Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Roman - Page 153

  • Apollinaria la muse

    Ecrire, aimer : Apollinaria, une passion russe, tourne autour de ces deux obsessions de l’aînée des filles Souslova. Capucine Motte a placé son roman sous l’égide de Dostoïevski : « Nous ne savons pas où aller, à qui nous adresser, ce qu’il faut aimer ou haïr, respecter ou mépriser. » C’est lui, « l’Ecrivain », comme elle l’appelle en elle-même, qu’Apollinaria va écouter à l’université de Pétersbourg, avec Nadia, sa sœur cadette. Certains étudiants chuchotent au passage de ces filles connues pour être nées en servage autant que pour les résultats brillants de Nadejda.  

    capucine motte,apollinaria,une passion russe,roman,littérature française,dostoïevski,pétersbourg,russie,culture
    Peinture de Vassili Koltzinski en bandeau de couverture

    En lisant Humiliés et offensés, Apollinaria s’est identifiée à Natacha Nikolaïevna qui quitte sa famille pour devenir la maîtresse d’Alexeï, le fils du prince Valkovski. Et la voilà en train d’observer Dostoïevski, qu’elle trouve laid et plus vieux que ses quarante ans, mais peu importe, il est « son frère d’âme – élevé loin de la vie, comme elle, éternellement blessé, comme elle. » Sa conférence la bouleverse. Elle le suit hors de l’amphithéâtre et ose fendre la foule qui l’entoure pour solliciter un rendez-vous, elle voudrait lui parler seul à seul. De quoi ? « Je voudrais vous montrer ce que j’écris. » 

    Devenir une femme de lettres ou, selon ce que sa nourrice a lu dans le marc de café, une muse célèbre, voilà son destin. Le grand-père d’Apollinaria, moujik devenu domestique, a fait instruire ses fils. Prokov, le père d’Apollinaria, et son frère, intendant et régisseur, sont ainsi devenus « les véritables maîtres du domaine » de Panino : le seigneur a accepté de les affranchir à condition qu’ils restent à son service. Prokov épouse alors la belle Alexandra, et après Apollinaria, née en 1840, ils ont eu quatre autres enfants. 

    L’aînée, une fille « pensive et rêveuse », est la plus compliquée. « Apollinaria était rétive à la musique, Apollinaria aimait les mots ». Elle écrit des poèmes, lit de jour et de nuit les livres empruntés à la bibliothèque seigneuriale. Lermontov est son auteur préféré : elle est « la Tamara du Démon et la Bella d’Un héros de notre temps ». Quant à Nadia, « pasionaria des amphithéâtres », elle prône la liberté morale et sexuelle, mais sa sœur ne croit pas que Tchernychevski et elle soient amants ; le rédacteur en chef du Contemporain est trop occupé par « l’avènement de la Raison » et Nadia par ses études de sciences – elle suit en auditrice libre les cours de médecine interdits aux filles. 

    Depuis leur installation à « La Cité des Brumes », leur mère est obsédée par l’idée de recevoir et d’être reçue, ainsi que par le désir de bien marier ses filles, qui n’en ont cure. Apollinaria est souvent malade, refuse de manger, se fait gronder par ses parents. Elle croit en une espèce de transmission de la capacité d’écrire d’un auteur expérimenté vers un plus jeune et, en ce mois de janvier 1861, tous ses espoirs sont dans ce rendez-vous accordé par Dostoïevski. 

    Elle demande à Nadia de l’accompagner au Temps, la revue qu’il a créée à son retour d’exil, et là, celle-ci le bombarde de questions, avant qu’Apollinaria lui remette son manuscrit. « Apollinaria Prokovna, je sais, je sens d’ores et déjà quelque chose de bon et de beau vibrer dans ces pages », dit alors l’écrivain, et elle comprend qu’il va la publier, sans savoir si c’est pour sa beauté ou pour son talent. Dès lors, les deux sœurs vont être invitées régulièrement chez Michel, le frère de Dostoïevski, qui habite « à deux pas de chez elles ».

    Alternant avec le récit, le journal d’Apollinaria dévoile l’évolution de ses sentiments. Elle aime la façon qu’a l’Ecrivain de discuter avec elle, tantôt abrupte, tantôt pudique. Elle s’était promis en pension de ne jamais ressembler « à ces jeunes filles qui essaient de dire quelque chose de gracieux, prennent conscience de leur nullité et finissent par se taire dans une confusion gênante ». Le 19 février 1861, Alexandre II signe le décret affranchissant tous les serfs russes, « un coup de tonnerre ». Des troubles s’ensuivent, et Dostoïevski, comblé par cette nouvelle, lui conseille de se mettre à l’abri quelque temps. Prokov, du même avis, envoie ses filles au domaine de Panino.

    Quand Apollinaria rentre, ses retrouvailles avec l’Ecrivain sont marquées par la correspondance passionnée qu’ils ont échangée. Ils se voient souvent. Pour lui, les gens du peuple « sont simples, ils sont préservés de la culture, des conventions sociales, du mensonge. Ils ont le sens de la fraternité, ils ne craignent pas de montrer leurs sentiments, leur humilité, et même leur férocité. » Elle ne se reconnaît pas dans ce portrait, mais ses confidences sur son enfance, les crises d’épilepsie, son attachement envers sa femme l’émeuvent. 

    Le départ de Dostoïevski pour l’Europe, qu’il critique sans y avoir jamais mis les pieds, un départ sans promesse ni serment, plonge la jeune fille dans le désarroi. Des lettres la réconfortent bientôt : il se réjouit de ses gains à Wiesbaden, déplore la tristesse de Paris s’il n’y avait ses monuments admirables, relate sa rencontre à Londres avec Alexandre Herzen. A son retour, au premier rendez-vous, il se jette sur elle : Apollinaria subit l’assaut, la douleur, s’évanouit, puis s’étonne d’être encore en apparence la même « que la vierge qu’elle a été pendant vingt-trois ans ».

    Apollinaria, une passion russe (ce second roman de Capucine Motte, née en Belgique, a obtenu le prix Roger Nimier cette année) est l’histoire de cette fascination pour l’Ecrivain mise à l’épreuve par la violence de l’homme. Quand il sent la jeune femme prête à rompre, Dostoïevski lui propose de l’emmener avec lui en Europe, son rêve depuis longtemps. A Paris, seule et libre d’aimer, d’écrire ! Apollinaria espère s’y accomplir, la réalité va la mettre à l’épreuve. 

    capucine motte,apollinaria,une passion russe,roman,littérature française,dostoïevski,pétersbourg,russie,culture

    Apollinaria Souslova a écrit son journal intimeMes années d’intimité avec Dostoïevski, pendant les années 1863-1865.  (Nadia Souslova, sa sœur, a été la première femme médecin russe.) Dans un entretien, Capucine Motte dit avoir ressenti en lisant ces mémoires, où la jeune Russe décrit sa liaison passionnelle avec l’écrivain, le désir d'écrire une biographie romancée de celle qui a inspiré les traits de Pauline dans Le Joueur de Dostoïevski et sans doute plusieurs de ses héroïnes.

    ***

    Trois jours d'absence, mais je serai heureuse de lire
    vos réactions et d'y répondre à mon retour. A bientôt !

    Tania

  • Epreuve

    « Je rentrai chez moi, seule, défaite. J’étais émue par sa demande. J’étais bouleversée qu’il ait aussi envie d’un enfant avec moi. J’étais prisonnière. Enchaînée. Je n’arrivais plus à imaginer la vie sans Sacha. Et pour combien de temps ? Sacha avait-il raison de dire que je ne m’aimais pas assez pour m’accorder d’être avec lui ? Mais comment vivre sans le respect des traditions et des valeurs qui étaient les miennes ? Et comment respirer avec elles ? Quel était le sens de cette épreuve ? Était-ce un signe et, si oui, lequel ? Quel était l’horizon de cet amour s’il était interdit ? » 

    Eliette Abécassis, Et te voici permise à tout homme 

    abécassis,et te voici permise à tout homme,roman,littérature française,religion juive,mariage,divorce,guet,amour,culture

     


  • Le chantage du guet

    Et te voici permise à tout homme (2011) est ma première incursion dans l’univers littéraire d’Eliette Abécassis, philosophe, romancière et essayiste française, et ce roman court m’a fait découvrir une coutume religieuse juive dont je n’avais jamais entendu parler, le « guet », point focal du destin de la narratrice qui se joue en quelque cent cinquante pages. Edifiant. 

    abécassis,et te voici permise à tout homme,roman,littérature française,religion juive,mariage,divorce,guet,amour,culture

    Anna, trente-huit ans, libraire à Paris, lève les yeux sur un homme à la voix mélodieuse : « Je cherche un livre, disait-elle. Un livre à offrir. Un livre qui ouvrirait une porte. » Elle l’accompagne à travers les rayons consacrés à la pensée juive, évoque quelques grands auteurs « qui avaient exploré la dimension humaine du judaïsme ». Sacha Steiner reviendra presque chaque jour à la librairie et peu à peu, l’homme, qui est photographe, s’installe dans la vie d’Anna et dans ses pensées. Elle finit par accepter de prendre un café avec lui et se présente, divorcée, mère d’une fille de huit ans. Lui est le fils de rescapés de la Shoah, « il n’avait jamais été proche de la religion. »

    Ce dont n’ose lui parler Anna, « née dans une famille de stricte observance », c’est des lois religieuses qui régissent son mariage, même après un divorce civil. Sur sa relation de plus en plus forte avec Sacha, beau, amoureux, attentionné, pèse le refus de Simon, le père de sa fille Naomi : malgré le prononcé du divorce depuis presque trois ans, il ne lui a pas encore donné le guet (ou « guett », acte de divorce religieux juif, dont le titre du roman est une formule rituelle) que seul un mari peut donner à sa femme : « Eh bien, sache que tu ne l’auras jamais. »

    Munie de la « kétoubbah » calligraphiée avec soin par son père, ce parchemin décoré où figurent toutes les circonstances et obligations du mariage, Anna espère trouver compréhension et soutien chez un rabbin du Consistoire, mais celui-ci confirme la règle – « c’est le mari qui décide ». Il ne peut y être contraint, cela ôte toute valeur au guet. Et sans ce dernier, une femme ne peut se remarier ni avoir de contact avec un autre homme. Un enfant d’une autre union serait un « mamzer », un bâtard, « qui ne pourrait jamais se marier religieusement, sinon avec un autre enfant adultérin, et ceci pour dix générations. » Peut-être pourrait-elle négocier le partage de leur patrimoine ?

    Sacha ne comprend pas qu’Anna, divorcée, ne se comporte pas en femme libre, mais en femme mariée. Simon, pour sa part, réclame une nouvelle chance, des vacances ensemble avec leur fille à la montagne, en échange de quoi, si cela n’aboutit pas à une réconciliation, il lui donnera le guet. Anna s’y résigne. Sacha la surprend en se rendant au même hôtel qu’eux, pour être avec elle avant l’arrivée de Simon. Malgré tout, elle se refuse à lui, qui accepte de passer la nuit avec elle sans aller plus loin.

    Cette semaine à la montagne est « terrible » : Simon se plaint de tout, ne parle que d’argent, « joue à l’époux et au père parfaits » en public, reprend son vrai visage dans la chambre. De retour à Paris, Anna revoit Sacha en secret, ils se découvrent plein de points communs, des lieux, amis, fêtes, qui auraient pu les faire se rencontrer des années avant. Mais rien n’est résolu. Une fois de plus, Anna comprend que son ex-mari l’a manipulée, qu’il ne tiendra pas sa parole, qu’il n’a jamais eu l’intention de lui rendre sa liberté.

    Des bruits commencent à courir dans son entourage sur le fait qu’elle fréquente un autre homme. Simon réclame à présent la part d’Anna dans leur appartement. L’avocate consultée la met en garde quand elle lui fait part de son souhait de lui laisser tout son patrimoine. Les lois civiles la protègent, sauf si elle renonce d’elle-même, elle lui conseille donc de prendre encore le temps d’y réfléchir. Mais Anna veut sa liberté, même au prix fort, et dans le respect des lois religieuses. L’obtiendra-t-elle ?

    Eliette Abécassis montre à travers les tourments d’Anna le conservatisme des juifs orthodoxes, pour la plupart attachés aux traditions, même si celles-ci maltraitent les femmes. Le grand écart entre le point de vue de Sacha, laïc, et celui d’Anna, soucieuse de ne pas rompre avec sa communauté, met leur amour à l’épreuve. Une spécialiste du droit rabbinique, prête à l’aider par désir de faire évoluer les règles, sera son seul appui.

    Dans un entretien, la romancière attire l’attention sur le versant positif de cette histoire, Et te voici permise à tout homme est aussi une histoire d’amour et une quête de soi : « Oui, je voulais écrire un livre entre l’ombre et la lumière, pour montrer qu’il faut de l’ombre pour créer de la lumière. Ce n’est pas un principe théologique, mais plutôt en effet un message d’espoir. Après un divorce, il est possible de se reconstruire, et même de se trouver, et d’aimer comme jamais. »

  • Silence social

    « C’est tout de même étrange qu’il ne me sorte pas de la tête. Depuis mon silence social, j’essaie d’éviter de penser trop longtemps aux gens que je croise dans la rue, dans les magasins ou chez le coiffeur, même si nous échangeons quelques mots. Cela aide à garder la distance, ma liberté, pas de liens, mon indépendance. J’ai déjà assez à faire pour bannir les fantômes du passé, les effacer sans les fuir. Fuir, c’est perdre. Rompre, c’est gagner. »

    Verena Hanf, Tango tranquille

    hanf,tango tranquille,roman,littérature française,belgique,rencontre,solitude,société,culture

     

  • Ouvrir sa porte

    « N’avez-vous jamais pensé à tout laisser, délaisser, lâcher ? Vous libérer de toutes ces relations humaines lourdes d’un passé commun, chargées d’histoires remâchées, accommodées, rafistolées ? » Le premier roman de Verena Hanf publié au Castor Astral, Tango tranquille (2013), s’ouvre sur le ras-le-bol de Violette, la soixantaine, un soir de Noël. Dans son vieux fauteuil « vert fané », elle n’a pas envie de décrocher le téléphone, finit par le faire. C’est Lucienne, désolée d’apprendre qu’elle est seule chez elle – « Plaindre est son passe-temps favori. » 

    hanf,tango tranquille,roman,littérature française,belgique,rencontre,solitude,société,culture

    Sa cousine Micheline lui avait proposé d’être des leurs, mais Violette a décliné l’invitation, fatiguée de ces réunions de famille où elle fait « tache grise ». Elle ne supporte plus les intrusions de Lucienne – « tu te replies sur toi-même » – et lui demande de ne plus l’appeler : « Fous-moi la paix une fois pour toutes ». L’une et l’autre lui envoient des lettres, elles viennent même à Bruxelles sonner à la porte de sa maison, héritée du cousin Léo, mais elle ne leur ouvre pas.

    « Depuis quelques années, c’est le calme total, le silence social. » Une carte de Richard, un vieil ami, est arrivée, qui lui demande de faire signe à Jean, mais elle n’y a pas répondu non plus, bien qu’elle pense souvent à lui. Pour ne pas se laisser aller, Violette s’est fixé un rythme, des habitudes, se lève tôt. « Car c’est seulement au petit matin que Bruxelles m’offre un air innocent, une certaine pureté, un calme de petits oiseaux. » En fermant sa porte, la voilà « libérée des liens, des lianes, des liaisons maléfiques », elle compte en profiter.

    Enrique, sans papiers, n’a personne qui lui parle gentiment. Sa cousine Reina lui assure un toit, mais c’est tout petit chez elle, entre le bébé qui hurle et le mari qui fuit. Le jeune Bolivien connaît un peu de français, mais ne trouve pas de travail, alors il sort, il marche, pour oublier ceux qu’il a laissés derrière lui pour tenter sa chance en Europe. Une dame a mis une petite annonce, elle l’engage pour mettre son jardin en ordre, à cinq euros de l’heure. Mieux que rien.

    Violette et Enrique – leurs récits se croisent – se rencontrent un jour en rue. Elle revient du magasin et surveille du coin de l’œil ce « petit jeune » qui marche lentement, sans but ; il ne faudrait pas qu’on lui arrache son sac. Et voilà que le sac en plastique des pommes de terre se déchire, et qu’il se précipite pour les ramasser – « Faut pas, jeune homme, je me débrouille très bien toute seule », mais elle lui ouvre l’autre sac puis le remercie.

    Verena Hanf nous fait entrer dans la vie de ces deux solitaires que tout sépare : Violette a brisé ses anciennes relations, Enrique ne connaît personne ici. Entre souvenirs et discipline quotidienne, Violette dort souvent mal et le porto du soir n’y change rien. Quand elle pense trop à lui, elle se dit que Jean n’est plus là, « un point c’est tout ».

    De retour d’une sortie en ville, elle reconnaît dans le métro le « maigrelet » croisé en rue : il fouille en vain ses poches en face de deux contrôleurs et Violette se surprend elle-même, interpelle son « filleul » et lui fait publiquement la leçon, ce qui le tire d’affaire. Elle, de son côté, se sent « forte et rajeunie ». Dans sa maison « forteresse », elle s’interroge sur ce jeune homme visiblement dans la dèche, et dehors, le cherche du regard.

    Après l’avoir vu entrer dans une maison de l’avenue des Marronniers près du parc ou balayer les feuilles mortes sur le trottoir, Violette se décide à le saluer, et même à parler un peu. Enrique jardine ou bricole, selon ce qu’on lui propose ; en Bolivie il était instituteur, il a appris le français à l’université. Violette se met à passer régulièrement par là – « son sourire soulage mon silence social ». Mais en automne, il disparaît. Et elle tombe malade. Heureusement Luna, la Péruvienne qui l’aide pour le ménage, prend soin d’elle.

    Une fois sur pied, elle reprend le chemin des courses et cette fois, c’est Enrique qui vient à elle. Violette accepte qu’il lui porte ses affaires, lui montre où elle habite. Enrique est à nouveau sans travail, elle l’invite à passer chez elle un de ces jours, elle aura peut-être quelque chose à lui proposer. La femme plutôt revêche du début, qui ne trouve d’apaisement que dans la musique, retrouve peu à peu le sens des autres.

    Dans un style très dépouillé, familier, Tango tranquille raconte des choses de la vie toutes simples, parfois si compliquées quand on n’a pas ou plus de contact avec autrui. Après avoir fermé sa porte, Violette l’ouvre à nouveau, et c’est la vie qui entre. D’abord avec Enrique, puis avec un ancien amour qui donne son titre au roman. De père allemand et de mère égypto-libanaise, Verena Hanf vit à Bruxelles. Dans Les vendredis de Vincent, elle avait déjà révélé une attention singulière aux rapports humains, aux rencontres entre des êtres qui pourraient s’ignorer s’ils ne gardaient ouverte ou entrouverte la porte de leur cœur.