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Culture - Page 247

  • Quartier des Azalées

    Le mât de Lalaing était le point de ralliement pour cette Estivale dans le quartier des Azalées, « l’autre quartier des fleurs », dixit Yves Jacqmin, notre guide pour cette promenade guidée en haut du parc Josaphat. Près de l’arrêt « Azalées » du bus 66, il attire notre attention vers l’aigle héraldique sous l’oriel d’une maison de style beaux-arts – le « culot » – au 15 de l’avenue Paul Deschanel ; nous en verrons un autre plus loin sur le parcours.

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    C’est en 1900 que cette section du boulevard Vande Putte a reçu le nom du président français, dans la continuité de la première, rebaptisée avenue Voltaire. (Choix francophiles qu’on retrouve dans ces résidences dont je vous ai un jour montré les portes.) Paul Deschanel, fils d’un républicain condamné à l’exil après le coup d’Etat du 2 décembre 1851, est né à Schaerbeek en 1855. « Il a Victor Hugo pour parrain spirituel qui le présente comme le « premier-né de l’exil » » (Wikipédia). La Belgique a aussi été une terre d’accueil pour les communards.

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    L’immeuble à appartements de style Art Déco, de l’autre côté de l’avenue Deschanel (ci-dessus), date de la fin des années 1920. On a construit ici pour la classe moyenne, la bourgeoisie aisée. L’avenue des Azalées, le long du parc, accueillait des notables (photo 1). Nous passons sur le pont du chemin de fer, dont l’ancien tracé « passait à l’air libre à l'emplacement des actuelles avenues Deschanel et Voltaire » ; en 1902, on a déplacé la ligne de quelques dizaines de mètres vers l’est et construit des ponts sur tout son parcours. Nous allons observer dans ce quartier bâti de 1911 à 1913 une tendance bien belge à l’individualisme : il faut se différencier de son voisin. Même dans les ensembles de cinq ou six maisons parfois du même architecte, on se distingue par le style ou par l’ornementation. L’éclectisme domine.

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    Le glacier Cocozza (photo 1 et ci-dessus) occupe l’ancien Palace Josaphat : c’était, très bien située en début d’avenue près du parc, une brasserie fort fréquentée, aux nombreuses terrasses dont une sur le toit. Cet immeuble « de style éclectique d’inspiration Art nouveau » conçu par Gustave Strauven a été fort transformé dans les années vingt. On retrouve encore les initiales « PJ » dans les sgraffites.

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    Nous obliquons à droite dans la rue des Pâquerettes. Au 118, une façade atteste du goût vivace pour le néo-Renaissance : pignon en cloche, briques rouges et pierre blanche, décor de losanges. Le balcon du premier étage l’alourdit, celui du dernier est plus réussi. Notre guide fait remarquer le manque d’alignement entre les maisons, les hauteurs variées reflètent une grande tolérance urbanistique ; les dérogations obtenues par les uns constituent des précédents pour les suivants.

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    Une participante habite le 114 et aimerait une explication des initiales de part et d’autre de la porte de garage aménagée au milieu du siècle dernier, bien intégrée et respectueuse des matériaux d’origine avec sa porte en bois. Cette maison bourgeoise porte le monogramme de l’architecte Adolphe Puissant. La façade du 102 a été sablée récemment, de style néo-éclectique d’inspiration Art nouveau. L’entrée asymétrique est originale, ainsi que les fenêtres au-dessus de la porte séparées par un sgraffite et l’oculus à bec sous une corniche ornée d’une frise.

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    Dans un style plus géométrique, plus épuré, avec un beau contraste entre les briques et la pierre bleue, le 94 (Jean de Ligne) aussi a été bien rénové en conservant les petits-bois aux fenêtres. Le 86, avec son bow-window, rompt l’alignement entre les étages de maisons mitoyennes. Que de choses à observer dans cette rue : une curieuse imposte oblongue au 68, des encadrements de fenêtres, des châssis à fines baguettes, des sgraffites…

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    A l’entrée de la rue Fontaine d’amour, l’architecte René Bartholeyns a donné beaucoup de caractère aux numéros 1 et 3 (un immeuble de rapport et sa propre maison). Yves Jacqmin fait remarquer l’étroitesse des quatre maisons suivantes (à partir de celle au drapeau, à gauche) et la façon dont elles se distinguent les unes des autres, quoique dues au même architecte. « Étroitesse compensée en façade par la polychromie de l’ensemble, l’originalité renouvelée des décrochements et le jeu des corniches. » (Inventaire du patrimoine architectural)

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    Une évolution vers l’Art Déco se dessine au 48 de la rue des Pâquerettes, avec son décor de fruits ; il est suivi d’une enfilade de maisons à la fois semblables et différentes. Nous nous arrêterons aussi en face du 16, une façade où la fantaisie, en particulier dans le jeu des briques, relève du kitsch – qui appartient aussi à l’histoire de l’art, déclare notre guide. Au 12, il signale de beaux amortissements en pierre bleue (éléments décoratifs au sommet d’une élévation) d’inspiration Art nouveau, détails que l’on ne voit pas quand on n’y est pas attentif !

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    Nous voici à l’avenue Général Eisenhower (depuis 1944), anciennement avenue des Hortensias : ses habitants avaient à cœur d’y planter des hortensias dans leurs jardinets ornés de grilles, comme on peut le voir sur une photo ancienne (IPA). La façade du 19 en rappelle une autre de l’avenue Louis Bertrand, du même architecte, dans le style néo-Renaissance. Son jardinet a disparu au profit d’un emplacement de voiture.

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    Du côté pair, d’inspiration pittoresque, le 24 (Jean Coppieters) a belle allure après une rénovation très récente. La maison a obtenu la médaille d’argent au Concours de façades de 1913 organisé par Schaerbeek. Elle arbore son nom, « Villa des Hortensias », sur un décor de fleurs très réussi. Ses boiseries précédemment blanches ont été peintes en vert, le rez-de-chaussée n’est pas encore terminé ; l’ensemble est recherché, avec un décor au sol soigné devant les portes.

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    Après de belles maisons au 29 et au 31, nous observons au 41 les choix nouveaux de l’Art Déco : des formes polygonales, des fenêtres plus modernes. Ce style peut revêtir des apparences très différentes, comme le montre la comparaison entre le 69, avec ses vitraux et ses bandeaux qui échappent à l’abstraction, et l’immeuble à appartements en face, avec ses bas-reliefs. L’Art Déco géométrise les formes mais ne renonce pas à l’ornement, contrairement à l’architecture héritière du Bauhaus.

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    Pendant que notre guide commente une maison Art nouveau au 94, un des participants attire mon attention vers une maison blanche un peu plus loin, avec de belles sculptures aux extrémités des balcons du dernier étage et au pied des pilastres. Et revoici, au 105-107, un aigle sous oriel, très stylisé cette fois, sous une baie vitrée à angles coupés. On ne remarque pas tout de suite qu’il s’agit de deux maisons (Jean Marchal, 1927-1928) avec une seule porte d’entrée, l’entrée carrossable donnait accès à des magasins.

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    La promenade guidée se termine sur l’avenue des Azalées, avec ses belles maisons donnant sur le parc Josaphat, très recherchées. Styles beaux-arts, néo-Renaissance, Art Déco, moderniste s’y côtoient. Après le 66 et le 60 – ici tous les numéros se suivent sur un seul côté –, nous nous arrêtons devant la maison personnelle de Louis Bertrand, au 51.

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    Ce vendeur de journaux puis apprenti marbrier s’est élevé dans la société en suivant des cours du soir ; en plus du Parti Ouvrier belge et du journal Le Peuple, l’homme politique est un des fondateurs du Foyer schaerbeekois, première société de logements sociaux en région bruxelloise. Joseph Diongre a conçu cette maison bourgeoise aux garde-corps originaux. A côté, deux immeubles de rapport « en miroir », de style éclectique, ont été achevés après la première guerre mondiale par le Foyer schaerbeekois.

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    A l’angle de la rue Fontaine d’amour, l’ancien café des Azalées, aujourd’hui le sympathique café Central Park, occupe le rez-de-chaussée d’un immeuble néo-Renaissance de Jean Teughels, où figurent une étoile de David (par association avec « Josaphat » ?) et, plus haut, une statue non identifiée. Pour ce qui est des sculptures, on ne peut manquer les numéros 33 et 32 au décor d’inspiration médiévale (ce sera pour le billet suivant).

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    Derniers coups d’œil de notre belle balade estivale : au 31, un des premiers sgraffites restaurés par Monique Cordier, qui en a redécouvert la technique, malheureusement déjà noirci après quelques années ; au 27, une façade moderniste de 1929 aux carreaux gris ; au 22, joli point final, non pas un sgraffite mais une remarquable mosaïque représentant des enfants… et des fleurs d’azalées !

  • Pas le mien

    PRAM le-monde-des-hommes-buru-quartet-i.jpg« Certes, les articles sur les mouvements de fonctionnaires – nominations, révocations, transferts, mises à la retraite – n’attiraient jamais mon attention. Ces événements ne me concernaient pas. Le cercle des priyayi n’était pas le mien. A quoi m’aurait servi de savoir qui était nommé responsable de la variole ou révoqué pour malversations ? Rangs, positions, salaires, escroqueries ne faisaient pas partie de mon univers. Le mien était le monde des hommes et de leurs problèmes. »

    Pramoedya Ananta Toer, Le monde des hommes

  • Le monde des hommes

    J’ignorais tout de Pramoedya Ananta Toer (1925-2006), appelé « Pram » en Indonésie, en ouvrant Le monde des hommes (Bumi Manusia, traduit de l’indonésien par Dominique Vitalyos), le premier tome de Buru Quartet : ce roman écrit en prison n’a été publié qu’après la libération en 1980 de ce « géant des lettres indonésiennes » (postface) qui a passé un quart de sa vie en captivité pour des raisons politiques.

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    Minke y raconte son histoire, celle d’un jeune Javanais brillant dans les études, ce qui lui vaut d’être éduqué à l’européenne à l’HBS, un « prestigieux lycée néerlandais » à Surabaya, privilège rare pour un indigène des Indes néerlandaises. Il est né le 31 août 1880, comme la reine Wilhelmine qui monte sur le trône au moment où commence son récit, en septembre 1898.

    Robert Suurhof, son condisciple, citoyen néerlandais bien que ses parents soient métis (il est né sur un bateau), veut lui présenter une autre « déesse à la beauté sans pareille » : il l’emmène à Wonokromo, à la ferme Buitenzorg, où son ami Robert Mellema l’accueille dans une pièce luxueusement meublée. Sa sœur, Annelies est « une jeune fille à la peau blanche, raffinée, aux traits européens, aux cheveux et aux yeux noirs d’indigène ». Minke est subjugué.

    Ce sont les enfants de Nyai Ontosoroh, la compagne du riche Herman Mellema : cette indigène qui parle un excellent néerlandais le reçoit en toute décontraction, vantant la beauté de sa fille qui ne se mêle pas suffisamment aux autres d’après elle. A table, où tout est parfait, du service de table raffiné à la disposition des couverts dont Minke observe attentivement l’emploi, la conversation va bon train. Ensuite la mère d’Ann lui fait visiter l’entreprise familiale, c’est elle qui l’administre et la fait prospérer, au grand étonnement du jeune homme.

    C’est à son premier maître d’école que Minke doit son surnom : il l’avait rappelé à l’ordre en se fâchant : « Silence, espèce de monk… Minke ! » Depuis lors, tout le monde l’appelle ainsi. A côté de ses cours, le jeune homme a lancé un petit commerce de meubles précieux, une initiative qui plaît à Nyai. L’irruption du père Mellema, furieux de l’apercevoir chez lui et le traitant de « singe », tourne court avec l’intervention de sa compagne : elle renvoie à sa chambre cet homme grossier et négligé devenu « le déshonneur de ses descendants ». Après l’avoir servi loyalement pendant des années, c’est elle qui dirige la maison à présent, sans lui.

    Obsédé depuis cette visite par la belle Annelies, conscient de la mauvaise réputation que lui vaudrait de fréquenter la demeure d’une nyai, ancienne esclave, non mariée, quelle que soit sa réussite, Minke va demander conseil à son ami et « compagnon d’affaires », Jean Marais, un peintre, qui a combattu plus de quatre ans dans les rangs de l’armée coloniale. Celui-ci l’incite à retourner voir ces gens pour se faire par lui-même une idée de leur valeur. Jean élève sa fille, May, dont la mère, une jeune combattante faite prisonnière, a été poignardée par son jeune frère qui s’est aussi donné la mort.

    Quand il reçoit une lettre de Nyai, le pressant de revenir auprès d’Annelies qui dépérit de ne plus le voir, Minke se décide à retourner à la ferme où il est même invité à s’installer – il habite une pension de famille. Fait-il une sottise ? Vaudrait-il mieux qu’il aille à B., chez ses parents ? L’attirance est trop forte. Ann raconte à Minke le bouleversement survenu chez eux quand son père, sans qu’elle sache pourquoi, est « devenu un étranger dans sa propre maison » où il n’apparaît plus que rarement. Sa mère, vendue à quatorze ans au « grand administrateur » Mellema, a tout appris de lui, si bien qu’il se reposait de plus en plus sur sa concubine et partageait les bénéfices avec elle. Quand il s’est éloigné, Nyai a dû se débrouiller seule. Robert, le frère d’An, ne s’intéresse à rien, à part le football, la chasse et l’équitation. Nyai est si insistante que Minke accepte de loger à la ferme et de profiter des services qui lui sont offerts.

    A travers l’histoire des Mellema, de Jean Marais et de Minke, dont on finira par connaître les parents – son père, promu « bupati » de B., est choqué par le refus de son fils d’entrer dans le jeu servile des Indiens en échange de titres –, Pramoedya Ananta Toer raconte l’histoire, les mœurs et les conflits sociaux d’une société profondément inégale. Un précurseur de la presse en malais, Raden Mas Tirto Adhi Soerjo, a inspiré le personnage de Minke qui tient à son indépendance d’esprit, écrit et publie des nouvelles, se débat avec ses sentiments envers Annelies si fragile et sa mère si forte, qu’il ne peut laisser tomber.

    Le Monde des hommes, à la fois romanesque et politique, relate une prise de conscience et un apprentissage, sur près de cinq cents pages qui constituent le premier volet de Buru Quartet. Buru, c’est le nom de l’île sur laquelle Pramoedya Ananta Toer l’a écrit, envoyé au bagne de 1965 à 1979 sous la dictature de Suharto, après avoir été emprisonné par le gouvernement colonial néerlandais de 1947 à 1949. Auteur de plus de cinquante romans, nouvelles et essais, cet humaniste est un grand témoin de l’évolution sociale dans son pays.

     

  • Retour

    Musée Van Buuren / 4

    Dans le tram, au retour du musée Van Buuren, une jeune fille assise près de la vitre me fait penser à un Balthus. Est-ce sa pose alanguie ? ses cheveux relevés ? sa robe bain de soleil blanche ? son immobilité ? Non. C’est la position de sa jambe droite, pliée vers l’arrière, le pied cambré. (Chez moi, je ne retrouverai pas la toile que j’avais en tête. Un peu l’atmosphère des Beaux jours – remplacer le miroir par un écran de téléphone.)

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    A la descente du tram, je me demande d’où viennent ces écailles brunes dont le quai est jonché. Il suffit de lever les yeux : les arbres perdent leur écorce par grandes plaques, à cause de la sécheresse exceptionnelle de cet été 2018. Les platanes de l’avenue Demolder, en sursis d’abattage, ont déjà leur tronc quasi tout pelé. Je rentre avec un grand morceau d’écorce à la main, en pensant à Jephan de Villiers.

  • Présent côté jardins

    Musée Van Buuren / 3

    Le petit film diffusé à l’étage de la maison-musée Van Buuren résume aussi l’histoire de ses jardins, de celui dessiné par Jules Buyssens en 1924 sur 26 ares – la roseraie Art Déco et le jardin pittoresque – à ceux dus à René Pechère, 45 ans plus tard, à l’initiative d’Alice Van Buuren, sur plus d’un hectare au total.

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    Des plates-bandes entourées de buis, répondent aux lignes géométriques de l’entrée. A gauche de la maison, on accède à la roseraie sous une arche de verdure. Jadis jardin privé, le parc du musée comporte des arbres exotiques – deux érables centenaires, un citronnier sauvage de Chine – et des arbres nains évoquant les jardins japonais, le minéral aussi y a de l’importance – dalles de pierre naturelle, briques, graviers.

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    Le Labyrinthe, aux couloirs constitués de treize cents ifs, a été dessiné par René Pechère pour figurer celui du Cantique des Cantiques. Je n’y suis pas entrée cette fois, j’ai préféré emprunter l’allée qui longe les pelouses, d’où l’on a divers points de vue sur la maison, fascinée par les pins que j’avais déjà admirés de l’intérieur. Elle mène à une gloriette où Douglas Eynon a juché un oiseau qui se contemple, tel Narcisse, dans une bassine d’eau, Un peu vague.

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    Plus bas, la grande roseraie (ancien court de tennis) ne contient que « des variétés anciennes à pedigree » (guide des jardins), une couleur par parterre. Bente Skjöttgaard a installé au bout d’étonnants cumulonimbus de céramique émaillée.

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    Je descends vers le boulingrin – un mot que je découvre ici – où m’attire un joli fouillis de diascias en deux tons, puis au verger : plusieurs œuvres contemporaines y sont installées dont une fresque spectaculaire de Martin Belou, à l’extrémité, Hall of river scene.

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    Dans les arbres à la limite du terrain flottent deux formes rouges très attirantes, Principe d’incertitude de Tatiana Wolska : la Polonaise n’utilise que des matériaux de récupération, ici des bouteilles en plastique thermosoudées. Un rouge que l’on retrouve dans un des plus fameux jardins des Van Buuren, appelé « le jardin secret du cœur », hommage d’Alice à son mari décédé en 1955, le rouge des bégonias plantés dans les cœurs.

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    Ces jardins, ces sculptures et installations (47 oeuvres contemporaines) valent assurément une visite au merveilleux musée d’Uccle, un lieu unique, chargé d’amour et d’amour de l’art, sur lequel veille la Fondation Van Buuren. On y est accueilli aimablement, comme dans une maison, et on se promet de ne plus attendre dix ans pour y retourner.

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