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Au musée L

Retourner à Louvain-la-Neuve, où j’ai vécu deux ans, c’est chaque fois retrouver des souvenirs. La ville piétonne s’est fort développée en quelques décennies. Le musée L, inauguré en novembre 2017, présente les collections scientifiques et artistiques de l’Université Catholique de Louvain (UCL). L’ancienne Bibliothèque des sciences, bâtiment phare de la ville nouvelle, revit dans une perspective muséale très réussie.

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En chemin vers la place des Sciences, sous le ciel d’azur ramené par un temps froid et sec, on est frappé par la modernité de la façade est avec sa pointe, son mélange de droites et de courbes. La façade principale, emblématique, s’élève au-dessus de la place en gradins comme une cathédrale sur son parvis. Le temps a passé, le lierre a poussé, le bâtiment d’Albert Jacqmain reste un manifeste magistral de l’architecture brutaliste avec ses façades en béton brut non revêtu « dont les surfaces présentent souvent une texture héritée du bois de coffrage » (Wikipedia).

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Musée L, vue sur le hall d'accueil

Elle m’a agréablement surprise dès l’entrée, cette texture blonde du béton où les lignes du bois et parfois des échardes sont visibles, avec sa couleur chaude et douce. Sur l’escalier central qui relie les six niveaux d’exposition permanente, le tapis en fibres y est assorti. On circule dans un espace calme et accueillant, à la fois isolé de la ville et ouvert sur elle par des baies vitrées de formes variées.

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Le musée L, musée universitaire, déploie ses collections autour de « cinq élans » de l’humanité : s’étonner, se questionner, transmettre, s’émouvoir, contempler. Un tableau noir résume l’histoire des collections, issues des différentes facultés, de legs divers de collectionneurs et d’artistes. Un « petit cabinet d’histoires naturelles » (tortues, oiseaux, poissons naturalisés) partage le premier niveau avec un espace consacré à la rénovation d’un triptyque, L’adoration des mages.

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Statue-cube d'un homme accroupi, Egypte, 1552-1292 av. J.-C., basalte

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Anonyme, écriture japonaise, manuscrit d'un conte illustré, 17e s.

A chaque niveau, science et art se côtoient. Sur la ligne du temps menant à la section « Ecrire et calculer », surprise, une photo de Virginia Woolf ! Parmi les documents et objets anciens, j’ai aimé la statue égyptienne d’un homme accroupi en basalte avec ses mains croisées au-dessus d’une inscription en hyéroglyphes, un manuscrit japonais illustré, les instruments de calcul… Des numéros renvoient aux légendes dans de petites brochures en trois langues, mais ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver.

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Squelette de tourterelle, collections scientifiques de l'UCL

La collection de paléontologie comporte des fossiles spectaculaires et une intéressante suite de crânes pour illustrer l’évolution entre l’australopithèque et l’homo sapiens. Des moulages de petits animaux sculptés, des Vénus de Lespugue et de Willendorf près de la toute petite Dame de Brassempouy… Des boîtes d’entomologie sont disposées sur les cloisons, des documents sous des tables vitrées ; il y a beaucoup à voir, trop pour une seule visite.

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© Gigi Warny, Georges Lemaître, monument à la mémoire du père du « Big Bang », détail
Place des Sciences, Louvain la Neuve (2017)

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Le musée rend hommage à ses grands chercheurs, dont Georges Lemaître, « père de la théorie du Big Bang », dont une « représentation graphique des univers de Friedmann-Lemaître » vers 1930 a inspiré la sculpture qui lui rend hommage sur la place des Sciences. Passion de la recherche ici, diversité du monde là, dans deux cabinets de curiosités où se côtoient dans une semi-obscurité toutes sortes d’objets bien éclairés, des kaléidoscopes fort attirants. Plus loin, des parures, des bijoux, des tissus... Il faudra prendre un médiaguide la prochaine fois pour regarder cela de manière plus ordonnée.

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Les niveaux supérieurs accueillent les collections artistiques. L’art moderne dans sa « liberté créatrice » est présenté dans un espace lumineux et aéré, près des fenêtres : je m’attarde devant des œuvres de Walter Leblanc, Louis Van Lint, Mig Quinet, Oscar Jespers, des artistes belges du XXe siècle.

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© Mig Quinet, La Roue joyeuse, huile sur toile

Quelques marches permettent d’accéder d’une part aux magnifiques collections d’art religieux en Occident (Moyen Age et Temps modernes) et de l’autre aux œuvres de l’antiquité, objets, moulages, de toute beauté aussi. Puis vient une histoire de la gravure, du XVe au XXe siècle. Il faudra y revenir, prendre son temps.

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Relief de l'Ara Pacis Augustae : Tellus Mater, Atelier de moulages des Musées nationaux de Berlin, 19e s. (détail)

Les derniers niveaux nous attendent, avec des collections africaines, des objets d’art populaire en Europe dont d’étonnantes bouteilles-calvaires, un petit laboratoire des couleurs et, tout en haut, un espace dénommé « Regard d’un amateur » (ma priorité à la prochaine visite, et aussi la boutique livre et art). Un parcours subjectif et esthétique où se mêlent peintures (Dodeigne, Magritte, Delvaux, entre autres), sculptures et objets d’art, l’ancien et le moderne – splendide. Il s’agit de la collection du Dr Charles Delsemme constituée comme un « ensemble voulu » où les œuvres dialoguent entre elles. 

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"Regard d'un amateur" (au milieu, masque de théâtre Nô, Japon, XVIIIe s.)

Cette première visite du musée L m’a enchantée. C’est un plaisir de déambuler dans ces espaces originaux qui se prêtent bien au jeu de la découverte. Deux heures permettent d’appréhender la diversité des collections et de confirmer cette formule lue sur le site : « Le musée conserve et expose avec poésie ces signes d’humanité et d’ingéniosité. »

Commentaires

  • Merci de nous faire pénétrer dans cet espace si particulier et beau. C'est un bâtiment dont je ne connaissais que l'extérieur.

    Je retiens la phrase: "s’étonner, se questionner, transmettre, s’émouvoir, contempler." et j'admire la variété des sujets exposés!

    Tu y retourneras?

  • faudra que j'y aille (il y a longtemps que je me dis que je devrais aller à LLN, voilà une raison de plus de découvrir enfin l'endroit :-))

  • @ Colo : Moi aussi, je ne connaissais le bâtiment que que du dehors. Près de la place, une coopérative dont j'ai oublié le nom vendait la presse féministe, la revue Sorcières...
    Oui, j'y retournerai. Trouver où était la brochure pour chercher une légende, puis la bonne section où la trouver prenait trop de temps, j'ai abandonné. J'aimerais revoir certaines choses plus à l'aise à différents endroits et en particulier, tu le devines, dans les étages supérieurs.
    Nous avons visité le musée de bas en haut, ce qui me semble la meilleure manière le découvrir les collections dans leur ensemble. La prochaine fois, je ferai sans doute l'inverse, et je prendrai un médiaguide.

    @ Adrienne : Raison de plus, certainement, et raison amplement suffisante ;-)

  • @ Dominique : Cette section sur l'écriture est aussi à revisiter, avec brochure et lunettes de lecture.

  • Entre l'écrin et les trésors intérieurs, tu nous gâtes Tania !!! Ce lieu semble être une merveille, il faut y revenir plusieurs fois pour apprécier toutes ces splendeurs. Je suis en extase devant le masque de théâtre Nô, il est de toute beauté. Mille fois merci, bises ensoleillées (mais venteuses !). brigitte

  • Avec plaisir, Brigitte. Le musée L n'est pas un musée ordinaire, j'aime ces passerelles entre science et art, passé et présent. Il évoluera sans doute (pas une seule artiste citée sur la ligne du temps des arts), mais ce début est très prometteur.

  • Bonjour chère Tania, j'apprécie infiniment ton billet. Ce lieu est magnifique avec des oeuvres superbes et j'aime l'intérieur clair pour admirer en toute tranquillité.
    Douce soirée et mes bisous ♥

  • Merci, Denise. Je ne suis pourtant pas fan du béton à l'intérieur, mais dans ce bâtiment bien éclairé, il n'a rien de froid.
    A bientôt sur ton blog, bonne soirée & baisers.

  • Une seule visite ne suffit pas dans ce genre d'endroit. Il faut choisir une section et s'y consacrer, puis revenir. C'est un bel endroit, la lumière a l'air d'y pénétrer largement et les lignes sont pures.

  • De beaux espaces, merci pour la visite. J'aime cette diversité et ce principe de mêler sciences et arts. Je me doute que cette première fois était un parcours découverte, tu va pouvoir prendre le temps de t'y attarder lors d'une seconde visite.

  • @ Aifelle : Tu as raison. La première fois, la curiosité donne envie de tout voir.

    @ Claudialucia : Mes niveaux préférés aussi, tu l'imagines bien.

    @ Marilyne : Oui, c'est la mission d'un tel musée et j'apprécie que les collections scientifiques et artistiques s'y côtoient.

  • Ce musée a tellement de choses intéressantes. J'aimerais pouvoir le visiter. Merci pour vos mots et photographies.

  • Avertissez-moi, Jane, le jour où vous viendrez en Belgique. A bientôt sous votre lanterne.

  • Avec le Musée Hergé (même si celui-ci ne s'adresse pas vraiment au grand public), Louvain-la-Neuve compte deux beaux musées. Sans oublier le théâtre Jean Vilar, même si je ne suis pas au courant de la programmation actuelle. Cela m'a toujours donné l'impression d'une ville universitaire familiale, à taille humaine. Bonne semaine Tania.

  • Je comprends que tu sois enchantée. Ca a l'air magnifique. J'aime bien le cabinet de curiosité :-)

  • @ Un petit Belge : En effet. Tu as raison de rappeler ces autres pôles culturels de Louvain-la-Neuve. Bonne semaine, que ce soleil de février fait du bien !

    @ Maggie : Ma photo n'en montre qu'une partie, et l'autre cabinet de curiosités contient entre autres de beaux coraux. A revoir aussi avec la brochure contenant les légendes.

  • Une belle visite, très riche en effet, peut-être trop pour une seule visite. Il m'arrive, quand je ne vis pas loin, de ne voir qu'une partie d'un musée. Je préfère prendre mon temps et apprécier vraiment. C'est pourquoi j'ai un faible pour les "petits" musées qui cachent souvent des merveilles. Pour les "grands", visités durant un voyage, nous avons mis en oeuvre une nouvelle tactique : les visiter en janvier et y consacrer une journée. ils sont vide, le calme règne : un grand moment de bonheur.

  • Je n'imaginais pas, au départ, que les objets exposés seraient si nombreux dans ce musée. Comme toi, j'aime les musées "à taille humaine" et celui-ci l'est, si l'on se limite à l'une ou l'autre section. Pour les autres, je ne cherche jamais à tout explorer en une fois. Le matin, en semaine, est souvent propice à une visite tranquille.

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