Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Exposition - Page 9

  • Végétaliser

    Jardins intérieurs (29) vitrail.jpg« A cette époque [au début du XIXe siècle], l’art floral se vulgarise quelque peu. Et plus seulement dans les maisons. Les appartements sont peuplés de lilas, de capucines et de volubilis. On décore également les salles à manger en arrière-saison avec des plantes à baies, mais également des arbres fruitiers (oranger, ananas, dattes, kakis, pamplemousses). Végétaliser son intérieur est l’affaire de tous. Désormais, cultiver une plante éloigne du cabaret et élève l’esprit vers de pacifiques sentiments… »

    Jardins intérieurs (31) thé.jpg


    Exposition « Jardins intérieurs »
    à la Maison Autrique,

    Chaussée de Haecht 266, 1030 Schaerbeek
    > 06.03.2022

    Et pourquoi pas un thé tout près, au Boentje Café ?
    Avec des fleurs...

  • Jardins intérieurs

    L’exposition en cours à la Maison Autrique, « Jardins intérieurs », offre un agrément supplémentaire à la visite de cette maison schaerbeekoise (1893), œuvre de jeunesse de Victor Horta, l’architecte phare de l’art nouveau à Bruxelles. De « Horta » à « horticulture », le glissement est facile et pertinent : le motif floral, les courbes végétales sont au cœur de ce courant artistique.

    maison autrique,jardins intérieurs,exposition,bruxelles,schaerbeek,fleurs,horticulture,art nouveau,affiches,planches botaniques,peintures,photographie,marie-jo lafontaine,lucie collot,culture
    Au-dessus du comptoir, "Lost paradise" 2002 © Marie-Jo Lafontaine

    De grandes photographies de Marie-Jo Lafontaine, artiste plasticienne, sont accrochées au rez-de-chaussée. Dans un cadre noir, des gros plans de fleurs aux couleurs somptueuses resplendissent dans ces trois pièces en enfilade typiques de l’architecture bruxelloise. dont « Experience Paradise » où l’on reconnaît une fleur de dahlia, au-dessus du piano à queue de la maison. Une grande sensualité émane de ses fleurs « de nuit » dans la pièce centrale.

    maison autrique,jardins intérieurs,exposition,bruxelles,schaerbeek,fleurs,horticulture,art nouveau,affiches,planches botaniques,peintures,photographie,marie-jo lafontaine,lucie collot,culture

    « Jardins intérieurs » remonte au début du XIXe siècle : en 1822, la Société de Flore de Bruxelles se constitue, animée par des aristocrates ou de riches bourgeois. Producteurs et amateurs de plantes se rencontrent dans diverses associations qui organisent des expositions, des concours. Schaerbeek est alors un des faubourgs campagnards de Bruxelles où s’installent des personnes qui fuient « le bruit, les odeurs et la saleté de la ville » (dossier de presse).

    maison autrique,jardins intérieurs,exposition,bruxelles,schaerbeek,fleurs,horticulture,art nouveau,affiches,planches botaniques,peintures,photographie,marie-jo lafontaine,lucie collot,culture

    A tous les étages, l’exposition présente des revues horticoles, leurs planches soignées destinées à des amateurs qui acquièrent des plantes, se soucient de leur entretien, s’intéressent aux espèces les plus recherchées, comme les orchidées, les chrysanthèmes. Cette nouvelle passion qui perdurera au XXe siècle influence autant le décor intérieur des maisons que les plantations au jardin ou dans des parterres. Dans la Tribune horticole du 10 novembre 1906, on s’émerveille de la « luxuriante floraison » au parc Josaphat et on plaide pour la présence de fleurs dans les parcs publics souvent trop austères.

    maison autrique,jardins intérieurs,exposition,bruxelles,schaerbeek,fleurs,horticulture,art nouveau,affiches,planches botaniques,peintures,photographie,marie-jo lafontaine,lucie collot,culture

    La Maison Autrique se visite du bas (cuisine, offices, buanderie au sous-sol) vers le haut (grenier). A chaque niveau sont affichés des textes très intéressants sur les revues horticoles, les salons, les expositions, etc. – ce serait bien de les proposer aussi sur des feuilles volantes plastifiées pour en faciliter la lecture. Ils sont disponibles en ligne (en français, néerlandais et anglais). L’engouement pour l’horticulture va revaloriser le genre de la peinture de fleurs et renforcer leur rôle dans la décoration d’intérieur.

    maison autrique,jardins intérieurs,exposition,bruxelles,schaerbeek,fleurs,horticulture,art nouveau,affiches,planches botaniques,peintures,photographie,marie-jo lafontaine,lucie collot,culture

    De belles planches botaniques, des affiches d’exposition, des livres témoignent de l’enthousiasme des amateurs de la belle époque. Une affiche de La Roseraie Belge (Maison Charles Mees) – « Fleurs naturelles de luxe », « Art floral », « Horticulture » – annonce les « Fêtes fleuries du Nouvel An » et signale en note que « La demande pour les hortensias bleus étant très forte pour le Jour de l’An et les plantes limitées », il vaut mieux « s’inscrire d’avance. Grand succès pour cette nouveauté. » Art floral et horticulture peuvent même se conjuguer avec une « exposition de pomologie ». Joli ex libris pour Le Cercle horticole du Vert Chasseur !

    maison autrique,jardins intérieurs,exposition,bruxelles,schaerbeek,fleurs,horticulture,art nouveau,affiches,planches botaniques,peintures,photographie,marie-jo lafontaine,lucie collot,culture

    Un coup d’œil par la fenêtre pour admirer des jardins extérieurs, puis on reprend l’escalier pour découvrir les aquarelles de Lucie Collot. L’inspiration art nouveau est bien visible chez cette guide-conférencière de Nancy devenue aquarelliste. C’est un foisonnement de couleurs vives et de courbes où « les ombellifères et autres plantes s’épanouissent en un univers harmonieux ». Un coup de cœur ! Une reproduction d’une belle porte est en vente, ainsi qu’une carte postale d’un croquis à la Villa Majorelle. Une artiste à découvrir sur son site.

    maison autrique,jardins intérieurs,exposition,bruxelles,schaerbeek,fleurs,horticulture,art nouveau,affiches,planches botaniques,peintures,photographie,marie-jo lafontaine,lucie collot,culture
    (800), 2020 © Lucie Collot

    Dans la chambre à coucher – faut-il rappeler ce qui participe ici au charme des lieux, à savoir que cette maison art nouveau est meublée ? –, une peinture verticale assez sombre fait face à la fenêtre, il est difficile de déterminer ce que fait précisément la dame élégante du portrait. Au comptoir d’accueil, on me renseigne aimablement : il s’agit du Bijou d’Herman Richir, une peinture reprise à l’Inventaire du patrimoine mobilier dont j’ignorais l’existence – merci ! L’éclaircir par ordinateur permet de mieux comprendre l’attitude et aussi de mieux admirer la robe de cette dame. Montons encore.

    maison autrique,jardins intérieurs,exposition,bruxelles,schaerbeek,fleurs,horticulture,art nouveau,affiches,planches botaniques,peintures,photographie,marie-jo lafontaine,lucie collot,culture

    Dans une grande vitrine, voici un diplôme remarquable décerné par la Société Royale d’Horticulture et d’Agriculture de Laeken au Jardin botanique de l’Etat à Bruxelles en 1903, « médaille de vermeil » (transféré à Meise en 1939). Quelques tableaux de fleurs signés Charles Hermans (Fleurs), Georges Van Zevenberghen (ci-dessous) ou Emile Bulcke (Pluie d’or), des peintres belges, complètent ce parcours pour et sur les amoureux des fleurs. Sur une cheminée, une paire de vases art nouveau leur fait écho.

    maison autrique,jardins intérieurs,exposition,bruxelles,schaerbeek,fleurs,horticulture,art nouveau,affiches,planches botaniques,peintures,photographie,marie-jo lafontaine,lucie collot,culture
    © Georges Van Zevenberghen, Serre d'azalées, Musée Charlier Museum, Bruxelles

    Etienne Schreder, bédéiste, a dessiné pour le feuillet de « Jardins intérieurs » une illustration bien dans l’esprit du lieu, à dominante verte, où figure le beau vitrail de la cage d’escalier. Cet « ambassadeur de la bande dessinée à l’étranger » est au cœur du projet Kronikas, dont « les missions sont centrées sur la création et la production de bandes dessinées dans des villes où l’architecture réveille l’imaginaire ».

    maison autrique,jardins intérieurs,exposition,bruxelles,schaerbeek,fleurs,horticulture,art nouveau,affiches,planches botaniques,peintures,photographie,marie-jo lafontaine,lucie collot,culture

    Envie de vous inscrire pour visiter la Maison Autrique ? Rien n’est plus simple : cliquer ici. L’exposition reste en place jusqu’au 6 mars 2022.

  • Noeuds naturels

    Trees (33).JPGHuang Yong Ping a remplacé les trous des nœuds naturels du bois en y encastrant des yeux d’animaux (fibre de verre) dont la taille correspond au diamètre des balles utilisées lors de la première guerre mondiale. (Aigle, chouette, loup : 10 mm ; Ecureuil, renard, corbeau : 8 mm ; Chauve-souris, souris, pigeon, serpent, pivert : 6 mm)

    « Certaines œuvres ont des liens forts avec les terreurs de la guerre, tandis que d’autres expriment l’espoir et la liberté, toutes font prendre conscience de la guerre en tant qu’événement drastique et de ses conséquences qui se prolongent dans le présent. » (Feuillet de l’exposition)

    © Huang Yong Ping, Eye Bullets, 2018 (Chine)

    « Trees for memories », Villa Empain, Bruxelles > 24.10.2021

  • Bois de mémoire

    Il faut traverser le joli café de la Villa Empain pour accéder, après « Icônes », à une seconde exposition installée au sous-sol. 31 artistes de 31 pays participent à « Trees for memories » (Arbres pour mémoire), d’après une idée de Volker-Johannes Trieb,  un artiste allemand lui-même inspiré par un livre de la résistante néerlandaise Truus Menger-Oversteegen, Not then, not now, not ever.

    trees for memories,exposition,villa empain,centenaire de 1918,sculpture,art,culture,paix
    © Pedro Cabrita Reis, Ares, 2018 (Portugal)

    « Ces œuvres ont pour point de départ commun un bloc de chêne carré (30 x 30 x 30 cm). Ce bois, issu d’une section du front en Alsace, porte encore en lui les stigmates de la guerre. Par les blessures qui leur ont été infligées, les fragments de projectiles en métal encore incrustés à l’intérieur, ainsi que le noircissement de leur surface, ces blocs de bois sont à la fois des reliques et des témoins de la guerre. » (Site de la Villa Empain)

    trees for memories,exposition,villa empain,centenaire de 1918,sculpture,art,culture,paix
    © Sándor Pinczehelyi, Noth then, not now, not ever, 2018 (Hongrie)

    Pas d’éclairage naturel ici en bas. On se déplace entre ombre et lumière des spots de l’un à l’autre de ces blocs travaillés par chaque artiste à sa manière. Sur le cartel, juste un nom, un titre. A chaque visiteur de regarder et de s’attarder ici ou là selon sa sensibilité, de tourner autour de ces bois de mémoire livrés à l’intervention artistique.

    trees for memories,exposition,villa empain,centenaire de 1918,sculpture,art,culture,paix
    © Jean Boghossian, Double World, 2018 (Arménie)

    Avec « Double world », Jean Boghossian veut « représenter la paix, la guerre ou la tension. La situation dans le monde d’aujourd’hui. » A l’intérieur du bois, la fracture est tout en angles et pointes blessantes ; on aimerait pousser les parties l’une contre l’autre pour voir si elles s’épousent parfaitement, si la réconciliation est possible.

    trees for memories,exposition,villa empain,centenaire de 1918,sculpture,art,culture,paix
    © Rirkrit Tiravanija, Untitled, 2018 (Thaïlande)

    Chaque variation sur le cube – fentes, creux, traces de peinture, de vernis, du feu – est exposée sur un coffre en bois qui lui sert de socle, horizontal ou vertical. Rirkrit Tiravanija n’a pas donné de titre à son œuvre. Dans une partie du bloc divisé en quatre, il a sculpté une statuette de femme enceinte, aux grandes mains protectrices. Les faces dorées des autres bois à l’arrière lui confèrent un statut de divinité – de la paix ?

    trees for memories,exposition,villa empain,centenaire de 1918,sculpture,art,culture,paix
    © Kiki Smith, What burns never returns, 2018 (Etats-Unis)

    Dans l’anfractuosité d’un bois noirci par le feu, Kiki Smith a fait jaillir une feuille de chêne (en bronze) et des glands. Elle rappelle que contrairement à l’idée que ce qui brûle ne revient jamais, dans le cas de certaines graines, il faut qu’il y ait du feu pour qu’elles s’ouvrent – une réalité de la nature qui nous avait été bien expliquée au domaine du Rayol, quand nous avions visité le Jardin des Méditerranées.

    trees for memories,exposition,villa empain,centenaire de 1918,sculpture,art,culture,paix
    © Nedko Solakov, Dead Warriers, ours and theirs (détail), 2018 (Bulgarie)

    D’autres participants ont opté pour des messages de douleur : bloc couvert de clous tordus (Günther Uecker : « L’art ne peut pas sauver les gens. En revanche, il rend le dialogue possible, ce qui invoque l’action qui peut préserver l’humanité ») ; bloc où de petites taches à l’encre noire que j’ai prises d’abord pour des insectes révèlent en fait des silhouettes d’hommes armés, « guerriers morts » de Nedko Solakov ; bloc enchaîné de toutes parts (ill. 2) : « Not then, not now, not ever » de  Sándor Pinczehelyi.

    trees for memories,exposition,villa empain,centenaire de 1918,sculpture,art,culture,paix
    © Christian Boltanski, Queens Brigade, 2018 (France)

    Christian Boltanski, décédé il y a peu, à 76 ans, donne ici « Queens Brigade » où le bois de chêne sert simplement de socle à un tirage photographique encadré derrière une toile de lin éclairée par une lampe – le thème de l’effacement, toujours. Costas Varotsos a déposé un cube de verre vert translucide sur son bloc, créant des contrastes : entre vide et plein, entre mort et vie. Le vert naît de la lumière.

    trees for memories,exposition,villa empain,centenaire de 1918,sculpture,art,culture,paix
    © Costas Varotsos, Untitled, 2018 (Grèce)

    A la demande de Mattijs Visser, commissaire, Trieb, l’initiateur de l’exposition, a réalisé une œuvre : « Vision of Peace », « une caisse de bois dont les angles adoucis répondent à l’accumulation de dés à jouer dont les six points ont été substitués par le symbole de la paix associé à l’expression Peace and Love. » (La Libre) Il y décline la phrase « homo homini (non) lupus est » en grossissant différentes parties de la citation : tantôt « LUPUS EST », tantôt « NON »… Pour l’artiste, le jeu peut changer une situation, faire apparaître des solutions inattendues.

    trees for memories,exposition,villa empain,centenaire de 1918,sculpture,art,culture,paix
    © Volker-Johannes Trieb, Vision of Peace (Allemagne)

    Ne manquez pas, si vous visitez « Trees for memories », d’emporter le feuillet de cette exposition montrée en Allemagne (Bundestag, 2018) avant Bruxelles (ici puis au Parlement européen) et New York (ONU). En le dépliant, on trouve à l’intérieur les photos et légendes de ces arbres témoins de guerre devenus bois messagers de paix.

     

  • Ste Catherine

    icons,icônes,exposition,villa empain,bruxelles,art,spiritualité,visages,représentation,peinture,cultureL’icône de Sainte Catherine d’Alexandrie (fin du XVe, début du XVIe s.) montre un mélange entre l’art de la Renaissance italienne et la tradition byzantine. « Belle, intelligente et instruite », elle eut le tort de gagner un débat théologique avec l’empereur Maximin Daïa, qui la fit « emprisonner, torturer et décapiter » (Guide de l’exposition). Devenue « la patronne des écoles de filles et des élèves de philosophie », on la représente souvent « appuyée sur une roue à demi rompue et teintée de sang » (Wikipedia).

    Sainte Catherine d'Alexandrie, XVe-XVIe s., peinture sur bois,
    Musée Boucher de Perthes, Abbeville

    Icônes, Villa Empain, Bruxelles > 24.10.2021