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art - Page 59

  • Implacable Atwood

    « Immense romancière mais aussi poète et essayiste », c’est ainsi que l’éditeur présente Margaret Atwood pour Œil-de-chat (Cat’s Eye, 1988), traduit de l’anglais (Canada) par Hélène Fillon. Je referme ce gros livre (plus de six cents pages) le cœur serré. Admirative. L’enfance sans mièvrerie, l’âge mûr sans complaisance. Ce roman d’Atwood, implacable, ressemble à une autobiographie, mais c’est une fiction, rappelle-t-elle en préambule. Elaine Risley, peintre, y explore sa vie : « Le temps n’est pas une ligne, mais une dimension ; comme les dimensions de l’espace » (première phrase). 

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    Au milieu de sa vie, celle-ci revient à Toronto pour la première rétrospective de son œuvre. Son ex-mari, le père de sa fille aînée, lui a prêté son studio pour l’occasion. Mais ni lui ni Ben, son second mari, ne sont à ses côtés, elle le regrette, elle a « perdu le goût des étrangers ». En survêtement bleu pastel, son « déguisement de non-artiste », elle se rend à la galerie avec un peu d’appréhension.

    « Avant Toronto, j’étais heureuse. » Dans la Studebaker du père, zoologiste, la famille se déplaçait au gré de ses missions de recherche en forêt, jusqu’au jour où l’on annonce à Elaine et à son frère Stephen qu’ils auront désormais une maison à eux. Leur père va enseigner à l’université. Le bungalow carré entouré de boue, sans aucune finition à l’intérieur, déçoit d’abord Elaine. Mais elle aime observer les croquis des insectes en coupe, et aussi se rendre à l’Institut de zoologie.

    A l’école, pour la première fois, elle fréquente des filles. « Je connais les règles non écrites des garçons, mais avec les filles j’éprouve toujours le sentiment d’être sur le point de commettre une gaffe inimaginable, épouvantable. » D’abord Carol, la seule à prendre l’autobus avec elle, qui s’étonne de tout dans la vie d’Elaine : la maison non finie, leur mode de vie, les vêtements inadéquats. Puis la belle amie de Carol, Grace, dont la mère, Mrs Smeath, a le cœur malade et fait la sieste chaque après-midi. Une femme pleine de principes. Elaine la déteste.

    Dans la cour de l’école, on joue aux billes, Elaine adore celles qu’on appelle « œils-de-chat », qui « ressemblent vraiment à des yeux ; mais pas à des yeux de chats. » Son favori, un œil-de-chat bleu, elle le garde toujours dans son sac à main. Au retour de vacances, à la mi-septembre, les écolières se retrouvent, plus grandes, différentes. Il y a une troisième fille près de Carol et Grace, la très sûre d’elle Cordelia. Elaine est subjuguée. Cordelia dirige bientôt leur petit groupe. Elle fait des remarques inattendues sur les gens, commente tout, juge.

    Cordelia est obsédée par les corps des femmes, des hommes. Mrs Smeath par le manque de religion : elle persuade Elaine de les accompagner à l’Ecole du dimanche, aux offices. Tandis que son frère abandonne ses jeux de chimiste en herbe pour s’intéresser aux étoiles, Elaine subit chaque jour davantage la pression des filles, dont elle devient la victime préférée. Pour elles, elle devient Mary, reine d’Ecosse, décapitée, enterrée dans un trou qu’elles referment avec des planches. Elles ont neuf ans.

    « Tout ira bien à la condition que je ne bouge pas, que je ne dise rien, que je ne révèle rien. Je serai alors épargnée, acceptable encore une fois. Je souris, frémissante de soulagement et de reconnaissance. » Les petites filles ne sont pas si mignonnes, elles sont « grandeur nature ». Terrorisée à l’idée de perdre ses amies, Elaine veut plaire. « Avec la haine, j’aurais su comment me comporter. Elle est transparente, froide comme le métal, directe, inébranlable, contrairement à l’amour. »

    La fillette tombe malade de plus en plus souvent. Comment sa mère ne réagit-elle pas à ses silences, ses lèvres mordues, ses peaux arrachées ? Quand elle la questionne, l’encourage à ne pas être « une chiffe molle », Elaine se tait. Un jour, à l’Institut de zoologie, elle s’évanouit pour la première fois. Après avoir découvert cette échappatoire, elle devient à l’école « la fille qui s’évanouit ». Les jeux secrets s’aggravent, Elaine manque y laisser sa peau.

    Après cela, une limite a été franchie. Bien que craintive et lâche, d’un seul coup, elle n’a plus peur de ses « amies », elle se sent libre, prend des distances. Pourtant, ce que lui a fait Cordelia la hante : « Tu m’as fait croire que je n’étais rien. » A leur nouvelle école, Elaine se montre une bonne élève, attentive, silencieuse. Cordelia s’amuse à piquer dans les magasins et n’étudie pas. C’est maintenant Elaine la plus forte, « une langue de vipère ». Excellente en biologie, elle peut dessiner n’importe quoi. En plein examen, elle sait soudain qu’elle ne sera pas biologiste, mais peintre.

    Margaret Atwood réussit dans ce roman éclaté un portrait de femme, d’artiste, hors des conventions. Décrit sans fioritures ce qu’on peut ressentir, endurer, souffrir, dans le sous-sol d’une vie ordinaire. Comment quelqu’un devient ce qu’il est. Bien plus tard, de retour chez sa mère très âgée, Elaine Risley retrouve dans une malle son œil-de-chat, sa bille fétiche : « Je la regarde et j’y vois ma vie entière. » Œil-de-chat, ce sera aussi le titre d’un autoportrait. A l’exposition de Toronto – une ville « comme un miroir qui ne renverrait que la moitié dévastée du visage »   elle parcourt du regard son œuvre et sa vie, mais n’attend en réalité qu’une chose, l’arrivée de Cordelia.

  • Doux et brillant

    « « Doux et brillant, il apparaît aux hommes comme la bienveillance ; fin, compact et résistant, il est l’intelligence ; anguleux mais non pas acéré, il est coupant comme la droiture ; en grains, l’un en dessous de l’autre, c’est l’humilité ; clair et sonore, il est comme une note de musique ; avec des défauts qui ne cachent pas la beauté, il est la loyauté ; avec son rayonnement intérieur, il est l’expression de la bonne foi ; aussi brillant qu’un arc-en-ciel, il est le ciel ; exquis et mystérieux, provenant des collines et des rivières, il est l’expression de la terre ; insigne de rang, il indique la vertu ; apprécié de tous, il montre le chemin de la vérité et du devoir. » C’est en ces termes que dans les Mémoires sur les rites ( Liji), on attribua à Confucius la description des multiples qualités du jade, symbole d’excellence. »

     

    Guillemette Coulomb, Les jades chinois (Catalogue du Musée des arts asiatiques, Toulon, 2001)

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    Pendentif de jade Qing (Paris, Musée Guimet)
    © photo Thierry Ollivier / Réunion des Musées Nationaux / Art Resource, NY

    http://arts.jrank.org/pages/9688/Jade.html

  • L'Asie à Toulon

    Villa Jules Verne, Musée des Arts asiatiques. Sur le Littoral Frédéric Mistral à Toulon, non loin du Fort Saint-Louis, il suffit de passer sous un porche et de pénétrer dans le jardin de la villa, espace public doté d’une belle fontaine murale en céramique, pour se retrouver aux portes de l’Asie. Acquise en 1973 par la Ville de Toulon, la Villa Jules Verne, qui aurait été habitée par son fils, offre ses étages depuis 2001 à une intéressante collection d’objets asiatiques. Des collectionneurs français, des marins toulonnais, différents dons l’ont enrichie, en particulier le legs Fauverge de French en 1961, 473 œuvres de grande qualité.

     

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    Villa Jules Verne, Toulon

     

    Dès le rez-de-chaussée, le musée donne une impression de raffinement : au mur, un beau paravent contemporain signé N’Guyen Van Minh représente un cheval dans une forêt de bambous, laque et or sur fond noir. Sous une autre œuvre de cet artiste, sur une sobre console en verre, un arrangement de fleurs. Toutes les salles du musée offrent un décor très soigné, des vitrines, des boiseries, des banquettes design, des stores blancs pour filtrer la lumière. Des panneaux et bannières situent les objets dans l’histoire, des numéros renvoient à leur description, c’est très clair.

     

    La Chine occupe la plus grande partie du premier étage. Age du Jade, âge du Bronze, âge de la Soie… Même si l’on ignore l’histoire chinoise, comment ne pas s’émerveiller devant un pendentif en jade très ancien, devant un peigne d'ivoire finement sculpté, devant un petit cavalier en terre cuite polychrome, un petit cheval Tang, devant des statuettes de guerriers casqués intactes après tant de siècles  

     

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    Stupa votif (photo Aurélie Chaumat, Wikimedia commons)

     
    Le bouddhisme est une source d’inspiration omniprésente, par exemple avec un Boddhisatva Padmapami porteur de lotus, taillé dans la pierre. Les objets sont groupés par époque, il y a des coupes, des vases, des personnages, des bijoux… Une grande Joueuse de cithare en terre cuite grise surprend par sa beauté et son sourire radieux. Quel contraste avec le visage mélancolique de Maïtreya, prince pensif ! Un spectaculaire Stupa votif en grès gris du XIe ou XIIe siècle compte parmi les pièces majeures du musée.

     

    Les Chinois sont les maîtres des émaux cloisonnés sur cuivre : j’admire un vase aux poissons dont les motifs se dessinent sur une belle couleur turquoise, une coupe au décor floral, une paire de bougeoirs aux bougies intactes elles-mêmes sculptées. Dans les vitrines sont exposés de petits animaux fantastiques ou réalistes, comme un héron à la tête baissée en cuivre, un éléphant en jade vert clair, et de petits personnages en bois doré ou laqué, de petites verseuses, des brûle-parfums. En lisant la légende d’une coupe, j'apprends qui sont les trois amis de l’hiver : le prunier, le bambou et le pin. Une magnifique « pierre de rêve » ronde me rappelle l’aventure calligraphique de Fabienne Verdier, j’y songe en contemplant ce disque de marbre veiné qui évoque une montagne, le ciel, des nuages... C’est la première fois que j’en vois une et cela m’émeut.
     

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    Fontaine du jardin de la Villa Jules Verne

     

    Côte à côte, deux magnifiques peintures sur soie : les portraits d’un mandarin et de son épouse, vêtus d’une robe rouge ornée du prestigieux motif au faisan doré. Près d’eux, sur un guéridon, un vase, un bouquet, une coupe composent de fines natures mortes. Plus loin, un rouleau horizontal du XVIIIe siècle représente, sur un fond clair, des Jeunes femmes sur une terrasse s'adonnant à la musique et à la danse, par petits groupes. De la même époque, un petit plateau d’ivoire au décor de fleurs et de chauves-souris évoque irrésistiblement l’art nouveau, c’est étonnant !

     

    L'érotisme aime les jeux de cache-cache : cinq panneaux sculptés de scènes érotiques sont dissimulés derrière une vitre opaque. Il suffit de pousser sur un bouton pour que le verre devienne translucide et dévoile les ébats amoureux – version contemporaine du rideau. Plus loin, diverses représentations permettent de se familiariser avec les huit immortels du taoïsme (dont deux immortelles), objets de dévotion populaire comme le montre un petit autel domestique.

     

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    Catalogue du Musée des arts asiatiques de Toulon

     

    Les dernières salles du premier étage illustrent les arts du Japon. Des bouilloires en fonte et en cuivre, un amusant petit récipient à eau en forme de citrouille surmontée d’un rat, un beau buffle en bronze poli, entre autres. Un bel ensemble de treize masques du théâtre no (en format réduit), certains en ivoire, d’autres en bois peint, en plâtre : le vieil homme (bon), des démons, une jeune fille, tous caractérisés. Au second étage du Musée sont illustrées d’autres cultures d’Asie du Sud-Est : la Thaïlande (des bouddhas), le Vietnam (joli plat en pierre de lard rose, céramiques), le Tonkin (marionnettes du théâtre d’ombres), la Birmanie (une jolie boîte-crapaud en bois doré), l’Inde (sculptures hindouistes), le Tibet et la Mongolie.

     

    Je n’imaginais pas une telle présence de l’Asie à Toulon derrière l’entrée discrète de la Villa Jules Verne. Le Musée des Arts asiatiques est ouvert tous les après-midi (sauf le lundi), L’entrée est gratuite. Un beau catalogue dû aux soins de Guillemette Coulomb, conservateur, présente des illustrations en pleine page et des notices explicatives sur papier noir (qui mériteraient une solide correction orthographique). Il n’y avait pas grand monde au musée en début d’après-midi, ce qui, bien sûr, convient davantage aux visiteurs qu’aux administrateurs, mais je ne doute pas que ce beau musée toulonnais attire le public. Riches et variées, ses collections permanentes valent vraiment d’être découvertes. Le 8 avril prochain, une exposition temporaire prendra place au rez-de-chaussée, des peintures de Fanfan Li. Avis aux amateurs.

  • Des fauves

    « Nous avons aussi nos fauves tout comme Paris a les siens. Et s’ils sont moins ingénieux, moins âpres, moins individualistes, plus portés vers les concessions que leur collègues parisiens, ce n’en sont pas moins des fauves. »

    Dezső Rózsaffy, peintre et critique d’art, à propos d’une exposition en 1911 du Groupe des Huit.

     

    Dialogue de fauves - Fauvisme hongrois (1904-1914), Hôtel de Ville, Bruxelles

     

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    Odön Márffy, Autoportrait

  • Fauvisme hongrois

    Besoin de couleurs ? Vous en trouverez à l’Hôtel de Ville de Bruxelles (Grand-Place) à l’exposition « Dialogue de fauves – Fauvisme hongrois (1904-1914) » jusqu’au 20 mars prochain. L’occasion de découvrir des peintres dont les noms ne sont guère connus du grand public hors de Hongrie, quelque cinquante tableaux d’inspiration parisienne puis belge dans la première salle, hongroise dans la seconde.

     

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    De jeunes artistes hongrois séjournent à Paris au début du XXe siècle et fréquentent entre autres l’académie Julian et l’atelier de Matisse. Les premières toiles exposées montrent des rues, des places de Paris aux couleurs vives, avec leurs passants. Des intérieurs aussi, comme La chambre verte. Sur les nus de ces peintres, la chair prend tous les tons que produit la lumière ou l’ombre, comme on peut le voir sur l’affiche de l’exposition. Quelques autoportraits complètent cette série, et une scène d’atelier, Ecole des peintres, des jeunes gens et des jeunes femmes face au modèle.

     

    La première signature qui a vraiment capté mon attention est celle de Béla Czobel avec Détail d’un parc, une belle composition tout en courbes autour du tronc bleu sombre d’un vieil arbre au milieu d’un parterre. En glissant le regard sous son feuillage, on découvre les allées du parc, des gens assis sur les bancs, des promeneurs. Accroché un peu plus loin, Dans le parc de Vilmos Perlrott-Csaba permet d’apprécier le contraste entre un paysage « animé » et un paysage sans personnages. Czobel a exposé en compagnie de Matisse, Braque, Derain. Louis Vauxcelles (le critique qui a donné leur nom aux fauves) le surnommait le « fauve inculte ».

     

    Après ce parcours « parisien », on a regroupé quelques toiles peintes en Belgique, à Bruges en particulier. Il y a là des vues de rues ou de marchés, et bien sûr des quais, des bateaux multicolores. Deux portraits intéressants, côte à côte : une Fillette en robe rose, de face ; une vieille femme assoupie, de profil, dans des tons sombres.

     

    La deuxième salle nous emmène en Hongrie, avec de nombreux paysages dont un Paysage de Nagybánya avec meules de foin signé Sándor Ziffer. Cette ville roumaine fut le « Barbizon » des peintres hongrois. Dans Le jardin d’un mineur, des vêtements mis à sécher sur la barrière d’un jardin, à l’avant plan, sont autant d’aplats de couleur pure.

     

    Deuxième nom que je m’efforcerai de retenir, celui de Géza Bornemisza. Ses deux paysages encadrés de noir valent la visite à eux seuls, leurs couleurs flamboient. Dans le premier, un chemin rouge serpente dans l’herbe et guide le regard vers la montagne à l’arrière-plan. Des arbres occupent presque tout le second intitulé Rue du Village. De part et d’autre d’un terre-plein, repoussée sur les côtés de la toile, la rue d’un bel orange corail crée une atmosphère magique.

     

    De Rippl-Ronaï, le « Nabi » hongrois, j’ai aimé L’atelier de Kapozvar (1911) avec sa grande fenêtre carrée, ses couleurs vives. Ce coin près de la fenêtre, Sándor Galimberti l’a peint à sa façon et la confrontation des deux toiles permet de comparer les rouges, les jaunes, aux accents différents même s’il s’agit de la même pièce.

     

    Il faudrait aussi mentionner les natures mortes, dont une étonnante avec une chaise Thonet en premier rôle, les Nus de Lajos Tihanyi (inspirés par La Danse de Matisse). En plus des vues campagnardes, des jardins clôturés de bois avec les habitants qui s’y croisent (Vilmos Huszár), la ville est représentée par deux grandes toiles carrées : un marché, une place. La Place du Marché de Tibor Bornemisza est magnifique avec ses hauts immeubles bordant la place où les auvents des échoppes se serrent les uns contre les autres ; les silhouettes des passants dans les allées, d'un noir d'encre de Chine, animent la partition.

     

    Peu familière des prénoms hongrois, je me suis renseignée auprès d’un gardien : ce peintre était-il une femme ? Le plus sérieusement du monde, il m’a répondu que « ça n’existait pas, des femmes qui peignaient » ! Au comptoir d’accueil, ce ne fut guère mieux : oui, il y avait une peintre parmi les artistes exposés, mais son nom ? J’ai retrouvé sur la Toile cette Nature morte aux fleurs – et au livre – de Valéria Denes, la deuxième épouse de Galimberti. Par ce "Dialogue de Fauves", la Ville de Bruxelles rend hommage à la peinture hongroise dans le cadre de la présidence tournante européenne. Il reste beaucoup à découvrir, par exemple sur le site Fine arts in Hungary, pour connaître un peu mieux ces peintres dont les œuvres ont été prêtées par de grands musées hongrois et des collections particulières.