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  • Ouette d'Egypte

    rouge-cloître,auderghem,bruxelles,abbaye,étangs,nature,forêt de soignes,promenade,culture« L’ouette d’Egypte habite toute l’Afrique subsaharienne, la vallée du Nil et le sud de la Palestine. Une petite population vit dans le sud de l’Angleterre où l’espèce a été introduite au XIXème siècle, et une autre plus restreinte existe aux Pays-Bas, originaire d’oiseaux échappés de parcs. »

    Source : Oiseaux.net qui vous en dit tout et où vous pouvez écouter son cri, son chant.

     

    Photo T&P : Etangs du Rouge-Cloître, Bruxelles (17.8.2016)

  • Tous les verts

    Au printemps, ils sont plus frais, plus acides, mais les verts de l’été, en août, ont aussi bien du charme. Au Rouge-Cloître, une après-midi : tous les verts, toutes leurs nuances, se mêlent. Où qu’il se pose, l’œil prend un bain de couleurs et de formes, de lumière et d’ombre.

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    A la surface glauque des bassins, le long de l’abbaye, des grenouilles en grand nombre, immobiles.

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    Nous sommes à l’entrée de la Forêt de Soignes ; se promener au Rouge-Cloître, c’est, autour des étangs, regarder le soleil jouer dans les feuillages. Le grand nid des cygnes est encore visible, près du chemin, mais ils se sont réfugiés de l’autre côté du petit étang des Clabots.

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    La prêle des bois s’étend par endroits comme une rivière moussue au pied des troncs, légère, aérienne, élégante.

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    A contre-jour, un arbrisseau se dessine, vert vif contre vert sombre. J’aurais voulu vous montrer le superbe martin-pêcheur au bord de l’eau, mais il s’est envolé trop vite.

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    On plante çà et là de jeunes pins sur les talus, leurs aiguilles vert bleu contrastent avec le feuillage des arbres voisins. Le bois mort laissé sur place nourrit la biodiversité.

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    Sous la surface verdie des étangs, des formes sombres en mouvement, parfois plus claires : les étangs du Rouge-Cloître abritent « la brème, la tanche, la carpe, le gardon, le rotengle, l’épinoche, la perche, le brochet ou la rare bouvière » (Bruxelles Environnement).

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    Du chemin, on suit le fil de l’eau, entre les branches basses et les haies.

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    Puis on revient vers la Maison du Meunier, où le lierre grimpe sur le toit – une maison souvent peinte, certains l’appellent la maison de Bastien.

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    Près de la ferme, un dindon parade, on ramène les ânes. Dans les espaces de loisirs aménagés à l’arrière, les enfants montent à l’assaut d’un beau trois-mâts.

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    Le site est aujourd’hui soigneusement préservé. Plusieurs zones non accessibles constituent l’une des réserves naturelles de la forêt de Soignes.

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    Une promenade au Rouge-Cloître est toujours bienfaisante et en particulier, sous un ciel d’azur. Au sud de Bruxelles, c’est un endroit très cher aux amateurs de verdure.

  • Mon pavillon

    MonksHouse devant le pavillon.jpg
    "Devant le pavillon de gauche à droite : Angelica Bell, Vanessa Bell, Clive Bell,
    Virginia Woolf, Maynard Keynes et les jambes de Lydia Lopokova"

    « Mon pavillon est abattu ; le nouveau est en cours de construction dans le verger. Il y aura de larges portes en façade ; et une vue directe sur Caburn. Je pense dormir là en été. » En décembre, le nouveau pavillon, avec un nouveau fruitier à l’étage était terminé. Pour onze livres, une petite terrasse de briques fut ajoutée en 1935, et devint le lieu de prédilection pour rassembler les amis dans des chaises longues, pour bavarder, prendre le thé et regarder le jeu de boules.

    Monks House le bureau de Virginia photo Caroline Arber.jpg
    "Le bureau de Virginia. Les chemises cartonnées portent des étiquettes écrites de sa main, des dossiers de travail pour ses romans"
    Photo © Caroline Arber

    La livraison qui sauva la vieille femme d’un débat sans fin avec Virginia sur l’existence de Dieu était une grande caisse contenant « un vaste bureau » qu’elle avait acquis pour six livres et 10 shillings. « Ce n’est pas un bureau ordinaire, comme vous pourriez en trouver un à Londres ou à Edimbourgh, et qu’on voit chez tout le monde quand on va déjeuner ; celui-ci est accueillant, plein de caractère, fiable, discret, très réservé. »

    Caroline Zoob, Le jardin de Virginia Woolf

  • Le jardin des Woolf

    Même si on n’a rien lu d’elle, Le jardin de Virginia Woolf est un magnifique album à offrir aux amateurs de jardins et de fleurs – et un cadeau merveilleusement choisi pour qui aime Virginia Woolf, encore merci chère Colo. Caroline Zoob, ancienne conservatrice des lieux, signe cette « Histoire du jardin de Monk’s House » abondamment illustrée. Les photographies de Caroline Arber, les plans du jardin et des plates-bandes avec leurs légendes détaillées, les bouquets, sont un régal à part entière.

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    Le jardin des Woolf : tous deux l’ont désiré, aimé, tous deux en ont récolté les fruits, mais le jardinier, c’est Leonard Woolf qui écrira après la mort de Virginia : « Je sais que V. ne traversera plus le jardin, depuis son pavillon, et pourtant je regarde dans cette direction et je l’attends. » L’acquisition de Monk’s House (Rodmell, Sussex) est une belle histoire. Le bail de leur maison d’Asheham terminé, ils n’imaginent ni l’un ni l’autre de ne plus pouvoir quitter Londres pour la campagne dès qu’ils le peuvent. A Lewes, Virginia visite seule, en juin 1919, la « Maison Ronde », partie d’un ancien moulin, la trouve à son goût : son offre est acceptée.

    Quand elle y retourne avec Leonard, ils voient une affiche en passant : « Monk’s House, à Rodmell, maison ancienne de trois mille mètres carrés de terrain, à saisir » – « juste ce qu’il nous aurait fallu », aurait dit Leonard, que la « Round House » n’enthousiasme pas. Virginia reprend sa bicyclette le lendemain pour Rodmell, décidée à faire preuve d’objectivité : les pièces sont petites, Monk’s House manque de confort, mais les arbres chargés de fruits, les fleurs, le potager, la vue sur « l’éteignoir gris du clocher » l’emballent. A la vente aux enchères, le premier juillet, ils emportent la partie, elle « le rouge aux joues » et lui « tremblant comme la feuille ».

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    Monk's House : Le salon vert

    Dans une lettre, Virginia W. annonce : « notre nouvelle adresse est désormais Monk’s House, dotée de niches pour l’eau bénite et d’une superbe cheminée [deux niches flanquent la cheminée] ; mais la grande affaire, c’est le jardin. Je ne vous en dis pas plus, il vous faudra venir, vous asseoir sur l’herbe avec moi, ou vous promener sous les pommiers, ou grappiller des fruits – cerises, prunes, poires, figues, et des masses de légumes. C’est notre nouvel enfant chéri, je vous préviens. »

    Ni électricité, ni eau courante, ni salles d’eau, cabinet au jardin… Virginia a déjà vendu des bijoux pour payer ses médecins et infirmières, les débuts sont très rustiques, on tire l’eau à la pompe. « Durant cinq ans, Virginia et Leonard se lavèrent dans la cuisine, derrière un rideau, et dans une bassine en fer blanc. » Mais au jardin, Leonard est dans son élément : il nettoie, désherbe, taille, fait des plans. Virginia chaule les murs de la maison de couleurs vives : rouge grenade pour la salle à manger, jaune vif dans les toilettes dehors, salon en vert vif (sa couleur préférée).

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    Virginia et Leonard Woolf dans leur jardin de Monk's House
    (leur photo préférée de Caroline Zoob © Famille Keynes)
     

    Les photos des Woolf dans le jardin de Monk’s House montrent leur bonheur d’y vivre, leur entente. Au fur et à mesure de l’argent gagné, ils vont le transformer, l’embellir, acheter un bout de champ voisin pour préserver leur vue et leur intimité. Allées de briques, terrasses – notamment la « terrasse aux meules » qui intègre les meules des anciens propriétaires –, bassin aux poissons rouges… Leonard devra engager quelqu’un pour se faire aider.

    Virginia l’aide comme elle peut, tient l’échelle, fait des confitures. Elle aime écrire dans la cabane à outils, ce qui est impossible par temps froid. Plus tard, elle aura son pavillon de travail « sous l’arbre près du mur du cimetière ». Ils adorent tous deux s’installer au jardin, y recevoir leur famille, leurs amis, jouer aux boules.

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    Le pavillon de travail de Virginia Woolf à Monk's House ("Du temps de Virginia, il était moitié moins grand.
    La partie à droite de l'arbre fut ajoutée après sa mort et reçoit désormais une exposition sur la maison.")

    Caroline Zoob, dans Le jardin de Virginia Woolf, raconte et décrit chaque partie du jardin, les achats de plantes, les aménagements, le décor, les meubles, la lumière selon les saisons, au fil des années. Les variétés de plantes et d’arbustes sont nommées précisément. Son texte est émaillé de citations issues des écrits personnels du couple. Celui-ci surnommait les deux ormes qui se dressent au bord de la propriété « Leonard » et « Virginia ».

    La conservatrice de Monk’s House durant sept ans raconte aussi ce que devient le jardin « après Virginia », la relation platonique de Leonard Woolf avec Trekkie Parsons-Ritchie qui partageait sa passion pour l’horticulture et le persuadera d’installer une serre contre la maison, dans les années 50, en plus des serres du verger, pour cultiver des espèces exotiques qui lui rappellent Ceylan, et à elle l’Afrique du Sud. Leonard Woolf ne voulait pas que la maison devienne un sanctuaire, il l’a léguée à Trekkie. Celle-ci la confia à l’université du Sussex, qui y logeait des universitaires – « Saul Bellow fut horrifié par le confort primitif de la maison au point de ne pas y passer une seule nuit. »

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    La chambre de Virginia Woolf à Monk's House (carreaux de la cheminée de sa sœur Vanessa Bell,
    "avec un phare, un petit cutter aux voiles rouge sang et des touches du vert de Virginia")

    Mais le jardin en a souffert et Nigel Nicolson, le fils cadet de Vita Sackville-West, œuvra au rapprochement entre l’université et le National Trust. Avec l’aide de ceux qui l’avaient connue du vivant de Virginia et Leonard, la maison de Monk’s House a été « interprétée » dans ce sens avant d’être ouverte en partie au public : photos, tableaux, tissus reproduits, peintures recomposées, objets leur ayant appartenu. « Ce qui manque, sans doute, c’est le fouillis chaotique de livres, papiers, et les assiettes de nourritures pour chiens et chats posées sur l’escalier, dont se souviennent presque tous les visiteurs des Woolf à Monk’s House. »

  • Pris le thé

    « Nous rentrons à l’instant après avoir pris le thé avec Barbara et Saxon dans son studio. (…)

    Woolf Affiche Omega.jpgLe couple dans cet intérieur offrait une illustration, presque trop parfaite pour mon goût, de l’esprit post-impressionniste. Il n’était jusqu’au chat noir et blanc qui semblait décoré par l’Omega. Chaux blanche dans laquelle se voit la marque du pinceau, un pilier rayé, tissu Barnet pour les sièges, et chiens de porcelaine pour le manteau de la cheminée, coton à carreaux partout où l’on pose le regard ; et, pour l’œil critique, une ou deux choses d’un goût équivoque ou des retours à un stade antérieur, par exemple un collier de perles attaché à un clou. Toutefois en rentrant à la maison j’ai trouvé ma chambre bien laide. La conversation a été posée, appropriée, mais pas intarissable. Je ne pense pas que Saxon (qui venait de se laver la tête) ait eu quoi que ce soit à dire ; et son comportement est un peu revêche et caustique en ce moment. Il m’a fait penser à une poule qui a pondu un œuf – mais un seul. Hampstead ne nous a pas plu. La vulgarité de Richmond est toujours un soulagement ensuite. »

    Virginia Woolf, Journal (Dimanche 7 avril 1918)