« J’écris sur du silence, une mémoire blanche, une histoire en miettes, une communauté dispersée, éclatée, divisée à jamais, j’écris sur du fragment, du vide, une terre pauvre, inculte, stérile, où il faut creuser profond et loin pour mettre au jour ce qu’on aurait oublié pour toujours. » (Leïla - Paris, le 22 juin 1984)
« N’est-ce pas cette distanciation même qui constitue la littérature ? Notre écriture ne vient-elle pas de ce désir de rendre étranges et étrangers le familier et le familial, plutôt que du fait de vivre, banalement, à l’étranger ? » (Nancy – Paris, le 7 janvier 1985)
Nancy Huston - Leïla Sebbar, Lettres parisiennes
Commentaires
Jean-Claude Pirotte :
- "La littérature ne tient qu'à un fil et le fil est absent..."
L'écriture, funambule sans fil ?
Bel exemple de ce dialogue, si riche, entre les deux femmes.
Sur un fil (Anna Sylvestre)
Que dit le funambule en abordant son fil
Ou qu´aimerait-il dire, ou bien que pense-t-il?
Il dit qu´il est fragile et que la terre est basse
Il pense que son fil, faudrait pas qu´il se casse
Il a peut-être peur ou bien peut-être pas
Peut-être bien qu´il aime, quelque part, en bas
Mais il n´y pense pas car c´est une autre histoire
Il n´a plus de visage, il n´a plus de mémoire...
Oh merci Colo, de me remettre cette belle chanson et la voix d'Anne Sylvestre en tête. Je chante avec toi. Bon dimanche !
Oui, je pense que l'écriture n'est autre qu'une tentative de transposition, la transposition d'un réel qui blesse et ne comble pas. Ecrire, c'est souvent tenter de réparer...
Moi aussi, Tania et Colo, je vous accompagne.
Des extraits si justes qu'ils en sont beaux... comme ce ravissant écritoire rouge. Merci !(à Colo aussi)
@ Armelle B. : De réparer, de dire, de réinventer... Bonsoir, Armelle.
@ La bacchante : Je reprends donc : "Que dit le funambule..."
@ MH : Merci, MH. Ecritoire de voyage ancien - rêver à qui l'a commandé ou reçu, utilisé, emporté avec ses malles...