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chat - Page 3

  • Genoux

    « En général, une bibliothèque, ou n’importe quel bâtiment d’ailleurs, donne l’impression d’être un espace limité. Comment peut-on rester du matin au soir, tous les jours, dans 1200 m2 sans s’ennuyer ? Mais pour Dewey, la bibliothèque municipale de Spencer était un univers immense, regorgeant de tiroirs, de placards, d’étagères, de rayonnages, d’élastiques, de machines à écrire, de tables, de chaises, de sacs à dos, de sacs à main et d’innombrables mains pour le caresser, de jambes pour s’y frotter, de bouches pour chanter ses louanges. Et de genoux. La bibliothèque était toujours miséricordieusement, superbement remplie de genoux. » 

    Vicki Myron, Dewey 

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  • Dewey Readmore Books

    Si vous aimez les bibliothèques publiques, ce livre est pour vous ; si vous adorez les chats, n’hésitez pas, lisez Dewey, l’histoire du chat de la bibliothèque de Spencer, Iowa« Le destin extraordinaire d’un chat abandonné »raconté par Vicki Myron, sa directrice, avec la collaboration de Bret Witter (traduit de l’anglais par Bérangère Viennot). 

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    Ce chat doit son prénom à la classification décimale de Dewey, un système de classement développé par un bibliothécaire américain qui lui a donné son nom, au XIXe siècle, et qui a été perfectionné au début du XXe siècle par Paul Otlet, créateur de la Classification Décimale Universelle, avec Henri La Fontaine.

    Dewey, best-seller aux Etats-Unis, raconte l’histoire vraie d’un chaton abandonné en janvier 1988 par moins quinze degrés dans la boîte de dépôt en métal fixée au mur et destinée à recueillir les livres rendus en dehors des heures d’ouverture de la bibliothèque. Ce lundi matin-là, en soulevant le couvercle, Vicki Myron constate qu’un livre coincé dans la fente laisse entrer de l’air glacé et découvre « la tête penchée, les pattes repliées sous lui », un chaton qui se fait le plus petit possible. 

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    Mère célibataire et fille de la campagne, Vicki n’est pas une sentimentale, mais quand elle prend contre elle ce petit chat de huit mois à peine pour le réchauffer, c’est lui qui la fait fondre. Il tremble si fort qu’elle décide de lui donner un bain chaud dans l’évier et à son grand étonnement – les chats n’aiment pas l’eau d’habitude – le chaton se met à ronronner. Après un shampooing et le séchage avec un séchoir à colle, il se révèle « un magnifique chat tigré roux aux poils longs ». Ses coussinets gelés vont blanchir et peler dans la semaine, mais il s’en remet et manifeste une confiance totale envers ses sauveteuses. 

    Il faut évidemment l’accord du conseil d’administration de la bibliothèque de Spencer pour le garder et n’importe quel chat ne conviendrait pas. Mais Vicki pressent à l’attitude bienveillante de celui-ci envers tout le monde, personnel d’abord, puis visiteurs, qu’il fera un excellent « employé de bibliothèque » à demeure. Dans le contexte difficile de la crise agricole qui frappe leur région dans les années 80, ce chat très sociable va devenir pour la ville beaucoup plus qu’un animal de compagnie.

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    Comment l’appeler ? Baptisé Dewey, prénom confirmé par un concours ouvert aux habitués de la bibliothèque, il lui faut un nom de famille et ce sera celui du chat O. G. Readmore qui, entre deux dessins animés, incite les enfants « à lire un livre et regarder la télévision dans sa tête ». Dewey Readmore Books, « un nom pour les bibliothécaires (…). Un nom pour les enfants. Et un nom pour tout le monde. »

    Dewey est le récit de sa vie à la bibliothèque dont il devient l’âme, pendant dix-neuf ans, de la vie de la bibliothécaire qui l’a recueilli et qu’il sauve aussi, à sa manière, et de Spencer, cette petite ville de l’Iowa que le chat roux va rendre si célèbre que même des Japonais viendront le filmer dans son cadre (culturel). Pas à pas, saut à saut, les aventures d’un chat qui a un sens inné de l’accueil et du réconfort, et qui charme les plus indifférents en s’installant sur leurs genoux ou sur la photocopieuse. 

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    Un livre pour « gagas » des chats ? Sans doute, mais pas seulement. Vicki Miron réussit à faire partager son amour du lien social que peut représenter une bibliothèque vraiment au service du public. Elle nous raconte l’évolution de sa ville, au milieu des champs de maïs. Cette histoire d’un chat devenu célèbre qui a même sa propre entrée dans Wikipedia, est aussi, vous l’avez compris, une histoire très humaine. 

  • Chats de rencontre

    Parmi mes photos de vacances, il y en a toujours quelques-uns. Inséparables d’une ruelle, d’un jardin, d’une cour, où ils sont à leur place, où nous sommes de passage. 

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    Comme l’écrit Annie Duperey dans Les chats de hasard, « Ce qui est merveilleux avec un chat, c’est qu’il n’y a rien à faire quand il vient à vous, qu’à le regarder. » Tout passe d’abord par le regard, la première accroche, l’intérêt l’un pour l’autre, le temps que vous lui accordez pour se faire à l’idée d’une rencontre. 

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    Il se tourne ou se détourne, parfois s’éloigne. Souvent il ne bouge pas d’un poil. Il est à la bonne place, celle où le soleil réchauffe juste comme il faut, celle d’où il peut observer tout son monde, celle où il attend Dieu seul sait quoi. Il y reste. Alors vient la voix : vous lui parlez, il écoute. S’il l'entend comme une caresse, il ferme les yeux, l’agrée. Beaucoup de chats se contentent, à leur manière silencieuse, de vous saluer ainsi, comme pour dire « Oui, je suis ici. Je suis un chat. »

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    Certains réagissent davantage. Ils s’ennuyaient, qu’avez-vous pour les distraire ? Les plus sociables viennent s’enrouler à vos chevilles, glisser leur dos sous vos doigts, miaulent on ne sait quoi qu’ils ont à vous dire. Et pour se faire bien comprendre, la petite tête dure se frotte encore plus fort à vous, et quand vous continuez votre route, le chat trottine à vos côtés, ravi de la compagnie, même éphémère. 

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    Les sans maître, les errants, qui survivent grâce aux amoureux des chats, sont plus sauvages. Mais un chat est un chat, c’est-à-dire curieux, et si vous restez dans ses parages, il entame des manœuvres d’approche, prudentes. Il vous a vu partir. Il attend votre retour devant chez vous, s’éloigne aussitôt qu’il vous aperçoit, mais pas trop loin. D’un appui de fenêtre, il vous espionne, comme au spectacle. Tout l’intéresse de vos allées et venues, tout ce qui bouge est bon à prendre.

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    Si alors vous vous souciez de lui, si vous lui racontez comme il est beau, comme il est brave, comme il est chat remarquable, si vous vous mettez à sa portée, la partie est presque gagnée. Le jeune chat est joueur : une baguette qui gratte le sol le fait bondir, il la suit, l’attrape, tourne et tourne autour de vous, en redemande. S’il s’effarouche aux premières approches de la main, il finit, ronronnant, par recevoir la caresse, par manifester son plaisir  il vous accepte. 

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    La confiance d’un chat est un cadeau. Les photographies, instants partagés, rendent aux chats de rencontre leur regard, leur douceur, leur présence.