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dessin - Page 5

  • Palais de Justice

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    "La plupart des détails existent. C’est aussi défendre le symbole qu’est la justice, et elle en a bien besoin aujourd’hui, ainsi qu’une manière de rendre hommage à la rigueur de Jacobs. Dans mes repérages dans les arcanes du Palais de Justice, j’ai essayé d’être aussi impliqué que lui, aussi précis." »

    Laurent Fabri, François Schuiten signe le dernier Blake & Mortimer (L’Echo, 29/5/2019)

    Digigraphie signée Schuiten – Durieux : Blake et Mortimer, Le dernier Pharaon
    ACBD (Brusel.com)

  • Le dernier pharaon

    François Schuiten réussit un coup de maître avec Le Dernier Pharaon, une aventure de Blake et Mortimer « d’après les personnages d’Edgar P. Jacobs » qu’il signe avec le réalisateur Jaco Van Dormael et l'écrivain Thomas Gunzig pour le scénario, l’illustrateur Laurent Durieux pour la couleur. Annoncée comme son tout dernier opus, c’est la première bande dessinée que je présente sur ce blog.

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    Si vous aimez le 9e art, vous connaissez François Schuiten, l’auteur de Brüsel, des Cités Obscures ; si vous avez visité Train World à Schaerbeek, vous avez admiré la scénographie dont il est l’auteur dans ce musée extraordinaire. Vous retrouverez dans Le dernier pharaon « la 12 », cette fameuse locomotive belge dont il a raconté l’histoire par ailleurs.

    Une note d’Edgar P. Jacobs – « Entrer dans cette œuvre, c’est partir en quête d’une source qui a nourri toute notre enfance », écrit Schuiten en préambule – exprimait son intention de réaliser un Blake et Mortimer au Palais de Justice de Bruxelles, un lieu qui fascine Schuiten depuis toujours et près duquel Edgar P. Jacobs a grandi.

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    © François Schuiten, Le dernier pharaon, p. 16

    « A l’instar de la pyramide de Khéops, ce monstre de pierre n’a pas révélé tous ses secrets. Le Mystère de la Grande Pyramide n’avait jamais été complètement éclairci, Le Dernier Pharaon jettera peut-être une lumière nouvelle sur cette aventure… » C’est dans cette pyramide qu’on retrouve les deux héros de Jacobs en première page, « sortant péniblement d’une profonde inconscience ».

    Curieuse de découvrir les monuments et les rues de Bruxelles que François Schuiten a l’art de représenter, et surtout ce Palais de Justice si mal entretenu pendant des années que sa restauration semble sans fin, sous les échafaudages, je ne m’attendais pas à lire une histoire si passionnante : le professeur Mortimer est appelé au Palais de Justice de Bruxelles où l’on a mesuré un rayonnement électromagnétique d’un niveau « absolument colossal ». Pourquoi tous les appareils électriques tombent-ils en panne à cet endroit du Palais ?

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    © François Schuiten, Le dernier pharaon, p. 9

    Quelle n’est pas la surprise de Mortimer d’y trouver au fond d’un obscur couloir un mur couvert de hiéroglyphes ! Joseph Poelart, l’architecte du Palais de Justice, était « féru d’égyptologie » ; il aurait voulu le coiffer d’une pyramide, au lieu d’un dôme. Je ne vous en dirai pas plus sur la catastrophe que va déclencher l’exploration du Palais, vous en découvrirez les péripéties surprenantes à la lecture de l’album.

    Schuiten et les scénaristes du Dernier Pharaon ont inventé une nouvelle histoire formidable de Blake et Mortimer. L’Egypte antique y joue un rôle de premier plan, comme l’indique le titre, mais aussi d’autres thèmes très actuels qui intéresseront ceux qui s’inquiètent des menaces de black-out électrique ou numérique, voire de l’avenir des villes et de la planète.

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    Au coeur du palais de justice de Bruxelles, l’équipe du "Dernier Pharaon"
    De g. à d. : Thomas Gunzig, Jaco Van Dormael, François Schuiten et Laurent Durieux © 2019 MD | Photo.

    S’il faut croire le dessinateur qui a annoncé la fin de sa carrière de bédéiste avec Le Dernier Pharaon, ce dernier album permet d’apprécier une fois encore son art d’articuler les cases et les plans, d’architecturer l’espace, d’inventer des atmosphères à la fois réalistes et étranges. Avec ses couleurs et ses éclairages magnifiques, Laurent Durieux magnifie le trait de François Schuiten et participe à la dramatisation de l’histoire. Entre Le Caire, Bruxelles et Londres, laissez-vous entraîner dans cette aventure. Quant à moi, je compte aller voir les planches originales, exposées à la maison Autrique à Schaerbeek.

  • Attribué à...

    Dutch Spring (19).JPGParmi les peintures de l’Ecole hollandaise à redécouvrir à l’occasion de « Dutch Spring », ce portrait d’un garçon : Le compteur d’argent, attribué à Willem van der Vliet (Delft, vers 1584 – 1642).

    Sur le site des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, on peut voir qu’il a anciennement été attribué à Louis Le Nain, Guido Reni, Fabritius, Nicolas La Fabrique : Ecole des Pays-Bas Septentrionaux.

    Qui nous contera l’histoire de ce compteur ?

    Willem van der Vliet (attribué à), Le compteur d'argent, MRBAB, Bruxelles

  • Printemps hollandais

    Sous le titre « Dutch Spring », les Musées royaux des Beaux-Arts invitent à revisiter leurs collections de l’Ecole hollandaise dans les salles rénovées du Musée Old Masters (ex-musée d’art ancien). On y est accueilli par une délicieuse enfant qui tend le bras vers un plat de cerises, avec un oiseau sur la main, une œuvre de Paulus Moreelse.

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    Paulus Moreelse, Portrait d'enfant, 1637, MRBAB, Bruxelles

    Portraits, paysages, scènes de genre, intérieurs, scènes de bataille sur terre ou sur mer, natures mortes, scènes bibliques ou mythologiques, fleurs, c’est un panorama de la peinture hollandaise du XVIIe siècle, son âge d’or. Exceptionnellement, on peut y découvrir aussi, reconstitué, un grand portrait de famille par Frans Hals. Une exposition de dessins du XVIIIe siècle complète ce « Printemps hollandais » à Bruxelles.

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    Nicolaes Maes, Portraits de Laurent de Rasière et d'Aletta van Hontum, MRBAB, Bruxelles

    Au XVIIe siècle, plus encore qu’au XVIe, le portrait est à la mode. C’est probablement pour leur mariage que Laurent de Rasière et Aletta van Hontum ont commandé leur portrait à Nicolaes Maes, élève de Rembrandt : tous deux se tiennent sur une terrasse devant un paysage, la main droite levée pour tenir une étoffe. Le peintre excelle à rendre leur carnation différente, les ombres qui donnent du relief aux visages et aux mains, ainsi que les matières et couleurs de leurs beaux vêtements. Blason et devise figurent dans un angle supérieur. Souvent, les hommes sont en vêtements sombres, éclairés de dentelles ou de fraises, comme sur le portrait de Nicolaes van Bambeeck par Rembrandt que nous avions montré ici l’an dernier (Les promesses d’un visage).

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    Aert I van der Neer, Les plaisirs de l’hiver, MRBAB, Bruxelles

    S’il est un type de paysage hollandais célèbre, c’est bien le paysage d’hiver quand les eaux sont gelées. Un beau Paysage avec rivière de Jacob van Ruisdael est animé par des animaux, des bergers, des cavaliers en bas d’un chemin qui descend du village sur l’autre rive. Des frères Jan et Andries Both, partis peindre en Italie, un Paysage italien ajoute à l’agrément d’une scène vivante les douces couleurs du crépuscule.

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    Nicolaes Maes, Femme âgée assoupie, MRBAB, Bruxelles

    "La songeuse de Nicolaes Maes, où le tendre éclat du coloris trahit l'influence de Rembrandt"
    (Le musée d'art ancien - Bruxelles, Musea nostra, 1988)

    Pieter de Hooch, admiré pour ses scènes de genre, est représenté au centre de la salle suivante, mais ce qui m’y a le plus retenue, ce sont les deux magnifiques scènes de lecture accrochées sur le mur du fond : La lecture, attribuée à Cornelis Bisschop, et, de Nicolaes Maes encore, Femme âgée assoupie. La première lit, appuyée sur l’accoudoir, concentrée ; la seconde dort, une main sur le livre ouvert. Formidable présence de ces vieilles lectrices !

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    Frans Hals, Portrait de la famille Van Campen - Toledo (E.-U.), MRBAB (Bruxelles), Collection privée

    Et puis voici les fameux portraits de Frans Hals : la restauration du tableau des MRBAB, Trois enfants avec une voiture tirée par un bouc, a fait apparaître sous les repeints latéraux des éléments qui le relient d’un côté à un portrait de famille (musée américain) et de l’autre au portrait d’un garçon (collection privée européenne). Un diaporama permet de suivre sur un écran les étapes qui ont permis de rapprocher ces peintures (il en manque encore une au moins) découpées dans un grand portrait de la famille Van Campen et analyse la belle composition originale de Frans Hals.

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    Frans Hals, Trois enfants avec une voiture tirée par un bouc (détail), MRBAB, Bruxelles

    D’autres peintures de l’âge d’or hollandais sont accrochées sur la suite du parcours, impossibles à photographier. La lumière qui vient des fenêtres en face gêne un peu la vision, malgré les stores. Dans Sermon dans la Oude Kerk de Delft (Emanuel de Witte), je regarde les petits chiens admis à l’intérieur de l’église, les enfants, les bébés dont un au sein ; il s’en passe des choses pendant ce sermon. Où se tenir pour bien regarder Les pèlerins d’Emmaüs par Abraham Bloemaert ? Une « fenêtre » les montre en chemin dans un angle, au-dessus de la table où Jésus ressuscité, assis entre eux, rompt le pain, dans la lumière – une toile de style caravagesque.

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    Jan Davidsz. de Heem, Vase de fleurs, MRBAB, Bruxelles  

    Deux grands noms de la peinture hollandaise de fleurs à la fin du parcours : Jan Davidsz De Heem et Abraham Mignon. Les reflets dans le vase, les insectes sur la tablette, les papillons ou cette étrange rencontre dans un sous-bois d’un écureuil et d’un serpent, tandis qu’un couple d’oiseaux niche dans un creux du chêne – quelle beauté ! Rachel Ruysch a signé la troisième peinture de fleurs, avec des prunes fraîches, couvertes de pruine, au pied du grand bouquet.

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    Abraham van Strij, Vieil homme assis avec une canne, probablement antérieur à 1796
    © Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, photo J. Geleyns - Art Photography

    A l’étage au-dessus, une salle latérale aux murs rouges (rouge d’Andrinople ?) sert d’écrin à la troisième partie de « Dutch Spring », le « Cabinet des plus merveilleux dessins », 80 dessins du XVIIIe siècle exposés jusqu’au 19 mai : plume et encre, aquarelle et gouache, fusain, les techniques sont variées dans cette sélection parmi les 3600 œuvres de l’Ecole hollandaise que comporte la collection de Jean de Grez, un Hollandais venu de Breda à Bruxelles, donnée à l’État belge. Vous en trouverez quelques-uns illustrés sur le site des Musées royaux des Beaux-Arts, dont ce magnifique Vieillard assis, appuyé sur sa canne, d’Abraham Van Strij.

  • Carré dans un carré

    Quelques belles sculptures jalonnent l’exposition « Berlin 1912-1932 », d’Ernst Barlach et Rudolf Belling, entre autres. Non loin de peintures signées Malevitch, j’ai beaucoup aimé Carré dans un carré d’Alexandre Rodtchenko (1891-1956). Cette œuvre du constructiviste russe a été exposée à Berlin en 1922, à la Première exposition d’art russe de la Galerie von Diemen.

    Berlin 1912 1932 (5).jpg
    Alexandre Rodtchenko, Construction spatiale suspendue n° 11 / carré dans un carré, 1920-1921, prêt de la Galerie Gmurzynska.

    Le cartel précise qu’il s’agit d’une reconstitution par Alexandre Lavrentiev, son petit-fils, d’après des photographies originales, des dessins et des documents issus des archives Rodtchenko (1993). Il a par ailleurs consacré plusieurs ouvrages à son grand-père également photographe.

    Ce n’est qu’en le cadrant pour le photographier que j’ai vu bouger Carré dans un carré au moindre souffle d’air, et en même temps son ombre sur le mur – une œuvre vraiment aérienne.

    Berlin 1912-1932, Musées royaux des Beaux-Arts, Bruxelles
    > 27 janvier 2019