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sculpture - Page 27

  • Un rapport singulier

    entre deux chaises,un livre,exposition,villa empain,bruxelles,photographie,vidéo,sculpture,installation,livre,papier,sièges,art contemporain,culture« Objet de culture par excellence, le livre induit dans notre pensée et notre comportement un rapport singulier au temps, au corps, à la vérité et au monde qu’il contient et révèle. Il s’oppose ainsi à l’ordinateur qui diffuse sans commencement ni fin des vérités multiples, provisoires et constamment inachevées.

     

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    Son corps organique, fait de peau et de papier, de colle, d’encre et de fils, induit un rapport physique, intime, que nul objet électronique ne pourra jamais offrir. »

     

    Dossier de presse : « Entre deux chaises, un livre » , Villa Empain, Bruxelles.

    Isabelle Lenfant, Installation de livres, 2009, Galila’s' Collection. Photo : Nicolas Suk
    Hilal Sami Hilal, Livre, 2006. Galila's Collection.


     

     

     

     

     

  • Livres objets d'art

    Tout ce qu’on peut faire d’un livre (de l’objet livre), d’une chaise, vous pouvez le voir à l’exposition « Entre deux chaises, un livre » à la Villa Empain, jusqu’au 7 septembre. La Fondation Boghossian célèbre ainsi le livre, « objet de culture par excellence » depuis deux millénaires, en dialogue avec la chaise, elle aussi « objet de médiation » entre les hommes. Près de deux cents objets d’une collection privée belge (Galila). 

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    © Alicia Martin

    Dans le salon à droite de l’entrée, l’exposition commence par des œuvres contemporaines, comme la plupart dans cette sélection : un siège fait de livres, un autre en papier,  une vidéo (« Poliglotas ») et une photographie d’Alicia Martin où, tels des éclats de verre sur le sol, des morceaux de livres émergent du béton où ils sont incrustés.  

    La chaise de bureau devenue « Trône » de Kristof Kintera, dans le hall central, déploie de magnifiques ailes en plumes, prête à l’envol, un attaché-case lui ramène les pieds sur terre. C’est de ce côté qu’on entre dans une salle latérale où se dresse l’œuvre la plus étonnante, une sculpture hyperréaliste : « Stairway to Heaven » d’Eugenio Merino. 

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    © Kristof Kintera, Throne, 2011

    Les religions du Livre y sont représentées par trois hommes superposés : un musulman, le front contre son tapis de prière ; sur son dos, agenouillé, un prêtre en soutane avec un chapelet entre les doigts ; sur ses épaules, un rabbin debout, livre à la main. Saisissant. Du sol au plafond, ces trois personnages en cire avec poils de barbe et cheveux, en habits traditionnels, sont une interprétation pour le moins irrévérencieuse de la chronologie monothéiste. 

    L’œuvre a fait scandale en 2010, à Madrid, comme on peut le lire dans La Clau, qui signale, surcroît d’impertinence, que le visage des trois croyants « empilés » est le même et leurs livres pas dans le bon ordre. Des bibles et corans anciens sont exposés dans cette salle, d’admirables calligraphies ou enluminures. Mounir Fatmi, déjà rencontré ici, montre l’« Union impossible » entre une calligraphie d’acier et une machine à écrire. 

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    © Eugenio Merino, Stairway to Heaven, 2010 - détail

    « Back to the roots » (Dos aux racines, photo ci-dessous et sur le site de l’expo) focalise le regard dès l’entrée. Sous la « Voie lactée », un plafond de verre dû à Max Ingrand, la chaise buisson de Bob Verschueren est très bien placée, dos à la fenêtre côté jardin. L’artiste belge, autodidacte, s’est tourné vers l’éphémère et les éléments de la nature, je vous recommande son très beau site qui explore aussi l’univers sonore.   

    Sur les côtés, diverses variations sur les livres et les sièges, et au mur, la douce « Wallvave vibration (momentum wavevector chorus) » de Loris Cecchini en résine polyester blanche (expo « Turbulences II » en 2013). Une amusante toupie « philosophique » de Pedro Reyes jouxte des vitrines où sont exposés des livres découpés, troués, assemblés, reconstitués, de différentes manières, et des pliages d’une finesse extraordinaire, comme dans ce collier de Janna Syvänoja (ci-dessous). 

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    © Bob Verschueren, Back to the roots, 2010, Galila’s Collection

    De l’autre côté, on peut tourner (avec des gants blancs) les pages du grand livre « Magie du feu » de Jean Boghossian : des feuilles touchées ou trouées par la flamme, étoilées de couleurs. Bancs, bureaux, rocking-chairs, chaises : chaque artiste en propose ici une interprétation drôle ou étonnante, voire effrayante comme la chaise blanche de Chiharu Shiota enfermée dans un cube de verre complètement tapissé de fils noirs entrelacés.

    En montant l’escalier, arrêt devant une grande photographie en couleurs (de Karen Ryan ?), une énorme accumulation de chaises enchevêtrées ; il faut un moment pour apercevoir que différentes personnes sont enfouies dessous – ici des jambes, là un bras, plus on en cherche, plus on en trouve. 

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    © Janna Syvänoja, Collier, 2011

    Photos, vidéos, objets, les créations vont dans tous les sens. Certaines paraissent bricolées, d’autres fascinent par l’inventivité ou la qualité du travail : « Solitudes » de Jérôme Fortin, qui a savamment plié des plans de Paris disposés en losanges, cinq par cinq ; « Livre » en fine dentelle de cuivre dû à Hilal Sami Hilal ; de somptueuses photographies de Nazif Topçuoglu en hommage à la peinture et à la littérature, comme celle de ces deux jeunes filles dans un coin de bibliothèque, inspirée par Proust.

    La première exposition de la Villa Empain et « La route bleue », l’an dernier (actuellement à Limoges), m’avaient davantage enchantée, mais « Entre deux chaises, un livre » vous fera oublier à coup sûr la grisaille de ce mois d’août. Même si les objets sont d’un intérêt inégal, allez-y, votre curiosité sera récompensée.  

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    © Anouk Kruithof, Enclosed Content Chatting Away In The Colour Invisibility, 2009

    Vous rencontrerez un piano-livres, des crayons noirs, des mots qui s’échappent du texte, une tour de livres en pierres sèches, des chaises improbables, du papier dans tous ses états. Au sous-sol, je vous signale une vidéo de Anouk Kruithof : j’ai beaucoup aimé sa façon de ranger les livres par couleur – et de les déranger.

  • Tendresses

    résistance,guerre,mémoire,patrimoine,schaerbeek,visite guidée,patris,monuments,témoignages,culture« Considérer que l'œuvre d’Idel Ianchelevici rayonne davantage par la sérénité de ses approches que par ses audaces n'est pas faire injure à la mémoire d'un homme de bien ! Ianchelevici avouait une affection prononcée pour les scènes bucoliques, les tendresses, les regards amoureux, les quotidiens tranquilles et débonnaires. Ode à la nature des choses, aux gestes simples, aux salutaires attendrissements, l'artiste roumain développa une œuvre en accord constant et parfait avec sa conscience. A ce titre, son travail est un exemple de probité. »

    Roger Pierre Turine, « Bucarest célèbre Ianchelevici, enfant du pays » (La Libre Belgique, 21/9/2003)

    Photo : détail au dos du monument Henri Jaspar (Ianchelevici) à Schaerbeek 

  • De profil

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    Claude Roger-Marx, Renoir, 1937 in Catalogue Renoir, Fondation Pierre Gianadda, Martigny, 2014.

    Renoir, Jeune fille en buste, vue de profil, 1905, Collection Fondation Pierre Gianadda, Martigny