Etienne Schreder, bédéiste, a dessiné pour le feuillet de « Jardins intérieurs » une illustration bien dans l’esprit du lieu, à dominante verte, où figure le beau vitrail de la cage d’escalier. Cet « ambassadeur de la bande dessinée à l’étranger » est au cœur du projet Kronikas, dont « les missions sont centrées sur la création et la production de bandes dessinées dans des villes où l’architecture réveille l’imaginaire ».

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    Envie de vous inscrire pour visiter la Maison Autrique ? Rien n’est plus simple : cliquer ici. L’exposition reste en place jusqu’au 6 mars 2022.