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En te traduisant

« En te traduisant, j’ai appris à écrire, à trouver ma langue. Car la phrase lamposienne, c’était quelque chose ! Longue, sinueuse, chantournée, rythmée d’incidentes, parfois paresseuse et s’en excusant, prompte à se commenter elle-même et se prendre pour objet de raillerie. Une phrase de conteur qui, somme toute, te ressemblait, proprement impossible à traduire et difficile à transposer. Jamais je n’ai autant senti les limites du français qu’en essayant de donner à tes textes un écho à peine satisfaisant. Il m’en est resté cette modestie têtue des traducteurs, cette détestation de la prétention si commune aux gens de lettres, sans cesse tentés de jouer les démiurges. On sert toujours un imaginaire, fût-ce le sien propre. Cela demande humilité. Cette humilité, tu me l’as apprise. »

 

Xavier Hanotte, Ce cher Hubert (Hubert Lampo) in Le Carnet et les Instants,
n° 163, Bruxelles, octobre 2010.

 

 

 

Commentaires

  • Jamais je n'ai lu une aussi belle description du rôle en mineure du traducteur. Superbe, merci Tania.

  • @ Delphine : Que cet extrait parle aussi à d'autres - et voilà qui justifie la citation ! Bon week-end, Delphine.

  • J'envoie le lien à ma copine la traductrice, je suis sûr qu'elle va apprécier, cette humilité, ce "servir l'imaginaire" que devrait même ressentir l'auteur.
    Pour moi je ne dirai pas rôle mineur pour ce qui concerne la traduction, rôle fondamental en fait. Seuls quelques bilingues pourraient prétendre cela... et encore!

  • @ Septimus : Rôle fondamental, bien d'accord. Sans les traducteurs, que connaîtrions-nous des autres littératures du monde ?

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