« Ces parcours [Naples, 1988-1995] interrogeaient les représentations de la mort que secrète cette ville depuis deux mille ans. Le sacré, là-bas, vient du sous-sol. Virgile déjà y situait les enfers dans L’Enéide. J’ai, dans la façon de dessiner les corps, les drapés, les cavités, dans la façon de faire circuler la lumière et les ombres, tenté, par le dessin, d’exprimer quelque chose qui parle des relations profondes qui se forgent dans cette cité entre les hommes et les mythes, entre la vie et les représentations de la vie et de la mort.
Cette omniprésence de la mort, ce sacré charnel, cette sensualité qui règnent m’ont amené à un dialogue avec la peinture caravagesque… Avec cette peinture qui ne vise pas à définir les reliefs des corps mais à travailler la forme des ténèbres qui les absorbent. »
Ernest Pignon-Ernest, Conversation avec Roger Pierre Turine, Tandem, 2018
Ernest Pignon-Ernest, Empreintes, Le Botanique,
Bruxelles, 13.12.18 – 10.02.19
Napoli 90 (détail) © Ernest Pignon-Ernest
Etude pour Marie-Madeleine, Napoli 90 (détail) © Ernest Pignon-Ernest
Commentaires
Je ne sais pourquoi je l'associe à Pasolini, peut-être tous ces guaglioni de rue...
Sans doute parce que l'artiste lui a rendu hommage par deux fois, en 1980 et en 2015, comme expliqué sur son site (cliquer sur "Interventions" puis "Pasolini" puis sur les deux vignettes) : https://pignon-ernest.com/
En regardant ces oeuvres - sur la mezzanine - j'ai pensé au voyage que mon fils a fait à Naples, au printemps. La ville a semble-t-il, fait un énorme travail pour accueillir les touristes, mais il me parlait d'un chemin de fer (je ne sais plus le nom) (plus chelou que le métro de Bruxelles aux pires heures - m'a-t-il dit) et je pensais à cela pendant l'exposition.
Pasolini semble vraiment le hanter, C'est une oeuvre tout à fait particulière (et qui a un effet particulier sur les Napolitains) de même que Mahmoud Darwich (que j'essaie aussi de faire connaître autour de moi) ... J'ai été très sensible à l'oeuvre sur les ouvriers rongés par le cancer - ces petites blessures, qui rongent le corps... (J'y ai malheureusement retrouvé des connaissances à moi, rongés par leur ancienne vie professionnelle).
J'aimerais bien qu'il s'attache à des personnalités belges ou bruxelloises... Ca doit se trouver ...................... Ce serait pas mal (on peut rêver).
Sur la mezzanine, j'ai beaucoup aimé regarder les études de mains, de détails, présentées dans une vitrine table.