Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

femmes - Page 6

  • Seule, librement

    La marquise de Merteuil à une correspondante inconnue

     

    « Je pourrais scruter assez longtemps les taillis qui entourent mon jardin pour y découvrir, dans le tourbillon des feuilles et des rameaux, entre les taches mouvantes d’ombre et de lumière et dans les trouées toujours changeantes du feuillage, une silhouette à l’aise dans des vêtements lâches dégageant le pied, une femme aux cheveux courts, flottants, qui marche à pas rapides lorsqu’elle en a envie, et qui peut parcourir seule, librement, tous les sentiers ; une femme qui existe dans une autre réalité et pour qui je suis – telle que me voici – aussi étrange qu’une découverte archéologique. »

     

    Hella S. Haasse, Une liaison dangereuse – Lettres de La Haye 

    Haasse Marquise de Merteuil (Glenn Close dans le film de Stephen Frears).jpg
     La marquise de Merteuil (Glenn Close) de Stephen Frears

     

     

     

     

  • Merteuil en Hollande

    Une nouvelle lecture des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, voire une suite, c’est ce que propose Hella S. Haasse dans Une liaison dangereuse – Lettres de La Haye (Een gevaarlijke verhouding of Daal-en-Bergse brieven, 1976), roman traduit par Anne-Marie De Both-Diez en 1995.

    Haasse couverture.jpg

    Comme le sous-titre, la première lettre à la marquise de Merteuil d’une épistolière contemporaine, très proche de la grande dame de la littérature néerlandaise, la relie d’emblée à l’endroit où elle se promène, dans un quartier sud de La Haye, « le long de l’allée Daal-en-Berg » (vallée et montagne). « L’air que je respire quand je passe par là recèle – du moins je me l’imagine – un je ne sais quoi qui favorise ce que Goethe a appelé « die Lust zu fabulieren », l’envie de lâcher la bride à l’imagination. »

    La flâneuse se représente une gentilhommière de la fin du dix-huitième siècle, un manoir qui s’appellerait « Daalberg » (« Valmont ») où la marquise se serait réfugiée incognito après sa déchéance publique – Laclos l’a laissée à la fin de son chef-d’œuvre en route vers la Hollande.

     

    Pourquoi imaginer derrière une fenêtre la marquise au visage défiguré par la petite vérole, un œil perdu, enfuie de France avec les diamants et l’argenterie de son défunt mari dérobés à sa belle-famille ? Pourquoi cette envie de cerner « le personnage féminin le plus tristement célèbre de la littérature européenne », femme d’un égoïsme absolu, « la lucidité faite femme » ?

     

    Les Liaisons dangereuses ne donnent aucun détail sur le physique de la marquise, mais quelques éléments de son passé : une enfance auprès d’une nourrice qu’elle partageait avec Victoire, sa sœur de lait devenue sa femme de chambre ; une éducation d’aristocrate parisienne limitée à l’acquisition des bonnes manières, compensée par une intelligence vive et perpétuellement aux aguets du monde et des manèges de la séduction ; le mariage avec le marquis de Merteuil et le « tourbillon de plaisirs mondains » des jeunes épousées, suivi d’une vie ennuyeuse « à sa triste campagne » dans la vallée du Rhône ; la mort du marquis malade et, après le deuil, le retour à Paris avec une réputation « de solidité et de vertu » soigneusement préservée pour profiter de sa liberté nouvelle de veuve.

     

    Au zénith de sa carrière mondaine, la marquise de Merteuil rencontre le vicomte de Valmont. Leur liaison hors norme – c’est le sujet de Laclos – sera mise en échec par le séducteur tombé amoureux de Mme de Tourvel et tué en duel, puis par la fatale divulgation des lettres que la marquise a fait l’erreur d’écrire de sa propre main. « A qui puis-je écrire maintenant que Valmont est mort ? » s’interroge-t-elle dans une lettre à une correspondante inconnue, par besoin d’échanger des idées avec quelqu’un. « La femme peut se livrer au libertinage à la seule condition que personne ne l’apprenne. »

     

    Dans sa discrète résidence de La Haye, elle ne fréquente personne parmi les Hollandais « trop lisses ». Trop éloignée, la baronne Belle Van Zuylen, femme de lettres, qui a épousé un Suisse et vit à Neuchâtel sous le nom d’Isabelle de Charrière. La savante et frivole veuve Wolff l’intéresse, mais d’après les informations de son libraire à domicile, elle cohabite avec une demoiselle Deken, « moitié de béguine ». Pourquoi pas, au fond, une correspondante d’un siècle à venir, son alter ego – « le contraire de ce que je suis, tant au physique que par les circonstances dans lesquelles elle vit, mais qui me ressemble par la qualité de son intelligence » ?

     

    Ainsi débutent les échanges entre une femme cultivée du vingtième siècle et l’héroïne de Laclos. Réflexions sur le comportement des hommes et des femmes, ceux-là ayant pour eux l’avantage du Temps, septante ans et plus de pouvoir contre les quinze à vingt dont dispose une femme pour être désirable. Sur la jalousie selon le sexe. Sur l’art de la séduction. Hella Haasse s’appuie précisément sur le texte des Liaisons dangereuses pour nourrir cette correspondance imaginaire.

     

    Il y est question de leurs lectures, la marquise ayant décidé de s’occuper de littérature, c’est-à-dire d’écrits ayant « changé le visage de notre époque » ou « jeté une lumière nouvelle sur les êtres et sur leurs actes ». Pourquoi, l’interroge sa correspondante, ne nomme-t-elle jamais l’Autre (Mme de Tourvel) par son nom ? Celle-ci n’est-elle pas la transparence même en face de la marquise ? (Voir l'illustration de couverture.)

     

    Au plaisir des réflexions spirituelles et des questions pertinentes, Une liaison dangereuse ajoute celui des commentaires littéraires. Haasse y parle de Goethe et de Lessing, de Richardson, des héroïnes de Marivaux, des idées de Rousseau, de La Princesse de Clèves, de Shakespeare… Manon Lescaut, Moll Flanders, ou, bien avant, Médée, Clytemnestre, les femmes « mauvaises » sont celles qui illustrent le mieux les questions que se posent nos correspondantes à deux siècles de distance – les femmes bonnes, elles, n’ont pas de nom. Celles qui exercent le pouvoir – Elisabeth I, Christine de Suède, Catherine II de Russie – voient leur féminité mise en doute ou raillée. Partout, la liberté d’agir rend les femmes suspectes, en fait des délinquantes ou des sorcières.

     

    Hella Haasse, après ces digressions littéraires et féministes, s’amuse à contredire ce portrait de Merteuil solitaire en femme de lecture et d’écriture : elle lui prête de nouvelles machinations, lui repeint un avenir qui lui rende pouvoir et fortune. Fantasque mais rigoureuse, la grande romancière néerlandaise ouvre dans Une liaison dangereuse d’intéressantes perspectives à cette héroïne « unique et inégalée » qui lui est apparue comme un mirage, au cours d’une promenade. 

  • Carnets du désir

    En apprenant la mort de Hubert Nyssen, en novembre dernier, je m’étais promis de relire Quand tu seras à Proust, la guerre sera finie, un roman dédié à Nancy Huston. L'éditeur a mis, j’imagine, beaucoup de lui dans le personnage de Paul Leleu, fondateur des éditions du Jeu de Patience, le narrateur. Il saisit le prétexte de la mort d’un ami traducteur, Cyril Trucheman, pour réécrire la vie de ce libertin – son double ? – à travers les femmes dont il lui a tant parlé et qui le fascinent. Nyssen, faut-il le rappeler, adorait « le truchement de la métaphore et de l’allégorie » (La maison commence par le toit).

    nyssen,quand tu seras à proust,la guerre sera finie,roman,littérature française,édition,traduction,femmes,désir,écriture,culture
    « La violoncelliste » (La neige des mots)

    C’est dans sa maison d’Escalles, entre Cap Gris-Nez et Cap Blanc-Nez que Leleu s’est retiré pour rédiger une « épître » à Caroline Martin : après avoir provoqué « une embardée » dans sa vie, celle-ci est partie vivre aux Etats-Unis. Il s’est donné un an – douze mois qui feront douze chapitres – pour l’écrire, et décider ensuite s’il la lui envoie ou pas, pour « l’intime et unique plaisir de redistribuer les cartes de sa vie ». 

    L’autre personnage clé de sa rencontre avec Caroline est un linguiste, Albert Molinari. Philosophe, il enseignait dans un lycée de Lille sous l’Occupation, et sachant que le jeune Cyril Trucheman, son élève entré dans la Résistance, s’était réfugié dans la mansarde d’un médecin de Valenciennes, il lui avait apporté des livres : La Chanson de Roland, Tristan et Iseut et autres chefs-d’œuvre – l’occasion ne se représenterait pas de sitôt de « traverser la littérature française, dans l’ordre des âges, depuis les origines… » Et c’est là qu’il avait lancé au jeune homme : « Quand tu seras à Proust, la guerre sera finie ! » Il n’y était pas arrivé, la guerre avait pris fin, et Trucheman en avait gardé « une hantise de l’incomplétude qui avait marqué toute sa vie ».

     

    Le traducteur de Belmaker (l’écrivain américain que Caroline finirait par épouser) avait confié à Leleu cette manie qu’il avait, dans une ville étrangère, de vérifier dans l’annuaire s’il n’y trouvait pas un homonyme. Quel trouble, un jour, en découvrant dans la liste des victimes d’une catastrophe aérienne un certain Cyril Trucheman ! Une erreur : en réalité, ce passager se prénommait Fabien, et sa veuve, Florence Trucheman, deviendrait une des élues du traducteur « qui aimait les femmes ». Leleu lui rendra donc visite, sur la piste désormais de toutes celles dont son ami lui a parlé, qu’il tâche de retrouver à partir d’indices donnés par Trucheman et dont l’éditeur se souvient. Qu’il aimerait mettre la main sur ses carnets !

     

    Norma, par exemple, « une petite Normande qu’il avait jadis rencontrée à Paris », des années après, envoyait régulièrement à Cyril de jolies lettres parfumées où elle se souvenait de leurs ébats amoureux. Ou encore Zoé, toute de blanc vêtue, que Leleu a rencontrée à New York lors d’un dîner avec Belmaker et Trucheman – Zoé blanche comme « la baleine que poursuivait Achab », et donc à rapprocher de Blanche Meyer et d’Adelina White, dont parle Giono dans sa préface Pour saluer Melville ?

     

    Pour Caroline qui aime les « récits gigognes », Leleu a entrepris de décrire les circonstances qui ont précédé l’apparition de la jeune femme dans sa vie. Il ouvre tous les tiroirs, se jette sur toutes les pistes, inventorie les charmes des rencontres, les paysages du corps féminin, les figures du langage amoureux. Résumer l’intrigue ne convient pas à ce roman qui rebondit de mois en mois. A l’exploration du désir entre homme et femme, Nyssen mêle le plaisir des mots, les mirages du temps, les allusions littéraires et musicales, l’art de traduire, les métiers du livre, entrelace réalité et fiction, Collectionneur de coïncidences, Leleu compose en quelque sorte le roman que Trucheman a toujours refusé d’écrire.

     

    Et c’est un plaisir de lecture sans pareil que d’avancer dans ces cinq cent cinquante pages de passion pour les femmes, les livres, les villes et les arbres. On y rencontre aussi une superbe violoncelliste, une vieille Héloïse, une résistante, une agente littéraire. On y fait connaissance, peu à peu, avec la belle Caroline Martin qui s’est installée un jour dans l’immeuble en face du bureau parisien de Paul Leleu. Elle deviendra son associée, sa « Dea Dia », sa muse. « Chacun de nous n’est jamais pour l’autre qu’un recueil d’images. »

  • S'arrêter

     « Il arrive qu’on interrompe une promenade, oubliant même ce vers quoi l’on marchait, pour s’arrêter sur le bord de la route et se laisser absorber totalement par un détail. Un grain du paysage. Une tache sur la page. Un rien accroche notre regard et nous disperse soudain aux quatre vents, nous brise avant de nous reconstruire peu à peu. Alors la promenade se poursuit, le temps reprend son cours. Mais quelque chose est arrivé. Un papillon nous ébranle, nous fait chanceler ; puis il repart. Peut-être emporte-t-il dans son vol une infime partie de nous, notre long regard posé sur ses ailes déployées. Alors, à la fois plus lourds et plus légers, nous reprenons notre chemin. »

     

    Carole Martinez, Le cœur cousu

     

    martinez,le coeur cousu,roman,littérature française,femmes,espagne,couture,magie,culture
    © Olaf Czeschner

     

    Que l'étoile de Noël éclaire votre week-end.    

    Amitiés.    

    Tania     

  • Le don de Frasquita

    En refermant Le cœur cousu (2007) de Carole Martinez, son premier roman, avant le déjà fameux Du domaine des murmures (2011), il me reste en tête un cortège de robes de mariées prodigieuses, celles des filles de Frasquita Carasco et celle de ses propres noces. C’est Soledad, la plus jeune, qui raconte leur histoire. Dans la boîte secrète que les filles de cette famille ont reçue en devenant femme, chacune à son tour, la dernière a trouvé « un grand cahier, de l’encre et une plume ». 
    martinez,le coeur cousu,roman,littérature française,femmes,espagne,couture,magie,culture

    Photo Imagine Philomène…

     

    La nuit où Frasquita perd « le premier sang », sa mère lui indique tous les interdits de son nouvel état : ce qu’il ne faut pas manger, boire, toucher – « la vie était plus simple avant ». Mais le premier soir des règles, « immanquablement, sa mère entrait dans sa chambre au beau milieu de la nuit, lui jetait une couverture sur les épaules et la menait dans un champ de cailloux où, quelle que soit la saison, elle la lavait en murmurant d’énigmatiques prières. » Fille unique, Frasquita n’a personne à qui se confier et garde le secret des « excentricités » de sa mère qui l’initie à de multiples rituels ; durant la Semaine sainte, elle lui enseigne des prières dont elles héritent « de mère en fille, de bouche à oreille » et même des « incantations qui font lever les damnés comme des gâteaux et permettent de jeter des ponts entre les mondes, d’ouvrir les grilles des tombeaux, de faire jaillir l’achevé. »

     

    Après Pâques, le don de Frasquita depuis l’enfance pour les travaux à l’aiguille se transforme en art : elle reprise, recoud, brode si bien que le vêtement paraît neuf. Sa mère lui remet alors une boîte en bois qu’elle ne pourra ouvrir avant neuf mois – elle-même a « perdu le don » pour l’avoir ouverte trop tôt, par curiosité. Aussi demande-t-elle à sa fille de la cacher très loin. Frasquita l’enterre une nuit sous un gros olivier et se retrouve nez à nez avec un « ravissant visage de jeune homme ». Celui-ci s’obstine étrangement à compter et recompter les arbres dans l’oliveraie de son père. Le jour venu, la boîte révèle son contenu : des bobines de fils, des épingles, des ciseaux, un dé à coudre, des aiguilles, une boîte à couture aux couleurs resplendissantes.

     

    Le cœur cousu déploie le destin de Frasquita la couturière, de ses premiers éventails aux robes de mariées, en passant par ce cœur miraculeux qu’elle fait battre sous la robe de la Madone bleue qu’on promène deux fois par an en procession dans les rues de Santavela. A seize ans, on la marie au fils du charron, José Carasco. Dans la vieille « petite robe fade » reçue pour ses noces, Frasquita fait tout passer : « les sentiers, les villes qu’elle n’avait jamais vues et la mer lointaine, tous les moutons d’Espagne, tous les livres, tous les mots et les gens qui les lisent, les chats, les ânes, tout aurait succombé à sa folie tisserande. » Le jour du mariage, elle y pique toutes les fleurs blanches de la roseraie voisine et éblouit ceux qui la regardent marcher jusqu’à la petite église. Mais le village malveillant refuse, conspue, ternit cette splendeur.  La seule à s’en réjouir est Lucia, la prostituée, qui sera sa plus fidèle amie.

     

    Pas de médecin à Santavela, mais deux « femmes qui aident », qui font les bébés et les morts, La Maria, instruite, et la Blanca, une bohémienne. Anita, la première fille de Frasquita, vient au monde dans les mains de la Maria. Bien que sa mère la baigne dès sa naissance « dans un univers de mots », sa fille aînée reste muette. Il faut dire que José Carasco ne leur est d’aucun secours depuis la mort de sa vieille mère : il a abandonné son atelier et s’est installé dans le poulailler. Lorsqu’il émerge de son étrange maladie, c’est comme s’il redécouvrait Frasquita pour la première fois. Neuf mois plus tard naît Angela. Mais José veut un fils. Frasquita suit alors les conseils de la bohémienne et accouche de Pedro el Rojo, dont la « tignasse rousse » réveille les médisances. Ensuite viendront d’autres filles, Martirio, la lumineuse Clara, et enfin Soledad, celle qui raconte.

     

    « L’homme aux oliviers », comme le surnomme Frasquita depuis qu’elle l’a surpris à compter les arbres, accroche un jour son habit noir aux coqs de fer forgé dont Carasco a orné ses fenêtres – « Ma mère répondit tout de suite au cri du tissu. » Elle attrape le vêtement et le répare avec grâce. « L’homme se soumit au tranquille pouvoir de la main et du fil. » Le voilà dévoré de désir. Quand José Carasco prétend faire fortune avec son coq rouge dressé au combat, son rival relève le défi en jetant un affreux coq sauvage dans l’arène, prêt à tout pour posséder sa femme.

     

    Carole Martinez attise le feu du récit, amène un ogre à Santavela, chasse Frasquita « en grande robe de noces » sur les routes d’Espagne, avec ses enfants. A la montagne, des anarchistes menés par un Catalan au « cœur noble », Salvador, finissent par se faire attraper par la garde civile. Torturé, l’homme perd son visage sous les coups de couteau ; on l'exhibe, pour l’exemple. Celui qui le soigne connaît Frasquita la vagabonde, la seule à pouvoir recoudre ce visage déchiré. Leurs destinées seront désormais liées.

     

    Soledad est née sur « l’autre rive », après que sa mère a dessiné un grand cercle « dans la steppe d’alfa, les déserts de pierre et les djebels de ce pays immense ». Son génie de couturière permettra à Frasquita de s’y refaire une vie, pour elle et surtout pour ses enfants. Ses filles découvriront, l’âge venu, leurs propres dons singuliers, puis revêtiront la robe de mariée que leur mère leur a cousue, à l’exception de la conteuse vouée à l’encre et au papier. Neuf prix littéraires ont récompensé Carole Martinez – qu’on a rapprochée de Gabriel Garcia Marquez et de Carson Mac Cullers, pas moins – pour ce portrait d’une femme aux doigts de magicienne et le récit passionné de ses errances.