« Ces parcours [Naples, 1988-1995] interrogeaient les représentations de la mort que secrète cette ville depuis deux mille ans. Le sacré, là-bas, vient du sous-sol. Virgile déjà y situait les enfers dans L’Enéide. J’ai, dans la façon de dessiner les corps, les drapés, les cavités, dans la façon de faire circuler la lumière et les ombres, tenté, par le dessin, d’exprimer quelque chose qui parle des relations profondes qui se forgent dans cette cité entre les hommes et les mythes, entre la vie et les représentations de la vie et de la mort.
Cette omniprésence de la mort, ce sacré charnel, cette sensualité qui règnent m’ont amené à un dialogue avec la peinture caravagesque… Avec cette peinture qui ne vise pas à définir les reliefs des corps mais à travailler la forme des ténèbres qui les absorbent. »
Ernest Pignon-Ernest, Conversation avec Roger Pierre Turine, Tandem, 2018
Ernest Pignon-Ernest, Empreintes, Le Botanique,
Bruxelles, 13.12.18 – 10.02.19
Napoli 90 (détail) © Ernest Pignon-Ernest
Etude pour Marie-Madeleine, Napoli 90 (détail) © Ernest Pignon-Ernest