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Culture - Page 42

  • Tolstoï, 3 récits

    La présentation de Maître et serviteur de Tolstoï (1828-1904) sur A sauts et à gambades m’a fait chercher ce récit jamais lu. Dans le poche GF trouvé à la bibliothèque, cette nouvelle donne son titre à un recueil de cinq « Nouvelles et récits » de 1886 à 1904, les dernières années de sa vie (plusieurs traducteurs).

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    Faut-il beaucoup de terre à un homme ? (1886), le premier récit et le plus court, débute comme un conte : « Il y avait une fois deux sœurs, dont l’aînée était mariée à un marchand de la ville, et la cadette à un paysan de la campagne. » Lors d’une visite de la citadine à la campagnarde, elles comparent les avantages de leur situation, chacune tenant à défendre la sienne. Pacôme, le mari de la cadette, en convient : « Notre seul ennui, c’est que nous n’avons pas assez de terre. Ah ! si j’en avais assez, le diable lui-même ne me ferait pas peur ! »

    Le diable a tout entendu « de derrière le poêle ». Et voici l’histoire de Pacôme, excédé par les amendes de la châtelaine voisine pour le passage d’un cheval, d’une vache ou d’un veau dans ses prés. Quand il apprend qu’elle va vendre son domaine, lot par lot, il décide de tout faire pour acquérir « une dizaine de déciatines » et devient ainsi « un véritable propriétaire terrien ». Le voilà pris par le désir de posséder encore plus de terre et, comme l’herbe est toujours plus verte ailleurs, prêt à partir dans un nouveau pays pour améliorer encore son existence. Il s’enrichit, mais dès qu’on lui parle d’une bonne terre fertile, le démon s’empare de lui – on se doute que cela finira mal.

    Michel Cadot, dans l’introduction du recueil, signale cette note de Tolstoï en 1854 (à ses débuts, quand il écrit Enfance et Adolescence) : « Ecrire de petits récits utiles. » Comme si l’utilité morale lui importait plus que la perfection littéraire. Quand l’écrivain s’est rendu en 1871 dans un village bachkir de la province de Samara pour une cure de koumys, il a été frappé par un mode de vie qui lui rappelait la vie des Scythes racontée par Hérodote. C’est dans ses Histoires (il étudiait le grec) qu’il a trouvé l’idée de ce conte.

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    Le Père Serge commence par « l’étonnement général » à Pétersbourg, vers 1840, quand le séduisant prince Stépane Kassatski, futur aide de camp de Nicolas Ier, rompt avec sa fiancée, une demoiselle d’honneur de l’impératrice, un mois avant le mariage, et se rend « dans un monastère avec l’intention de devenir moine ».

    A douze ans, après la mort de son père, le garçon a montré au corps des cadets « de brillantes capacités » mais aussi « un amour-propre considérable ». Premier en sciences, « il aurait été un cadet exemplaire, s’il n’avait été irascible. » Il sera néanmoins promu à dix-huit ans au régiment aristocratique de la Garde. Il donne alors la moitié de ses biens à sa sœur.

    Intérieurement, une ambition effrénée le dévore : Kassatski veut atteindre la perfection en tout, « une perfection qui ferait naître les éloges et l’étonnement de tous ». Sciences, français, échecs, chaque fois qu’un objectif est atteint, il s’en fixe un autre. Le choix de la comtesse Korotkova comme épouse lui paraît idéal pour faire partie de la haute société et il s’éprend vite de cette femme très attirante. Avant leur mariage, celle-ci lui dit ce qu’il apprendrait un jour de toute façon : elle a été la maîtresse de l’empereur.

    Voilà pourquoi Kassatski entre au monastère. Là aussi, il veut devenir un moine exemplaire « par les prières, l’obéissance et le travail ». Le Père Serge raconte l’histoire d’un personnage inspiré d’un saint orthodoxe qui s’était brûlé une main pour échapper à une courtisane, histoire nourrie « des expériences et des fantasmes de Tolstoï » (Michel Jadot). Le moine devenu ermite ne cessera de lutter contre les tentations, en particulier celle de la gloire et celle de la luxure. Tolstoï a longtemps retravaillé cette nouvelle sans la publier de son vivant.

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    Хозяин и работник

    Dans Maître et serviteur, le récit de la folle course dans une tempête de neige d’un marchand pressé d’être le premier à conclure l’achat du bois d’un propriétaire voisin est à nouveau une critique de l’avidité. Ici, celle d’un riche marchand, Vassili Andréitch Brekhounov, qui, sur l’insistance de sa femme, emmène avec lui son valet Nikita, un honnête paysan dans la cinquantaine, sobre ce soir-là, et qui parle à son cheval « absolument comme on parle à des créatures comprenant la parole ».

    Les caractères des deux hommes et leur relation sont superbement campés dès le récit du départ. Ensuite, les éléments se déchaînent : un vent fort, des tourbillons de neige effacent les repères familiers. Egarés, au lieu d’une forêt, ils trouvent un village où on leur propose de passer la nuit, mais obsédé par l’affaire à ne pas manquer, après une pause pour se réchauffer, le marchand décide de repartir. Le cœur battant du récit arrive quand le traîneau chavire et qu’ils se retrouvent bloqués : les deux hommes se révèlent alors, face à la mort qui les menace. « Un petit joyau », comme l’écrit Dominique.

  • Le Chat au parc

    Le Chat déambule, c’est le titre de l’exposition de Philippe Geluck au parc de Bruxelles, dans sa ville natale, après Paris, Bordeaux, Caen, Genève, Monaco et Montreux : vingt-deux statues monumentales installées en plein air, juste en face du Palais Royal, place des Palais. Les allergiques au Chat ou à son maître, passez votre chemin. Les amateurs, n’attendez plus : l’expo se terminera le 10 septembre.

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    Le Chat déambule au parc de Bruxelles

    Quelle réussite ! Les grands bronzes à patine verte trouvent dans une allée du parc un écrin idéal. Geluck explique et montre les vingt étapes de leur fabrication sur son site, du croquis jusqu’à l’état final – ce n’est pas rien. Touristes, passants, amateurs, beaucoup de monde déambule dans l’allée du Chat, le sourire aux lèvres. J’ai rarement vu une telle ribambelle de sourires à une exposition. Des familles, des couples, se prennent en photo avec Le Chat. Les enfants veulent toucher, l’attirance est irrésistible.

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    Philippe Geluck, Le Chaltérophile

    Chacun a ses préférences, bien sûr. Je trouve le Chaltérophile plutôt balourd à première vue, mais… C’est le poids d’un oiseau qui le fait pencher d’un côté et le titre anglais n’est pas mal : « Birdy Builder ». Cela vaut la peine de lire les deux titres, il y a des trouvailles dans les jeux de mots (Ice-crime). Sur les thèmes inépuisables de l’oiseau et du chat, du chat et de la souris, Geluck brode joyeusement.

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    Philippe Geluck, Quel charmeur !

    Quel charmeur ! En plus de l’humour, parfois noir (Sur le fil), il y a là de la tendresse (Le Docteur), de la poésie (La flûte à bec), de l’absurde (Singin’ in the rain, Chantons sous la pluie) ou de l’irrévérence : Le martyre du Chat, par exemple. Au lieu des flèches du martyre de Saint Sébastien, des crayons de couleur sont enfoncés dans le corps du chat, primo, et deuzio, un oiseau est juché sur chaque crayon !

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    Philippe Geluck, Le martyre du Chat

    De l’autodérision aussi, avec Le Chat au journal. L’arrière-plan de chaque statue est raconté sur le site de Geluck si on clique sur la photo. Le Chat est né en 1983 dans un grand quotidien belge, Le Soir. Rawhajpoutachah est un clin d’œil à Hergé : « Le titre de l’œuvre tire son nom du gentil fakir que Tintin (en visite chez le Maharadhjah du Rawajpoutalah) rencontre au début du Lotus Bleu. Chacun se souvient de la sensibilité du fakir s’asseyant sur le divan, et demandant plutôt un siège-planche à clous, sur lequel il se sentira plus à l’aise. » (Geluck)

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    Philippe Geluck, Le dieu du stade

    Le coup de cœur d’un ami pour Le dieu du stade m’a fait mieux regarder ce podium où le chat lève les bras, heureux de sa victoire – sa victoire contre deux concurrents : la tortue est deuxième, l’escargot troisième. A méditer. Tragédie de Racine est d’un mauvais goût vraiment potache – « de racines » aurait mieux valu – rien à faire pour empêcher le pic-vert d’y faire son trou. Quant au Parleur, seul bronze à texte, c’est pour moi, le plus plat des gags.

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    Philippe Geluck, Flûte à bec

    Malgré mes sentiments partagés à l’égard du futur Musée du Chat dans ce quartier des arts (dus avant tout au scandale de la fermeture du musée d’art moderne depuis 2011, j’en ai déjà parlé et je l’écris une fois de plus : quand pourrons-nous enfin revoir à Bruxelles les collections du XXe siècle des MRBAB ?), j’ai pris plaisir à cette expo qui met de bonne humeur. Mon coup de cœur ? La Flûte à bec : voyez comme Le Chat souffle dans une branche d’arbre… C’est l’oiseau perché dessus qui chante et enchante.

    * * *

    Avec la rentrée, Textes & prétextes reprend son rythme habituel
    et pour moi, c’est le temps des vacances.
    Au plaisir de vous retrouver à mon retour.

    Tania

  • Fugue

    2.
    louise glück,averno,recueil,poésie,littérature anglaise,etats-unis,perséphone,vie,mort,âme,enfance,culture,prix nobel de littératurePuis, mon âme apparut.
    Qui es-tu, demandai-je.
    Et mon âme répondit,
    je suis ton âme, ce charmant étranger.

    7.
    J’ai posé le livre. Qu’est-ce que l’âme ?
    Un drapeau hissé
    trop haut sur le mât, si tu vois ce que je veux dire.
    Le corps
    se tapit dans le sous-bois comme dans un rêve.

    13.
    Dans l’ombre, mon âme me dit
    je suis ton âme.

    Personne ne peut me voir ; seulement toi –
    seulement toi peux me voir.

    Louise Glück, Fugue (extraits) in Averno

  • Louise Glück, Averno

    louise glück,averno,recueil,poésie,littérature anglaise,etats-unis,perséphone,vie,mort,âme,enfance,culture,prix nobel de littératureAverno. Forme latine : Avernus. Petit lac volcanique,
    situé à environ 16 kilomètres de Naples en Italie.
    Considéré comme étant l’entrée des enfers par les anciens Romains.

    Cette note figure au début du recueil de poèmes de Louise Glück, Averno (2006, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marie Olivier, 2022). Je cherchais son recueil le plus connu, L’iris sauvage (prix Pulitzer 1992), j’ai trouvé à la bibliothèque cette édition bilingue parue deux ans après que le prix Nobel de littérature a couronné cette poétesse américaine « pour sa voix poétique caractéristique, qui avec sa beauté austère rend l’existence individuelle universelle ». Le texte original est très accessible : des vers libres comme des phrases découpées, un vocabulaire assez simple en général.

    Comme l’annonce le titre de cet autre « recueil magistral, une interprétation visionnaire du mythe de la descente aux enfers de Perséphone en captivité d’Hadès, le dieu de la mort » (Le Monde), s’y mêle aux impressions du « je » l’histoire de Perséphone et de Déméter, la fille et la mère. Déesse du monde souterrain, Perséphone « est également associée au retour de la végétation lors du printemps dans la mesure où chaque année, elle passe huit mois sur Terre puis quatre (l’hiver, sans végétation) dans le royaume souterrain avec Hadès. (…) La mythologie grecque détaille son enlèvement par Hadès et la quête entreprise par sa mère pour la retrouver. » (Wikipedia)

    Dès le beau poème à l’entrée du recueil, Les migrations nocturnes, il est question de la vie sur terre – « les baies rouges du sorbier sur la montagne » – et de la mort – « Cela me peine de penser / que les morts ne les verront pas » – ainsi que de l’âme – « Que fera l’âme pour se réconforter alors ? » Le ton est donné.

    Dans Octobre, long poème en six séquences, une voix interroge et constate :
    « L’été après l’été s’est achevé,
    baume après la violence :
    cela ne me fait aucun bien
    de me faire du bien à présent ;
    la violence m’a changée. »
    C’est la voix « de son esprit », dit-elle.
    « Dis-moi que c’est cela le futur,
    Je ne te croirai pas.
    Dis-moi que je suis en vie,
    Je ne te croirai pas. »
    Ou encore :
    « Ce que les autres trouvent dans l’art,
    je l’ai trouvé dans la nature. Ce que les autres ont trouvé
    dans l’amour, je l’ai trouvé dans la nature.
    Très simple. Mais là, il n’y avait pas de voix. »

    Perséphone l’errante est une méditation sur l’enlèvement de Perséphone et sur la terre, vouée à la neige et au vent froid quand elle est étendue dans le lit d’Hadès. Est-elle en prison aux Enfers ? Elle pense « avoir été prisonnière depuis qu’elle est la fille de sa mère. » – « On dérive entre la terre et la mort / qui semblent, finalement / étrangement similaires. »

    Au questionnement existentiel  se mêlent des éléments concrets, la vie ordinaire, la nature : « Le jaune / surprenant de l’hamamélis, veines / de mercure qui étaient le lit des rivières » (Prisme) et les étoiles, un chien, la lune, la pluie, une chambre, la nuit.

    « Une fois que je pus imaginer mon âme,
    je pus imaginer ma mort.
    Lorsque je pus imaginer ma mort,
    mon âme mourut. De cela,
    je me souviens clairement. »
    Après ce début du poème Echos, la poétesse rappelle le déménagement de ses parents à la montagne quand elle était « encore très jeune », dans « la région des lacs ».
    « Je me souviens d’une paix d’un genre
    que je ne connus jamais plus.

    Quelque temps plus tard,
    je pris sur moi de devenir artiste,
    de donner voix à ces impressions. »

    Tantôt elle-même, tantôt Perséphone, tantôt « je » universel, Louise Glück donne voix dans Averno à toutes les saisons de la vie et souvent à l’enfance. Des images lui reviennent, comme celle où  après un été très sec, « une jeune fille mit le feu à un champ / de blé. » Rotonde bleue, un très beau poème où elle évoque sa mère, y renvoie explicitement :
    « Je sais où nous sommes
    dit-elle
    c’est la fenêtre quand j’étais enfant ».
    Le poème se termine sur ces vers :
    « Ici, dit la lumière,
    ici est l’endroit où tout est à sa place. »

  • Deux soeurs à Paris

    Cela faisait tant d’années que nous projetions d’y retourner ensemble ! Cet été, ma sœur m’a fait le merveilleux cadeau d’anniversaire d’une journée à Paris. Une fois que le soleil est réapparu sur les prévisions de la météo, la date choisie, hop : deux allers-retours en Thalys, deux entrées pour le musée d’Orsay. Pour l’après-midi, j’avais repéré une exposition près de la place Vendôme, mais « Un art nouveau. Métamorphoses du bijou, 1880-1914 » affichait complet jusqu’à la fin du mois d’août. Nous improviserions sur place.

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    Me voilà donc à la gare de Schaerbeek pour prendre un train jusqu’à Bruxelles-Midi. Dans mon sac, des tickets de métro de réserve (encore utilisables – on n’en vendra plus à partir du 23 septembre, pour info) et le plan du métro, une carte de Paris, une bouteille d’eau. En TGV, Bruxelles n’est qu’à une heure vingt de la Gare du Nord à Paris. La formule d’une seule journée permet de voyager léger. Pas besoin de se rendre à l’hôtel pour déposer une valise, on se rend directement là où on veut aller.

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    Le restaurant du musée d'Orsay (source)

    Arriver avant midi au musée d’Orsay permet d’éviter la file d’attente au restaurant. Quel endroit merveilleux pour déjeuner ! Je n’avais pas encore vu les chaises colorées et translucides de Jacopo Foggini qui se marient joliment avec le magnifique décor. Nous y avons très bien mangé et la gentillesse du serveur a fait le reste.

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    Je vous montrerai une autre fois mes coups de cœur du jour au musée d’Orsay. Quand nous en sommes sorties, le ciel de Paris était encore très nuageux et la Seine lui rendait la pareille. Voici deux vues prises de la passerelle Solferino rebaptisée Léopold-Sédar-Senghor. « C’est en regardant la Seine et le ciel couvert depuis le pont de Solferino, un soir, que le compositeur français Claude Debussy (1862-1918) eut l’idée d'écrire Nuages, un de ses Nocturnes. » (Wikipedia)

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    Le bateau-mouche qui passait dessous en direction de l’Ile de la Cité était bondé, comme l’était le musée malgré la réservation d’un créneau horaire. Au moins celle-ci nous aura évité de faire la queue qui serpentait très très longuement devant l’entrée. Vers le Grand Palais, certaines des péniches amarrées le long du quai sont joliment décorées de plantes et d’arbustes.

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    Giuseppe Penone, L'arbre des voyelles, jardin des Tuileries

    Dans le jardin des Tuileries, du monde aussi, mais l’espace ne manque pas, on respire. Les vues larges, l’ampleur, c’est ce qui me plaît tellement dans la Ville Lumière. L’Arbre des voyelles de Penone s’intègre de mieux en mieux dans la végétation qui l’entoure. Des corneilles noires tenaient compagnie aux sculptures de Germaine Richier, l’Echiquier.

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    Germaine Richier, L'Echiquier, grand, jardin des Tuileries

    Les plates-bandes fleuries y ont toujours un charme fou, avec de merveilleuses alliances de couleurs et de feuillages. Près d’un massif dominé par des dahlias orangés, un petit panneau explique le lien entre ce « fleurissement du Grand Carré » pour l’été 2023 et l’exposition « Naples à Paris » en cours au musée du Louvre. Inspirés par les tonalités chaudes des natures mortes napolitaines et leurs forts contrastes, les jardiniers y ont mis du jaune-orangé, du gris-bleuté et du blanc. Très réussi !

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    Je ne me souvenais pas du Faune au chevreau (Pierre Lepautre) dressé devant les gradins du bassin rectangulaire côté nord. Une heure plus tard, nous buvions un thé près de l’Orangerie quand le ciel a soudain pris des couleurs plus estivales : quelle lumière alors ! L’entrée aux Tuileries (photo ci-dessous) est en travaux du côté de de la place de la Concorde, on restaure les descentes en arc de cercle vers le grand bassin.

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    Du pont de la Concorde, on voyait déjà la Seine changer de couleur sous le ciel bleu et, de l’autre côté, briller l’or des « renommées » du pont Alexandre III. Nous n’étions pas loin de l’exposition que nous voulions visiter dans un endroit où je n’étais jamais allée – chouette, une vraie découverte pour cette joyeuse journée avec ma sœur à Paris ! Mille mercis.