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Culture - Page 588

  • Douce-amère

    Femmes seules avec enfants, c’est une catégorie à part entière dans les études socio-économiques aujourd’hui, particulièrement vulnérable en ces temps de crise. Dans Week-end de chasse à la mère, Geneviève Brisac, dont j’avais aimé l’essai sur Virginia Woolf, aborde cette situation sous un autre angle : un portrait de mère avec enfant, à deux pour passer Noël – passer et non fêter, je souligne.

     

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    Avant Noël, Eugenio, le fils de Nouk, ne cesse de poser des questions à sa mère. Il
    ne supporte pas l’ennui, il a la langue bien pendue. Quand sa mère l’emmène à l’école, le matin, et lui dit chaque fois « Regarde cette maison, c’est la plus belle de Paris », Eugenio répond : « Tu dis toujours la même chose : regarde, écoute, regarde, écoute. Laisse mes yeux et laisse mes oreilles. «  Depuis deux ans, depuis le divorce, Nouk partage une pièce et demie avec son fils, qu’elle aime regarder s’endormir, le soir, même si on lui dit de ne pas le faire. « Il n’y a que les mères mortes, me surprends-je à songer parfois, celles-là ne font plus de mal, elles sont les plus douces et les plus parfaites. »

     

    Ensemble, ils vont acheter un couple de canaris chez Papageno, c’est le cadeau choisi par Eugenio. Faire prendre l’air chaque jour à son fils, même quand il neige, c’est « une des rares certitudes maternelles » de Nouk. Parfois, elle le laisse seul pour un rendez-vous au restaurant avec son amie Martha, hostile à ce climat trop fusionnel, et qui ne digère pas la décision qu’a prise Nouk, peintre reconnue, d’abandonner définitivement ses pinceaux. Elle s’est trouvé un homme, elle, depuis trois semaines, et incite Nouk à faire de même – « elle ne se blesse pas comme moi à la moindre épine » songe celle-ci en écoutant les confidences trop intimes de Martha, mêlées aux conversations d’une table voisine, expositions à voir absolument, article de Télérama, télévision. « Nous ne sommes qu’un petit tas d’habitudes, pour la plupart mortelles », pensait Nouk au moment où Martha pose la question redoutée : « Qu’as-tu prévu pour Noël ? » Elle arrive à persuader son amie de venir la rejoindre en Bretagne, dans la maison de famille où elle n’a plus mis les pieds depuis quinze ans.

     

    Le lendemain matin, il y a dehors « ce silence des dimanches matin et des jours fériés, cette épaisseur douce de l'air de Paris, opaque de silence. » Quand un fleuriste sonne, un bouquet de fleurs à la main, la porte de l’appartement s’ouvre sur une femme et un enfant en pleurs : un des canaris est mort dans la cage, la femelle qu’ils avaient baptisée « Eve ». Pas une femelle, observe Anton le fleuriste (sa mère aimait Tchekhov), mais un petit mâle, qu’il propose à Eugenio d’enterrer dans son jardin. Nouk est d’accord, ils en profiteront pour acheter un sapin. « Adam » ira rejoindre les oiseaux de la volière au bas de la cage d’escalier. Pour réjouir l’enfant, le surprendre, sa mère l’emmène pour la première fois à l’Aquaboulevard : Eugenio s’enthousiasme, se trouve un copain ; Nouk est vite écœurée par la foule et les odeurs – « Nous sommes trop nombreux sur la terre, mais à certains moments, c’est saisissant. »

     

    Nouk cède plus souvent qu’il ne faut à la mélancolie, on l’a compris, et pourtant un rien l’émerveille, elle déborde de créativité pour distraire son fils. Son travail de fonctionnaire à la Bibliothèque de recherche sur la pédagogie et l’enfant lui convient, elle y est chargée de lire et de recenser les nouveautés, comme La Fête et la Faute, « un livre érudit et malheureusement dépourvu de l’humour que contient son titre ». Quand Martha lui téléphone au bureau pour lui rappeler sa promesse, elle n’a aucun mal à obtenir un congé, ses collègues sont pleines de sollicitude.

     

    Nouk et Eugenio se dépêchent, changent leurs billets de train pour voyager en première, pour la douceur des « petites lampes orange » qui plaisent tant à Eugenio, exultent en s’y installant – « Les voyages sont contenus dans la seconde du départ. » Mais chez Martha, « militante de la protection des adultes menacés par la civilisation de l’enfant-roi », ils occuperont la chambre la plus sombre, derniers arrivés des quinze convives de Noël (la mère de Martha, ses soeurs et leurs filles,
    l’ami Etienne). Une bonne ou une mauvaise idée ?

     

    Les pages touchantes du duo mère et fils, la poésie des choses ordinaires, les affrontements complices, la satire parfois féroce des mœurs contemporaines, tout cela ne suffit pas à masquer la tristesse qui pèse sur Week-end de chasse à la mère (prix Femina 1996). Geneviève Brisac l’exprime avec des mots simples et de jolies formules. Dans un Petit texte sur l’art de la nouvelle qu’on peut lire sur son site, elle parle de l’écriture, de ses difficultés, de la dépression, et du « devoir exigeant qui
    est le nôtre d’être simplement ce que nous sommes, ce qui est si difficile. »
    On termine l’histoire de Nouk et d’Eugenio sur le même soupir qu’aux lendemains de
    fêtes où l’on n’avait pas le cœur à ça. On songe à toutes les mères qui, comme Nouk, sans jamais se sentir à la hauteur, font de leur mieux, jour après jour.

  • A autre chose

    « Comme si c’était un miracle que je puisse connaître ça par cœur, qu’une femme puisse s’intéresser à autre chose qu’à des liserons dans une haie, ou au sexe des messieurs, cet ambassadeur est peut-être intelligent, mais il se croit obligé de faire le coq parce que j’ai une robe légère et que je suis mariée, qu’eût valu une vie pour laquelle il n’eût pas accepté de mourir ? et Philippe qui ne se doutait pas que je connaissais le roman, il croit qu’il suffit de m’aimer, de m’épouser, et de me regarder comme un furieux parce que ce soir je n’ai pas
    mis de jupon, un mari moderne, j’en ai fait le tour,
    mort saturée de ce chevrotement fraternel, assemblée de vaincus où des multitudes reconnaissent leurs martyrs, ce monsieur Goffard a du culot, aucun respect pour son auteur, il lui vole le rôle, Malraux est beaucoup plus attentif aux gens que je ne l’imaginais, de l’allure, pas de tics, il joue beaucoup ce qu’il dit, sans prudence, légende sanglante dont se font les légendes dorées. »

    Hédi Kaddour, Waltenberg (chapitre 7)

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  • Le roman du siècle

    « Un homme rêve de retrouver une femme qu’il a aimée. Un maître espion cherche à recruter une taupe. Leurs chemins se croisent. Cela s’est passé au
    XXe siècle. »
    Ces quatre phrases au dos du roman d’Hédi Kaddour, Waltenberg (2005) respectent les conseils qu’y donne Kappler, le spécialiste de la phrase « mille-pattes », à son ami Lilstein pour les notes à rédiger dans l’action : « Apprenez, jeune Listein, parlez en dernier, dix mots par phrase, pas plus, et quelques phrases seulement. » C’est au chapitre trois, précédé comme les autres par quelques phrases d’annonce plus explicites, les personnages y sont nommés. Hans Kappler, écrivain allemand ; Lena Hotspur, cantatrice dont le nom changera ; Max Goffard, journaliste français ; Michaël Lilstein, espion allemand ; Henri de Vèze, ambassadeur de France – les pièces maîtresses de ce jeu d’échecs qui dure de 1914 à 1991, raconté dans le désordre en quatorze chapitres, sept cents pages étourdissantes.

     

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    L’amitié entre Hans et Max débute en 1914, après la charge de la cavalerie française à Monfaubert, « à l’assaut des rêves allemands ». Hans y voit mourir un compagnon, Max y caresse la tête d’un cheval qu’il a pris par la bride. Tous deux étaient partis au front « pour défendre la civilisation et la culture » contre la barbarie. Après la guerre, Kappler n’a plus envie que d’écrire huit heures par jour à Rosmar – il a abandonné son poste d’ingénieur aux chantiers navals – pour écrire « le roman d’une famille, un roman total, avec le retour du monde dans le roman ». Il lui faut retrouver Lena avec qui, depuis février 1913, il faisait une fois par semaine le voyage de Waltenberg pour sa leçon de chant. L’hôtel Waldhaus, « une folie Belle Epoque, entre château bavarois et rêve démesuré de chalet », au cœur des Alpes suisses, avance son aile nord de vingt mètres sur le vide d’un précipice, Hans refuse d’occuper une chambre de ce côté.

     

    En 1956, Lilstein, quarante-deux ans, est à Waltenberg pour deux rendez-vous importants : il cherche à dissuader Kappler de rentrer en RDA, ce qui n’est pas gagné ; il propose à un jeune Français, Max Goffard, en plein doute à propos du communisme, après Budapest, de travailler pour lui, d’échanger des informations. Lilstein l’incite à dénoncer le communisme publiquement, ce qui lui procurera une excellente couverture, et ainsi à préserver ses deux âmes : « l’âme désenchantée reste au service de l’âme rêveuse et l’aide à ne pas trop trahir ses rêves ».
    Lilstein a été la victime et des nazis et de Staline, il n’a jamais cédé sous la torture. Au Waldhaus, ce « communiste grinçant mais un vrai communiste » multiplie les digressions, détaille pour Max les délices de la Linzer Torte et lui confie des fragments de sa vie d’internationaliste. Sa propre mère, à qui le parti avait offert un joli deux-pièces à Moscou, y est morte d’une pneumonie, son médecin ayant reçu d’en haut l’ordre de ne pas lui donner de pénicilline – « et un jour vous découvrez que le cher parti a fait du pire avec votre meilleur ». 1956, « L’enfance d’une taupe ».

     

    La rumeur d’une taupe au sommet court à Paris en 1978. Max est à présent le secrétaire général du Forum annuel de Waltenberg, où ses rendez-vous avec Lilstein se tiennent désormais dans son appartement « conspiratif ». Ils fêtent le vingt-deuxième anniversaire de leur première rencontre en savourant une Linzer torte. A Moscou, de Vèze, cinquante-cinq ans, a rendez-vous avec Vassilissa, une mathématicienne, la nièce d’un maréchal membre du Comité central, donc on les laisse tranquilles. C’est lors d’un bal à l’ambassade de Grande-Bretagne que le maréchal lui a demandé de faire danser sa nièce et aussi de lui dire du mal des Occidentaux. La découverte d’un traître dans ses services va bientôt mettre de Vèze sur la touche.

     

    Lilstein avait dit à Max : « Morale de l’histoire, pour aller vite, jeune Français, lisez Gogol, comptez avec l’imprévisible, n’appliquez jamais aucune règle de façon trop stricte… » Au dîner de l’ambassade de France à Singapour, en 1965, Max joue le baron Clappique en présence de Malraux et le provoque : « cyanure et caramel, l’envers et l’endroit ». Au cours de cette conversation, où chacun tente d’impressionner l’autre, Max croit avoir trouvé la formule gagnante : « La Condition humaine, c’est la locomotive et le perroquet ! » ; la jeune femme à leur table le reprend : « la locomotive et le kangourou » – Max est bluffé, Malraux ravi. Mais quand Max-Clappique évoque les « lolitas de Mao », l’écrivain change d’humeur ; « près d’un demi-siècle d’amitié et ils sont en train de rompre ». L’ambassadeur est choqué, « on ne parle pas comme ça à Malraux ». La conversation repart :
    « Il faut des années à un écrivain pour écrire avec le son de sa propre voix, traverser la voix des autres… »

    Hédi Kaddour ramène donc le monde dans son roman, des intrigues politiques, des guerres, des manœuvres secrètes, et beaucoup d’idées, de réflexions sur la littérature et le style, de musique. Dans ce roman total que veut être Waltenberg (qui réussit à l’être), les femmes ont une place qui n’est pas limitée aux sentiments. On y décrit des tableaux, des porcelaines, on y skie, on y chante, on y perd sa chaussure en voulant caresser un pied sous la table, on y traverse une chaise peinte avec la jambe en grimpant dans un lit. On s’y connaît en vins, en musique, on y lit de grands textes. La belle Lena continue à faire rêver, même après sa mort. Certains personnages disent « je », à d’autres on dit « vous », de vrais ou faux monologues, le récit explose en facettes et en échos. Au bout du compte, le lecteur envoûté se demande s’il a bien
    tout vu, tout entendu, tout compris – il faudrait relire. Et aussi ce chef-d’œuvre de la littérature allemande, auquel on a pensé en le lisant : La montagne magique.

  • Inventivité

    « C’était un homme exquis, courtois, probablement un des plus grands génies que j’aie connus dans ma vie, un vrai génie. Modeste. Connaissez-vous vraiment un auteur que les jeunes générations ont lu en 1929 et que mes petites-filles continuent à lire avec autant d’enthousiasme et de ferveur ? Il n’y en a pas d’autre, je crois, en langue française ; il y en a, enfin, très peu d’autres. Et c’était un homme d’une inventivité absolument débordante, d’un humour très chaleureux – très gros travailleur. Vraiment un de mes plus chers et tendres amis. »

     

    Michel Serres à propos d'Hergé, en réponse à Bernard Pivot (Bouillon de culture, 2/2/1992)

     

    Hergé mon ami par Michel Serres.jpg
  • R. G. dit Hergé

    A  J. V. (Charlotte, Caroline du Nord)  

    Au centre de Louvain-la-Neuve, Hergé a son musée depuis l’été 2009, un paquebot clair entre les arbres, auquel on accède du centre par une passerelle en bois. En ce début du mois de mars, à ses pieds, un de ces grands chantiers incessants dans la ville universitaire. Mais une fois à l’intérieur, on l’oublie, on s’abandonne au calme des volumes aux lignes obliques et aux couleurs pastel, reliés par de légères passerelles métalliques, des espaces très originaux et agréables à parcourir.

     

    Plan du centre de Louvain-la-Neuve (musée en haut à droite du cercle jaune).jpg

    Ceci n’est pas une photo du musée Hergé (en haut, à droite).

     

    Le ticket d’entrée, audioguide et badge « Tintin » compris dans le prix, vous ouvre la porte d’un ascenseur : on visite de haut en bas. La première salle présente Georges Remi dit Hergé par les grandes dates de sa vie, assorties de planches significatives.
    Il y a peu à lire pour les visiteurs allergiques aux écouteurs : une brève présentation du thème, pour chaque espace, et quelques citations. « A croire mes parents, je n’étais vraiment sage que lorsque j’avais un crayon à la main et un bout de papier », confie le dessinateur dans un entretien pour la revue Libelle-Rosita en 1978. Des vitrines basses offrent un contenu plus personnel : des albums de photos d’Hergé boy-scout – « C’est avec le scoutisme que le monde a commencé à s’ouvrir à moi » ; Hergé l’homme qui aimait les chats, photos et croquis à l’appui, dont une belle feuille où il a dessiné Thaïke, un siamois, sur le vif ou sagement installé sur un coussin bleu.

     

    Ensuite on découvre les différentes facettes de son talent. Le créateur de « Quick & Flupke, gamins de Bruxelles », a produit des dessins publicitaires très réussis, pour le rayon des jouets à l’Innovation, par exemple, ou pour des cigarettes turques Moldavan, que fume un homme en smoking coiffé d’un fez. Déjà la sobriété
    légendaire d’Hergé : le dessin doit être avant tout « efficace ». De grandes photos montrent l’Atelier Hergé Publicité au travail. Nous ne sommes donc pas dans un 
    « musée Tintin », c’est clair, l’objectif, ici, est avant tout de faire connaître son créateur. Mais le célèbre reporter est tout de même omniprésent, avec toute sa famille de papier dont les noms traduits surprennent parfois : « Bobbie » ou « Snowie » pour Milou, les « Jansen & Janssen » ou « Thomson & Thompson » – l’audioguide précise que le frère jumeau du père d’Hergé a inspiré leur fameux « je dirais même plus » et propose une astuce pour les distinguer l’un de l’autre. Haddock reste Haddock dans presque toutes les langues. Pourquoi si peu de femmes, à part La Castafiore ? Pas par misogynie, dit Hergé, mais parce qu’il est plus délicat de tourner une femme en ridicule, à ses yeux.

     

    Des rideaux en beau velours rouge d’autrefois s’ouvrent sur une salle de cinéma ; on y projette un documentaire sur la vie d’Hergé dans son époque puis une sélection de dessins, esquisses, traits, significatifs de son génie. On suit les différentes étapes du travail, on observe des variantes graphiques avant la forme définitive à donner même à un simple chiffre. Le grand écran met les détails en valeur, ce que ne permettent pas certaines planches présentées en vitrines trop basses.

     

    Au musée Hergé, on découvre de belles photos de lui dans Bruxelles, par exemple avec Tchang au Cinquantenaire sous la neige ; on apprend les circonstances de leur rencontre, l’influence qu’elle a eue sur Hergé. Une exposition temporaire, au rez-de-chaussée, y est consacrée, dans le cadre d’Europalia Chine (prévue jusqu’au 28 février, elle était encore visible le 4 mars). On y découvre des sculptures de l’ami chinois, des citations de Lao-Tseu, la traduction des idéogrammes calligraphiés par Chang pour assurer la vraisemblance du décor dans Le Lotus bleu.

     

    La huitième et dernière salle du musée illustre la gloire d’Hergé par les témoignages de différentes célébrités. Michel Serres, le grand philosophe tintinologue et ami d’Hergé, « un homme délicieux », lui rend hommage avec passion. Il raconte dans un document vidéo comment L’oreille cassée illustre à merveille son cours sur le fétichisme ; il place Hergé parmi les tout grands créateurs du XXe siècle, avec un enthousiasme communicatif. Il ne reste plus qu’à entrer dans la tour des couvertures
    de Tintin dans toutes les langues : Tinéjo, Tinni, Tim, Tintim, Tantana et autres Kuifje, Kuifie, Kuifstje voire Keefke - ah well merci !

     

    Au lendemain de la visite du musée Hergé, où l’on ne s’ennuie pas, moins passionnant que je ne l’espérais (pardon à mon amie tintinophile), que reste-t-il ? La belle architecture de Christian de Portzamparc, récemment primée, en parfaite adéquation avec l’univers d’Hergé et très bien intégré dans son cadre. La muséographie, un peu lisse, laisse parfois sur sa faim. Mais on sort de là avec l’envie de relire les bandes dessinées abandonnées depuis longtemps sur un rayonnage et de les regarder d’un autre œil, et de plus près. Avant une nouvelle visite, qui sait ?