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correspondance - Page 7

  • Programme

    « Rien sur terre n’est impur pour les chimistes. L’homme de lettres doit être
    aussi objectif que le chimiste ; il doit renoncer à la subjectivité de la vie et
    savoir que les tas de fumier jouent dans le paysage un rôle très honorable et que les passions mauvaises sont, autant que les bonnes, inhérentes à la vie. »

    A M. V. Kisseleva – Moscou, 14 janvier 1887 

    Tchekhov peint par son frère Nikolaï Tchekhov.jpg


    « J’ai la conviction profonde que tant qu’il y aura des forêts en Russie, des ravins, des nuits d’été, tant que l’on entendra le cri des bécasses et le pleur du vanneau, on n’oubliera ni vous, ni Tourgueniev, ni Tolstoï, ni Gogol. »

    A D. V. Grigorovitch – Moscou, 12 janvier 1888

     

    « Je tiens les étiquettes et les marques de fabrique pour des préjugés. Mon saint des saints, c’est le corps humain, la santé, l’intelligence, le talent, l’inspiration, l’amour et la liberté la plus absolue, la liberté vis-à-vis de la force et du mensonge, où que l’un et l’autre s’expriment. Voilà le programme auquel je me tiendrais, si j’étais un grand artiste. »

    A A. N. Plechtcheev – Moscou, 4 octobre 1888

     

    Tchekhov, Correspondance 1877-1904

  • Tchekhov 1877-1892

    Lire la correspondance intégrale de Tchekhov en français reste un rêve inaccessible. En 1966 a paru un choix de lettres établi par Lida Vernant pour les Editeurs Français Réunis, sous le titre Correspondance 1877-1904. La première partie, à laquelle je limite ce billet, va de dix-sept à trente-deux ans. L’adolescent confie à un cousin : « En ce monde venimeux, il n’existe rien de plus précieux qu’une mère, c’est pourquoi tu obligeras grandement ton humble serviteur en consolant sa mère qui est à bout. » L’enfance à Taganrog auprès d’un père tyrannique a été pour lui une vraie souffrance.  

    Tchekhov Photo de famille 1890 (wikimedia commons).jpg

    Photo de la famille Tchekhov en 1890 (Wikimedia commons)

     

    A Moscou, où il étudie la médecine, Tchekhov écrit pour des revues humoristiques,
    de quoi gagner un peu d’argent pour aider sa famille. Il fait déjà l’éloge « des petits textes qui n’ont l’air de rien » et proscrit « tout ce qui traîne en longueur ». L’écriture est un des thèmes privilégiés, qu’il commente ses écrits ou ceux des autres. Très tôt apparaît son obsession de l’objectivité : « Il faut renoncer à son impression personnelle qui provoque chez toute personne de bonne composition une béatitude douceâtre… La subjectivité est une chose terrible. » Plus tard, « La littérature n’a droit au nom d’art que si elle peint la vie telle qu’elle est en réalité. Sa raison d’être, c’est la vérité absolue dans son intégrité. »

     

    Sa carte de médecin en poche, à Voskressensk où il a passe l’été, le jeune homme s’émerveille de la nature : « De l’espace et une complète absence d’estivants. Les champignons, la pêche à la ligne et la clinique du Zemstvo. Un monastère poétique. Debout, pendant l’office du soir, dans la pénombre des galeries et des voûtes, j’invente des « mélodies séraphiques » (allusion à Pouchkine). J’ai beaucoup de sujets, mais je ne suis pas vraiment en état d’écrire… » Tchekhov adore la vie à la campagne. Un an plus tard, à son frère cadet : « En mai, le poisson mord à la perfection, surtout les carassins et les tanches, bref les poissons d’étang ». A Babkino, à six heures du matin, « Toute la maison dort… Un silence extraordinaire… Juste le pépiement des oiseaux et un grattement derrière la tenture. (…) J’écris, et tout le temps je regarde par la fenêtre. Devant mes yeux s’étend un paysage d’une douceur et d’un charme exceptionnels, la petite rivière, au loin la forêt, Safontevo, un petit bout de la maison des Kisselev… »

     

    Son « salaire littéraire » lui est indispensable, or le Dr Tchekhov manque de temps pour écrire. En 1886, première lettre à Souvorine, pour le remercier d’un jugement flatteur. C’est le début de sa collaboration avec la revue Temps Nouveau dirigée par ce futur ami et éditeur. Mais c’est dans une lettre à l’écrivain Grigorovitch (28 mars 1886) qu’Anton Tchekhov dresse le tableau le plus fort de ce que signifie pour lui la littérature, sentant la nécessité de se libérer « du travail à la ligne »« Tout mon espoir est dans l’avenir. » Il a vingt-six ans (déjà il mentionne des crachements de sang). Comme il le dit à son frère, « ce qu’il faut, c’est travailler sans relâche, jour et nuit, lire sans cesse, étudier, avoir de la volonté… » Or, écrit avec humour le célibataire, « Outre la médecine, ma femme légitime, j’ai aussi la littérature, ma maîtresse, mais je n’en parle pas, car hors la légalité, il n’est point de salut. » 

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    La Correspondance de Tchekhov est riche en impressions de voyage, il raconte bien : la soupe aux choux frais sur un quai de gare, Taganrog où les gens ne vivent que pour « manger, boire, se reproduire, mais d’autres intérêts pas le moindre (…), nulle part de journaux ni de livres… », les enseignes pleines de fautes d’orthographe. Lors d’un séjour à Théodosie chez Souvorine, dont il apprécie la femme « remuante, pétulante, fantaisiste et originale », il décrit les bords de la Mer Noire et la personnalité de son hôte avec qui il adore converser.

     

    D’abord convaincu qu’il n’a « rien à faire avec le théâtre », il y vient quand même : « Je mets fin à chaque acte comme je fais dans mes nouvelles : je mène l’acte tout tranquillement et doucement, mais à la fin, pan dans la gueule du spectateur ! » Ce sera Ivanov. Mais l’été à Soumy ramène une pensée obsédante chez celui qui considère que « Le commerce des muses n’a du bon qu’en hiver » : « abandonner la littérature qui me sort par les yeux, m’installer dans un village au bord du Psel et faire de la médecine. »

     

    Après la mort de son frère Nicolas, emporté par la tuberculose, Tchekhov décide d’entreprendre le fameux voyage à Sakhaline« Je veux simplement écrire cent ou deux cents pages et payer ainsi ma dette à la médecine, à l’égard de laquelle je me comporte, vous le savez, comme un vrai porc. » (Ses Lettres de voyage mériteraient tout un billet, je vous renvoie à celui de Dominique.) De Sakhaline « un véritable enfer », « une misère à hurler ! », il rapporte dix mille fiches et un tas de notes pour un ouvrage sur la condition des bagnards. 

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    L’étang de Melikhovo

    Beauté de Venise, lecture de Tolstoï, misère des journaux russes, aide aux victimes de la famine, campagne de prévention contre le choléra, les lettres de Tchekhov abordent tous les sujets qui lui tiennent à cœur. En 1892, il achète le domaine de Mélikhovo. C’est de là qu’il écrit à L. S. Mizinova, une amie institutrice qui se préparait à devenir chanteuse d’opéra : « Lika, ce n’est pas toi que j’aime d’un amour si ardent. J’aime en toi les souffrances passées et ma jeunesse perdue. » Signé « Votre Antoine ». Avec sa sœur Macha, il plante, il ensemence, crée un potager. Mais il s’ennuie aussi : « Vieillesse ou lassitude de vivre, je ne sais, mais je n’ai pas très envie de vivre. Pas envie de mourir non plus, mais vivre me paraît insipide. » Tchekhov a trente-deux ans.

  • Voyages de Yourcenar

    Marguerite Yourcenar – Le bris des routines, c’est le beau titre choisi par Michèle Goslar, qui dirige à Bruxelles le Centre International de Documentation Marguerite Yourcenar, pour présenter des textes choisis dans son œuvre et surtout dans sa correspondance, ainsi que des inédits, publiés dans la collection Voyager avec… La formule est inspirée de son Hadrien : « Peu d’hommes aiment longtemps le voyage, ce bris de toutes les habitudes, cette secousse sans cesse donnée à tous les préjugés. » (Mémoires d’Hadrien)

     

    Fille de Michel Cleenewerck de Crayencour, un Français, et de Fernande de Cartier de Marchiennes, une Belge devenue française par alliance, Marguerite Yourcenar fait dire aussi à Hadrien : « Mes premières patries ont été des livres. » Elle qui a beaucoup voyagé, née en Belgique en 1903 mais française, demande la nationalité américaine en 1947, sous le nom officiel de Yourcenar. Trois ans plus tard, elle s’installe à Petite Plaisance avec Grace Frick, sur l’Ile des Monts-Déserts dans le Maine. Elle y résidera près de quarante ans. 

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    « N’ayant pas fréquenté l’école, la jeune femme se forme par les livres, les visites de musées, les spectacles et les déambulations dans les villes fréquentées. (…) Le monde est, pour elle aussi, un livre qui bouge, un libre univers qui offre ses énigmes », écrit M. Goslar. Dès Alexis ou le vain combat, elle situe des faits contemporains « dans un cadre spatio-temporel passé », sans doute par volonté de distance romanesque. « Quel est le prisonnier qui consentirait à mourir sans avoir fait le tour de sa prison ? » demande Zénon (L’œuvre au noir).

     

    Yourcenar visite tout au long de sa vie une vingtaine de pays. Elle prend des notes dans ses carnets, avant ou après, livre ses impressions dans sa correspondance, se laisse guider sur place : « J’ai dû chacun de mes goûts à l’influence d’amis de rencontre, comme si je ne pouvais accepter le monde que par l’entremise de mains humaines. » (Feux) Mais elle retourne fréquemment dans une ville pour la découvrir seule, après une première visite accompagnée.

     

    L’Europe, l’Amérique, l’Afrique, l’Asie : c’est l’ordre choisi dans cet ouvrage pour recenser les textes de la voyageuse. Sévère envers Bruxelles « où la passion d’acquérir et le snobisme du nom et du titre sévissent comme nulle part ailleurs », Yourcenar ne l’est pas moins pour la Belgique, selon elle « une fiction administrative de 1830 ». Après s’être souvenue de Baudelaire à l’église Saint-Loup à Namur, elle se rend pour la première fois sur la tombe de sa mère au cimetière de Suarlée en 1956 : « sa tombe ne m’attendrissait pas plus que celle d’une inconnue dont on m’eût par hasard et brièvement raconté la fin » (sa mère est décédée des suites de l’accouchement peu après sa naissance).

     

    Les photographies d’enfance au Mont-Noir, où Yourcenar reconnaît ses animaux de compagnie (le basset Trier, l’ânesse Martine, l’ânon Printemps, la chèvre Esmé et son mouton lavé tous les samedis), lui rappellent de nombreux souvenirs qu’elle rapportera dans Quoi ? L’Eternité, le dernier tome inachevé de sa trilogie Le Labyrinthe du monde. Quand elle découvre le Midi de la France, elle trouve cela « très beau » : « ce que je trouvais très beau, c’étaient surtout les ruines, le sentiment du temps qui avait passé et qui permettait de juger, de décanter en quelque sorte les événements du passé. » (Les Yeux ouverts) Et en Angleterre, « L’avenir n’a pas d’ombres portées, sans quoi je saurais que je reviendrai vivre dans ce pays quelques instants inoubliables » (la rencontre de Grace Frick et celle de Jerry Wilson, son compagnon de voyage après la mort de Grace) (Quoi ? L’Eternité)

     

    Plus que l’Italie et l’Espagne – elle relate sa visite à Viznar du site où Garcia Lorca a été fusillé, dans une lettre à la sœur du poète – c’est la Grèce qui la séduit, où elle aurait aimé se fixer. « Les collines calcinées de la Grèce – Le cap Sounion au couchant – Olympie, à midi – Des paysans sur une route de Delphes, offrant pour rien à l’étrangère les sonnailles de leur mule – La messe de la Résurrection, dans un village d’Eubée après une traversée nocturne, à pied, dans la montagne » : voilà, note-t-elle, ce qu’elle aimerait revoir au moment de mourir.
    « La connaissance du monde est sans doute le seul bien qui soit inaliénable, puisque la vie ne peut que l’augmenter, et que la mort même ne nous l’enlèvera que lorsque nous ne serons plus. » (En Pèlerin et en étranger)

    Impressions lumineuses de la Scandinavie, déception à Saint-Petersbourg, « une interminable ville façade », où le seul grand souvenir d’un trop court séjour est « le service du dimanche à la cathédrale Saint Nicolas ».  Dans mon prochain billet, je reviendrai sur les voyages de Yourcenar hors d’Europe. Il y a tant à lire et à relire dans Le Bris des routines, qu’illustrent de très belles photographies noir & blanc de Carlos Freire.

  • Compagnie choisie

    « Si jamais je me trouvais dans une situation à être forcée de vivre dans le
    grand monde, je serais bien malheureuse. Je n’ai, toute ma vie, aimé que la société d’un petit nombre de personnes, et les malheurs personnels dont j’ai
    été accablée m’ont inspiré encore plus de goût pour la retraite. Je voudrais m’établir toute ma vie dans une campagne, dont la maison fût petite, propre et commode ; un jardin peu étendu, beaucoup de cultures, qui, je le sens, feront mon occupation un jour à venir, m’y trouver réunie avec un très petit nombre
    de personnes sur l’amitié desquelles je pourrais compter avec certitude, vous
    saurez aisément à quel rang vous placer, je n’ai pas besoin de l’indiquer. »

    (Ce jeudi 20 juin 1793)

     

    Lettres de la duchesse de La Rochefoucauld à William Short 

     

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  • Dangereux sentiment

    1789. Le duc de la Rochefoucauld reçoit l’ancien secrétaire d’ambassade de Jefferson, devenu ministre plénipotentiaire des Etats-Unis. Il s’appelle William Short, il a trente ans. La jeune duchesse en a vingt-six. Ils se plaisent aussitôt. Ils s’écrivent. Les Lettres de la duchesse de La Rochefoucald à William Short réunissent la plus grande part (du moins pour ce qui la concerne) d’une correspondance qui a duré de 1790 à 1838. Aux temps troublés de la Terreur, presque toutes les lettres de l’Américain ont été brûlées par précaution. Conservées à la bibliothèque de l’American Philosophical Society de Philadelphie, les lettres ici sélectionnées par Doina Pasca Harsanyi retracent une amitié amoureuse et une époque.

     

    « J’ai été charmée de recevoir de vos nouvelles, Monsieur, mais je regrette qu’elles ne m’apprennent pas que celles que vous attendiez d’Amérique vous permettent de rester parmi nous ; j’aurais voulu vous témoigner tout le plaisir qu’en auraient éprouvé les habitants de la Roche-Guyon dont l’intérêt doit vous être connu ; j’espère qu’elles ne tarderont pas à présent à arriver, et qu’elles seront telles que nous les désirons. » L’entrée en matière de cette première lettre envoyée du Château de La Roche-Guyon en octobre 1790 donne bien le ton des échanges. Outre la langue du XVIIIe siècle, un délice de lecture, on y entend la voix des sentiments, pudique mais assurée.

     

    Portrait de la duchesse par Perin-Salbreux, miniature, d'après la base Joconde.jpg

     

    La duchesse adore la campagne. Elle ne se rend dans son hôtel parisien, rue de Seine, que lorsque les circonstances l’y contraignent. Son mari, philosophe et grand libéral, s’enthousiasme pour la Révolution et fait partie du Comité des Finances. La duchesse suit aussi avec attention les événements à l’Assemblée. Dès 1791, William Short écrit d’Amsterdam être persuadé « qu’il est impossible de vous connaître aussi bien sans vous aimer, beaucoup même ». « Vous êtes bien aimable, Madame la duchesse, de répondre si régulièrement à mes lettres, ma reconnaissance égale le plaisir que j’en reçois qui est infini. » Commentant « la grande infamie » de 89 vis-à-vis du Club monarchique, il lui confie que « cette sorte de gens qu’on a crus des philosophes pendant longtemps et qui deviennent intolérants et persécuteurs à leur tour porte à croire que les hommes sont bien moins parfaits qu’on a voulu le croire », tout en précisant qu’il ne dirait pas cela à tout le monde.

     

    Mai 1791 - La duchesse : « Mais que voulez-vous que je puisse répondre à tout ce que vous me mandez d’aimable et de flatteur ? Mille considérations se présentent à moi pour empêcher mon cœur de répondre au vôtre, et vous ne pouvez me blâmer de chercher à empêcher de naître en moi un sentiment dangereux pour tous les deux. » Septembre 1791 - « Tantôt je me laissais aller à la douceur d’aimer et d’être aimée, et d’autres fois je prévoyais un avenir funeste, occasionné par ce même sentiment combiné avec des circonstances étrangères à lui, mais inséparables de moi. » Octobre 1791 – « Je suis si tourmentée de ne pas vous sentir heureux, quand le fond de mon cœur m’assure que vous avez tant sujet de l’être. Je suis tourmentée de ne pas l’être moi-même. »

     

    Ecrire fait diversion à l’absence, ravive le plaisir d’avoir pu se voir quelque temps. On guette l’arrivée des lettres, on note la régularité ou l’inconstance de la poste. Alors qu’ils espèrent tous deux que les devoirs diplomatiques de William Short le gardent ou le ramènent en France, celui-ci est envoyé ailleurs en Europe, en Hollande surtout. Alors elle apprend l’anglais, pour se rapprocher de lui. Leur correspondance se ressent des tensions internationales, des difficultés du courrier et de la censure. « Je déteste l’absence, je voudrais m’entourer à jamais de tous ceux que j’aime, et ne jamais les quitter, et au lieu de cela je m’attache à des personnes dont le sort est de vivre loin de moi, et dans le nombre desquelles il y en a qui ne sont ici que passagèrement, vous comprendrez ce sentiment, puisque vous l’éprouvez aussi en sens contraire, mais cette idée est bien douloureuse et empoisonne bien souvent le bonheur que je trouve à aimer. »

     

    La duchesse de La Rochefoucauld n’est pas au bout de ses peines. L’un après l’autre, les hommes de sa famille vont être assassinés. Elle-même sera emprisonnée longuement. Devenue veuve, elle ne s’accroche qu’à l’espoir de partager enfin ses jours avec William Short. Trois ans de séparation – « autant de siècles » écrit-elle, et, dans les bonnes heures, « il est au monde un être qui me préfère à tout, qui me chérit par-dessus tout, et cela donne bien de la force. » Ce n'est pourtant pas avec lui qu'elle se remariera.