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Tenir un journal

kafka,journal,littérature allemande,1910,1911,écriture,culture juive,yiddish,littérature,culture« L’un des avantages qu’il y a à tenir un journal, c’est que l’on prend conscience avec une clarté rassurante des changements auxquels on est continuellement soumis, auxquels on croit bien entendu d’une manière générale, que l’on pressent et que l’on avoue, mais que l’on nie toujours inconsciemment plus tard, dès qu’il s’agit de puiser dans un tel aveu des raisons de paix ou d’espoir. Un journal vous fournit des preuves de ce que, même en proie à des états qui vous paraissent aujourd’hui intolérables, on a vécu, regardé autour de soi et noté des observations, de ce que cette main droite, donc, s’est agitée comme maintenant, maintenant que la possibilité d’embrasser d’un coup d’œil notre situation d’autrefois nous a rendu plus perspicace, ce qui nous oblige d’autant plus à reconnaître l’intrépidité de nos efforts d’autrefois qui se soutenaient dans cette ignorance. »

Kafka, Journal (décembre 1911)

Commentaires

  • Je me sens complètement dans ces pensées de Kafka, que la mémoire des hommes est sélective, même si c'étaient les événements réellement passés qui nous avaient forgés et devenus ce que nous sommes.
    Beau week end Tania

  • Merci, Bizak. Que de fois l'on peut se reconnaître dans ce qu'écrit Kafka ! Une question de sensibilité se glisse sans doute dans nos rapports avec certains écrivains.

  • C'est tout à fait vrai. Je n'ai pas souvent tenu de journal, et encore moins fidèlement, et ils ont disparu en petits morceaux mais en effet quand je relisais, je ne me reconnaissais parfois pas :)

  • J'ai tenu un journal régulièrement quand j'étais jeune, et puis des notes éparses - à relire un jour peut-être, mais je n'ai pas encore tenté de le faire.

  • Voir ma réponse précédente ;-) Bonne soirée & beau dimanche, Claudie.

  • Je tiens un journal depuis... 36 ans et je ne saurais m'en passer. Je me retrouve également complètement dans la réflexion de Kafka.

    Cependant, à intervalles réguliers, je brûle quelques années de ma vie, ne voulant pas être encombrée, ni encombrer ceux qui un jour videront mes cartons, de tant de moi-même...

    Bonne journée, Tania.

  • Une belle constance ! Merci pour votre témoignage. Je suppose que vous vous relisez avant de brûler vos traces de ces années-là. Bon dimanche, Anne, je vais voir si j'arrive à vous envoyer un commentaire aujourd'hui.

  • Plaisir à retrouver un extrait contenta un fragment cité dans les commentaires "chez moi" ;-)
    Merci.

  • Contentement contenu des mains sur le clavier ;-)

  • La dernière proposition de l'extrait est magnifiquement formulée.
    Je ne tiens pas de journal, j'ai parfois l'impression que la tenue d'un blog joue un rôle de cette nature, certes très incomplètement, et pas assez intimement, mais certaines lignes de soi s'y lisent en filigrane. Des signes s'y devinent que, sans ces traces, on aurait oubliés à jamais.

  • En commençant à tenir un blog, je ne voulais surtout pas en faire un journal intime, mais vous avez raison dans cette belle phrase que je reprends : "Des signes s'y devinent que, sans ces traces, on aurait oubliés à jamais."

  • En France, il existe une Association du Patrimoine Autobiographique qui récolte des journaux intimes (ou non). Elle les met à la disposition de chercheurs, historiens, sociologues. Je trouve que c'est une excellente idée car cela doit être une mine d'or pour comprendre une époque.

  • Certainement. Et en Belgique aussi : http://apabel.be/

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