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  • Plein air

    Boch Anna Côte de Bretagne.jpg« Anna Boch rend les grandes côtes sauvages de Bretagne avec une grande justesse de tons, les enveloppant dans le plein air et les imprégnant de la mélancolie qui leur est propre. »

    Extrait d’une critique publiée dans Les XX et La Libre Esthétique, 100 ans après, catalogue d’exposition, Bruxelles, MRBAB

    Anna Boch, Côte de Bretagne, 1902,
    huile sur toile, 108 x 146,5 cm, Bruxelles, MRBAB

  • Lumières d'Anna Boch

    Le catalogue de l’exposition consacrée à Anna Boch au Musée Royal de Mariemont en 2000 offre une présentation très complète de cette artiste belge, je l’ai rouvert pour vous.

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    En couverture du catalogue : Anna Boch, La cueillette (détail),
    vers 1910, Collection privée

    Anna Boch (1848-1936) a fait ses débuts de peintre auprès d’Isidore Verheyden, son maître et son ami, puis s’est associée aux XX, adoptant le pointillisme sous l’influence de Théo Van Rysselberghe, avant de poursuivre sa propre voie  qui la rapprochera des « luministes » autour d’Emile Claus. Elle a peint surtout des paysages, des jardins, des fleurs. Comme son frère Eugène Boch, peintre et ami de Van Gogh, elle a aussi été une mécène active et appréciée.

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    Damseaux, Emile de, « [Le château La Closière à La Louvière] », S.l., s.n., [ca 1868-1871], PHENIX (UMONS),
    consulté le 15/4/2020, http://biblio.umons.ac.be/public/bv/?p=3004

    Née dans une famille de la haute bourgeoisie, celle de la faïencerie Boch Frères-Keramis à La Louvière, Anna Boch a mené sa vie d’artiste tout en jouissant d’une grande aisance matérielle. Elle a vécu à La Closière, château extravagant que son père a fait construire par Poelaert (l’architecte du Palais de Justice de Bruxelles), où son cousin Octave Maus venait souvent en visite. Puis Anna Boch fait édifier son hôtel particulier à Bruxelles (rue de l’Abbaye à Ixelles). Elle avait une propriété à la Côte belge, s’est acheté une voiture (Minerva, 1907) pour voyager en Grèce, en Italie, dans le sud de la France et en Bretagne.

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    Anna Boch, Femme dans un paysage, 1890-1892,
    huile sur toile, 101 x 76 cm, Amsterdam, Stedelijk Museum

    On aime les belles choses dans ce milieu où les filles reçoivent par tradition une formation musicale et picturale. Lors des voyages en famille, son frère et elle emportent de quoi faire des croquis et des aquarelles. Ses plus anciennes œuvres datent de 1864, quand elle a seize ans. Son premier professeur à Bruxelles la déçoit, mais elle est ensuite l’élève d’Euphrosine Beernaert avec qui elle parcourt la Zélande et dont elle gardera une œuvre toute sa vie.

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    Anna Boch, Portrait d'Isidore Verheyden dans son atelier, 1883-1884,
    huile sur toile, 70 x 60 cm, collection privée

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    Isidore Verheyden, Portrait de mademoiselle Anna Boch, 1884,
    huile sur toile, 95 x 71 cm, Bruxelles, MRBAB

    Isidore Verheyden (1846-1905) l’aide à « saisir la nature en mouvement ou au repos » (Paul Colin). La palette d’Anna Boch s’éclaircit, ils travaillent ensemble en atelier et en plein air pendant une dizaine d’années (1876-1886). Ses premières œuvres exposées ont du succès ; en 1885, la même année qu’Ensor, elle est élue comme « vingtiste » à l’âge de 37 ans. Verheyden étant marié et père, Anna Boch « opta pour la solitude » (Cécile Dulière). Le jeune peintre néo-impressionniste Théo Van Rysselberghe, devenu son mentor, fait d’elle en 1892 un magnifique portrait.

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    Théo Van Rysselberghe, Anna Boch dans son atelier, 1889-1893,
    huile sur toile, 95 x 68 cm, Springfield, USA, Fine Arts Museum

    Anna fait de beaux achats aux expositions des XX : La musique russe d’Ensor, où c’est peut-être elle au piano, avec le jeune Willy Finch qui l’écoute ; Le Pouldu de Gauguin ; La Vigne rouge de Van Gogh, une des rares toiles vendues de son vivant. Attirée par la démarche néo-impressionniste, elle acquiert en 1892 La Seine à la Grande Jatte de Seurat, en 1907 La Calanque de Signac (en revendant ses deux toiles de Van Gogh).

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    Anna Boch, La desserte (détail), 1889
    huile sur toile, 90 x 140 cm, collection privée

    Mais l’artiste n’aime pas le côté systématique du pointillisme et revient à sa peinture « plus sensuelle et plus spontanée, friande du « morceau » enlevé avec brio et de la symphonie chaude et vibrante » (Paul Colin). Elle peint des paysages lors de ses voyages, des toiles « d’un chromatisme puissant et harmonieux » (Thérèse Thomas). En 1904, elle rejoint le cercle « Vie et lumière » d’Emile Claus et Georges Buysse.

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    Anna Boch, Falaise à Sanary, s. d., 
    huile sur toile, 81 x 61 cm, Gand, Musée des Beaux-Arts

    En plus de ses participations régulières à La Libre Esthétique, Anna Boch organise deux premières expositions personnelles : au Cercle Artistique et Littéraire de Bruxelles en 1907, à la galerie Druet à Paris en 1908. Vues du Midi, coins de Belgique et de Hollande, jardins fleuris, champs de pavots, fermes, plages, voiliers au port… Un « plein succès ». J’aimerais vous montrer son Bouquet au Bénédicité (légué au musée des Beaux-Arts de Tournai), mais il est invisible sur la Toile. Ses œuvres ont toujours été très favorablement accueillies par le public.

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    Anna Boch, Femme lisant dans un massif de rhododendrons, s.d., collection privée

    Avant la première guerre mondiale, elle acquiert en 1911 une propriété à Ohain, dans le Brabant wallon, une retraite campagnarde avec un beau jardin et une grande pergola qui l’inspireront. Elle y peint sa filleule Ida-Anna, fille du fidèle couple de domestiques de sa grande maison d’Ixelles. Jusqu’à la fin de sa vie, elle continue à exposer, propose des paysages, des bouquets, des natures mortes, quelques personnages et portraits.

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    Anna Boch, Fillette au jardin. La Pergola, vers 1912, huile sur toile, 58,5 x 78,5 cm, Mettlach, Keramik Museum

    Il y aurait beaucoup à raconter sur les liens privilégiés d’Anna Boch avec l’art nouveau (elle fait appel à des artistes de renom pour ses demeures, comme Horta), avec la musique (à ses « lundis musicaux » bruxellois participent Eugène et Théo Isaÿe, Gabriel Fauré, Vincent d’Indy ou encore la cantatrice Marie-Anne Weber), avec la céramique (elle en a peint elle-même, a introduit Finch dans la manufacture familiale et, plus tard, fait engager Charles Catteau chez Boch Frères Keramis).

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    Juliette Samuel-Blum, Buste de Anna Boch, Bruxelles, MRBAB

    Son testament de 1935, repris à la fin de ce catalogue très riche, témoigne de ses affections, de sa générosité envers toutes sortes d’associations pour les artistes et les musiciens nécessiteux, les élèves pauvres, les hôpitaux, et de ses legs importants aux musées belges, notamment un Seurat, un Signac, un Gauguin et deux bustes aux MRBAB, de son orgue à l’église d’Ecaussines. Anna Boch, « la grande dame des XX », est inhumée au cimetière d’Ixelles.

  • Gestuellement

    Detambel couverture.jpg« Les livres se sont donné pour tâche d’inventer d’autres images, des images toutes neuves celles-là, et vivantes de la vie du langage vivant. Quand on la découvre, cette image littéraire neuve, quand on la flaire, la lit, la sent ou la reçoit, aussitôt notre bonheur se manifeste gestuellement, comme si cette image était un cadeau d’amant ou de mère. Les mains se frottent, les genoux se décroisent, on change de position, les sourires naissent sur des visages de vrais goûteurs, les nez se froncent et enfin on respire. »

    Régine Detambel, Les livres prennent soin de nous. Pour une bibliothérapie créative

  • Thérapie par le livre

    Des livres qui soignent… Je n’ose en faire mon titre pendant cette période si difficile, où nous sommes encore plus reconnaissants et redevables envers les personnes qui assistent et accompagnent tous ceux qui ont besoin de soins en tous genres, et pourtant... Régine Detambel, dans Les livres prennent soin de nous, promeut « une bibliothérapie créative ».

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    © J. B.

    Cet essai de 150 pages, avec un enfant qui chevauche une baleine de lettres sur la couverture, n’est pas un éloge de la lecture en général, bien que l’essayiste ait toujours « rêvé d’écrire un livre sur les livres, sur leur pouvoir, sur leur mission, sur les modifications, psychiques, et même physiques, qu’ils entraînent ou provoquent en nous » (Avant-propos). S’appuyant sur son expérience de romancière et de soignante en milieu hospitalier, elle propose une formation à la bibliocréativité « à destination des bibliothécaires, libraires ou soignants ».

    « Par la magie de l’interprétation, l’ouvrage poétique dénoue les nœuds du langage, puis les nœuds de l’âme, qui s’opposaient à la vie et à la force créatrice. La bibliothérapie ainsi comprise doit permettre à chacun de sortir de l’enfermement, de la lassitude, pour se réinventer, vivre et renaître à chaque instant dans la dynamique d’un langage en mouvement. »

    Régine Detambel critique la psychologie anglo-saxonne qui privilégie en général des livres « faciles à comprendre », de la psychologie grand public ou des ouvrages « d’auto-traitement ». Elle est du côté des médecins français qui prescrivent « de vrais livres », ciblés en fonction de leurs patients, pour le « miroir que nous tendent les romans » en rendant plus attentifs à la vie ordinaire. Elle rend compte de leur pratique et des raisons pour lesquelles ils choisissent telle ou telle œuvre. « Partout où je suis allé, un poète était allé avant moi. » (Freud)

    A Kansas City (Missouri), les étudiants admis en médecine reçoivent « une anthologie de textes littéraires consacrés à la maladie, au soin, à la vie et à la mort » parce que la littérature leur en apprendra plus sur le soin que les livres de pathologie « où l’on n’apprend que la médecine ». La bibliothérapeute offre « des mots, des phrases, un lexique suffisamment riches pour aider à mettre en forme aussi bien les états d’échec que les manifestations biologiques (…), ces bouleversements du corps qui attendent des verbes et des formes dans lesquels couler un récit explicatif donc apaisant ».

    Conseils et recettes ne suffisent pas contre le chaos : « Il y faut de la métaphore pour pouvoir offrir au sujet une représentation verbale de ces fictions biologiques qui le submergent, car les grands problèmes humains ne sont accessibles que métaphoriquement. » Régine Detambel relit la fameuse lettre de Sido à sa fille au début de La naissance du jour de Colette et la compare avec la véritable lettre de sa mère – une magnifique illustration de ce que veut dire « réinventer », « créer ».

    Le chapitre intitulé « Lire : une sculpture de soi » explique comment « le texte littéraire travaille à la restauration du lien avec autrui ». Si les exercices du corps, une alimentation saine et appropriée, des tâches pratiques nous sont nécessaires, ce que la plupart des gens admettent, les méditations et les lectures jouent aussi un rôle essentiel. Lire fait du bien, ainsi que « recopier », c’est-à-dire « lire de tout son corps ». Lire à l’écran est « un bain tiède » qui prive le lecteur du contact avec le papier, la peau du livre, la qualité esthétique de l’impression.

    « Nous avons besoin du récit pour vivre. » Une page, un paragraphe, un seul mot parfois peut nous capter. « Cette force étrange, c’est la métaphore. Elle seule touche au corps. Sans elle, un texte est un morceau de bois mort. » L’essai sort des sentiers battus, aussi par la qualité de son style. Régine Detambel s’appuie sur de nombreux exemples, littéraires et thérapeutiques, sur des expériences personnelles ; elle cite en abondance et à bon escient, renvoie à une bibliographie très étoffée sur le sujet (six pages).

    Les livres prennent soin de nous fait envisager la lecture d’une nouvelle manière. J’ai aimé cet approfondissement de ce que cela nous fait de lire, dans l’esprit comme dans le corps. Que les livres prennent soin de vous, de nous.

  • Turi Kumwé

    Elle m’a donné la vie – et tant d’amour. Maman s’en est allée.

    Pendant ces jours où je n’ai pu ni lui tenir la main, ni rafraîchir son visage, ce texte de Gioia Kayaga fut un baume : merci aux poètes des « fleurs de funérailles ».

    Turi Kumwé. On est ensemble.

                            

    Gioia Kayaga : « Turi Kumwe (On est ensemble) »

     

    En Kirundi, pour se dire au revoir,
    quand on quitte quelqu’un,
    un ami ou un membre de la famille,
    on peut se dire « Turi kumwé ».
    Ça signifie « on est ensemble » :
    malgré l’éloignement physique,
    on est unis par des forces invisibles ;
    on reste connectés.

    « Turi kumwé », pour dire :
    les liens qui nous tissent sont solides et sincères,
    ils ne craignent pas les kilomètres,
    ne pourront jamais disparaître.
    « Turi kumwé », pour dire :
    les liens qui nous tissent sont le sang, la mémoire,
    ils se déploient bien au-delà des étoiles du soir,
    ils sont faits de tout ce qui filera toujours entre nos doigts.
    « Turi kumwé »
    Juste deux mots pour dire tout ça.

    J’ai perdu des proches là-bas,
    au Burundi, plusieurs fois :
    mon grand-père, ma cousine…
    je n’ai pas pu être présente aux funérailles.
    Alors avec les autres, on se parle
    puis on se dit au téléphone ou par message,
    « Turi kumwé »
    deux mots lancés comme une bouée de sauvetage.
    On est ensemble :
    ce soir, moi non plus, je ne dors pas
    à distance, je te serre fort dans mes bras.
    On est ensemble :
    notre douleur en partage
    à distance, je sèche les larmes sur ton visage.
    « Turi kumwé »
    Je te garde avec moi.
    Tu me gardes avec toi.
    Juste deux mots pour dire tout ça.

    J’espère que vous me pardonnerez de vous parler de moi,
    plutôt que de Dieu, du ciel,
    de la folie de ce moment précis
    et de l’abîme de votre chagrin.
    J’ai une seule règle en poésie :
    être sincère,
    parler uniquement
    de que de ce que je connais bien.
    Et je ne sais rien du destin,
    je ne sais rien de votre peine,
    rien de celle que vous pleurez ;
    je ne sais rien de son chemin,
    de qui elle a été
    ni de combien votre cœur saigne
    de la voir s’en aller.
    Je sais seulement l’impuissance,
    la solitude, l’éloignement, le silence
    quand on ne peut ni dire au revoir à celle qui s’en va,
    ni embrasser ceux qui restent.
    Je connais ce poids qui leste,
    qui rend lourd et acide l’estomac.

    « Turi kumwé »
    Je veux juste vous écrire, vous dire :
    je suis avec vous, aujourd’hui.
    A travers le temps et le monde,
    à chaque naissance, chaque perte, chaque seconde ;
    nous sommes ensemble
    dans notre humanité ;
    nous partageons l’expérience,
    l’épreuve commune de l’humilité.

    Je suis avec vous, aujourd’hui,
    et nous sommes des milliers,
    dans les villes, les campagnes :
    des milliers de cœurs qui vous accompagnent…
    Des cœurs abstraits.
    Physiquement, vous êtes seul.e.s
    dans cette tempête.
    Seul.e.s sur le seuil,
    seul.e.s face au deuil universel
    des exilés, des prisonniers
    seul.e face au deuil intemporel
    des réfugiés, des confinés.

    Le deuil est une expérience personnelle
    qui se réinvente à chaque perte.

    Vous êtes seul.e.s sur le seuil,
    et il faut apprendre :
    apprendre à raviver les gestes,
    les mémoires anciennes,
    les rites des ancêtres
    inscrits au creux de nos ADN ;
    apprendre à inventer ses propres règles,
    ses traditions nouvelles,
    ses rituels collectifs et individuels
    pour apaiser la peine.

    Allumer une bougie
    pour accompagner l’âme
    regarder danser la flamme,
    peut-être même danser avec elle.
    Écrire des lettres sur papier :
    écrire les mots qu’on n’a jamais dits,
    les mots qu’on n’a pas dits assez souvent,
    qu’on n’a pas dits assez fort,
    les mots qu’on n’a pas dits une dernière fois.
    Prendre un seul jour ou plusieurs mois,
    écrire ces mots et, toujours,
    les libérer en les lisant à haute voix.
    Dresser un hôtel,
    brûler l’encens
    Accepter la tristesse,
    sentir l’odeur,
    entendre la voix
    Accueillir les signes qu’elle nous envoie
    Témoigner du supplice,
    dénoncer l’injustice
    Chanter en boucle cette chanson qui fait du bien
    Habiter en paix avec son chagrin
    Dessiner un portrait,
    en chérissant chaque trait
    Fabriquer des écrins
    pour les images, les objets
    Écrire une oraison vitale
    Se rappeler que personne ne disparaît, jamais :
    des âmes rejoignent la Lumière,
    des âmes rejoignent l’Univers.
    Les êtres qu’on aime deviennent des comètes,
    deviennent des anges qui nous protègent.
    Écrire un carnet avec les larmes et les sourires,
    noter chaque détail, chaque souvenir
    Rendre un hommage intime
    Se reconnaître victime, ensemble.

    Et partager.

    Partager l’émotion avec l’autre,
    avec les autres,
    refuser de porter seul sa peine
    comme on porterait une faute.
    Trouver les mots pour partager les Adieux,
    avec l’âme, plus qu’avec le corps.
    Trouver le moyen d’être là, pour eux
    d’être présent, pour ceux qui restent, encore,
    encore un peu.
    Être là, au-delà de la peur ambiante,
    de l’incertitude, du confinement.
    Être là, malgré l’éloignement,
    Inventer ses propres « Turi Kumwé ».
    Être là avec courage et créativité.
    Être là et tout réinventer.

    Je vous reviens... quand je pourrai.

    Tania