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Pas de nom

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« Les femmes n’ont pas de nom. Elles ont un prénom. Leur nom est un prêt transitoire, un signe instable, leur éphémère. Elles trouvent d’autres repères. Leur affirmation au monde, leur « être là », leur création, leur signature, en sont déterminés. Elles s’inventent dans un monde d’hommes, par effraction. »

Marie Darrieussecq, Etre ici est une splendeur. Vie de Paula M. Becker

Paula Modersohn-Becker, Autoportrait au sixième jour de mariage, 1906,
Musée Paula Modersohn-Becker, Brême

Commentaires

  • elles n'ont pas de nom, elles sont la femme de..., la mère de... et ô qu'elles sont à plaindre si elles ne sont ni la femme de..., ni la mère de...

  • Il leur reste - parfois - "fille de..." P. 15 : "Voilà, c'est une lettre de Paula à sa mère, le 13 août 1900. Faut-il aimer sa mère pour lui écrire d'aussi belles lettres, et si gaies."

  • Elles peuvent aussi faire le choix de rester elles-mêmes... C'est même écrit, en France tout au moins, dans le code Napoléon : le seul nom d'une femme est celui qu'elle porte à sa naissance. J'essaie de mener le combat depuis bientôt 45 ans. Combat bien modeste certes, au regard d'autres luttes, mais qui me semble symboliquement nécessaire : nous ne sommes pas la propriété de notre père, puis celle de notre voire nos maris...Ce qui me blesse le plus c'est, quand même des proches ne respectent pas mon choix, ce qui heureusement n'est pas le cas de mon mari qui m'appuie depuis autant d'années. Sans parler des administrations ( certaines le font sans problème) et à présent des....ordinateurs : "Il me faut le nom de votre mari, c'est une case obligatoire.".
    Un couple peut aujourd'hui choisir le nom de son enfant, une femme porter le sien, on peut aussi ne pas se marier diront certains ! Ce qui n'empêche pas bien sûr de trouver d'autres repères ! Merci Tania pour l'extrait de ce livre que ton précédent article m'avait déjà donné envie de lire.

  • Tu dis "nom de naissance", c'est mieux que "nom de jeune fille". Je me souviens qu'à l'école, après une série de divorces dans le corps professoral, nous avons été nombreuses à reprendre notre propre nom en classe et sur les documents ; certaines ont voulu maintenir leur nom d'épouse sous lequel elles étaient connues depuis trop longtemps à leurs yeux.
    Le symbolique est très présent aussi pour les prénoms. Quand on refuse à l'âge adulte de porter un surnom d'enfance ou un diminutif, ce choix n'est pas toujours respecté par les autres, même proches.
    Bonne lecture, Annie.

  • Il est très juste cet extrait. J'ai lu avec intérêt les commentaires ; on pourrait en discuter sans fin, tellement le problème symbolise cette mainmise des hommes (et de la société) sur les femmes.

  • Cela se complique peut-être encore avec le double nom de famille à la naissance et le choix à l'âge adulte, comme cela se fait en Espagne, je pense. En Belgique, une loi récente permet aux parents de choisir le nom du père ou de la mère, de commun accord, sinon c'est le double nom, par ordre alphabétique.
    Il me semblait que tu avais parlé de l'expo de Paula M. Becker, mais je n'ai pas retrouvé de billet (si c'est bien le cas, merci d'ajouter le lien en commentaire).

  • Cet extrait est très juste et les commentaires aussi.
    A 23 ans il y a de nombreuses années, et surtout dans la campagne profonde, il y avait une certaine fierté à accéder au statut de femme mariée en prenant le nom de son mari. Rétrospectivement j'ai mesuré tout ce que ça représentait pour la femme. ça et le reste.

  • Non, je ne suis pas allée à l'exposition de Paula Becker, tu l'as sans doute vue sur un autre blog.

  • ce qui n'est pas si évident à accepter, c'est que le nom de naissance d'une femme, mariée et mère d'enfants, ne sera porté par aucun!
    Il y a le mari et les enfants d'une part, et la femme d'autre part!

  • A présent, en France, les deux noms (père et mère) peuvent être accolés (ou le seul nom de la mère choisi). Il faut juste prendre la décision pour toute la fratrie à venir.

  • @ Maïté/Aliénor : Et celles qui ont préféré porter le nom de leur époux, même devenues veuves, le voient disparaître dans les maisons de repos, où seul le nom de la carte d'identité est d'usage.

    @ Aifelle : Sans doute, merci pour ta réponse.

    @ Coumarine : Ta remarque est très juste, Coumarine. Cela me rappelle tout à coup une séance à la justice de paix, où j'étais allée comme témoin, avec mon père, pour qu'une mère célibataire puisse adopter son enfant afin qu'il porte son nom - je n'en revenais pas.

    @ Annie : Il en va de même en Belgique, pour les enfants nés depuis le premier janvier 2017.

  • J'ai toujours signé de mon nom de euh, naissance, (je dis aussi jeune fille o;) il faut dire qu'à mon premier travail dans une entreprise, le directeur a dit qu'on appelait les personnes par leur nom de jeune (fille) tenant compte des mariages divorces remariages éventuels ou pas, etc. Mais c'est vrai que parfois je pourrais utiliser le nom de ma mère abrégé, si je prenais un pseudo, tel qu'il était connu après tout dans le monde de la publicité d'après-guerre. Mais bon, j'aime bien mon nom, alors, je trouve qu'il tient bien.

  • Garder sa signature : tu as raison de l'ajouter au débat. Aimer son nom, c'est chouette, ce n'est pas donné à tout le monde.

  • Quand on se marie, garder les deux, c'est bien. Quand des enfants naissent hors mariage, ile peuvent prendre les deux comme nom d'usage, c'est bien...

  • Garder les deux pour signer en couple, d'accord. Mais as-tu déjà vu un homme marié signer sous les deux noms accouplés ?

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