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Grandeur

hustvedt,siri,vivre,penser,regarder,essai,littérature anglaise,etats-unis,philosophie,psychologie,littérature,culture,lecture,écriture,art« Nous naissons au sein de significations et d’idées qui façonnent la manière dont nos esprits incarnés affrontent le monde. Dès l’instant où je franchis les portes du Prado ou du Louvre, par exemple, je pénètre dans un espace culturellement sanctifié. A moins d’être une alien venue d’une autre galaxie, je me sentirai envahie par le silence de la grandeur, par l’idée que ce que je vais voir a reçu l’imprimatur de ceux qui savent, les experts, les conservateurs, les faiseurs de culture. Cette idée de grandeur, matérialisée par les dimensions des salles et les rangées de peintures et de sculptures, affecte ma perception de ce que je vais voir. L’attente de la grandeur est susceptible de jouer un rôle dans ma perception, même si je me considère comme dépourvue de préjugé et ne me rends pas compte que ma façon de voir a été subtilement altérée par l’endroit où elle se trouve. »

Siri Hustvedt, Visions incarnées (Vivre, Penser, Regarder)

Commentaires

  • C'est vrai que les musées nous prédisposent à l'admiration mais j'ai le souvenir d'émotions fortes devant une madone dans une chapelle minuscule perchée à flanc de falaise dans une île grecque.

  • Merci de partager ce beau souvenir !

  • Notre façon de voir n'est-elle pas toujours subtilement (ou pas) altérée par l'endroit? Un peu écrasés parfois par la grandeur au départ. Au Prado je me souviens d'errances dans les immenses salles avant de décider ne regarder que Les Ménines et quelques sculptures, merveilles.

  • D'accord avec toi pour dire que cette grandeur est parfois écrasante. Il faut parfois s'abstraire du décorum pour entrer en relation avec une oeuvre.

  • N'est-ce pas ?

  • Ô vous qui avez la chance de visiter des musées prestigieux , de quoi vous plaignez vous ? Moi je n'ai que quelques reproductions de livres de Médiathèque , et encore , je suis une privilégiée , d'autres n'ont même pas ce genre d'institution !
    C'est bien ce que je pensais : S. Hustvedt coupe les cheveux en quatre !
    Ce matin je suis irritable , j'en conviens .

  • Vous semblez allergique à Siri Hustvedt, ce sera le dernier billet sur ce livre qui vous irrite. Bonne après-midi, Béatrice.

  • Bien sûr, on est prêts à recevoir quand on va dans un musée, moi, je suis souvent carrément excitée. Il y a une semaine, je me suis gavée de beauté dans le sud et vu des oeuvres variées qui excitent ma créativité, me font marcher sur des nuages, parfois ce ne sont pas les plus grandioses, par exemple au musée Bonnard au Cannet, un petit bouquet humble au vu de la multiplicité de ce peintre...Ainsi qu'une femme "croquée" avec son petit chien...Nous ne devrions pas pouvoir vivre sans beauté.

  • Ah, j'aime beaucoup ce musée Bonnard, j'y ai consacré un billet - c'est un de mes peintres préférés. Merci de m'y faire penser, Anne, j'ai hâte de retourner dans le Midi mais il faut patienter encore.

  • Avec plaisir, Nikole.

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